composé', disait-il, dans la vigueur de son âge, <«< dans l'abondance et le loisir, j'ai entrepris de le <«< traduire dans le déclin de mes années; luttant «< contre le besoin, opprimé par la maladie, contraint « dans mon génie, exposé à voir mal interpréter tout « ce que je dis, avec des juges qui, à moins d'être très-équitables, sont déjà indisposés contre moi « par le portrait diffamatoire qu'on a fait de mon «< caractère. » Quoique bien disposé pour lui-même, il savait que sa conduite n'avait pas toujours été digne, et que tous ses écrits n'étaient pas durables. Né entre deux époques, il avait oscillé entre deux formes de vie et deux formes de pensée, n'ayant atteint la perfection ni de l'une ni de l'autre, ayant gardé des défauts de l'une et de l'autre, n'ayant point trouvé dans les mœurs environnantes un soutien digne de son caractère, ni dans les idées environnantes une matière digne de son talent. S'il avait institué la critique et le bon style, cette critique n'avait trouvé place qu'en des traités pédantesques ou des préfaces décousues; ce bon style restait dépaysé dans des tragédies enflées, dispersé en des traductions multipliées, égaré en des pièces d'occasion, en des odes de commande, en des poëmes de parti, ne rencontrant que de loin en loin un souffle capable de l'employer et un sujet capable de le soutenir. Que d'efforts pour un effet médiocre ! C'est la condition naturelle de l'homme. Au bout de tout, voici venir 1. Post-scriptum de la traduction de Virgile. la douleur et l'agonie. La gravelle, la goutte, depuis longtemps, ne lui laissaient plus de relâche; un érésipèle couvrit sa jambe. Vers le mois d'avril 1700, il essaya de sortir; son pied foulé se gangrena; on voulut tenter l'opération, mais il jugea que ce qui lui restait de santé et de bonheur n'en valait pas la peine. Il mourut à soixante-neuf ans. FIN DU DEUXIÈME VOLUME. I. Les chefs d'école dans leur école et dans leur siècle. Jonson. Ses personnages didactiques. Belle ordonnance de ses plans. sion... - Vigueur de sa volonté et de sa pas- 10 III. Ses drames.- Catilina et Séjan. - Pourquoi il a pu peindre. 20 IV. Ses comédies. Sa réforme et sa théorie du théâtre. - Ses - Volpone. Pourquoi ces comédies - - sont sérieuses et militantes. Comment elles peignent ces --- et rudes. Comment elles sont conformes aux goûts de la 31 V. Limites de son talent. Molière. - - En quoi il reste au-dessous de Son imagination et sa fantaisie. — L'Entrepól de - Ses Masques. cour. - - - - Ses petits poëmes. - - Le Berger inconsolable. Comment Jonson reste poete 54 VI. Idée générale de Shakspeare. Quelle est dans Shakspeare maine. Quelle est dans Shakspeare la faculté maîtresse. I. Vie et caractère de Shakspeare.· -- Sa famille. Sa jeunesse. Son mariage. Il devient acteur. Son Adonis. - - Ses son- Ses tristesses. En quoi consiste le naturel producteur et sym- Son abondance. Différence entre la conception créatrice et 93 III. Les mœurs. Les familiarités. L's violences. - Les cru- IV. Les personnages. .. 115 VI. Les femmes. Desdémone, Virginia, Juliette, Miranda, tises extrêmes et le manque de conscience sont le domaine na- - - . . 139 VIII. Les grands personnages. Les excès et les maladies de -- - 143 IX. La fantaisie. - Concordance de l'imagination et de l'obser- 194 1. Les vices de la Renaissance païenne. Décadence des civi- rer. - - - - Luther. - - .. 201 III. La réforme en Angleterre. La tyrannie des cours ecclé- - - cation. Latimer. - Son éducation. Son caractère. - Son - - - Comment le sentiment religieux pénètre dans la littérature.- Hooker. |