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6.57.

partie de la Dacie & de la baffe Mœfie comme pour la défendre contre les autres barbares. Il s'y eftablit & y demeura cinq ans ; mais l'envie de regner avec plus d'éclat, & les défiances qu'il conçût de l'Empereur Gree qui commençoit auffi à le craindre plus que jamais, le déterminerent à lui propofer un deffein, dont ces mutuelles défiances firent bien-toft conclure & hâter l'execution.

Peu d'années auparavant un autre Barbare, nommé Odoacre à la tefte d'une armée compofée de Turcilingiens dont il eftoit Roy, d'Erules & de quelques autres Troupes ramaffées de divers païs, eftoit venu des extremitez de la Pannonie fondre tout à coup dans l'Italie, s'en eftoit emparé, avoit déthrôné le jeune Empereur Romule plus connu fous le nom d'Auguftule, & avoit pris le nom de Roy d'Italic, où il regnoit effectivement en Monarque abfolu.

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Theodoric s'offrit à Zenon de l'en aller chaffer.,, Vous n'avez, lui dit-il, » qu'à me donner vos ordres, & fans » qu'il en coûte rien à voftre épar"gne, je ferai inceffamment marcher ,, mes gens de ce cofté-là. Il est de vô, tre gloire de délivrer l'Italie d'un joug fi infame. Vous m'avez fait » l'honneur de me donner le nom de voftre fils, ne vous fera-t-il pas plus glorieux que j'y regne moi-même fous voftre nom & fous vostre auto» rité, fuppofé que Dieu beniffe mon ,, entreprise? & fi je n'y réüflis pas, ,, vous ne perdez & vous ne hazardez rien". Zenon accepta l'offre fur le champ, & fit fans peine un préfent d'une chofe qui n'eftoit plus à lui; ravi d'ailleurs de voir Conftantinople. délivrée du voifinage d'une nation inquiete commandée par un Chef, dont fanibition, la prudence & le courage lui faifoient tout apprehender.

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Theodoric qui n'avoit fait cette

propofition que du confentement des principaux Capitaines des Oftrogots eut bien-toft mis fon armée en eftat de partir. Il prit fa route par Syrmium; paffa fur le ventre à une armée de Gepides, dont le Roy vouloit lui difputer le paffage; entra en Italie par les Alpes Julienes; gagna trois batailles de fuite contre Odoacre; l'obligea à fe renfermer dans Ravenne; & après un fiege de trois ans le contraignit à capituler; ce qu'il fit à des conditions tolerables. Mais quelques jours après Theodoric le poignarda de fa propre main dans un feftin, ne faifant en cela, à ce qu'il dit alors pour excufer une action fi brutale, que prévenir un pareil deffein qu'Odoacre avoit formé contre fa perfonne. Les Oftrogots firent aussi-toft main-baffe fur toute la famille & fur tous les Soldats d'Odoacre, qui furent prefque tous taillez en pie

ces.

On peut dire que cet affaffinat avec toutes fes fuites, qui rendit Theodoric maiftre paisible de toute l'Italie, fut plûtoft un effet de fon ambition que de fon humcur; tant il parut depuis éloigné de ces violences, & appliqué à faire quitter à fes Oftrogots leurs manicres & leurs coûtumes barbares, tant il affecta de fe diftinguer dans toute la fuite de fon regne, par toutes les vertus qui avoient rendu recommandables les plus illuftres des Empereurs Romains, c'est-à-dire, par la liberalité, par la magnificence, par la douceur, par fon application au foulagement des peuples, & à rendre. les Villes de fon eftat plus belles & plus floriffantes qu'elles n'avoient jamais efté. Il tint cette conduite jufqu'aux dernieres années de fa vie, dont le luftre fut encore terni alors par la prifon du Pape Jean I. & par la mort de deux hommes des plus diftinguez de leur temps par leur merite

&

Gregor.

Turon. 1.

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& par leur naiffance. Ce furent Bocce & Symmaque, qu'il fit mourir fur de fimples foupçons. Enfin à cela près on peut dire avec verité, & en lui rendant justice, qu'il fut le modele des Princes de fon temps, & qu'un peu de politeffe qui fe répandit alors dans les Cours des Rois des Gaules, chez les François, les Bourguignons, les Vifigots, venoit de la fienne, & du commerce que ces Princes, qui l'admiroient tous, entretenoient avec lui.

Il fit même agréer à fon armée qu'en prenant la qualité de Roy d'Italie, il prît auffi l'habillement des Romains. Il crût cependant ne devoir pas fe donner ce titre fans l'agrément de Zenon; mais comme il eftoit fur le point de le lui envoyer demander, il apprit fa mort ; & fans fe mettre en peine de rendre la même civilité à Anaftafe qui avoit fuccedé à l'Empire, il fe mit en poffeffion tant de fon nouvel Etat que du nom de Roy.Voilà quel cftoit ce Theodoric qui fut toûjours depuis le plus ferme appui des autres Princes de la Nation Gotique, comprenant fous ce nom les Vifigots des Gaules & des Efpagnes, qu'il empêcha tant qu'il vêcut, ainfi que remarque l'ancien Auteur de Hiftoire des Gots, de fuccomber entierement fous la puiffance des puiffance des François.

Un des premiers traits de fa politi3. que, fut de fe faire dès-lors & dans la fuite des alliances avec tous les Princes fes voifins.Il envoya une Ambaffade à Clovis pour lui demander en mariage Audeflede fa fœur ; ce que ce Prince lui accorda avec joye. Il avoit eu avant que de venir en Italie, lorfqu'il demeuroit encore dans la Mafie, deux filles naturelles; il en maria une à Alaric Roy des Vifigots, & l'autre quelques années après à Sigifmond fils de Gondebaud Roy de

Tome A

Bourgogne. Il fit auffi épouser fa fœur Amalfrede déja veuve d'un autre Prince à Thrafamond Roy des Vandales en Afrique, & Amalberge fa niéce & fille d'Amalfrede à Hermanfroy de Turinge.

Ayant ainfi bien eftabli fa famille & fa nation, fe voyant maistre tranquille d'un fort grand Etat, qui s'étendoit bien au-delà de l'Italie jufques dans la Pannonie & dans la Dalmatie il ne fongea plus qu'à joüir du fruit de fes travaux, & à faire aimer fon gouvernement aux peuples qu'il avoit foûmis à fon obéïffance. La paffion des conqueftes ceffa d'eftre fa paffion dominante; autant qu'il avoit aimé la guerre, tandis qu'elle lui avoit efté ou neceffaire ou utile, autant s'ap pliqua-t-il à maintenir la paix, nonfeufement dans fes Etats, mais encore entre les Princes fes voifins. On voit

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par fes Lettres que nous avons parmi celles de Caffiodore fon Secretaire & fon Miniftre, que c'eftoit-là un de fes principaux foins. Il fe faifoit, autant qu'il pouvoit, le mediateur & l'arbitre des differens des Souverains qui regnoient dans les Gaules, dans les Efpagnes, & dans la Germanic, fans prendre parti, à moins qu'il n'y fût déterminé par quelque grand intereft. Il les tenoit toûjours par-là dans une efpece d'égalité entre eux, & de dépendance à fon égard. Clovis fut celui dont l'efprit lui fit le plus de peine à gouverner..

Inter epist.

ep.41

La premiere negociation de cette nature qu'ils eurent cnfemble fut auf- Caffiod. I ge fi-toft après la défaite des Allemans. Comme Clovis en pourfuivoit les reftes à toute outrance jufques fur les frontieres de Theodoric, ce Prince lui envoya deux Ambassadeurs avec une Lettre de compliment für la gran de victoire qu'il venoit de remporters. où il le prioit en même temps de ne point pouffer davantage ces malheu

D

M. de Valois, Bulleres,

Theodoric

diation à Clovis & à Alaric.

reux; de fe contenter de la gloire d'avoir non-feulement abattu, mais encore affujetti une Nation auffi fiere que celle qu'il venoit de dompter; il ajoûtoit que la mort de leur Roy qui avoit peri dans le combat avec l'élite de fes Troupes, devoit le fatisfaire; qu'il eftoit de fa clemence & de fa generofité de donner quartier & d'accorder la vie à ceux qui reftoient & qui la lui demandoient; qu'au reste les terres des Gots où ils s'eftoient refugiez, devoient leur fervir d'afile; que fes deux Envoyez lui diroient de bouche le refte de ce qui concernoit cet article ; & qu'ils avoient des chofes importantes à lui communiquer fur ce fujet, dont la connoiffance ne lui feroit pas inutile, pour tirer de fa , pour tirer de fa victoire tous les avantages qu'il prétendoit.

Je ne fçai pourquoi quelques-uns de nos Hiftoriens modernes veulent que Clovis fe foit picqué de fierté en cette occafion; tout les obligeant à croire le contraire. Ce que Theodoric demandoit à Clovis eftoit fort raifonnable. L'honneur des François n'y eftoit nullement intereffé. Enfin la guerre d'Allemagne finit avec cette premiere expedition fans avoir aucune autre fuite; & on ne voit dans l'Hiftoire à cette occafion nul veftige de mécontentement entre les deux Rois.

Mais l'accommodement d'Alaric offre fa me avec Clovis fut une affaire bien plus difficile à terminer. Ces Princes aígris par les raifons que j'ai touchées, cftoient tout difpofez à rompre, & à fe faire au plûtoft l'un à l'autre une fanglante guerre. Theodoric inftruit de l'eftat des chofes, & qu'il y avoit dans les deux Cours certains cfprits inquiets & ennuyez de la paix, qui faifoient tous leurs efforts pour engager les deux Rois à la rupture, leur envoya des Ambaffadeurs pour

leur offrir fa mediation. Il reprefenta à Alaric, qui prétendoit eftre l'offenfé dans cette querelle, qu'il ne falloit pas entre Princes courir aux armes avec tant de précipitation; qu'il ne s'agiffoit dans ce different ni de violence ouverte ni de fang répandu; qu'on ne lui avoit enlevé ni Province, ni Ville; que tout rouloit fur quelques mots choquans qu'il prétendoit qu'on avoit dit de lui ou de fa Nation; Inter epift, qu'il y devoit penfer plus d'une fois Caffiod. 1.3, epilt, avant que de s'engager à la guerre avec les François, qui depuis plufieurs années avoient toûjours les armes à la main, & qui estoient accoûtumez à vaincre; qu'au contraire les Vifigots, tout vaillans qu'ils avoient efté autrefois, pourroient bien avoir perdu par une fi longue paix, une partie de ce courage que le feul exercice nourrit & entretient dans toute fa vigueur; que les Vifigots d'alors n'eftoient point ceux qui avoient arrefté Attila dans le cours de ses victoires; qu'il eftoit de la moderation & de la prudence de ne pas refufer les voyes d'accommodement, fuppofé qu'il y en euft, & qu'il ne defefperoit pas d'en trouver; que ce lui feroit une chose bien fàcheufe de voir aux mains deux Princes qui le touchoient de fi près, & dont peut-eftre l'un des deux fuccomberoit. Qu'au refte il ne devoit nullement douter de la fincerité de fes intentions; qu'il faifoit fon affaire de cet accommodement; que fi le Roi des François ne fe rendoit pas à la raifon, il prendroit hautement le parti des Vifigots; qu'il auroit foin de faire entrer encore d'autres Princes dans cette ligue qui étonneroit peuteftre Clovis. Enfin Theodoric conjuroit fur tout Alaric dans fa Lettre de ne rien précipiter, de lui donner le temps d'envoyer des Ambaffadeurs au Roy des François ; & de declarer fes intentions à ceux qui lui parle

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Alaric avoit trop d'intereft à médeurs à Go- nager Theodoric les propofitions deband, & à qu'on lui faifoit de fa part eftoient quelques an trop judicieufes, & lui eftoient en ires Princes mefme temps trop avantageufes, pour refufer de les écouter. Ainfi les Ambaffadeurs, fur la parole qu'il leur donna de remettre tous fes interefts entre les mains de leur Maiftre, continuerent leur route vers Gondebaud Roy des Bourguignons.

Caffiod. l. 1. 46.

bles fentimens, & que l'on voit que
tout neutre qu'il affectoit de paroiftre
dans cette negociation, il eftoit en
qualité de membre de la Nation Go-
thique, pour le moins autant jaloux
& inquiet de l'aggrandiffement des
François, & des progrès qu'ils pou-
voient faire contre les Vifigots, que
zelé pour la paix des Gaules.

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Après un exorde de quelques li gnes, compofé felon le ftile de ce temps-là, de fentences plus belles pour le fens que pour l'expreffion; il leur parloit de la forte., Je vous »prie d'envoyer vos Ambaffadeurs ,, avec les miens & ceux de noftre ,, frere le Roy Gondebaud à Clovis Ipik. Theo Ils eftoicnt chargez d'engager ce "Roy des François, pour l'obliger, dorici apud Prince, dont Theodoric eftimoit ,, en lui reprefentant l'équité de la beaucoup la prudence, à fe faire me- demande qu'on lui en fait, à quitdiateur avec lui, à joindre fon auto- ter le deffein où il eft de faire la rité avec la fienne pour arrefter la fou- » guerre aux Vifigots, & à obferver gue de ces deux jeunes Rois, qui le droit des Gens. Faifons-lui eneftoient fur le point de caufer bien du ,, tendre que s'il refufe de s'en rapdefordre, & à envoyer au Roy des » porter à des arbitres tels que nous François un homme fage, qui puft de,, il nous aura tous fur les bras. Puifconcert avec ceux qu'il envoycroit lui-même, & qu'il feroit venir de la part des autres Princes qui s'interesseroient à cette affaire, la terminer au pluftoft. Les Ambaffadeurs eftoient chargez de lui faire de bouche d'autres propofitions que la Lettre ne fpecifie point: c'eftoit d'entrer dans la ligue que Theodoric meditoit de faire en cas que Clovis fe montraft trop Ipift.. difficile, & qu'il refufaft abfolument d'entendre à la paix. On n'en peut pas douter en lifant la Lettre que les mêmes Ambaffadeurs porterent au Roy des Turingiens, au Roy des Erules, & au Roy des Varniens, peuVide Pro- ples fituez fur les frontieres de la cop. 1. 4. France Germanique. Cette Lettre à Goth, hift. juger par l'infcription, eftoit écrite en commun à ces trois Princes.

C'est là que Theodoric fait connoiftre plus ouvertement fes verita

,, qu'on lui offre de lui faire juftice,
» que veut-il davantage? Je vous di-
,, rai franchement ce que je pense à
,, cet égard: un Prince qui veut agir
ainfi
par autorité, & qui ne veut
,, avoir nul égard au droit, donne
fujet de croire que fon but eft de
», renverser les Eftats de tous fes voi-
,, fins. Il eft à propos de reprimer cet-

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te ambition dans fes commence"mens, nous le ferons fans beaucoup de difficulté en nous y oppofant tous ensemble, & il vous fera trèsdifficile de le faire, s'il vient vous ,, attaquer tous en particulier. Souvenez-vous au refte de l'affection » que le feu Roy des Vifigots Evaric ,, a toûjours eue pour vous; combien ,, vous en avez reçû de graces; combien de fois il a empêché vos voifins de vous faire la guerre. Voilà une occafion de marquer au fils la

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Epiftol.

Theodor, ad

apud Caffiod. 1,241

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,, reconnoiffance que vous confervez » pour le pere.Ne doutez pas que fi le » Roy des François vient à bout d'A,, laric, il ne tombe auffi-toft après fur vous. Ainfi quand voftre Excellence aura reçû le falut que je vous », prefente dans ma Lettre, je vous ,, prie d'écouter favorablement mes deux Ambaffadeurs, & de faire attention aux chofes importantes » qu'ils ont ordre de vous communi», quer; afin qu'en fuivant mes vûës » que vous verrez aisément estre très,, droites & três-finceres, vous n'ayez > ,, tous qu'un même fentiment ; & que ,, vous vous déterminicz à faire plûtoft la guerre hors de chez vous, ,, qu'à vous voir obligez de la foûtenir dans vos Provinces.

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Les Ambaffadeurs ayant trouvé ou mis le Roy de Bourgogne & ces trois autres Princes dans les difpofitions que leur Maiftre fouhaitoit, pafferent fuivant l'ordre qu'ils en avoient à la Cour de Clovis, à qui ils prefenterent auffi une Lettre de la part de Theodoric. Elle eftoit pleine de marLuduin Re- ques d'eftime, d'amitié & même de gem Franc tendrefle: il y parloit en pere commun, affectant beaucoup de defintereffement, & ne faifant paroiftre nulle partialité. Il y employoit la plûpart des mêmes motifs dont il s'eftoit fervi en écrivant à Alaric. Il le prioit de confiderer combien les fujets de leurs differens eftoient legers, & combien il eftoit facile de les accommoder; les fuites funeftes de la guerre où ils alloient s'engager; la bonne intelligence que leurs anccftres avoient toûjours confervée entr'eux; qu'entre parens & alliez, comme ils eftoient, il falloit tenter toutes les voyes de douceur avant que d'en venir à répandre tant de fang. „, Enfin, ajoû

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,, toit-il, que penferiez-vous de moi ,. tous deux, fi je ne prenois part à ce qui vous regarde? ce feroit une honte & un affront pour moi de », vous voir aux mains fans m'cn inquieter.Ainfi trouvez bon que com,, me voftre pere, & comme voftre ,, ami, je prenne la liberté de vous menacer l'un & l'autre,&de vous declarer que celui des deux qui con,, tre mon efperance ne voudra pas écouter la raifon, m'aura pour enne,, mi;&non-feulement moi,mais enco,, re tous nos amis communs qui veulent à quelque prix que ce foit voir terminer cette querelle à l'amiable. Ecoutez donc, je vous prie, les perfonnes que nous envoyons tous de concert vers vous fur ce fujet, & ,, fuivez pluftoft nos confeils que ceux de quelques efprits broüillons; en ,, vous commettant l'un avec l'autre, ils ne cherchent que leurs interfts; & moi en vous accommodant en,, femble, je n'ai en vûë que les vô,, tres, & que ceux de vos deux Na,, tions. *

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Ce furent là les démarches que fit Theodoric pour empêcher cette guerre. Elles ne furent pas inutiles au moins alors & pour un temps. Soit que Clovis apprehendaft en effet d'eftre attaqué tout à la fois par tant d'ennemis, foit que les conditions de l'accommodement, defquelles l'Hiftoire ne nous a point inftruit en détail, fuffent trop raifonnables ou de bello trop avantageufes pour les refufer; Goth l'accord fe fit, & la bonne intelligence fut ou parut eftre rétablie entre les deux Rois.

Clovis fe fit un grand merite de fa complaifance auprès de Theodofic: mais apparemment une autre raifon fecrete, & plus forte que toutes cel

* Voyez les Notes Chronologiques à la fin du Volume, où je prouve que ces Lettres de Theodoric futrent écrites en cette occafion, & non pas immediatement avant la guerre, où Alaric perdit fon Royaume B la vic.

Procop. 1. 14

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