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19.

Royaume. La fuite montra combien cette précaution avoit efté prudente& Fredegar.c. neceffaire. Car Aredius ayant appris à Marseille, où il avoit débarqué, tout ce qui s'eftoit paffé, eftoit venu fort vîte à la Cour, & avoit tourné tellement l'efprit du Roy par l'apprehenfion de la vengeance de Clotilde, qui, difoit-il, n'oublieroit jamais le maffacre de fon pere Chilperic, qu'il lui fit prendre à l'instant la refolution de la faire arrêter, & pour cet effet il envoya après elle une groffe troupe de Cavaliers, avec ordre de la ramener. Les mieux montez allerent affez vîte pour atteindre la bafterne qu'ils inveftirent; mais ils n'y trouverent plus Clotilde, & ils apprirent qu'elle eftoit déja en lieu d'affûrance. Ils ne laifferent pas de fe faifir de la basterne où eftoient les plus précieux meubles & l'argent dont Aurelien n'avoit voulu emporter qu'une partie de Gregor. Tu- peur de fe trop charger. C'eft tout l'avantage que Gondebaud retira de fon inconftance, qui lui coufta bien cher quelque temps après.

con.L.2.c.28.

1l épouse Closilde.

Toute cette negociation dont Gregoire de Tours ne rapporte que la fubftance, a efté mêlée par nos autres Historiens de tant de petits contes, de tant de circonftances fi pueriles, & fi peu vraisemblables, & que nos meilleurs critiques ont regardé comme telles, que je n'ai pas crû les de voir rapporter. J'ai feulement tâché de faire le difcernement de ce qu'il pouvoit y avoir de vrai dans ces differentes relations, qui toutes conviennent pour le fond.

Le peril que la Princeffe avoit couru, augmenta encore la joye que Clovis & tous les François eurent de la voir heureusement arrivée.Sa prefence ne diminua rien'de l'idée qu'on en avoit donnée à ce Prince. Elle fit fon entréeà Soiffons,quicftoit encore alors la Capitale du Royaume. Elle y fut

reçûë avec toute la magnificence & toutes les marques d'honneur qui eftoient alors en ufage; & la Ceremonie du Mariage fe fit avec les acclamations & les applaudiffemens de tout le Peuple.

Les Gaulois nouvellement foumis à l'Empire de Clovis,trouverent dans cette Fête & dans ce Mariage un fujet de joye tout particulier. Ils voyoient monter fur le Thrône de leur Païs une Reine Chrétienne; ce qui diminuoit beaucoup la crainte où ils eftoicnt, qu'avec le temps on ne penfat à les inquieter fur leur Religion; mais ils remarquoient de plus dans cette Princeffe toutes les qualitez neceffaires pour gagner le cœur & s'attirer toute la confiance du Roy, & le retirer peut-être des fuperftitions de l'Idolâtrie. Au cas même qu'elle réüfsît en un fi pieux deflein, ils fe promettoient un avantage, dont les autres Peuples des Gaules conquis par les Barbares eftoient privez. Tous ces Barbares, c'est-à-dire, les Vifigots & les Bourguignons eftoient Chrétiens; mais ils eftoient en même temps infectez des erreurs d'Arius, & Clovis venant à fe convertir par le moyen de Clotilde, devoit affûrément estre Catholique: car cette Princeffe avoit le bonheur de l'eftre, quoi qu'élevée au milieu de l'Arianifme: foit que fon pere Chilperic l'eût efté auffi, ce qui n'eft gueres croyable, toute la famille & toute la nation eftant Arienne; foit que durant une efpece d'exil, où fon oncle Gondebaud l'avoit tenue pendant fon enfance, elle füt tombée entre les mains de quelque Catholique qui l'avoit instruite & affermie dans la vraye Religion; & c'eft ce qui me paroift de plus vraifemblable. D'ailleurs il lui avoit esté aifé de s'y conferver, eftant revenuë auprès de Gondebaud qui ne demeu- Avitas Vica roit lui-même Arien, & qui ne mou

nenfis,

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Quoi qu'il en foit, ce fût-là l'afLa converfien faire à laquelle Clotilde penfa d'ade fon mari, bord: & comme une autre Efther, perfuadée que Dieu ne l'avoit retirée de fa captivité, & élevée fi haut que pour fervir d'inftrument à fa gloire; fon principal foin fut de travailler auffi-toft à la converfion de fon époux, & de profiter pour ce deffein de ses premieres tendreffes.

L 2.629.

Elle accouche

Prince.

Dans les entretiens qu'elle avoit avec lui, elle faifoit fouvent tourner le difcours fur la Religion : & felon le rapport de Gregoire de Tours, elle eftoit affez habile & affez inftruite de la Theologie des Payens, pour en faire fentir à ce Prince le ridicule & l'extravagance, & en même temps pour le faire convenir de l'excellence de la Religion Chrétienne. Mais le moment que la providence & la mifericorde de Dieu avoient marqué, pour faire de Clovis le premier Roy très-Chrétien, n'eftoit pas encore arrivé. Il falloit qu'une converfion qui devoit avoir tant de fuites, fe fit avec éclat, & avec des circonftances qui convainquiffent les peuples, que c'eftoit un coup du Ciel, & l'ouvrage de la main du Très-haut. Il écoûtoit neanmoins affez volontiers ces difcours qui lui infpiroient infenfiblement de l'indifference pour le culte de fes Idoles, & diminuoient peu à peu l'éloignement qu'il pouvoit avoir pour la veritable Religion,

Cela parut quelque temps après, lorfque la Reine mit au monde un Prince, dont la naiffance redoubla encore l'affection & l'attachement qu'il avoit cu jufqu'alors pour elle; car s'eftant fervie des témoignages qu'il lui en donna, comme d'une occafion favorable pour lui demander la permiffion de le faire baptifer, & de l'élever dans la Religion Chrétienne,

il la lui accorda fans beaucoup de peine. La ceremonie du Baptême fe fit avec pompe & magnificence. La Reine eut foin fur tout que l'Eglife fût bien parée, & que tout fe pallat avec le plus d'ordre & de refpect qu'il feroit poffible, afin que la maniera majeftueufe & augufte dont cette action fe feroit, fit impreffion fur l'efprit du Roy, & lui donnât une idée avantageufe de nos mysteres. Le petit Prince fut nommé Ingomer fur les Gregor. Tur fonts de Baptême: mais Dieu, pour éprouver la foi & la conftance de la fainte Princesse, permit qu'il mourut peu de temps après, ayant encore les habits blancs, dont on avoit coûtume en ce temps-là de revêtir les nouveaux baptifez, & qu'ils continuoient de porter encore quelques jours après leur Baptême.

1.2.0.229

Cette mort fit un très-mauvais effet dans l'efprit du Roy, qui ne put s'empêcher d'en faire des reproches à la Reine, attribuant ce fâcheux accident à la colere de fes Dieux, & le regardant comme une fuite funefte du Baptême, qu'il fe repentoit d'avoir laiffé donner à l'enfant. Mais la Reine employa tout fon efprit & toute fon adreffe pour l'adoucir, & le rendit fi raifonnable là-deffus, que l'année d'après eftant encore accouchée d'un fecond fils, elle obtint la même permiffion de le faire baptifer, 494. & il fut nommé Clodomir au Baptême.

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Elle ne fut pas cependant fans allarme à cette occafion; car un accident tout femblable à celui qui eftoit arrivé à l'aîné, mit encore ce jeune Prince en danger de mort: mais les prieres ardentes qu'elle fit à Dieu, cn le conjuránt par l'intereft de fa gloire, de ne pas donner lieu aux Payens de blafphemer fon faint Nom, obtinrent la fanté de fon fils, & diffiperent les nouvelles inquietudes & les nouveaux

Vers l'an

chagrins qui commençoient à s'emparer de l'efprit du Roy, dont la grace enfin vint auffi à bout à l'occafion & de la maniere que je vais dire.

Les Allemans qui n'avoient pas encore donné leur nom à toute cette grande étendue du païs aujourd'hui fi peuplée & fi feconde en vaillans guerriers, faifoient un peuple à part qui habitoit la plus grande partie des terres fituées entre le Main, le Rhin & le Danube. Ils eftoient dès-lors fameux par leurs excurfions dans les Gaules, par leurs victoires & par leurs défaites.L'exemple des Vifigots, des Bourguignons, & enfin des François, qu'ils voyoient tous fi bien établis dans diverfes parties de ce fertile païs, les animoit à tenter quelque entreprise femblable à la leur, mais il n'y avoit plus de place. Il falloit donc chaffer quelqu'un de ces nouveaux venus qui avoient eux-mêmes chaffé les Romains. Les Vifigots & les Bourguignons s'eftoient fortifiez à loifir dans les Etats qu'ils s'eftoient faits chacun de leur côté: celui des François me faifoit que de naître, & paroiffoit le plus aifè à ébranler. Ce fut en effet de ce côté-là que les Allemans tourInnodius in nerent leurs deffeins malgré les TraiPanegyrico tez d'alliance, ou du moins les Traitez de paix qui avoient efté faits entre les deux Nations.

Theodorici,

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fe fit pas fur fes terres, mais feulement dans le voisinage & fur celles de Sigebert Roy de Cologne, vit bien qu'un torrent fi gros & fi impetueux ne pourroit pas demeurer refferré dans des bornes fi étroites; & autant par le motif de fon propre intereft que de celui de fon parent & de fon allié, il fe mit en devoir de s'y oppofer. Il affembla promptement fes Troupes, & vint à leur tefte joindre l'armée de Sigebert. Ils apprirent que les ennemis avoient paffé le Rhin à quelques lieues de Cologne, & ils les rencontrerent à Tolbiac (c'est aujourd'hui Zulc, autrement Zulpick ou Tulpik à quatre ou cinq lieuës du Rhin dans le Duché de Juliers.) Les deux armées qui fe cherchoient l'une l'autre, en vinrent incontinent aux mains. Le choc fut terrible par la valeur des deux Nations & par le nombre des combattans. Sigebert foûtenant avec vigueur les premieres charges des En- Greg. Turos nemis, reçût une bleffure au genoüil 1. 2. c.379 qui le mit hors de combat, ce qui étonna fi fort fes Troupes, qu'elles commencerent à plier. Le defordre & la terreur fe communiquerent à celles. de Clovis, obligées de foûtenir feules toute la furie des Allemans, dont le fuccez redoubloit l'ardeur. Tout fembloit defefperé: mais c'eftoit là la conjoncture où Dieu avoit deftiné de fignaler fa puiffance & fa mifericorde en faveur de ce Prince, & d'exaucer les ferventes prieres de la fainte Rei

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le defespoir refolu à perir, le fit reffouvenir du Dieu de Clotilde, de ce qu'elle lui avoit fouvent dit de fa toute-puiffance, & lui confeilla de l'invoquer dans cette grande extremité. L'un & l'autre peut être veritable: ce qu'il y a de certain, c'eft que ce Prince s'eftant arrêté tout à coup au milieu de la mêlée, leva les yeux & les mains au Ciel, & s'adressant au Gregor. Tur. Dieu de fa fainte Epoufe: Seigneur, lui dit-il, dont on m'a cent fois relevé la puiffance au-deffus de toutes les puif fances de la terre,& de celle des Dieux que j'ai adorez jufqu'à maintenant, daignez m'en donner une marque dans l'extrémité où je me trouve réduit: fi vous me faites cette grace, je me fais baptifer au plûtoft pour n'adorer plus deformais que vous. A peine eut-il prononcé ces paroles qui furent entendues d'un affez grand nombre de fes Officiers & de fes Soldats, qu'il fe fentit animé d'un nouveau courage, & s'apperçût d'une femblable ardeur que le Dieu qu'il venoit d'invoquer avoit rallumée dans le cœur de tous ceux qui eftoient autour de lui. Il les remit en ordre, marcha à l'instant à un gros d'Ennemis qui venoient à lui pour l'envelopper ou le rompre, & achever par-là la victoire qu'on ne leur difputoit prefque plus ailleurs: il les chargea, & les enfonça, il tomba enfuite fur d'autres Corps avec le même fuccez; ce changement fubit étonna les Ennemis, & fit reprendre cœur aux François, qui fe rallierent, & arrêterent les Allemans en plufieurs endroits; le combat recommença & la victoire en un inftant changca de parti. Ce qui l'affûra aux François, fut la mort du Roy des Allemans qui fut tué dans une de ces dernieres charges; Fit Theo. après quoi ils ne rendirent prefque dorici ad Clo plus de combat. On ne voit gueres de devaum apud batailles dans l'Hiftoire, où Dicu ait egit, 41 paru plus fenfiblement le Dieu des

Caffiodor.1.2.

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armées que dans celle-ci par cette revolution inefperée, dont l'humble priere de Clovis fut fi promptement fuivie.

Ce Prince für du fecours de celui 11 entre dans qui lui avoit donné une fi fignalée vi- leur pays fe toire, ne manqua pas d'en tirer tout les rend Tributaires, l'avantage qu'il en pouvoit efperer. Il paffa le Rhin & enfuite le Moin, entra dans le païs des Allemans, diffipa tout ce qu'il trouva de raffemblé des Troupes de l'armée vaincuë, dont les débris s'eftoient réunis en quelques endroits; les mena toûjours battant jufqu'aux Alpes, appellées autrefois les Alpes Rhetiques ou Rhctiennes, qui font aujourd'hui les montagnes des Grifons; & enfin impofa le joug à une Nation jufqu'alors indomptable, dont les Romains n'avoient jamais pû venir à bout, & fe la rendit Tributaire. Plufieurs croyent, & il eft fort vraisemblable que ce fut dans cette même expedition que les Bajoariens ou Bavarois voifins des Allemans furent foumis à l'empire des François au moins verrons-nous bien-toft les defcendans de Clovis donner des Ducs à la Baviere : & la Préface des anciennes loix de ce païs Præfat: Te nous apprend qu'elles furent refor- gum, Bax mécs & mifes en écrit par l'ordre de Thierri Roy d'Auftrafie ; marque vifible du droit de Souverain que ce Prince qui eftoit un des fils de Clovis, exerçoit fur cette Nation.

Clovis n'ayant plus d'Ennemis à combattre, & voyant tout paifible & tout foumis dans fes nouvelles conquêtes, ne fongea plus qu'à retourner dans fon Royaume pour y executer la promeffe qu'il avoit faite aut vrai Dieu d'une maniere fi folemnelle, de fe faire inftruire & baptifer au plûtoft.

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Il prit fa route par la Ville de Toul, I se fair f où il trouva S. Vaft qui vivoit alors tre dans la Religion Chof dans un Monaftere de ces quartiers-là tanner C

Vita fandi en reputation de grande vertu. Il Vedafti au- l'emmena avec lui, fe fit fon Cathetore Alcuino. cumene, & voulut qu'en chemin il commençât de l'inftruire à fond des myfteres de la Religion Chrétienne. Car c'eft une circonftance qu'il eft à propos de remarquer icy, que Clovis ne differa fi long-temps à quitter fa fauffe Religion, que par la crainte qu'il avoit de faire une telle démarche, fans rencontrer la veritable. Ce Prince, dit le S. Evêque de Tréves Nicete dans une lettre qu'il écrivoit à Clodofvinde petite-fille de Clovis, Apud Andr, Ce Prince homme d'une prudence confommée, refufa toûjours de fe rendre aux inftances de la Reine fon Epoufe, jufqu'à_ce qu'il fe fut convaincu de la verité. De forte que le fecours fenfible qu'il avoit reçû du Ciel à la bataille de Tolbiac, ayant achevé de le perfuader de la verité de la Religion Chrétienne, toute fon application fut depuis à s'en procurer une parfaite connoiffance, pour s'y affermir de plus en plus.

du Chefne.

Tom, 1.

Gregor. Tu

Jamais nouvelle ne caufa plus de joye à la Reine Clotilde que celle de la défaite des Allemans avec la circonftance de la converfion du Roy, & l'affûrance qu'on lui donna qu'il fe faifoit déja inftruire. Elle partit de Soiffons & vint au devant de lui jufqu'à Reims; elle eût, en attendant qu'il arrivât, plufieurs conferences avec Remy Evêque de la Ville : ils prirent ensemble des mesures pour preffer inceffamment cette grande affaire, & pour engager le Roy à ne pas differer long-temps la ceremonie de fon Baptême.

Cet Evêque eftoit déja connu & confideré de Clovis qui, comme nous on.l.2.c.31. avons vû, lui donna dès fon entrée dans les Gaules & incontinent après la défaite de Syagrius, des marques de l'eftime qu'il faifoit de fon merite & de fa picté. Il citoit en effet & fçavant & faint. Sa fainteté le faifoit fou

vent comparer au faint Pape Sylveftre; & elle éclatoit jufqu'à faire des miracles & jufqu'à reffufciter des morts. Ces deux qualitez jointes à un grand talent d'éloquence lui avoient acquis dans l'efprit des peuples autant d'autorité que de reputation. Comme neanmoins cette affaire eftoit délicate, qu'on n'eftoit pas encore parfaitement informé des difpofitions du Roy, & encore moins de celles de l'armée à cet égard; ce n'eftoit qu'en fecret que ces chofes fe traitoient, & fans faire paroître aucun empreffement en public.

Sidonius 1.9. epift. 71

Remy

Le Roy eftant arrivé à Reims, & Il donne aus ayant esté reçû avec les applaudiffe- dience à S. mens proportionnez à la grandeur de la victoire qu'il venoit de remporter & des conqueftes qu'il avoit faites, le faint Evêque lui demanda une audience particuliere qu'il obtint fans peine. Ce fut là que fe fervant de toute l'ardeur de fon zele & de toute la force de fon éloquence, il conjura ce Prince de reconnoître au plûtoft les bontez de Dieu envers fa perfonne, de lui faire un hommage public de tout ce qu'il avoüoit tenir de lui, de fa vie, de fa couronne, de fa victoire, & enfin d'accomplir la promeffe qu'il lui avoit faite fi folemnellement de renoncer à l'idolâtrie pour embraffer la veritable Religion.

Le Roy répondit qu'il ne déliberoit pas là-deffus,que c'eftoit une chofe concluë; mais qu'il avoit une armée & un peuple à ménager; qu'il avanceroit ou retarderoit de quelque temps fon Baptême, felon qu'il verroit les efprits des François plus ou moins oppofez à l'exccution de ce grand deffein ; & qu'il prenoit actuellement des mefures pour le leur faire Turon. 1. 24 agréer, & pour les engager même à 31 fuivre fon exemple,

En effet ayant au plûtoft affemblé les Soldats & les plus confiderables de

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Gregori

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