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A la mémoire

de JEAN JOSEPH RAEPSAET, fils de JEAN; chevalier de l'ordre du lion belgique, première création; conseiller d'état extraordinaire;

un des commissaires pour la rédaction de la constitution de MDCCCXV;

membre de l'institut du royaume des Pays-Bas,
de l'académie royale de Bruxelles, etc.;
député aux états de Flandre,

et aux états-généraux des Pays-Bas en MDCCLXXXVII et MDCCLXXXX;
un des trois envoyés des états-généraux en MDCCLXXXX,
pour négocier la paix avec la maison d'Autriche;

un des représentans du département de l'Escaut au corps législatif à Paris, depuis MDCCCII jusqu'en MDCCCXIII; dernier greffier de la haute et basse châtellenie d'Audenarde; dernier secrétaire du chef-collége des chefs-tuteurs de la ville et châtellenie d'Audenarde; '

lequel après avoir fidèlement, loyalement et honorablement
servi sa patrie pendant L ans,

et avoir procréé seize enfans en légitime mariage avec dame MARIE-URSULE BAUWENS, fille de JEAN-BAPTISTE, conseiller du roi, receveur général héréditaire

de la haute et basse châtellenie d'Audenarde,

est décédé à l'âge de LXXXII ans le XIX février MDCCCXXXII,

et

son épouse......... âgée de......... le...........

PP. PP. LL. AA.

'Il y a quelque chose de touchant à voir M. Raepsaet rappeler en mourant les premières fonctions dont, si jeune encore, il avait été investi:

Et dulces moriens reminiscitur argos.

VIRG. En.

(Notice communiquée par M. Cornelissen.)

Notice sur M. AMPÈRE, né à Lyon en 1775, mort à Marseille, le 10 juin 1836.

André-Marie AMPÈRE, de l'institut de France, inspecteurgénéral des études, est mort à l'âge de 61 ans, à Marseille, dans l'infirmerie du collége royal de cette ville. Né à Lyon en 1775, M. Ampère déploya de bonne heure ses hautes facultés qui devaient en faire une gloire européenne; les sciences et la philosophie l'occupaient tour-à-tour; comme professeur de physique, il se fit remarquer à Lyon, et fut appelé à Paris par M. Fontanes, grand-maître de l'université. D'importantes publications signalèrent bientôt le mérite de M. Ampère; par ses recherches sur l'électro-magnétisme, il se plaça au rang des sommités de la science; comme professeur au collège de France et à l'école polytechnique, il a dignement soutenu sa réputation de physicien et de géomètre; enfin, dans ses tournées d'inspecteur-général, il a fait chérir son caractère. Au milieu de tant de travaux et malgré le poids d'une vieillesse anticipée, il trouvait encore le temps de compléter ses recherches: il a publié récemment une philosophie des sciences avec une classification neuve et extrêmement ingénieuse. Quant aux mémoires qu'il a disséminés dans différens recueils, il serait trop long de les compter tous se distinguent par une grande puissance d'invention, par cette profondeur de vues, par ce mérite de trouver qui caractérisait M. Ampère. La science ne le détourna jamais des voies de la religion; au contraire,

elle affermissait chez lui ses pieuses convictions, et c'est en chrétien qu'il a terminé cette noble carrière, entièrement consacrée au travail, à la vertu, à la science. ( Mémorial encyclopédique.)

Supplément. M. Ampère était l'un de nos plus anciens correspondans; il avait été nommé à la séance du octobre 1825. Ses relations avec notre académie ont été très-nombreuses comme le prouvent nos procès-verbaux des séances et nos bulletins, dans lesquels on trouve de nombreuses communications de ce savant illustre1. En 1827, il inséra dans le tome IV de nos mémoires, un travail remarquable sur l'action mutuelle d'un conducteur voltaïque et d'un aimant La plus grande partie de ce mémoire, comme il l'annonce luimême, avait été composée au commencement de 1826, ainsi que le supplément qui est une lettre sur les phénomènes électrodynamiques adressée à M. le docteur Gherardi; mais M. Ampère avait revu le travail et y avait ajouté divers développemens. On voit que cet écrit appartient aux plus beaux temps de l'auteur qui faisait pour l'électrodynamique à peu près ce que Volta avait fait pour la théorie de la pile; c'est-à-dire que ses belles découvertes étaient le résultat d'une connaissance approfondie de la théorie jointe à une grande sagacité d'esprit et à une constance inaltérable dans le but de ses recherches. Nous possédons au musée de Bruxelles le premier appareil qui servit à M. Ampère, pour mettre en évidence les beaux résultats

1 Plusieurs de ses communications ont été insérées dans la Correspondance mathématique et physique de Bruxelles, dont il était un des collaborateurs les plus actifs à l'étranger.

auxquels il était parvenu; les personnes qui ont connu ce grand physicien savent avec quelle extrême complaisance, il aimait à communiquer les résultats de ses recherches. Sa grande bonté, la simplicité de ses mœurs, son beau génie, ses distractions et ses préoccupations nombreuses peuvent le faire considérer comme le Lafontaine des sciences.

Vers la fin de sa vie, M. Ampère s'était presqu'entièrement tourné vers les études philosophiques qui l'avaient toujours occupé; cependant il aimait à revenir aux sciences mathématiques; et la dernière fois que j'eus le bonheur de le voir, il me communiqua quelques recherches d'analyse et de géométrie dont il avait eu occasion de s'occuper, mais qu'il n'avait pas eu le loisir de mettre en ordre. Il voulut bien me charger de ce soin, mais la mort qui l'a enlevé si subitement aux sciences, ne m'a pas permis d'apprendre si j'avais entièrement réussi selon ses désirs.

En les livrant à la publicité, d'après ses intentions, j'aurai soin du moins de m'écarter le moins possible des indications qu'il m'a laissées, et que je conserverai comme un des témoignages précieux de l'amitié dont cet illustre physicien a bien voulu m'honorer.

A. Q.

Notice sur M. GAMBART, né à Cette, en 1800, mort à Paris le 23 juillet 1836. '

Jean-Felix-Adolphe GAMBART, naquit à Cette (département de l'Hérault) en mai 1800. Son père, professeur de navigation dans ce petit port de mer, avait eu, à peine âgé de 13 ans, le bras gauche emporté par un boulet de canon, dans un des glorieux combats qui illustrèrent le Bailli de Suffren. Le jeune Adolphe n'en fut pas moins destiné au service de la marine. La restauration le trouva, en 1814, sur l'escadre d'Anvers. Après le licenciement des équipages de nos vaisseaux, Gambart rejoignit son père au Hâvre. C'est là que dans son zèle ardent pour l'avancement des sciences, M. Bouvard sut deviner ce qu'elles étaient en droit d'attendre d'une intelligence d'enfant peu commune, mais qu'aucune culture n'avait encore développée. Dès ce moment, notre confrère traita le jeune Gambart comme son propre fils; il l'appela à Paris, lui donna la table, le logement, et, ce qui était d'un prix inestimable, il l'initia jour et nuit aux calculs et aux observations astronomiques. Au bout de deux ans, M. Gambart était déjà un astronome consommé. En 1819, le bureau des longitudes l'envoya à l'observatoire de Marseille avec le titre d'astronome adjoint. Quatre ans après, il fut nommé directeur du même établissement'.

1 On trouve quelques détails sur l'observatoire de Marseille et sur une partie des travaux de M. Gambart dans le tome XXVIII de la Bibl. Uni., p. 262.

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