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DE MÉDECINE,

DE CHIRURGIE ET DE PHARMACOLOGIE,

PUBLIÉ

Par la Société des Sciences médicales et naturelles de Bruxelles,

SOUS LA DIRECTION D'UN COMITÉ

COMPOSÉ DE

MM. DIEUDONNÉ, D.-M., Rédacteur principal, Chevalier de l'Ordre de Léopold,
Président de la Société, Membre du Conseil central de salubrité publique et
du Conseil supérieur d'hygiène, Secrétaire de la Commission de statistique
du Brabant, Membre honoraire de l'Académie royale de médecine, etc.

CROCQ, D.-M., Professeur à l'Université de Bruxelles, etc.

JANSSENS, D.-M., médecin de l'Administration communale de Bruxelles,
Membre de la Commission de Statistique du Brabant et de plusieurs Académies
et Sociétés savantes régnicoles et étrangères.

RIEKEN, D.-M., Médecin de S. M. le Roi des Belges, Membre honoraire de
l'Académie royale de médecine de Belgique et de plusieurs Académies et
Sociétés savantes régnicoles et étrangères.

VAN DEN CORPUT, Docteur en médecine, en chirurgie et en accouchements,
pharmacien, Docteur en sciences, Secrétaire de la Société, Membre du Conseil
cent. de salubrité publique, Membre de plusieurs Acad. et Sociétés savantes.

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LIBRAIRIE MÉDICALE DE H. MANCEAUX,

Imprimeur de l'Académie royale de médecine, Libraire de la Faculté de médecine, etc.,
20, Rue de l'Étuve, 20.

1865

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La Belgique tout entière et avec elle la Société des Sciences médicales et naturelles de Bruxelles, dont S. M. était le PROTECTEUR, ont éprouvé une perte immense :

Le ROI GEORGES - CHRÉTIEN - FRÉDÉRIC - LÉOPOLD Jer n'est plus!

Prince d'une haute intelligence qu'égalait la sagesse de son jugement, le Roi Léopold Ier portait un grand intérêt aux sciences, dont il se montra constamment l'appréciateur éclairé.

Héritier des grands exemples paternels, élevé au milieu de nos libres institutions, le ROI LEOPOLD II qui lui succède saura réaliser les nobles pensées qu'il a formulées en un langage si élevé devant les représentants de la nation. Il guidera notre belle patrie vers une ère sans cesse plus brillante de prospérité et de progrès, en lui assurant ainsi les plus fermes garanties de bonheur et d'indépendance.

DE MÉDECINE.

(JUILLET 1865.)

I. MÉMOIRES ET OBSERVATIONS.

LA FIÈVRE RÉcurrente observée a Saint-PéterSBOURG. Lettre adressée à M. le docteur Dieudonné, président de la Société des sciences médicales et naturelles, rédacteur principal du Journal de médecine de Bruxelles; par le docteur VAN DEN CORPUT, secrétaire de la Société, etc.

Très-honoré Collègue et ami,

Saint-Pétersbourg, mai 1865.

On a beaucoup parlé de l'épidémie de Saint-Pétersbourg. On n'a pas moins écrit sur la nature mystérieuse de cette maladie; mais ce que l'on en sait au delà de la Russie ayant été extrait de journaux étrangers assez mal renseignes, ou n'exprimant que des opinions personnelles de médecins placés en dehors du grand mouvement journalier des hôpitaux, il en est résulté une confusion étra nge.

Dans presque tous les pays de l'Europe, l'esprit public s'est vivement ému de certains bruits qui représentaient le mal, tantôt comme une nouvelle invasion du choléra, tantôt comme n'étant rien moins que la peste et ce qui pis est, la peste noire, c'est-à-dire le plus redoutable de tous les fléaux.

Interpellés par les Chambres sur les mesures qui avaient été prises, plusieurs Gouvernements déléguèrent des médecins sur les lieux. Ce fut alors aussi, vous le savez mon cher Confrère, que j'offris à M. le Ministre de l'intérieur de Belgique, de me rendre en Russie pour suivre, dans les hôpitaux et les amphithéâtres de Saint-Pétersbourg, l'évolution et les phases du mal.

Rendu ici depuis la mi-avril, je m'empresse de vous communiquer les principaux faits que j'ai recueillis jusqu'à ce jour, pendant ma fréquentation journalière des hôpitaux, touchant les caractères réels de l'affection qui règne en Russie.

Bien

que l'épidémie actuelle ait sévi sur un nombre assez considérable d'individus, elle ne présente aucun des symptômes de cette terrible peste du xivesiècle, que l'on a confondue à tort avec la peste de Sibérie et dont les caractères ont été décrits par Guy de Chauliac et par notre compatriote Simon de Couvin, qui professait à Montpellier vers 1550. Tandis que la peste noire— mòrs nigra, — comme l'appelait avec une sinistre énergie ce dernier, paraît avoir été une maladie spéciale, rapidement mortelle, qui, de 1545 à 1350, enleva environ le tiers ou le quart de la population de l'Europe, la peste de Sibérie est une épizootie charbon

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