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lerie la 18 se dirigeait sur Garda, pour occuper ce débouché, et empêcher l'ennemi de pénétrer sur Peschiera. Le général Rey reçut l'ordre de ne pas s'arrêter au camp de Castel-Novo et de forcer de marche par Campara.

Tandis que l'armée française était ainsi en plein mouvement, ses adversaires faisaient aussi leurs manœuvres préparatoires. Quasdanowich avait pris position derrière Incanale, dans la vallée de l'Adige, et placé une brigade en avant de Dolce où se trouvait le quartier général; le corps de Wukassowich était sur la gauche de cette rivière; la colonne de Lusignan débouchait sur Pezzena.

Bonaparte jugea que la 39° contiendrait d'autant plus aisément la colonne principale qui débouchait sur Osteria, que celle-ci aurait à gravir une hauteur retranchée, dont les feux plongeaient le défilé par lequel elle devait arriver sur le plateau de Rivoli; il pensa aussi que la 18 inquiéterait assez les flancs de la colonne de Lusignan, pour ne lui permettre de s'établir sur les derrières de l'armée française qu'au moment où Rey serait en mesure de l'attaquer du côté d'Orza avec avantage.

Il résolut donc de profiter de sa position centrale pour se jeter d'abord sur le corps principal des Autrichiens à Caprino, et le battre avant que les colonnes accessoires fussent à même d'entrer en action, sûr d'avoir bon marché ensuite de celles-ci. La victoire la plus complète fut le résultat d'une aussi juste conception.

Le temps était précieux, il n'y avait pas un instant à perdre: Joubert, après avoir repoussé les avant-postes ennemis, comme nous l'avons déjà dit, s'était engagé avec les colonnes d'Ocskay et de Koblos plus tôt qu'on ne l'avait pensé. Sa droite disputait vigoureusement les hauteurs de San-Marco; les 85° et 29° s'étaient formées à gauche sur les hauteurs de Trombalora et Zoro; la 14° au centre sur celles de Rovina. Un bataillon de cette dernière s'avançait sur San-Giovani, pour emporter ce village, lorsque la colonne de Liptay attaqua ellemême la gauche des Français avec des forces supérieures. La 85°, prise en flanc à la faveur d'un ravin où les Impériaux s'étaient glissés, fut saisie d'une terreur panique, et entraîna la 29 légère la 14, débordée, fit la plus vigoureuse résistance

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dans les haies et maisons en avant de San-Giovani, où elle arrêta longtemps l'effort de l'ennemi.

Ce mouvement des Autrichiens pouvait avoir de fâcheuses conséquences, en permettant au gros de leurs forces de déboucher sur le plateau de Rivoli, où il eût favorisé le déploiement de la colonne de l'Adige; tandis que Joubert, gagné par sa gauche, eût couru risque d'être prévenu à Rivoli et rejeté sur le fleuve. Bonaparte laissa donc à Berthier le soin de se maintenir au centre, et vola à la gauche. La 32, qui arrivait sur ce point, après avoir marché toute la nuit, reçut l'ordre de charger. L'aspect de l'ennemi redoubla son ardeur, et soutenue par les troupes de Lebley ralliées, elle culbuta tout ce qui s'offrait à ses coups, et dégagea les flancs de la 14. Cette dernière s'était maintenue avec une fermeté digne d'éloges dans une position où les efforts des Impériaux paraissaient devoir se concentrer, et qui couvrait le chemin de Lubiara à Rivoli, par où la droite, inquiétée par la colonne de Quasdanowich et vivement serrée par celle de Koblos, commençait à se retirer.

Il était dix heures: Lusignan, après avoir franchi le mont Gazo, la Spezana et le col de Lavaletta, s'approchait de Pezzena, en longeant le Tasso dans la direction d'Affi; ses flanqueurs marchaient sur Costerman. La fortune semblait lui sourire, quoique d'ailleurs la 18° eût pris possession du passage important de la Rocca di Garda; mais Bonaparte, certain du point où Alvinzy portait ses forces, troubla la sécurité de cette colonne, en rappelant deux bataillons de cette demi-brigade, qui culbutèrent à Calcina les flanqueurs autrichiens et se rabattirent ensuite sur Rivoli.

Tandis que la 32 rétablissait les affaires sur les hauteurs de Trombalora, que Vial cédait celles de San-Marco aux troupes de Koblos, et que Lusignan s'avançait à grands pas sur Affi; les colonnes autrichiennes de l'Adige n'étaient pas restées dans l'inaction: celle de Wukassowich se mit en marche vers Somano par la rive gauche. De son côté, Quasdanowich, protégé par le feu d'une artillerie nombreuse et avantageusement disposée près de ce village, attaqua de front les retranchements d'Osteria que la 39 fut forcée de lui céder après une défense opiniâtre. Ainsi le plateau duquel dépendait le succès de la bataille, allait tomber au pou

voir des Autrichiens qui, favorisés d'un autre côté par le mouvement rétrograde de Vial, avaient déjà gagné le revers, du mont Magnone, au delà de San-Marco.

Le moment était critique; Bonaparte presqu'en touré conserva un sang-froid admirable; à l'instant même où l'infanterie légère de Joubert changeait de front pour marcher au secours de la 39°, il prescrività la cavalerie du général Leclerc de se porter sur le même point; puis, pour faire face à la colonne de Lusignan et couvrir le flanc gauche de l'armée française, il ordonna à la 75° de gagner les hauteurs de Tiffaro.

Ces dispositions eurent un succès complet : la colonne de Quasdanowich commençait à peine à déboucher du ravin d'Osteria; l'escadron des dragons d'état major et un bataillon de Gemmingen étaient les seules troupes qui eussent pris pied sur le plateau, et le reste se trouvait encore massé dans le défilé, quand la tête de la colonne se vit assaillie de toutes parts. L'infanterie légère de Joubert l'attaque sur son flanc droit; la cavalerie, conduite par Berthier, la charge de front, et la 39 menace sa gauche. Joubert ayant son cheval tué sous lui n'en devient que plus terrible; il s'élance à la tête de ses grenadiers, un fusil à la main, et sème l'épouvante dans les rangs autrichiens, déjà ébranlés par une charge de la cavalerie de Leclerc. Cette tête de colonne, ainsi pressée, est culbutée dans le défilé, où le désordre devient d'autant plus grand que l'artillerie et presque toute la cavalerie s'y trouvaient encombrés, et que la route, quoique assez belle, est fort resserrée; l'explosion de quelques caissons y angmente l'encombrement et l'effroi. Dès lors le sort de la bataille paraît fixé d'une manière irrévocable, et le plan concentrique d'Alvinzy est entièrement renversé (1).

Pendant que Bonaparte obtenait ces avantages d'une influence si décisive, Masséna, avec la 82°

(1) Un mouvement concentrique vaut mieux sans doute que des opérations où les colonnes doivent agir séparément ; mais, exécuté devant une armée ennemie déjà rassemblée et occupant une position plus resserrée, il est alors décousu et devient une faute. Les masses centrales déjoueront toujours, à forces égales, toutes les opérations concentriques; à moins que celles-ci ne soient exécutées par de très-grandes armées, et que les rayons

et la brigade Lebley, contenait les Autrichiens et conservait les hauteurs de Trombalora: les corps d'Ocskay et de Koblos qui avaient poussé la brigade Vial au delà de San-Marco, et débouchaient déjà vers Mutole, se trouvèrent ainsi débordés. Dès qu'on fut rassuré sur l'issue de l'attaque de Quasdanowich contre le plateau de Rivoli, Joubert rallia ses troupes pour les opposer à Ocskay, dont l'infanterie, en s'abandonnant à la poursuite dans un terrain coupé, s'était mise à la débandade: on dépêcha à Vial le chef d'escadron Lasalle avec 200 chevaux, pour soutenir et protéger le ralliement. L'apparition subite de ces deux escadrons fit sur les Autrichiens un effet difficile à dépeindre: leurs troupes harassées de fatigue par des marches pénibles à travers les montagnes, par des bivouacs sur la neige et de longs combats, par le manque de subsistances et de chaussure, étaient d'ailleurs composées en partie de nouvelles levées : également dépourvues de cavalerie et d'artillerie, puisque tous les parcs ainsi que les troupes à cheval cheminaient le long de l'Adige, elles s'étaient soutenues jusqu'alors par l'espoir de la victoire; mais lorsqu'il fallut exécuter un mouvement rétrograde et qu'elles aperçurent Masséna derrière leur droite, le courage leur manqua; la terreur devint générale, tout s'enfuit jusqu'à San-Giovani, et malgré les efforts d'Alvinzy, on ne parvint à arrêter la déroute que derrière le Tasso. Le corps de Liptay, loin de remédier à ce désordre par une diversion vigoureuse, en craignit les suites pour lui-même et se replia sur Caprino. Les Français ramassèrent un millier de prisonniers.

Les affaires allaient bien différemment à l'extrême gauche et sur les derrières. La 75o s'était repliée devant la colonne de Lusignan qui, après avoir débouché aux environs d'Affi, s'était avancée par le flanc sur les hauteurs de Tiffaro: malgré son infériorité, cette brave demi-brigade chargea

ne soient occupés par des forces capables de se maintenir longtemps par elles-mêmes; comme les trois armées qui se réunirent concentriquement à Leipzig en 1813. La distance qu'il y a entre chaque rayon et la force relative du corps qui le parcourt, sont deux considérations qui entrent pour beaucoup dans l'application de ce système : mais en thèse générale et à chances égales, il n'est pas le meilleur.

de nouveau les Autrichiens, et ne se retira qu'après leur avoir fait quelques prisonniers. Conformé ment aux instructions reçues, les deux bataillons de la 18o ne tardèrent pas à la rejoindre, et cette petite troupe se porta ensuite sur Pozollo.

para

Lusignan, n'éprouvant plus de résistance, s'emdu mont Brunisi, et s'avança par la crête du mont Pipolo, sur les derrières de l'armée française, croyant sans doute lui couper sa dernière retraite et lui faire mettre bas les armes. Bonaparte, certain que Rey allait bientôt déboucher d'Orza sur les derrières de cette colonne, lança à sa rencontre la 18 et un bataillon de la 75o avec une batterie de douze. Cette artillerie, placée sur les hauteurs de Campana, commença une vive canonnade. Trois petites colonnes d'attaque se dirigèrent par Montidone, sur la grande route et par le chemin de la Cosatta. Lusignan, dépourvu de canon, se vit écrasé par la batterie et contraint de se retirer sur le mont Brunisi. Un de ses corps voulant tenir ferme à la croix de Pipolo, fut culbuté avec perte. Rey, qui déboucha d'Orza au même instant, avec la 58 jusqu'alors contenue par les tirailleurs ennemis, la forma sur la rive droite du Tasso et favorisa cette attaque.

Lusignan eut à peine le temps de faire quelques dispositions au mont Brunisi: assailli de front par Brune et Monnier à la tête des 18 et 75, chargé à revers par Rey avec la 58, son corps fut défait et ne trouva de salut que dans la générosité des vainqueurs. Un grand nombre de fuyards fut fait prisonnier; un détachement de 1,200 hommes, qui cherchait à se retirer sur Garda, rencontra dans les défilés quelques compagnies de la 18: la disposition du terrain ne lui permettant pas de s'assurer du nombre de Français auquel il avait affaire, il crut le passage occupé par une colonne nombreuse, et mit bas les armes à la première sommation.

De son côté, Quasdanowich, refoulé dans la vallée de l'Adige, ayant perdu l'espoir d'en déboucher, et ne pouvant s'y maintenir sans danger, prit le parti de se retirer, en remontant ce fleuve, sur Rivalta et Peri: le centre des Autrichiens se trouva ainsi abandonné à ses propres forces derrière le Tasso, position où il s'était retiré immédiatement après la déroute dont nous avons parlé.

Bonaparte allait le faire attaquer lorsqu'il apprit à la fin de la journée, que la colonne de Provera avait réussi à passer l'Adige à Anghiari et marchait sur Mantoue. Cet incident pouvait avoir les suites les plus graves: en effet, rien n'empêchait Provera de débloquer Mantoue, de le ravitailler et de se renforcer de la partie du corps de Wurmser inutile à sa défense. Toutefois, il n'en fut point troublé : jugeant que le centre d'Alvinzy n'était plus capable d'efforts vigoureux, il chargea Joubert, renforcé de la réserve de Rey, de lui porter le dernier coup, et partit sur-le-champ pour Villa-Franca avec les troupes de Masséna qui avaient marché la nuit précédente et combattu toute la journée. Cette contremarche avait quelque chose d'imposant bien qu'écrasés de fatigue, les braves soldats de Masséna, impatients de combattre, volaient gaiement à de nouveaux dangers. C'était peu pour eux de ramener 5,000 prisonniers sur leur front déjà resplendissant, brillait encore l'espoir de leur prochain triomphe.

Conformément à ses instructions, Joubert, après avoir pris quelques heures de repos, fit toutes les dispositions pour attaquer l'ennemi aux environs de Pazzone. La brigade Vial reçut ordre de longer les crêtes du mont Magnone pour le tourner, tandis que Baraguay-d'Hilliers attaquerait San-Martin avec les 38 et 58°, et que Vaux avec les 29 légère et 85° de ligne, longerait les revers du Montebaldo, pour accabler la droite des Autrichiens et les prévenir à la Corona. Une petite colonne, composée de deux bataillons de la 22° légère et d'un bataillon de la 58°, fut dirigée par le Montebaldo sur Ferrara, pour leur couper la retraite.

Ici commence le second acte de cette célèbre bataille. On voit, en jetant un coup d'œil sur le plan, que la retraite des Impériaux ne pouvait s'effectuer que par un sentier difficile, pratiqué sur les hauteurs escarpées et presque inaccessibles de | la Corona. Si l'on parvenait à jeter un détachement dans ce défilé important, la colonne autrichienne n'avait d'autre alternative que de mettre bas les armes ou de se précipiter des montagnes. La double marche des républicains par le mont Magnone et le Montebaldo était ordonnée dans cebut; mais leurs colonnes avaient un chemin très-pénible à parcourir, et il était à craindre que les Autrichiens

passage: elle perdit les journées des 10 et 12 janvier, sans qu'on puisse découvrir les vrais motifs de ces délais. Si le général autrichien crut devoir attendre la coopération de l'armée d'Alvinzy, il faut convenir qu'il calcula mal son temps; car il démasqua un mouvement qui aurait dû rester caché aux Français. La faute serait encore moins excusable, si, comme on l'a prétendu, ce fut manque d'embarcations; puisqu'on avait eu plusieurs se

ne les prévinssent en y portant un détachement de Pazzone. Pour obvier à cet inconvénient, Bonaparte avait donc ordonné dès la veille, à Murat, de s'embarquer à Salo avec la 12 légère, d'aller descendre à Torre, et de gagner Montagna et les crêtes du Montebaldo (1). Murat étant donc arrivé à Torre, le 14, vers la chute du jour, continua sa marche pendant la nuit jusqu'à Posella, d'où, après avoir pris quelques heures de repos, il poursuivit sa route au lever du soleil par Pozzo Lagune et les Collo-maines pour les rassembler, qu'il y avait à l'armée nelli sur la Corona.

des équipages de ponts, et que le succès de l'opération dépendait entièrement de la justesse des mesures prises à l'avance pour effectuer le passage de l'Adige.

Enfin, le 13 au soir, Provera se mit en devoir de le tenter vers Anghiari. Persuadé qu'il importait de donner le change aux Français, il profita d'une digue pour jeter quelques bateaux à Nicesola; en

server le détachement qui occupait Ronco, puis dirigea le comte de Hohenzollern sur Legnago : un troisième détachement, débarqué sur la rive droite, s'empara d'Anghiari, dont la possession protégea la

Le général Guyeux accouru sur les entrefaites au soutien de ses postes, avec 12 à 1,500 hommes, après avoir mis quelques obstacles à l'achèvement du pont, se vit obligé de céder au nombre, Provera, débarrassé du seul ennemi qu'il eût en tête,

Dans cet intervalle, le combat s'engagea chaudement sur la ligne du Tasso. Quoique les Autrichiens eussent commencé leur mouvement rétrograde d'assez bonne heure, ils furent attaqués dans la vallée, chassés de San-Martin avec perte, et harcelés sans cesse par la colonne du centre dirigée par Baraguay-d'Hilliers. La résistance qu'ils lui opposèrent donna le temps au gé-voya en même temps un parti à Bonavigo, obnéral Vaux d'exécuter son mouvement sur Pravas, sar où il se lia bientôt avec Murat, pendant que la brigade Vial qui s'était mise en marche deux heures avant le jour par la crête des hauteurs, s'avançait sur le Spiazo et la Corona, L'ensemble et la pré-construction du pont, auquel on travailla aussitôt. cision de ces divers mouvements inirent le centre d'Alvinzy dans le plus grand désordre: une partie voulant gagner le chemin de Rivalta, se précipita des rochers ou des hauteurs escarpées qui longent la vallée de l'Adige; le plus grand nombre essaya de s'échapper par Pravassar et l'escalier de la Ma-se dirigea avec 6 à 7,000 hommes et une douzaine dona, mais la chose fut impossible; ce défilé, dont de pièces de canon sur Cerea. Le 14, il marcha la clef était au pouvoir des Français, devint un par Sanguinetto à Nogara, où il bivouaqua, véritable gouffre où cavaliers et fantassins venaient (Pl. XXIII.) pêle-mêle s'engloutir (2). Cinq mille hommes environ mirent bas les armes et se rendirent à discrétion. Afin de ne pas interrompre le fil des événements qui se passaient à Rivoli, nous avons laissé le corps de Provera aux prises avec la division Augereau. Nous allons maintenant rendre compte de ses opérations jusqu'au moment de sa défaite, Sa colonne, après avoir forcé l'avant-garde de l'adjudant général Duphot de se retirer à Legnago, s'avança sur l'Adige dans l'intention d'en tenter le

A la suite de cet événement, la ligne d'Augereau fut coupée, et il ne pouvait pas plus communiquer avec les brigades Bon et Guyeux qu'avec la réserve de cavalerie de Dugua, en marche pour le joindre. Renforcé toutefois pas l'arrivée de la colonne mobile de Lannes, le général Augereau rassembla les troupes de Duphot, de Walther et de Point pour tomber sur l'ennemi vers Anghiari et Roverchiera; mais Provera qui ne se proposait sans doute que de gagner Mantoue, avait déjà filé,

(1) Ce mouvement, qui n'est rapporté nulle part, nous a été certifié par un des acteurs de cette expédition.

(2) Ces colonnes n'avaient guère de cavalerie, mais il

y avait plusieurs centaines de chevaux d'officiers et des mulets d'équipages, qui augmentèrent nécessairement la confusion dans un pareil conpe-gorge.

et l'on n'atteignit qu'une arrière-garde. Les dispo-, Georges pour 48 heures, et de prescrire à Miollis sitions furent aussitôt prises pour la culbuter et de s'y maintenir avec fermeté; enfin, après avoir détruire son pont: deux colonnes, conduites par chargé Augereau et Guyeux de suivre l'ennemi en les généraux Lannes et Point, reçurent l'ordre queue et sur le flanc droit pour que rien ne pût d'attaquer entre le fleuve et un canal de dérivation, échapper, il se rendit à Roverbella sans prendre nommé Fosso-Nuovo, qui coule parallèlement à une minute de repos. son lit, à la distance de 300 toises. Le chemin pour se rendre de là à Cerea, traverse des bois et des rivières, et, après avoir formé un défilé d'une demi-lieue, vient aboutir à une digue qui lui est perpendiculaire. Point, après avoir tourné l'ennemi, alla s'embusquer derrière ce retranchement accidentel, tandis que Lannes, secondé par Duphot, l'attaqua de front en avant du pont. Les Impériaux, désespérant de se maintenir, cherchèrent à rejoindre le gros de la colonne; mais arrêtés inopinément par la brigade Point, à l'issue du défilé, ils furent obligés de se rendre au nombre d'environ 1,500 hommes avec 14 pièces de canon.

Augereau, après avoir brûlé le seul pont sur le quel Provera pût effectuer sa retraite, s'empressa de le faire poursuivre par toutes les troupes de sa division, avec lesquelles il venait de rétablir ses communications; il ne laissa qu'environ 1,000 hommes à Legnago sous le général Balland, pour garder les prisonniers et s'y défendre contre les détachements ennemis restés sur la rive droite de l'Adige.

Tandis que ceci se passait, Victor, à la tête de deux bataillons de la 57°, et Masséna avec les 18°, 32 et 75°, s'approchaient de Villa-Franca. Bonaparte, arrivé dans la nuit du 14 au 15 janvier à Castel-Novo, apprit de Serrurier que Provera marchait sur la route de Legnago à Mantoue privé de nouvelles d'Augereau, il en conclut que ce général, resté du côté de la première ville, harcèlerait continuellement l'ennemi sur son flanc gauche, et le préviendrait peut-être à Castellaro. Il s'agissait donc de lui défendre l'accès de Saint-Georges et surtout l'approche de la citadelle. Des ordres furent aussitôt expédiés pour réunir à Roverbella, la cavalerie de Leclerc, la réserve de Dugua, avec toutes les troupes de Masséna et de Victor. Il recommanda à Serrurier de jeter des vivres à Saint

(1) Voyez la planche XXIV; quoique les mouvements tracés soient ceux du combat de Saint-Georges, elle ser

Provera arriva le 15 janvier à midi devant Saint-Georges. Miollis occupait avec 1,200 hommes ce faubourg, aussi bien retranché du côté de la ville que du côté de la campagne; après avoir vainement sommé le commandant, et essuyé une volée de coups de canon qui lui ôta tout espoir de le forcer, le général autrichien se décida à porter ses pas du côté de la citadelle (1). Il se flattait d'autant plus d'y réussir, qu'il était parvenu dans la journée à s'entendre avec Wurmser, et à combiner avec lui une attaque sur la Favorite et la Montada, où il ne s'attendait guère à rencontrer les troupes qui avaient vaincu la veille à Rivoli. Il traversa dans la soirée la Fossa-Magna qui coule entre les routes de Vérone et de Legnago, et s'approcha de la Favorite.

Mais Bonaparte avait pourvu à tout. Victor, avec les 18 et 57 de ligne, et le 25 de chasseurs, reçut l'ordre de marcher sur ce point, que les troupes de blocus avaient dès longtemps mis en état de défense; la réserve de Dugua s'y dirigea également Serrurier, laissant à Dumas le soin de garder Saint-Antoine, rassembla un corps de 1,500 hommes, pour défendre la Favorite du côté de Mantoue, et empêcher la garnison de communiquer avec Provera. Le général en chef envoya Rampon avec la 32o entre la chaussée et Due-Castelli, pour se lier à Guyeux et Bon, auxquels on avait assigné cette direction; Augereau, de son côté, poursuivait, avec les troupes de Lannes et de Point, la colonne autrichienne par Castellaro ; enfin Leclerc eut ordre de longer la Molinella avec sa cavalerie, renforcée du 8o de dragons, pour tourner le flanc gauche de l'ennemi. Jamais d'habiles chasseurs ne mirent plus d'ardeur et d'intelligence à traquer une bête fauve, que les généraux français n'en déployèrent pour compléter la ruine du corps de Provera.

vira, pour le terrain du moins, à rendre la défaite de Provera plus intelligible.

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