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quième chapitre, expose leurs principales difficultés, et y répond avec une force et une onction qui illuminent l'entendement et pénètrent la volonté.

Il passe ensuite à la seconde partie, c'est-à-dire à la démonstration de l'existence et des attributs de Dieu, tirée des idées intellectuelles.

Après avoir examiné, dans le premier chapitre, le doute universel, et jusqu'à quel point il est raisonnable et sage de douter, il insiste, dans le second, sur la preuve de l'existence de Dieu, qu'il tire de l'idée de l'être qui existe par lui-même. Dans le troisième, il réfute le spinosisme. Dans le quatrième, il raisonne sur la nature de nos idées. Dans le cinquième, il parle des attributs de Dieu, de l'unité de son essence, de sa simplicité, de son éternité, de son immensité, de sa science..

Sommaire des lettres sur divers sujets de métaphysique et de religion.

A la suite de ce traité de l'existence de Dieu, on trouve plusieurs lettres sur la religion, dont quelques-unes furent écrites à feu monseigneur le duc d'Orléans, régent du royaume après la mort de Louis XIV. Les esprits secs et abstraits, dit M. de Ramsai, ne sentent pas assez le mérite de ces lettres. M. de Cambrai savoit que la plaie de la plupart de ceux qui doutent vient non de leur esprit, mais de leur coeur. Il répand partout le sentiment pour toucher, pour intéresser. Il tempère la sécheresse de la métaphysique par une onction qui fléchit la volonté en même temps qu'elle éclaire l'esprit. On y trouve les principes de la plus sublime philosophie.

La premiÈRE LETTRE renferme et expose les réflexions d'un homme qui examine en lui-même ce qu'il doit croire sur la religion. Elle est divisée en chapitres : le premier

est sur la pensée; le second, sur son propre corps et sur tous les autres corps de l'univers; le troisième, sur la puissance qui a formé mon corps et qui m'a donné la pensée; le quatrième, sur le culte qui est dû à cette puissance; le cinquième traite de la religion du peuple juif et du Messie.

La SECONDE LETTRE, écrite en 1713, roule sur l'existence de Dieu, le christianisme et la vraie église : il la termine par les preuves des trois principaux points nécessaires au salut, pour soumettre au joug de la foi, sans discussion, les esprits simples et ignorans.

1° Il y a un Dieu infiniment parfait, qui a créé l'univers. 2o Il n'y a que le seul christianisme qui soit un culte digne de Dieu.

3° Il n'y a que l'église catholique qui puisse enseigner ce culte diune manière proportionnée au besoin de tous les hommes.

La TROISIÈME LETTRE, du 14 juillet 1715, est sur les moyens donnés aux hommes pour arriver à la vraie reli→ gion,

1° Ce n'est pas l'intelligence, c'est la bonne volonté, qui nous manque pour bien connoître ces moyens.

2° Il suffit de parvenir au point d'être persuadé par des raisons droites et solides, quoiqu'on ne puisse pas toujours développer les raisons qui persuadent, ni réfuter les objections subtiles qui embarrassent,

3° Une disposition sincère à croire qu'on a besoin du secours de Dieu pour ne se tromper pas.

4° Dieu feroit, sans doute, des miracles pour éclairer un homme et pour le mener comme par la main à l'évangile, plutôt que de le priver d'une lumière dont ses dispositions le rendroient digne en quelque sorte.

5. Il n'y a qu'à se rappeler l'idée de Dieu, pour s'assurer qu'il ne nous manque point.

La QUATRIÈME LETTRE est sur le culte de Dieu, l'immortalité de l'âme et le libre arbitre.

Chapitre premier : L'être infiniment parfait exige un culte de toutes les créatures intelligentes.

Chapitre second: L'âme de l'homme est immortelle. Chapitre troisième : Du libre arbitre de l'homme.

La CINQUIÈME LETTRE traite du culte intérieur et extérieur, et de la religion juive. Il établit la nécessité de ce culte sur le rapport de la créature au créateur, qui est la fin essentielle de la création; car Dieu se doit tout à luimême, et il n'a pu rien créer que pour lui. Il est vrai que ce qu'on nomme religion demande des signes extérieurs qui accompagnent le culte intérieur: en voici les raisons. Dieu a fait les hommes pour vivre en société : il ne faut pas que leur société altère le culte intérieur; au contraire, il faut que leur société soit une communication réciproque de leur culte ; il faut que leur société soit un culte continuel: il faut donc que ce culte ait des signes sensibles qui soient le principal lien de la société humaine. Voilà donc un càlte extérieur qui est essentiel et qui doit réunir les hommes..... Ce n'est point une religion cachée dans le cœur, et par conséquent déguisée..... C'est un amour simple et libre du créateur, qui se manifeste hautement par des signes sans équivoque... ... Les cérémonies ne sont pas la principale partie du culte ; c'est dans le détail des mœurs, c'est dans la société de ce peuple, que le culte le plus parfait s'exerce par toutes les vertus que l'amour inspire.... Où sont-ils ces amateurs de l'être unique et infini, où sont-ils ? Nous ne les trouvons que dans l'histoire d'un seul peuple.... En faut-il davantage pour conclure que, jusqu'à l'établissement du christia

nisme, on ne doit chercher que chez les Juifs cette réligion publique et invariable que Dieu se doit à lui-même dans tous les temps.

Extrait d'une lettre sur la réfutation de Spinosa.

1o L'être infiniment parfait est un, simple, sans composition.

2° Il est plus parfait de pouvoir produire quelque chose distingué de soi, que de ne le pouvoir pas.

3° Dieu est tout degré d'être, mais il n'est pas tout être en nombre.

4° Toutes les différences qu'on nomme essentielles ne sont que des degrés de l'être qui sont indivisibles dans l'unité souveraine, et qu'elle peut diviser hors d'elle à l'infini dans la production des êtres bornés et subalternes.

La SIXIÈME LETTRE est sur l'idée de l'infini, et sur la liberté de Dieu de créer ou de ne pas créer.

Première question: De la nature de l'infini. Deuxième question Sur la liberté de Dieu de créer ou de ne pas créer. Il prouve que Dieu a essentiellement cette liberté, et qu'il cesseroit d'être Dieu s'il pouvoit être forcé à la création.

La SEPTIÈME LETTRE est sur la vérité de la religion et sur sa pratique.

On n'a, dit M. de Fénelon, rien de solide à opposer aux vérités de la religion.... On ne les rejette que par orgueil, que par un libertinage d'esprit, que par le goût des passions, et par la crainte de subir un joug trop gênant.... Quand vous aurez bien affermi les principes de la religion dans votre cœur, il faudra, ajoute-t-il, entrer dans l'examen de votre conscience. Il entre ensuite dans le détail pratique d'une vie chrétienne, et prescrit avec sagesse à quoi s'étend cette pratique.

DE L'EXISTENCE

ET

DES ATTRIBUTS

DE DIEU.

PREMIÈRE PARTIE.

DEMONSTRATION DE L'EXISTENCE DE DIEU,

TIRÉE DU SPECTACLE DE LA NATURE ET DE LA
CONNOISSANCE DE L'HOMME.

CHAPITRE PREMIER.

L'univers est une représentation sensible de la Divinité.

Je ne puis ouvrir les yeux sans admirer l'art qui éclate dans toute la nature le moindre coup d'œil suffit pour apercevoir la main qui a fait tout. Que les hommes accoutumés à méditer les vérités abstraites, et à remonter aux premiers principes, connoissent la Divinité par son idée : c'est un chemin

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