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n'est point repoussé par l'école de Paris! L'on a vu se remplacer les unes les autres: le naturisme d'Hippocrate; la doctrine des quatre éléments de Galien; l'animisme de Stahl; la doctrine mécanique de Borelli, de Boerhaave; la doctrine physique; celle chimique de Sylvius, de Fourcroy, de M. Poggiale; le principe vital de Barthez ; le solidisme de Cullen et de Pinel; l'asthénic de Brown; l'irritation de Broussais; le dynamisme italien; l'humorisme de Tiedmann, Magendie, de MM. Dumas, Bouchardat, etc.

MM. Andral, Bouillaud, Cruveilhier, Rochoux et tutti quanti ont nié la contagion de la fièvre typhoïde; laquelle, cependant, est universellement admise aujourd'hui grâce aux travaux consciencieux de plusieurs praticiens, au nombre desquels nous figurons (1).

Un spirituel et savant professeur a soutenu, en 1844, dans un ouvrage, dicté par une respectable et profonde croyance (2), que l'élément primordial de la fièvre typhoïde est la lésion intestinale, et maintenant il place l'intoxication sanguine avant Télément lésion intestinale (3).

Qui ne sait avec quelle adresse, quelle finesse d'arguments, quel choix heureux d'observations et quelle conviction, M. Ricord a soutenu la non-contagiosité des accidents secondaires syphilitiques, laquelle n'est plus admissible depuis les nombreux faits contradictoires, publiés par beaucoup de praticiens, parmi lesquels nous comptons (4)!

N'ai-je pas vu, il y a fort peu de temps, deux professeurs de l'école de Clermont, MM. Imbert et Bourgade, décrire et expliquer la respiration saccadée comme je l'ai fait en 1859 (5)!

Un professeur de Montpellier publie un traité d'hygiène thérapeutique, basé nécessairement sur le naturisme et dans lequel l'Hippocrate anglais est cité comme une haute et puissante autorité (6); peu après un professeur de Strasbourg qualifie ce méme Sydenham de grand charlatan (7) et, en s'appuyant sur Cabanis (8), lequel, cependant, a écrit ces paroles: «L'illustre

Locke était l'ami de Sydenham. L'ami» tié d'un tel homme indique suffisam⚫ment la tournure d'esprit de celui qui la

(1) Putegnat. Nature, contagion et génie épidemique de la fièvre typhoïde. Paris, 1850. Ouvrage deux fois couronné.

(2) Traité de l'entérite folliculense.

(3) Principes de thérapeutique, 1860, page 580. (4) Putegnat. Histoire et thérapeutique de la syphilis des nouveaux-nés et des enfants à la maille. Paris, 1854. 1 volume in-8°.

(5) Putegnat. Pathologic interne du système

» cultive; elle donne pour ainsi dire sa >> mesure (9). »

Chose plus extraordinaire! c'est que, dans ce volume où Sydenham est si durement traité, on voit citée en témoignage, dans maints endroits (10), ainsi l'exige la cause, l'autorité de Sydenham.

Cet excès de confiance en son individualité, que nous rencontrons dans de nombreux et excellents ouvrages, ainsi dans le Traité de chirurgie de Boyer, dans les œuvres de M. Piorry, dans le dernier volume de M. Forget et que nous allons retrouver dans la Monographie de M. Bourgeois, ne favorise pas le progrès de la science.

De ces quelques tristes vérités, que nous venons d'exposer, nous sommes en droit de conclure qu'il est peu d'écrivains, même parmi les plus laborieux et les plus honnêtes qui apprennent à bien penser; et que Deslandes à eu raison d'écrire ces mots : « Il faut examiner sérieu» sement les motifs de crédulité que les > auteurs proposent, et quel degré de

force ont les raisons qui doivent porter » à croire et à ne pas croire. Il faut dé» mêler la vérité des vraisemblances, la » certitude des probabilités; l'évidence des >> fausses lueurs qui n'ont qu'un éclat pas» sager (11).

La vérité, cette espèce d'essence de la divinité, suivant Cicéron et Port-Royal, est quelque chose de si délicat, de si relevé et de si supérieur, que le praticien a besoin, parfois, de toute son attention, de toute son intelligence et de tout son jugement, pour la saisir.

En rendant compte de la monographie de M. Bourgeois, nous aurons égard à ces considérations que nous n'avons jamais perdues de vue dans nos publications et nos articles de bibliographie.

L'année 1860 a vu paraître des travaux importants sur les maladies charbonneuses, ce qui prouve, ainsi que nous l'avons dit ailleurs, que les monographies de Chambon, de Thomassin, de Régnier, d'Enaux et Chaussier ont vieilli et que la fréquence et la gravité des affections carbonculeuses méritent l'attention de tous les praticiens qui, par leur position, sont à même de les étudier.

respiratoire; fre édition. Paris, 1859, tome I, page 22 et tome 11, page 200 et 210.

(6) Voir, par exemple, les pages 77, 215, etc. (7) Voir la p. 80 des Principes de thérapeutique. (8) Voir la page 351 du mème ouvrage. (9) OEuvres complètes de Cabanis. Paris, 1823, tome 1, page 132.

(10) Voir, par exemple, les p. 88, 258, 350 et 390. (11) Histoire de la philosophie, tome III.

A l'excellent traité de M. Raimbert, dont nous avons publié une analyse détaillée, dans le numéro de mars 1860 du Journal de la Société des sciences médicales de Bruxelles, ont succédé: 1o notre mémoire, intitulé: Considérations cliniques sur le charbon malin et la pustule maligne; 20 l'importante monographie de M. Bourgeois.

Le dernier ouvrage, seconde édition d'un savant travail, publié en 1843 dans les Archives de médecine, est une bonne fortune pour les praticiens.

M. Bourgeois a divisé sa monographie en deux parties principales, précédées d'une préface et suivies d'une récapitulation générale, faite à l'exemple de celle de M. Raimbert, et qui suffit, à elle seule, pour donner une idée de la valeur de l'ouvrage.

Disons le tout de suite: cette division ne nous semble point heureuse, malgré les raisons sur lesquelles s'appuie l'auteur (page 129). Nous ne comprenons pas, en effet, que notre honoré confrère ait eu besoin de créer une seconde partic, pour y exposer la nature, les variétés, le diagnostic, le pronostic et le traitement d'une et surtout de deux formes de maladie, dont l'étiologie, la symptomatologie et l'anatomie pathologique viennent d'être tracées.

Nous appuyant sur l'autorité des maitres anciens et modernes, nous ne devons point approuver cette innovation, qui, dans le cas présent, n'a abouti qu'à rendre plus pénible la tâche de l'auteur, son œuvre moins claire et moins agréable au lecteur.

scntencieux, laissant voir une férule, de laquelle il sait frapper, comme pourraient le témoigner MM. Raimbert (1), Boyer, Vidal, Bérard, MM. Nélaton et Denonvilliers (2), Ancelon, Bayle, Dupont, Chaussier, Enaux, Raynal, Renault (5) et tulli quanti (4) au nombre desquels nous pouvons fort bien figurer, attendu que nous savons que le manuscrit de notre mémoire sur les maladies charbonneuses a été communiqué à M. Bourgeois par un médecin de Paris.

Fort de son immense expérience et de l'autorité qu'il s'est justement acquise dans la connaissance des maladies charbonneuses et qu'il aime à rappeler (5), notre auleur imitant, en cela, Dupuytren dans ses leçons et Boyer dans son Traité de chirurgie, néglige l'érudition.

Bien que ses raisons ne me soient point inconnues, parce que je suis aussi un praticien de petite localité (6), cependant je pense qu'un médecin, apprécié comme l'est M. Bourgeois, n'a pas entièrement rempli sa mission en ne se rendant utile qu'aux praticiens. A mon avis, il doit encore servir la science, en discutant les travaux consciencieux de ses contemporains et prédécesseurs.

Si M. Bourgeois, dont nous honorons le savoir et surtout la vaste et spéciale expérience, eût rempli cette lacune que nous lui soumettons, nous obscur pionnier de la science, il eût ajouté un fleuron à sa

couronne.

celui

Je le crains fort: ce volume que vient A notre avis du moins, puisque M. Bour- de faire paraître M. Bourgeois, tant soit geois voulait une division, il aurait peut- peu aiguillonné par celui du médecin de être mieux fait d'étudier son sujet dans Châteaudun, quoique éminemment pral'ordre suivant dans la première partie il tique, sera peut-être moins goûté que : aurait traité de la pustule maligne; dans de M. Raimbert, par les quelques considéla seconde, il se serait occupé de l'œdème rations que je viens d'exposer. charbonneux; dans une troisième, il se seraitfoccupé du charbon interne; dans une dernière il aurait fait entrer toutes les questions secondaires; enfin, serait arrivée la récapitulation générale.

Arrêtons-nous encore à quelques généralités. Pour bien apprécier un tableau, il faut étudier son ensemble avant les détails.

En lisant le volume du savant médecin d'Étampes, d'aucuns croiraient entendre un orateur dogmatisant (Prospexit de excelso sancto suo); d'autres se représenteraient un professeur, au style sec, froid et

(1) Préface, page viu, et les pages 145 et 311. (2) Pages 47, 135 et suivantes. (5) Page 148.

(4) Page 160 et suivantes.

(5) Page vu de la préface.

(6) Dans certaines petites villes, le praticien,

Le traité de M. Bourgeois a profité de celui de M. Raimbert, lequel a su tirer un bon parti des premières publications du praticien d'Étampes.

Si ces deux volumes laissent encore à désirer comme monographies de la pustule maligne et de l'œdème charbonneux, à plus forte raison quand il s'agit des autres accidents carbonculeux, tels qne : le charbon externe, d'abord local, suite d'une inoculation, comme nous en avons rapporté deux exemples (observation 1o et 2"); le charbon interne, décrit par Régnier; la

qui n'a pas l'échine flexible, et n'importe son mérite reconnu, est oublié dans la distribution des emplois et honneurs. Il ne sollicite rien directement et indirectement, aussi il n'est rien qu'estimé des gens de cœur et des travailleurs.

fièvre charbonneuse indiquée par MM. Salmon et Maunoury et dont nous avons encore rapporté des observations (les 6o, 7e et 8e); accidents, il est vrai, à peu près niés par M. Bourgeois, comme d'autres phénomènes, parce qu'il ne les a pas rencontrés dans sa clientèle.

Nous aurons grand soin de revenir sur ee point.

Maintenant que nous avons exposé quelques-unes des réflexions générales, que nous a inspirées la lecture de la monographie de M. Bourgeois, nous allons, en quelque sorte, suivre pas à pas, notre auteur, ou entrer dans les longs détails qu'exigent l'importance et la haute autorité de ce volume.

Puissions-nous, attendu notre extrême franchise, ne blesser aucun observateur, faire apprécier la grande valeur pratique du traité de M. Bourgeois, et nous nous trouverons largement récompensé de notre travail.

Le chapitre, dans lequel M. Bourgeois expose l'historique des maladies charbonneuses, est aussi incomplet que celui de M. Raimbert. C'est, à nos yeux, une lacune qui ne peut que nuire aux progrès de la science.

Le chapitre 1, qui donne le tableau général de la pustule maligne, est écrit de main de maître. Rien de plus clair quoique très-concis.

Le chapitre I est consacré à l'analyse des symptômes, divisés en externes ou locaux, en internes ou généraux et en phénomènes réactionnaires. Cette partie est bien supérieure à tout ce que nous avons lu jusqu'à ce jour sur ce point: aussi nous allons nous y arrêter quelques instants.

M. Bourgeois, qui n'a jamais rencontré Ja tache primordiale, admise par tout le monde, a vu une pustule maligne débuter par un tubercule (obs. 6). L'on sait que M. Girouard, au dire de M. Maunoury, a observé une pustule maligne, sur la plaque charbonneuse de laquelle, au lieu de vésicule, on voyait une tache irrégulière, d'apparence ecchy motique. Une chose rare encore, puisqu'elle n'est indiquée par aucun auteur et que M. Bourgeois n'a rencontrée qu'une seule fois (obs. 7): c'est que la vésicule, grisâtre d'habitude, peut être remplacée par une ampoule, jaune, ambrée, bien remplie, reposant sur une surface dénuée de derme, pâle et sans dureté. Notre auteur signale encore la particularité suivante, qui n'est pas indiquée par M. Raimbert : l'escarrhe, dont le diamètre de la surface a de 1 à 10 millimètres en général, peut n'être que superficielle

(obs. 9) et même manquer (obs. 10). Cette exception est très-importante à connaitre, car tout un chacun n'ignore pas que l'escarrhe, qui est quelquefois molle, trèssouvent dure, habituellement d'une épaisseur de deux à trois millimètres, est le caractère le plus significatif de la pustule charbonneuse.

L'article 7 de ce chapitre contient la description de ce symptôme, que M. Bourgeois appelle tumeur charbonneuse. Suivant cet observateur, c'est dans cette tumeur que le virus se concentre et s'élabore peut-être avant de passer dans la circulation. Cette induration, bien limitée, dont la grosseur varie depuis celle d'un pois, jusqu'à celle d'un œuf de poule, est bosselée irrégulièrement, couverte de phlyctènes et peu douloureuse. Elle s'enfonce dans la chair et met ordinairement deux à trois jours à se former. Suivant notre auteur, elle ne manque que lorsque la pustule siége sur des parties peu charnues. (obs. 2, 5 et 11).

Nous devons faire remarquer que M. Raimbert ne décrit point ce symptôme, que MM. Salmon et Maunoury non-seulement ne le rencontrent pas dans la pustule maligne de leur contrée, mais même s'appuient sur son absence pour différencier la pustule charbonneuse du furoncle. Nous ajouterons que d'autres praticiens, ainsi MM. Gaujot (1) et Putegnat (2) ont vu de véritables pustules malignes mortelles, qui n'ont point présenté ce symptôme; d'où il suit, nécessairement, que ce n'est point dans cette tumeur que le virus se concentre et s'élabore, comme est porté à le croire M. Bourgeois; et que les symptômes même les plus caractéristiques suivant de bons observateurs, peuvent faire complétement défaut, dans certaines localités. Ce fait démontre déjà que la pustule maligne a nécessairement des variétés. C'est un point de toute évidence pour nous, sur lequel nous avons insisté dans notre mémoire et sur lequel nous aurons à nous expliquer plus loin.

M. Bourgeois, comme M. Raimbert, comme nous et plusieurs autres praticiens, n'a pas rencontré, dans la tuméfaction, la crépitation décrite dans certains livres. « Jamais, dit notre auteur (p. 47), je n'ai » vu le gonflement de la pustule charbon> ncuse offrir la sensation de crépitation » qu'on rencontre dans l'emphysème, ce » que les auteurs des traités généraux, qui » ont à peine entrevu le mal, répètent

(1) Observations et réflexions sur la pustule maligne. Paris, 1859, brochure in-8". (2) Voir notre mémoire cité.

en se copiant les uns les autres (1). » D'après la remarque, faite par Thomassin, que la gangrène envahit le tissu cellulaire sous-cutané avant de se montrer à la surface des téguments, M. Raimbert (p. 62) pense que les vésicules secondaires, qui, pour M. Bourgeois (p. 50) ne sont pas de nouvelles pustules, résultent de la gangrène sous-cutanée, laquelle est un effet d'une cautérisation soit insuffisante, soit trop active.

Cette opinion est erronée sinon au moins exagérée, car nous avons rencontré ces ampoules avant la cautérisation (voir notre obs. 15o), car on en trouve à quinze centimètres de la pustule (voir notre 15o obs. et la 10 de M. Bourgeois) et même sur un membre opposé comme l'a vu M. Gendrin. Pour MM. Bourgeois, Salmon et Maunoury, ces pustules ne sont qu'un indice de l'intoxication de l'économie. Nous aurons à revenir sur ce point.

M. Bourgeois, comme M. Raimbert, admet que l'absence de la douleur est un symptôme précieux, cependant nous devons dire que nous avons rencontré une fois une douleur assez forte (obs. 15e).

Notre auteur, d'accord avec M. Raimbert, n'attribue rien de spécial, ni de caractéristique aux trainées inflammatoires qu'on désigne improprement, dans le peuple, sous le nom de racines de charbon et que M. Hureaux prétend, à tort, être un indice de la pustule maligne. C'est spécialement aux membres inférieurs que ce symptôme se montre.

Les phénomènes généraux, dont parle le médecin d'Étampes, sont un malaise général, des frissons, des troubles dans la caloricité, la circulation, les appareils digestif, musculaire et nerveux.

Ce chapitre est terminé par la description des phénomènes bons et mauvais, que M. Bourgeois nomme réactionnaires: ainsi, l'inflammation phlegmoneuse, la gangréneuse (qu'il ne faut point confondre avec celle primitive), le délire, qui, cependant, peut être primitif, lorsque la pustule siége surtout au visage.

Tous ces phénomènes sont, dit l'auteur, des signes évidents de secours naturels. Comment! le délire est un effort de la nature medicatrix! L'on comprend que l'hippocratisme soit accusé d'entrainer l'immobilité! Dr PUTEGNAT.

(La fin au prochain No.)

(1) Ceci va directement à l'adresse de Boyer, Vidal (de Cassis), de Bérard, de MM. Nelaton et Denonvilliers, des auteurs du Compendium de médecine et de ceux de la Biblibliothèque du médecin praticien, etc.

COMPENDIUM D'Électricité médiCALE; par M. le docteur H. VAN HOLSBEÉK, 2e édition, revue et augmentée, vol. in-12 de 700 p., avec 15 gravures intercalées dans le texte, Bruxelles et Paris, A. Schnée, libraire-éditeur.

L'apparition d'un livre utile est toujours accueillie avec sympathie, surtout lorsque ce livre s'occupe d'un sujet peu connu et riche en résultats pratiques. Tel est le cas pour le Compendium d'électricité médicale qui a obtenu un grand succès, non-sculement dans le pays, mais encore à l'étranger, puisque la première édition a été épuisée en quelques mois; et c'est justice, car de l'avis unanime des organes de la presse médicale, c'est le meilleur guide que nous possédions pour les applications de l'électricité en médecine.

L'électricité est devenue un des agents les plus importants de la thérapeutique et personne aujourd'hui n'a plus le droit de la dédaigner; aussi s'étonne-t-on avec raison que pour les maladies contre lesquelles l'excitation électrique est d'une efficacité reconnue, quelques praticiens s'obstinent encore à soumettre leurs malades à des traitements longs, dispendieux et souvent nuisibles, quand quelques électrisations suffiraient pour les guérir, Mais la science marche et le temps n'est pas éloigné où les plus récalcitrants devront bien se rendre à l'évidence.

La deuxième édition du Compendium d'électricité médicale de M. Van Holsbeek est divisée en quatre parties. Nous allons les analyser rapidement.

Are PARTIE. Aperçu historique sur l'électricité. Notions générales. Aperçu historique et bibliographique de l'électricité médicale.

Cette première partie, bien que renfer mant des faits dont la plupart sont acquis à la science, n'en est pas moins digne d'attention, car elle retrace au lecteur, sans phrases et sans digressions l'histoire de l'électricité et les propriétés du fluide électrique. Le dernier chapitre, relatif à l'histoire de l'électricité médicale, renferme des matériaux précieux et dignes d'être consultés. L'auteur signale, par ordre de date, les principaux écrits qui ont paru sur l'électricité médicale, et, prenant cette science au moment de sa naissance, il la suit pas à pas dans ses développements successifs pour arriver aux belles découvertes qui illustreront notre époque.

C'est vers 1740, que l'électricité quitta le domaine de la magie pour entrer dans celui de la thérapeutique, où elle démontra sa vertu par de remarquables résultats.

Selon Van Troostwyk, c'est le savant Kratzenstein qui opéra la première cure par l'emploi de l'électricité. Toutefois le professeur Jallabert doit être considéré comme le véritable propagateur de ce moyen thérapeutique.

En 1772, l'abbé Sans répéta les expériences de Jallabert. Il conclut que l'électricité dirigée convenablement est un remède souverain contre la paralysie. Huit ans plus tard, l'abbé Bertholon de

Saint-Lazare conseilla l'électricité contre les affections cutanées et les engorgements consécutifs aux fièvres, contre les spasmes et les convulsions et contre la dyspnée et les paralysies. C'est à la même époque que le docteur Mazars de Cazèles opéra des cures réellement remarquables à l'aide de l'électricité.

De 1771 à 1785, Sigaud de la Fond et Tibère Cavallo, publièrent leurs travaux sur l'électricité médicale.

En 1828, Fabré-Palaprat traduisit le remarquable ouvrage du docteur Labaume, et quelques années après, Sarlandière publia ses mémoires sur l'électricité et l'électro-puncture.

Dans ces dernières années enfin, les travaux de MM. J. Cloquet, Sandras, Amussat, Duchenne, Becquerel, Valérius, Briquet, Boulu, Middeldorff, Althaus, Desparquets, Guitard, etc., ont donné un nouvel et puissant essor à cette importante branche de la thérapeutique. Les nombreuses observations consignées dans les annales de la science par ces habiles et courageux expérimentateurs, nous démontrent les avantages que l'art de guérir peut retirer de l'emploi de l'électricité.

Nous le répétons, ce chapitre du Compendium d'électricité médicale est fort intéressant et d'une utilité incontestable. M. Van Holsbeék a été bien inspiré en traçant un tableau exact et complet de l'histoire de l'électricité médicale, dont la connaissance est indispensable à quiconque veut faire une étude profonde de cette partie de la science thérapeutique.

2 PARTIE.-Appareils et instruments Propriétés des courants électriques. - Action des courants électriques sur les tissus. Mode d'administration de l'électricité médicale. — Indications et contre-indications relatives à l'emploi de cet agent dans le traitement des maladies.

Pour appliquer l'électricité avec succès, dit l'auteur, il faut avoir à sa disposition des appareils et des instruments qui peuvent remplir toutes les indications électro-médicales.

M. Van Holsbeék a raison d'insister sur

la nécessité de posséder de bons instruments, car trop souvent nous avons vu les mauvaises conditions de ces derniers, être cause non-seulement de l'insuccès du traitement, mais encore donner lieu à des accidents.

Nous admettons encore avec l'auteur que les appareils volta-électriques devraient être exclusivement employés en médecine, car seuls ils remplissent toutes les indications qui peuvent se présenter dans les applications électro-médicales. Ils ont 1° deux sortes de courants, un courant de premier ordre et un courant de second ordre; 2o des intermittences lentes ou rapides à volonté et 5o une graduation

exacte.

L'auteur décrit ensuite les appareils et les instruments dont il se sert et fait connaître d'une manière très-détaillée les appareils volta-électriques les plus usités.

Le chapitre II qui concerne les propriétés des courants électriques mérite une attention particulière; après avoir décrit la manière dont sont établis les courants de premier et de second ordre dans les appareils dont il fait usage, il énumère les propriétés physiques, chimiques et physiologiques de ces courants.

On sait que quelques auteurs n'admettent pas que les deux courants dont nous venons de parler aient des propriétés distinctes ; c'est pour répondre aux objections présentées par ces auteurs que M. Van Holsbeek a fait des expériences et c'est en se fondant sur les résultats qu'il a obtenus qu'il établit que les propriétés physiques, chimiques et physiologiques des courants du premier et du second ordre sont essentiellement différentes. Après avoir lu ce chapitre, il serait difficile de douter encore de la distinction qui y est établie d'une manière aussi claire que péremptoire.

L'auteur arrive à ces conclusions: que le courant de premier ordre a une vertu hyposthénisante ou sédative incontestable et que le courant de second ordre est un agent d'excitation sans pareil, que le courant de premier ordre a une action élective sur la contractilité musculaire, celui de second ordre sur la sensibilité cutanée et la rétine; enfin que le courant de second ordre a une pénétration plus facile dans l'organisme.

Le chapitre que l'auteur consacre aux modes d'administration de l'électricité médicale et celui où il traite des indications et des contre-indications, relatives à l'emploi de l'électricité dans le traitement des maladies, seront lus avec intérêt. 3o PARTIE. Clinique médicale.

- Cli

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