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toutes les nouvelles données par l'Etoile ne sont pas du même acabit, car si cela était, on devrait toujours croire le contraire de ce qu'elle affirme.

La presse périodique devrait s'imposer le devoir de ne jamais répandre dans le public des assertions qui peuvent devenir nuisibles à l'humanité, et c'est ici le cas. C'est pourquoi j'ai cru devoir protester contre cet article.

Je viens de dire que le fait rapporté est radicalement faux. Si l'Etoile belge avait dit qu'il n'est pas rare de trouver des personnes atteintes de la variole, qui portent les traces d'une vaccination antérieure, je dirais que c'est exact. Mais qu'il y en ait beaucoup qui portent les traces d'une revaccination récente, je puis assurer que ce n'est pas vrai; et j'affirme que, parmi les malades sortis de l'hôpital après avoir eu la variole, il n'en est pas un seul sur lequel on constatait des traces récentes de revaccination faile avec succès un seul m'a présenté des traces de revaccination avec résultat positif; mais il avait été revacciné en 1857, et c'est treize ans après qu'il a contracté la petite vérole. Ce n'était pas là une revaccination récente; c'était une revaccination ancienne, et cet individu, pour être parfaitement indemne, aurait dû se faire de rechef revacciner il y a trois ans ou du moins pendant l'épidémie actuelle.

Je ferai encore une observation sur laquelle je ne saurais trop insister. Certainement la vaccination ne préserve pas toujours de la variole; mais je puis dire que la vaccination, même pratiquée depuis longtemps, préserve presque constamment de la mort; les vaccinés qui contractent la variole, n'en meurent généralement pas, tandis que parmi les non vaccinés il meurt 50 %, et quelquefois plus.

C'est pour faire cette déclaration et surtout pour relever le fait erroné annoncé par l'Etoile belge et pour combattre

les fâcheux effets qu'il pourrait produire sur l'opinion publique, que j'ai cru devoir prendre la parole dans cette discussion.

-M. Vleminckx: Je remercie l'honorable M. Crocq d'avoir fait cette rectification; car, comme il vient de le dire, de pareilles assertions dans les journaux sont excessivement nuisibles aux intérêts de la santé publique.

Puisqu'il s'agit de revaccination, je citerai un fait qui m'est propre et qui prouve l'utilité de cette opération à tous les âges. L'honorable M. Crocq vient de parler d'un revacciné depuis treize ans, qui a été atteint de la variole. C'est parce que des faits semblables se produisent fréquemment, que je me suis fait revacciner moi-même, quoique ayant eu la petite vérole dans mon jeune âge, et j'ai été revacciné avec le plus grand succès. J'en dirai autant de ma femme, qui, malgré ses 68 ans, s'est fait revacciner, elle aussi, avec le même succès. Or, vous le savez, il est assez généralement admis jusqu'ici, que la réceptivité pour le vaccin est un indice de réceptivité pour la variole. Je remplis donc un devoir envers mes concitoyens en recommandant à tous la revaccination, et voici entr'autres le grand avantage qu'on doit en recueillir: En supposant qu'il advienne une atteinte de variole pendant ou après la revaccination, cette atteinte sera très-légère, extrêmement légère; ce sera le plus souvent, toujours même, une varioloïde sans danger. C'est ce que l'expérience a démontré à tous les praticiens.

M. Fossion: La variole ne règne nulle part autant qu'à Verviers; elle y fait de grands ravages. Dernièrement je rencontrais notre honorable collègue, M. Larondelle, que je regrette de ne pas voir ici en ce moment, et je lui demandais si la petite vérole sévissait à Verviers autant chez les revaccinés que chez les autres personnes; il me répondit qu'il n'avait pas vu dans sa clientèle qui, est très-étendue, un seul

variolé parmi les personnes qui ont été revaccinées avec succès. Vous savez, Messieurs, que la variole sévit avec intensité à Verviers et qu'elle y fait de nombreuses victimes. La mortalité y a atteint le chiffre de 10 et de 15 par jour et cela a duré assez longtemps.

Je suis convaincu que la revaccination est devenue nécessaire. Quand j'ai appris, il y a un an, que la variole régnait à Paris, je me suis vacciné moi et toute ma famille; la revaccination a réussi chez nous tous et je ne laisse jamais échapper l'occasion de la recommander. Le vaccin animal de M. Warlomont me réussit parfaitement.

J'ai cru devoir vous donner ces quelques renseignements pour détruire certaines assertions erronées qui trouvent trop facilement place dans la presse périodique, et qui sont de nature à nuire considérablement à nos concitoyens ; il règne contre la revaccination les mêmes préjugés dans la popu lation que ceux que la vaccination a rencontrés après sa découverte.

— M. Warlomont: Je veux simplement ajouter un fait frappant à ceux qui ont été cités. Je tiens de M. le professeur Van Kempen, à qui des Pères Jésuites de Louvain l'ont rapporté, qu'à Metz, de 26 jésuites qui ont rempli le rôle d'infirmiers auprès des variolės, 20 se sont fait revacciner, les uns avec succès, les autres sans succès. Les 6 restants ont dédaigné la mesure ou n'ont pu s'y soumettre. Les 20 premiers n'ont pas eu la moindre atteinte de variole, les 6 autres en sont morts.

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M. Sovet : Il m'est arrivé un fait tout à fait exceptionnel. J'ai eu un de mes parents souffrant. Craignant la petite vérole, je l'ai revacciné à l'âge de 23 ans. La variole s'est déclarée et la vaccination a eu son cours. Mais la variole a avorté; il n'y a pas eu de suppuration.

M. Vleminckx: Le fait que vient de rapporter l'honorable M. Sovet, s'explique tout naturellement. On peut être atteint de variole en temps d'épidémie, quoiqu'ayant été réceniment vacciné, parce que déjà, au moment de la revaccination, on se trouvait sous l'influence de la cause épidémique; mais dans ce cas, l'atteinte est généralement légère. Il en est de même d'une première vaccination. De pareils faits démontrent au contraire l'extrême utilité des vaccinations et des revaccinations, même en temps d'épidémie.

La discussion est close.

-L'instruction proposée par la Commission est mise aux voix et adoptée

M. Vleminckx: Je propose, dans l'intérêt des populations, que l'instruction que vous venez d'adopter, soit envoyée à M. le Ministre de l'intérieur pour être communiquée à toutes les autorités, et qu'il lui soit demandé, en outre, de la faire paraître dans le Moniteur, avec la discussion à laquelle elle vient de donner lieu. Tous les journaux pourraient être invités également à reproduire l'une et l'autre.

Cette proposition est également adoptée.

(M. Vleminckx remonte au fauteuil de la présidence.)

3. NOTE sur le traitement des affections de la hanche; par M. le docteur BURGGRAEVE, membre titulaire.

On sait les difficultés que présente ce traitement; c'est à tel point, que beaucoup de praticiens se contentent du repos au lit ou sur le sopha. D'autres ont recours aux appareils mécaniques, chers et incertains dans leur action.

Parmi les méthodes d'immobilisation, il faut citer en première ligne celle de notre collègue, d'illustre mémoire, le

baron Seutin, auquel la chirurgie est redevable d'être entrée franchement dans la voie de la conservation. Son bandage amidonné est encore généralement employé dans les hôpitaux de Bruxelles. A Gand, nous faisons emploi d'un bandage analogue, avec une large adjonction d'ouate.

La ceinture-attelle que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de la Compagnie remplit toutes les conditions d'immobilisation; elle est en carton et entoilée sur sa face interne. Nous en donnons ici le patron.

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sant deux fois le tour du corps et on amidonne ensuite à l'extérieur. Cela fait, on assujettit le membre au moyen d'un appareil amidonné ordinaire, l'attelle jambière externe venant à prendre sur l'attelle trochantérienne, de manière à emboiter tout le membre abdominal, y compris le bassin et la taille.

Cet appareil, quand il est sec, est tellement solide qu'on peut le laisser pendant toute la durée du traitement; seulement à la hauteur du trochanter, on laisse une fenêtre pour

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