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C8 48 11,00 10,37
H10 10 2,27 2,41
02 16
Éq. 456

Le composé à 4 éq. d'éther s'enflamme au contact du feu, brùle avec une flamme blanche et laisse un résidu huileux qui cristallise par refroidissement; celui à 2 éq. d'éther ne brûle que quand on chauffe.

Ces deux composés avaient été obtenus avec de l'antimoine arsénifère. Une opération faite avec de l'antimoine pur a donné des résultats semblables.

Les propriétés de l'éther bromoarsénique se calquent sur celles des précédents et se déduisent, d'ailleurs, de ce qui a été dit plus haut; plus volatil que ses deux congénères, il n'est pas plus stable pour cela, car sous une cloche et sur l'acide sulfurique, il perd, en peu de temps, les éléments de l'oxyde éthylique et se réduit à de longs prismes brillants, formés d'aiguilles accolées, de bromure d'arsenic. Le zinc est sans action.

Cet éther se volatilise en partie sous l'influence de la chaleur, néanmoins une notable proportion se décompose, ce dont on peut juger à la grande quantité de bromure d'arsenic qui reste comme résidu.

De pareilles combinaisons peuvent être produites avec d'autres alcools et d'autres éthers.

Le chlorure d'antimoine se comporte sous ce rapport comme le bromure, mais les iodures d'antimoine et d'arsenic restent à l'état de poudre inerte au fond du tube. (Journ. de pharm. et de chim., avril 1861.)

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pour la production de la glace par la liquéfaction de l'ammoniaque, reposent sur l'expérience si connue de Faraday. On sait que cet illustre physicien est parvenu à liquéfier l'ammoniaque en introduisant du chlorure d'argent saturé de ce gaz dans un tube en U de verre très-résistant et soudé à l'un de ses bouts. On ferme ensuite à la lampe l'autre extrémité et l'on chauffe doucement le chlorure d'argent ammoniacal contenu dans l'une des branches du tube. Le gaz ammoniac, qui se dégage, se liquéfic par sa propre pression et se condense dans l'autre branche du tube qui est entourée d'ailleurs d'un mélange réfrigérant. Si l'on cesse de chauffer le chlorure d'argent, l'ammoniaque liquéfiéc se gazéifie de nouveau, est absorbée par le chlorure d'argent et produit ainsi un abaissement considérable de température.

Dans son travail sur la production du froid par la vaporisation des liquides volatils et notamment de l'éther, M. Carré a essayé, en 1859, de rendre pratique l'expérience que nous venons de rappeler. L'appareil, dont il se servait à cette époque, se compose d'un récipient contenant de l'eau ammoniacale ou du chlorure de calcium ammoniacal disposé par couches dans de petits réservoirs intérieurs qui forment corps avec le récipient, d'un second récipient où se rendent et se liquéfient les vapeurs ammoniacales. Ces deux parties de l'appareil sont unies par un tube recourbé en U.

Pour se servir de cet appareil, on chauffe la chaudière contenant l'eau ammoniacale et l'on maintient dans un bain d'eau constamment refroidie le réservoir dans lequel doit se condenser le gaz ammoniac. Lorsque la vaporisation est complète, on entoure d'eau froide le récipient qui renferme l'eau ou le chlorure de calcium L'absorption du gaz se fait rapidement et il en résulte un froid intense dans l'autre partic de l'appareil. Aussi, si on le plonge dans un vase contenant une quantité d'eau proportionné à sa puissance réfrigérante, celle-ci se convertit en glace. Cet appareil doit être absolument étanche dans toutes ses parties, et l'intérieur doit résister à l'action du chlorure de calcium et de l'ammoniaque.

Cet appareil a été modifié vers la fin de 1860, mais nous ne pensons pas qu'il soit utile de faire connaître ici les modifications que M. Carré y a apportées. Disons seulement que cet ingénieur s'est occupé avec une infatigable activité de divers moyens propres à obtenir la production de la glace.

Au mois de juillet 1860, MM. Tellier, Badin et Haussmann, ont appliqué à la production de la glace la propriété qu'ont certains gaz et notamment l'ammoniaque de reprendre leur forme gazeuse aussitôt que la cause qui les liquéfiait ou les tenait en solution dans l'eau a disparu. L'ammoniaque est celui de ces corps qui présente l'application la plus pratique.

L'appareil imaginé par MM. Tellier et Haussmann est, assurent-ils, de dimensions suffisantes pour congeler 100 kilogrammes d'eau à chaque opération. Cet appareil sc compose d'une chaudière montée sur un fourneau et contenant de l'ammoniaque liquide à 25o Cartier, et d'un récipient disposé de telle sorte qu'on puisse à volonté le prolonger par sa partie inférieure dans un baquet d'eau. C'est cette eau que l'on doit congeler : entre la chaudière et le récipient se trouvent un serpentin et deux tubes de communication.

Lorsque l'appareil est monté, si l'on chauffe la chaudière, l'ammoniaque se dégage et se rend dans le récipient, après avoir parcouru le serpentin. On ferme le robinet qui est adapté au tube de communication et l'on a ainsi, d'un côté, de l'eau presque entièrement privée d'ammoniaque et de l'autre de l'ammoniaque liquéfiée sous la pression de huit à dix atmosphères.

Si on laisse refroidir ensuite l'appareil et si l'on ouvre le robinet d'un second tube de communication, l'ammoniaque contenue dans le récipient se gazéifie et va se dissoudre dans l'eau de la chaudière. Ce phénomène ne peut se produire qu'à la condition que l'ammoniaque liquide prendra aux corps qui l'environnent le calorifique qui lui est nécessaire pour passer à l'état de gaz; c'est précisément ce qui amène la congélation de l'eau qui entoure le récipient.

On enlève le baquet et l'on trouve la glace adhérente au récipient ; on la détache par des moyens particuliers indiqués par les auteurs.

La forme du récipient peut varier ainsi que la forme des pains de glace, selon les désirs du consommateur.

L'appareil, ainsi établi, est propre aux usages domestiques et permet de faire une ou deux opérations par jour. Pour l'appliquer à une fabrication générale, il convient de le modifier afin qu'il puisse fonctionner continuellement. C'est ce que les auteurs ont fait. Une figure qui accompagne leur mémoire, représente un appareil pouvant produire de grandes quantités de glace et destiné à fonctionner sans interruption.

Nous ne décrirons pas cet appareil, dont il serait difficile de comprendre la composition, sans avoir la figure sous les yeux.

Les auteurs ont publié les remarques suivantes dans les comptes-rendus de l'Académie des sciences :

1° La liquéfaction de l'ammoniaque correspond à la température du liquide réfrigérant, qui en France varie depuis 0 jusqu'à 20°, la pression de liquéfaction varie aussi de 4mm, 4 à 8mm, 5. La résistance de l'ammoniaque à la liquéfaction, à moins d'employer de très-grandes surfaces, fait toujours dépasser cette pression d'au moins 1mm, et si le feu était mal conduit ou les surfaces mal calculées, cet excès de pression serait encore plus important. L'appareil doit donc être calculé pour une pression intérieure d'au moins dix atmosphères. Cette question de résistance nous a déterminés, disent les auteurs, à employer l'acide sulfureux pour les petits appareils. Ce gaz se liquéfie sous une pression moitié moindre.

» 2o La pression de la chaudière varie nécessairement avec celle des condenseurs; quant à la température de la distillation, elle commence vers 115° à 120o. Lorsque ce liquide est à environ 100o, une différence de deux à trois atmosphères s'établit immédiatement entre la chaudière et le récipient, différence accusée par les deux manomètres de l'appareil. Elle est amenée par la vapeur d'eau, qui, se produisant alors presque uniquement, se condense dans les serpentins.

» 3o Une opération bien conduite donne du gaz ammoniac sec; on a rempli le récipient de gaz liquéfié, et, après sa vaporisation, le récipient a été ouvert, et l'on n'a pas trouvé d'eau.

» 40 L'ammoniaque prend une teinte bleuâtre prononcée, comparable à la fumée de certains bois, quand elle s'échappe gazeuse, sous une pression d'au moins une atmosphère. »

M. Carré a construit, depuis, un autre appareil complet pouvant fonctionner sans interruption, pour la fabrication de la glace en grand, au moyen de l'ammoniaque liquéfiée.

Grace à ces appareils, la production de la glace est assurée sous tous les climats, en été comme en hiver. Outre la fabrication de la glace, dit M Carré, la production facile et économique du froid peut donner lieu à d'importantes applications hygiéniques et industrielles; aussi la réfrigération de l'air peut s'obtenir à prix double sculement de son chauffage par un calorifère pour un même équivalent de

calorique. L'industrie des produits chimiques y trouvera un puissant auxiliaire, cette production du froid peut notamment faciliter la cristallisation de divers sels et produits, tels que la précipitation du sulfate de soude des eaux-mères du sel marin, de la paraffine des huiles, la cristallisation de la benzine, de l'acide acétique, etc. L'une des plus importantes salines du Midi, celle de M. Merle, va appliquer ce procédé sur une très-grande échelle au traitement des eaux salées, d'après la méthode de M. Balard. On pourra l'appliquer à la séparation de l'eau dans les corps qu'elle tient en dissolution; à condenser directement des produits trèsvolatils; à favoriser des réactions qui ne peuvent s'obtenir qu'à une température très-basse, l'hydratation de divers sels, la dissolution de certains gaz; la concentration par congélation de diverses solutions diluées, par exemple, des vins, des alcools et des acides; à modérer l'échauffement produit par la fermentation, notamment des vins, bières, vinaigres et une foule d'autres applications. » (Ibid.)

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Chauffé à l'ébullition et additionné peu à peu d'acide sulfurique, le liquide se colore; rectifié, il distille entre 170 et 175° et constitue ce que M. Schmidl appelle le monohydrate de cajéputène C2oH1 + HO. Sa densité de vapeur, 5,02, correspond à 4 vol., ce qui constitue un fait exceptionnel, le composé renfermant l'oxygène en nombre impair d'équivalents.

Cohobé à plusieurs reprises sur de l'acide phosphorique anhydre, ce monohydrate donne lieu à une série d'hydrocarbures diversement volatils. Le premier ou cajeputène C20H16 bout de 160 à 465o; c'est un liquide incolore d'une odeur de jacinthe, insoluble dans l'alcool, mais soluble dans l'éther et dans l'essence de térébenthine; densité, 0,850 à 15o; densité de vapeurs 4,717.

L'isocajeputene bout entre 176 et 178°, densité 0,857 à 16°; insoluble dans l'alcool, il se dissout en toutes proportions dans l'éther et l'essence de térébenthine.

Le paracajeputène bout vers 516o; il est visqueux, fluorescent, d'un jaune citron à reflet bleu; soluble dans l'éther, insoluble dans l'alcool et l'essence de térébenthine; à l'air, il se transforme promptement en une résine rouge.

L'iode n'agit qu'à chaud sur ces hydrocarbures, en dégageant de l'hydrogène. Le brome épaissit les deux premiers qui sc convertissent en une résine friable par un mélange d'acide sulfurique et d'acide azotique.

L'acide chlorhydrique colore en violet les trois cajéputènes, mais ne forme pas de combinaison cristallisable avec eux; le contraire arrive, quand il agit sur l'essence de cajéput mélangée d'alcool ou d'une dissolution chlorhydrique, il donne lieu à la combinaison peu stable C20 H16 + 2 Cl H, laquelle à 160o, se décompose en C2oH1oCIH.

En agitant de temps à autre, de l'essence brute avec 2 parties d'acide sulfurique faible, le liquide se colore en jaune et laisse déposer au bout de dix jours une combinaison cristalline C20 II16+ 6HO, fusible à 120 et se figeant à 85o et fort soluble dans l'alcool bouillant.

Bichlorure de cajépulène C2oH16 + 2 CI ; en mélangeant avec un peu d'acide azotique, de l'essence rectifiée à 175° et la soumettant ensuite à un courant de chlore, il se forme une huile pesante, cristallisable, d'une odeur suave; il se décompose par la distillation et détone avec l'azotate d'argent.

Bromure de cajeputène C20 H16 + 4 Br. Le brome sec attaque vivement l'essence rectifiée et donne lieu à des cristaux peu

stables; en ajoutant du brome jusqu'à refus, on obtient une substance grenue, à ce moment, on ajoute de l'alcool et on fait bouillir; il se forme une huile lourde que l'on éloigne; quant à la dissolution, elle se remplit, par le refroidissement, d'écailles semblables à la cholestérine, fusibles à 60o, solubles dans l'alcool et l'éther.

L'iode n'agit qu'avec le concours de la chaleur; employé pur, il occasionne la formation de cristaux que l'auteur représente par la formule C3° H' + HO + III. Employé concurremment avec une dissolution de phosphore dans le sulfure de carbone il donne lieu à C20 H16. HI; ce sont des crisfaux noirs, solubles dans l'alcool et l'éther, mais résistant à une dissolution bouillante de potasse. (Ibid.)

PRÉPARATION DE LA BARYTE AU MOYEN DE L'OXYDE DE ZINC; par M. A. MULLER. La préparation de l'hydrate de baryte au moyen du sulfure de baryum et de l'oxyde de cuivre est coûteuse; l'auteur remplace ce dernier par l'oxyde de zinc : cet oxyde étant un peu soluble dans l'eau de baryte, on l'élimine avec un peu de sulfure de baryum qu'on a réservé dans ce but.

On peut aussi séparer les dernières traces de soufre en ajoutant tout simplement un peu de sulfate de cuivre.

Si pendant l'opération il devait s'être formé un acide thionique, on en viendrait à bout en calcinant la baryte obtenue avec un peu d'azotate de baryte. (Ibid.)

NOTE SUR LES RÉACTIONS CHIMIQUES DES FAUSSES MEMBRANES; par M. OZANAM. On ne peut s'empêcher, dit l'auteur en annonçant son travail, de remarquer que jusqu'à ce jour la plupart des remèdes reconnus efficaces contre le croup et l'angine couenneuse ont été choisis dans la classe des dissolvants. Dès 1847, M. Baudelocque préconisait le bicarbonate de soude et l'eau de Vichy; et dans ces dernières années le chlorate de potasse est venu aussi revendiquer sa part de succès. Partant de ce point de vue, j'ai cru qu'il ne serait pas inutile pour la science d'étudier les modifications de l'élément pseudo-membraneux sous l'influence des différents réactifs, sauf à vérifier ensuite cliniquement et sous toutes les réserves de la prudence, si l'induction chimique peut, dans ce cas particulier, servir d'indication thé rapeutique et conduire à des résultats efficaces. C'est le sommaire de quelques-unes de mes expériences que j'ai l'honneur

d'exposer aujourd'hui devant l'Académie.

Eau pure. Renouvelée tous les deux ou trois jours. Au bout de vingt-cinq jours, la fausse membrane a conservé encore sa couleur, sa forme; elle est très-ramollie, mais peut encore être enlevée d'une seule pièce. Chlore. Solution aqueuse. Désagrégation sous forme de lamelles en cinq ou six heures (il faut renouveler de temps en temps la solution). Brome. Solution aqueuse au 1/1000. Désagrégation moléculaire en une heure. Iode. Teinture. Durcissement comme un morceau de cuir en un quart d'heure. Chlorure de brome au 1/1000. Désagrégation moléculaire plus marquée que pour le brome, au bout de deux ou trois heures. Chlorure d'iode au 1/1000. Aucun effet au bout de cinq jours.

-Acide

Acide sulfurique pur. Ramollissement jaunâtre et transparence rapide. phosphorique monohydraté pur. Au bout d'un quart d'heure, transparence complète, sans ramollissement. Au bout de trentesix heures, même état; la plaque diphtheritique est transparente, mais encore ferme et gélatineuse. Au bout de cinq jours la solution n'est point encore complète. Eau régale pure. Dans un vase fermé, dissolution complète en une heure. Dans un vase ouvert, dissolution beaucoup moins complète. Eau régale au 1/100. Au bout d'une heure la membrane est demi-transparente, gélatineuse, surnageant le liquide. Eau régale au 1/1000. Même effet apparent, sur une très-petite fausse membrane. Acide chlorhydrique pur. Transparence complète en une minute, sans ramollissement notable. Au bout de seize minutes, la fausse membrane est très-ramollie, mais conserve encore toute sa forme. · Acide chlorhydriqne au 13. Au bout d'un jour il y a ramollissement, mais non dissolution. Acide chlorhydrique au 1/1000. Même effet apparent au bout de deux jours. Acide fluorhydrique pur. Léger durcissement au bout de deux heures, sans transparence. Acide citrique, solution concentrée. La fausse membrane est pâlie, demi-transparente au bout de douze heures. Trois jours après, pas d'autre effet produit. Suc de citron pur. Douze heures: couleur ambrée, léger ramollissement par les bords. Trente-six heures pas d'autre effet produit. La solution au 1/100 et au 1/4000 ne donne aucun résultat. Potasse au 1/40. Au bout d'un quart d'heure ramollissement marqué, pâleur et demi-transparence. Au bout de douze heures, ramollissement trèsprononcé. Au bout de vingt-quatre heures, diffluence presque entière. Soude as

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4/10. Au bout d'une heure, ramollissement marqué, transparence presque entière. Dissolution complète au bout de douze heures. - Ammoniaque à 21 degrés. Au bout d'un quart d'heure, la fausse membrane est ramollie plus que par la potasse; mais il n'y a pas de transparence. Baryte au 1/10. Aucun changement au bout de douze heures. Eau de chaux au 1/10. Après douze heures, ramollissement et fragmentation, dissolution complète en vingt-quatre heures. - Chlorate de potasse. Solution saturée. Aucun effet pendant deux Jours. Dissolution le troisième et le quatrième jour. Perchlorure de fer à 21 degrés. Durcissement de la fausse membrane au bout de douze heures, sans désagrégation. Bichlorure d'hydrargyre. Conservation parfaite et durcissement de la fausse membrane.

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(Répertoire de pharmacie, fév. 1861.)

elongatum au genre Chamamelum de Visiani (Fl. dalm., II, 1847, p. 84), genre fondé sur des caractères carpiques tels que sa plante ne pouvait nullement y appartenir.

C'est ainsi que notre honorable confrère, toujours persuadé qu'il avait affaire à une plante caucasienne, et ne la trouvant clairement indiquée dans aucune Flore russe, fut conduit à la regarder comme nouvelle. De là le nom de Pyrethrum Willemoli qui lui fut donné par M. Duchartre, en l'honneur de l'horticulteur qui le premier l'avait introduite en France et déjà la cultivait en grand pour l'usage économique dont je parlerai tout à l'heure.

Mais, si les graines sont venues de Tiflis, si la plante y est cultivée, comme dit M. Willemot, ce n'est point de là qu'elle est originaire, non plus que d'aucun autre point du vaste empire russe, du moins à en juger par tous les documents publiés jusqu'à ce jour. Sa véritable patrie est la

Hist. nat. médicale et pharm. Dalmatie, et c'est dans la Flore de cette

NOTE DE M. J. GAY SUR LA PLANTE DÉSI GNÉE SOUS LE NOM DE PYRETHRUM WILLEMOTI.

L'individu que je présente provient de graines élevées au Jardin des Plantes de Paris, et fournies par M. Willemot luimême. Pas de doute, par conséquent, sur l'identité de l'échantillon avec la plante décrite par M. Duchartre, qui la tenait de M. Willemot, à qui aussi il la dédiait par son nom spécifique.

Mais il y a une double erreur à signaler dans l'histoire, pourtant toute récente, de cette plante, et je crois devoir la relever dans l'intérêt de la géographie botanique et de la synonymie.

Les indications fournies par M. Willemot portant qu'il avait reçu les graines de cette plante de Tiflis en Géorgie, M. Duchartre dut naturellement la chercher dans les Flores qui embrassent la végétation caucasienne. Engagé dans cette voie, et sur la foi d'un échantillon incomplet, conservé aux galeries de botanique du Muséum d'histoire naturelle, il crut d'abord l'avoir trouvée dans le Pyrethrum elongatum Fich. et Mey. (DC. Prodr., VI, p. 56; Ledeb. Fl. ross, II, p. 548), et c'est sous ce nom qu'il en a d'abord parlé (Jour. Soc. d'hort., IV, 1838, p. 658).

Bientôt pourtant M. Duchartre s'aperçut que l'échantillon du Muséum, sans fruits, et d'ailleurs incompiet, répondait mal à sa plante. Il fut frappé, en outre, de cette circonstance que M. Boissier (Diagn. pl.or., xi, 1849, p. 20) rapportait le Pyrethrum

contrée, où elle est connue depuis l'an 1694, qu'il fallait chercher son nom.

Le Pyrethrum Willemoti n'est, en effet, autre chose que le Pyrethrum cinerariæfolium Trevir. Ind. sem. hort. Vratisl. ann. 1820; DC. Prodr. VI, 1857, p. 55. Chrysanthemum Turreanum Vis. Stirp. dalmat. specim. 1826, p. 19, tab. 8. Chrysanth. cinerariæfolium Vis. F. Dalmat. II, 1847, p. 88, plante dont Visiani dit : Habitat in saxosis, umbrosis, et apricis totius Dalmatiæ vulgare, et qui jusqu'ici n'a pas été observée ailleurs qu'en Dalmatie, si ce n'est dans un petit État limitrophe, le Montenegro.

Le Pyrethrum Willemoti fait, depuis deux ans, quelque bruit dans le monde horticole de Paris, en raison de la propriété qu'ont ses feuilles et ses capitules pulvérisés de chasser ou détruire quelques-uns des insectes les plus incommodes à l'homme, les puces particulièrement. Or telle est aussi la propriété dès longtemps connue du Pyrethrum ou Chrysanthemum cinerariafolium, ainsi que Visiani le témoigne en ces termes: Capitula hujus in pulverem trita pulices enecant tum hominis tum animalium horumque stramini hac de causa immiscetur herba, nec Chrysanthemum Leucanthemum ut scripsit Cantraîne (v. Bullet. de l'Acad. de Bruxelles, 1841, vol. VIII, p. 255). Insuper pulveris ejusdem fumigationes culices obstupefaciunt et contra ipsos jamdiu in Dalmatia, et modo etiam in regno veneto usuveniunt » Vis. Fl. dulm. II, p. 88.

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