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on ne leur livre pas la clientèle civile comme indemnité de ce qu'on leur refuse dans diverses positions de grades subal

ternes.

En Angleterre si les officiers de santé n'avancent pas toujours en grade, au moins sont-ils certains d'une augmentation d'appointements et de marques non équivoques de considération suivant leurs années de service. Cette manière de faire nous rappelle un Anglais qui nous disait que dans son pays on rémunérait noble ment les médecins, par intérêt personnel; et voici pourquoi: les médecins étant délivrés des soucis de l'existence matérielle, ils peuvent mieux se procurer tous les moyens d'étude et se livrer à la science sans arrière-pensée. Telle est au moins l'opinion de ce peuple que bien des gens de ce côté du détroit doivent trouver bien ridicule.

En France, il existe un conseil supérieur de santé qui dirige les affaires médicales et le personnel de l'armée, ce qui nous parait une garantie d'impartialité et de justice pour tous les officiers de santé. Toutefois, ce conseil lui-même, quoique composé des hommes les plus importants de l'arme, est, dit-on, soumis au corps de l'intendance militaire parce qu'anciennement la science n'était qu'un des services inférieurs qui marchaient à la suite de la direction des chariots de guerre.

Messieurs, quelle que soit la position d'un médecin soit militaire, soit employé dans les hôpitaux civils, il n'importe, la science qu'il pratique veut de la liberté, de la considération et de l'aisance. Le médecin ne peut s'abaisser devant la volonté ou le caprice de qui que ce soit, autrement il perd le caractère qui le rend capable de hautes pensées et devient un mercenaire qui ne calcule que ce que la flatterie peut lui

rapporter.

L'assimilation des médecins militaires aux grades des officiers de guerre (chez lesquels l'obéissance passive est une nécessité), les force de se soumettre au supérieur en grade. Cette hiérarchie nuit autant au médecin qu'à la science et à l'humanité; ainsi un officier de santé fort instruit et très-capable peut être mal avec des chefs qui ne sauraient ou ne voudraient pas l'apprécier à sa valeur. Il peut donc être relégué dans un obscur dépôt, privé d'avancement et éloigné des centres d'instruction, de la capitale, ou des régiments privilégiés. De là, certainement, le désir secret des médecins militaires de se créer une clientèle civile, et pour y arriver ils n'hésitent pas à cumuler tous les

avantages à la fois; dussent-ils écraser leurs confrères civils, il faut qu'ils sortent à tout prix d'une position sans garantie et sans avenir.

Revenant à notre auteur, je conclus, Messieurs, en disant que le livre de notre honorable confrère est plein de faits de haute valeur que les intéressés voudront lire sans doute dans l'ouvrage même : c'est pourquoi je viens vous proposer de conférer à M. Van Dommelen le titre de membre correspondant de la Société.

M. CROCQ. Dans l'ouvrage de M. Van Dommelen il est dit que l'armée hollandaise a emprunté à l'armée belge le traitement rapide de la gale. M. Parigot a cité un article de M. Joly pour prouver qu'on l'avait employé ailleurs avant de l'employer chez nous. Sans doute il y a longtemps que ce traitement a été imaginé; mais il a été appliqué en grand d'abord dans l'armée belge et c'est à partir de ce moment qu'il a principalement fixé l'attention. C'est à partir de ce moment que l'attention des médecins militaires hollandais a été attirée sur ce point, et M. Vandommelen a parfaitement raison en disant que c'est à la suite de la pratique suivie dans l'armée belge que le traitement rapide de la gale a été mis en pratique dans l'armée hollandaise.

M. DELSTANCHE. Qu'entend-on par traitement rapide de la gale? Pendant la cam. pagne de 1850 et 1831, quand j'étais attaché à l'armée, nous employions contre la gale le traitement en usage dans l'armée des Pays-Bas et connu sous la dénomination de traitement d'Helmrich; la guérison était obtenue au bout de 24 heures.

Si, par traitement rapide, on entend le traitement dit de deux heures, il faut être juste avant tout, cette méthode appartient à fhôpital Saint-Louis de Paris, d'oùt elle a été importée dans le service militaire français avant qu'il ne fût introduit dans celui de notre armée. Dans une petite note que j'ai publiée il y a deux ans, au sujet d'un nouvel appareil insecticide (1), je crois avoir mis ce point hors de doute. Seulement, au lieu de recourir à un appareil spécial pour désinfecter les effets des galeux, on se borne en France à les passer au soufre dont on parait bien se trouver; Ceci dit, bien entendu, sans vouloir diminuer en rien l'importance du service rendu par M. l'inspecteur général du service de santé, qui a vulgarisé et simplifié cette méthode; mais encore une fois il faut rendre à chacun ce qui lui appartient. Suum cuique.

(1) Voir notre tome XX, page 37.

M. CROCQ. Je ferai remarquer que M. Van Dommelen a dit que ce traitement n'a été inventé ni dans l'armée belge, ni dans l'armée hollandaise; il dit que ce traitement a été emprunté à l'armée belge et imité dans l'armée hollandaise. Ce fait ne préjuge nullement la question de priorité et ne fait que constater une chose: c'est que c'est à la suite de l'application du traitement dans l'armée belge que les médecins militaires hollandais s'en sont émus et ont mis ce traitement en pratique. Or, ceci est un fait incontestable: sans l'application en grand, faite dans notre armée, cette méthode, comme tant de choses utiles, aurait pu passer inaperçue.

M. LE PRÉSIDENT. Il est vrai qu'en France on guérissait aussi la gale en trèspeu de temps, mais, si je ne me trompe, les galeux restaient toujours vingt-quatre heures au moins à l'hôpital, tandis que chez nous les salles de galeux étaient supprimées dans les hôpitaux militaires, et les malades se rendaient à l'hôpital pour subir le traitement et retournaient immédiatement après au corps.

M. DELSTANCHE. Si vous voulez prendre connaissance d'une note de mon ouvrage, vous verrez qu'il en résulte que le traitement qui était suivi en France ne demandait pas plus de temps que chez nous. Pendant que les malades étaient soumis au traitement, on désinfectait leurs vêtements à l'aide du soufre.

La discussion est close. Les conclusions du rapport sont adoptées.

M. Leroy lit ensuite le rapport suivant sur un ouvrage intitulé: Flore de l'arrondissement de Furnes et d'une partie de celui d' Ypres, par un pharmacien.

MESSIEURS,

La flore de l'arrondissement d'Ypres n'est pas une flore, mais un ouvrage d'his toire naturelle de 90 pages environ où l'auteur s'occupe non-seulement de cette dernière partie relative à cette localité, mais il y joint encore l'économie agricole et domestique. Nous allons vous le faire connaître par une analyse.

L'ouvrage commence par un exposé succinct des parties extérieures des plantes, c'est en un mot de la botanique descriptive; suit l'explication du système de Linné, cette partie comprend à elle seule le tiers de l'ouvrage.

Le restant du volume est divisé en trois chapitres.

Le premier chapitre contient savoir :
1 Botanique et agriculture.

Dans ce paragraphe l'auteur entre dans quelques considérations qui sont relatives à certaines pratiques mises en usage dans ces localités pour la culture et fait connaître les végétaux qui y sont en général cultivés; puis vient un tableau, selon la méthode naturelle, indiquant les classes et ordres de Linné qui font partie de chaque famille et renfermant en particulier des plantes des environs. A la suite de ce tableau, vient une liste systématique des végétaux croissant dans ces localités. Enfin le chapitre se termine par un calendrier floral pour la Flandre. Mais ce calendrier ne s'occupe pas seulement de l'époque de la floraison des végétaux, mais encore de celle de la coupe des bois, de la semaille du cerfeuil, du persil; de la greffe en fente, des labours, des départs et de l'arrivée des oiseaux, de l'époque où certains d'entr'eux font leurs nids, de celle où on mange les légumes, etc.

Le chapitre II est intitulé Géologie; dans l'espace de cinq pages, l'auteur esquisse en grand la nature du terrain des envi

rons.

Le chapitre III comprend: 1o Des détails sur les animaux domestiques que l'on élève dans ces contrées. Il entre dans quelques considérations pour chacun d'eux.

2o L'histoire naturelle proprement dite du règne organique animal. C'est proprement une liste zoologique disposée méthodiquement, qui comprend les mammifères, les oiscaux, les reptiles, les poissons, les mollusques, etc., les insectes qui existent dans cet arrondissement. Ce n'est pas un ouvrage scientifique, mais un travail d'amateur. Quoi qu'il en soit, l'auteur doit être un pharmacien ami surtout des sciences qui se rattachent à sa profession.

Nous avons l'honneur de vous proposer de déposer son travail dans notre bibliothèque. — Adopté.

Académie royale de médecine de Belgique.

Séance du 31 octobre 1857.

Président: M. FALLOT.
Secrétaire: M. SAUVEUR.

Le Bureau a été informé, depuis la dernière séance, d'une nouvelle perte que la compagnie a faite parmi ses membres honoraires; c'est celle du docteur don José de Lima Lutas, de Lisbonne, qu'elle s'était associé le 31 décembre 1842.

M. le docteur François a envoyé, le 1er octobre courant, pour être conservé par les soins du bureau, un paquet cacheté portant pour suscription, qu'il renferme un travail sur l'anémie des houilleurs. Il lui a été donné acte de ce dépôt.

M. le docteur Barbaste, de Romans, a fait hommage d'un exemplaire de son livre sur l'homicide et l'anthropophagie, en exprimant le désir de devenir l'un des membres correspondants de la Compagnie.

M. le professeur Heyfelder, membre honoraire de l'Académie, a offert le deuxième volume du Journal de médecine militaire russe et le compte-rendu des travaux de médecine légale fait à l'Académie médico-chirurgicale de Saint-Pétersbourg.

M. le docteur Oscar Heyfelder fils, de Munich, a aussi fait hommage d'un exemplaire de son ouvrage sur la résection de la mâchoire supérieure. Il exprime, dans sa lettre, le désir que ce livre et le travail qu'il a publié sur l'enfance de l'homme dans le Deutsche Zeitschrift, fassent l'objet d'un rapport; puis il ajoute : « J'ai à faire une réclamation sur une notice que je viens de trouver dans le bulletin de votre Académie, concernant ma thèse anglaise sur la résection des deux mâchoires. Elle contient les trois observations de mon père, dont deux ont été depuis longtemps traduites en français, mais la troisième n'y était pas. Ensuite, j'ai réuni dans mon petit travail toutes les opérations sembla bles faites en France et en Allemagne, et, en outre, j'ai publié un nouvel instrument pour faciliter l'introduction de la scie à chaine. Le travail entier a été traduit en français dans la Revue étrangère médicochirurgicale.

M. Kayser, pharmacien, à Saint-Josseten-Noode, a adressé un supplément à son travail sur le champignon rouge du pain. - Cette communication a été envoyée aux commissaires qui doivent en connaitre.

L'Académie a reçu une note manuscrite et anonyme relative à des appareils qui permettent de déterminer exactement la proportion d'agent anesthésique inspiré, note sur laquelle son auteur demande un avis. Ce document n'étant pas signé, le bureau propose de l'écarter par l'ordre du jour, ce qui est adopté.

M. le docteur Boëns soumet à la Compagnie un travail manuscrit intitulé: Les phénomènes mécaniques de l'accouchement. La commission, nommée par le bureau pour examiner ce travail, se

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compose de MM. de Meyer, Marinus et Mascart.

M. le docteur Marquès, de Lisbonne, a offert d'échanger le bulletin de l'Académie avec le recueil périodique qu'il publié sous le titre d'Escholiaste medico. Cet échange a été accepté par le bureau.

M. le docteur Germain, de Maestricht, adresse à l'Académie, par l'intermédiaire de M. le docteur Seutin, une observation relative à un ascaride lombricoïde, extrait de la vessie. Les commissaires que le bureau charge de l'examen de ce travail, sont MM. Burggraeve, Lequime et Sau

veur.

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A la suite de ces communications, M. le président consulte l'Académie au sujet de la demande faite par M. le docteur Oscar Heyfelder fils, d'obtenir un rapport sur son ouvrage relatif à la résection de la mâchoire et sur son écrit concernant l'enfance de l'homme.

MM. Seutin, Stas, Sauveur et Fossion sont successivement entendus sur cette demande qui est mise aux voix et écartée.

M. Scutin demande, sous forme de motion d'ordre, à pouvoir faire immédiatement un rapport verbal sur le traité de chirurgie de M. le docteur Diego de Argumosa, ancien professeur de clinique chirurgicale à l'Université de Madrid.

La lettre que M. le docteur Calvo a adressée à la Compagnie, énonce, dit-il, les points les plus importants de l'œuvre de son compatriote. Ce sont : 1° les pages relatives aux satures intestinales qu'on est trop souvent dans le cas de devoir pratiquer en Espagne; 2o une petite modification à la staphyloraphie, portant sur la manière de faire le noeud et de fixer les points de suture; 5o le compresseur à demi-lune, qui reste mieux en place; 5° une méthode nouvelle pour la réduction des luxations de la mâchoire inférieure; 5o la blepharoplastie, opération an sujet de laquelle M. Calvo énonce qu'il considère M. de Argumosa comme l'inventeur de la méthode dite de Dieffenbach, son compatriote l'ayant pratiquée, le premier, en 1842, et l'ayant appliquée depuis lors, à toutes les autoplasties de la face; 6° l'opération de la fistule anale et celle de la grenouillette; 7° les amputations dans les articulations de l'épaule, de la jambe et du gros orteil, que M. Argumosa exécute par des procédés particuliers, et enfin, la description d'un nouvel osteotome d'une grande simplicité.

A la suite de cet exposé, l'Académic décide, sur la proposition de M. Seutin, que la publication qui en sera faite dans

le bulletin, tiendra lieu du rapport qui a été demandé par M. Calvo, sur le livre de son compatriote.

La Compagnie décide également, après avoir entendu de nouveau M. Seutin, qu'il ne sera point fait de rapport sur le bandage herniaire qui a été présenté par M. le docteur Amand Beaupoil, d'Ingrandes.

M. le président annonce que le bureau a fait l'acquisition d'un microscope qui se trouve dès à présent à la disposition des membres de la Compagnie, mais sans pouvoir être déplacé du secrétariat. Ce sont deux micrographes distingués, M. le docteur Ch. Robin, de Paris, et M. le professeur Spring, qui ont bien voulu se charger d'examiner cet instrument avec tous les soins nécessaires.

M. Bellefroid ayant demandé la parole, ce membre s'exprime en ces termes : «Messieurs, il a plu au Roi de donner à notre respectable président une marque de distinction bien justifiée par son mérite, par ses travaux, par son caractère et par l'estime dont il jouit au milieu de nous et parmi tout le corps médical. Je crois que l'Académie ne peut que s'associer à cet acte, en témoignant à son honorable président les sentiments de satisfaction qu'elle a éprouvés, et je propose qu'il soit fait mention de l'expression de ces sentiments au procès-verbal, pour qu'il en reste un souvenir. Applaudissements una

nimes.

Messieurs, dit M. Fallot, je n'ai jamais mieux senti mon insuffisance à exprimer mes sentiments, que dans ce moment. Le vote que vous venez d'émettre m'arrive d'une manière tout à fait inattendue; je n'y étais en aucune manière préparé. Ce témoignage de votre sympathie me touche profondément et augmente infiniment à mes yeux le prix de la distinction exceptionnelle qu'il a plu au Roi de m'accorder.

› Ma pensée tout entière a toujours été, Messieurs, de me vouer à la science et à l'Académie qui en est l'interprète. La dignité, la prospérité de l'Académie ont toujours été et seront toujours le but de tous mes efforts et le point de mire de mon ambition.

› Recevez, Messieurs, mes remerciments pour ce nouveau témoignage de votre estime, de votre considération, de votre affection qui me sont infiniment chères. » Vifs applaudissements.

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M. le président annonce que M. Spring a déposé l'exposé analytique que le bureau lui a demandé de faire d'un ouvrage imprimé en langue allemande de M. le doc

teur A. Vogel. Cet écrit est intitulé: Recherches cliniques sur le typhus.

Après avoir décidé que le travail de M. Spring sera publié dans le bulletin de la séance, l'assemblée vote des remerciments à M. Vogel, dont l'ouvrage sera honorablement déposé dans la biblíotèque académique.

L'ordre du jour de la séance est le vote définitif à émettre sur les propositions présentées par la commission qui a été chargée de l'examen des questions relatives à la vaccine.

La discussion est ouverte sur les conclusions du rapport qui ont été modifiées dans la dernière séance, et sur celles qui ont été adoptées, conclusions que la Commission présente, dans un nouveau rapport, avec des changements dans la rédaction.

Ces conclusions, formulées sous forme de propositions, sont successivement soumises aux délibérations de la Compagnie.

MM. Seutin, François, Didot, Crocq, Verheyen, Sauveur, Carlier, Fossion, Pétry, Lequime, Stas, Van Coetsem et Marinus sont respectivement entendus.

Après une longue discussion qui a porté sur chacun des articles et l'adoption de plusieurs amendements et de deux paragraphes additionnels, les dispositions suivantes sont adoptées :

Are Proposition. Le vaccin préserve de la variole dans l'immense majorité des cas.

II. Dans quelques cas, le vaccin ne détruit la prédisposition constitutionnelle à la variole que pour un temps limité. Cette prédisposition, qui ne se décèle pas par des caractères objectifs, semble, sous la zone tempérée, ne pas se reconstituer avant la septième ou la dixième année.

III. Ces cas offrent en général peu de gravité. Ils se réduisent à une éruption ordinairement bénigne appelée varioloïde, éruption dont les variolés ne sont pas plus exempts que les vaccinés.

IV. De même que les variolés sont sujets à une récidive, de même la variole peut aussi se montrer chez les vaccinés.

V. La revaccination est le complément utile, indispensable de la première vaccination pour assurer une préservation durable, c'est-à-dire afin d'acquérir la certitude que toute prédisposition à la réceptivité de la variole est éteinte dans l'économie.

VI. L'âge de dix à quinze ans parait être le plus opportun pour pratiquer la revaccination, en supposant le sujet vacciné dans sa première enfance.

VII. Si la revaccination réussit à pro

duire des pustules vaccinales, on sera autorisé à croire à la continuité de la préservation contre la variole; si elle échoue, il convient de la répéter à des intervalles plus ou moins éloignés, pour s'assurer de l'immunité du sujet.

VIII. Dans les vaccinations comme dans les revaccinations, il faut toujours se servir du vaccin recueilli sur des boutons d'une première éruption vaccinale, jamais sur ceux produits par la revaccination.

IX. Le vaccin humanisé s'affaiblit graduellement par suite de ses transmissions successives. Il est donc utile, nécessaire même de renouveler le virus vaccin chaque fois qu'il sera possible de se procurer le véritable cowpox.

X. Le vaccin primitif produit une éruption vaccinale plus belle et à marche plus lente et plus régulière que le vaccin ancien.

XI. La réaction ou fièvre vaccinale qui accompagne l'éruption provoquée par le vaccin primitif, est plus forte et mieux caractérisée que celle déterminée par le vaccin humanisé, circonstance qui paraît favorable à une bonne préservation.

XII. Il faut avoir soin, en procédant à la vaccination, de recueillir le virus vaccin sur les pustules les plus belles, les mieux développées.

XIII. La vaccine primitive existe en Belgique comme en Angleterre, en Allemagne et ailleurs; donc il est possible de renouveler chez nous le virus vaccin sans continuer d'être tributaire d'autres pays, et sans être obligé de recourir à des moyens artificiels qui n'offrent pas, en général, la même garantic de préserva

tion.

XIV. Pour obtenir le cowpox, le gouvernement ferait chose utile d'instituer des primes à accorder aux propriétaires des vaches atteintes de l'éruption qui seraient dénoncées par eux, en temps opportun, à l'autorité, et sur lesquelles la vaccine primitive aurait été dùment constatée et le virus recueilli inoculé avec succès.

XV. Il conviendrait également de décerner des récompenses aux vétérinaires et aux médecins qui, par leur zèle, auraient contribué efficacement à la découverte du véritable cowpox et à sa propagation.

XVI. Le vaccin, loin d'avoir une influence fatale sur l'espèce humaine, l'a délivrée à la fois du fléau de la petite vérole et des maux et infirmités que cette dernière détermine ou entraîne après elle. C'est donc une erreur de l'accuser d'avoir

produit la dégénérescence physique et morale de l'homme.

XVII. Il appartient au gouvernement, chargé de veiller à tout ce qui intéresse la santé publique, d'user de tous les moyens dont il dispose pour étendre et généraliser de plus en plus l'usage de la vaccination et de la revaccination.

XVIII. Enfin pour favoriser, autant que possible, la propagation de la vaccine, nous proposons de demander au gouvernement d'introduire dans l'arrêté royal du 18 avril 1818, les modifications sui

vantes :

a. Supprimer l'article IX de cet arrêté, qui institue des médailles pour les médecins et chirnrgiens qui ont pratiqué le plus grand nombre de vaccinations gratuites, et le remplacer par la création, dans toutes les communes, de médecins vaccinateurs salariés, nommés par l'administration communale et fonctionnant avec le concours de cette dernière et des bureaux de bienfaisance.

b. Au lieu de médailles, décerner des récompenses honorifiques aux praticiens qui ont rendu des services éminents à la cause de la vaccine.

c. Tenir strictement la main à ce que nul ne soit incorporé dans l'armée, ni admis à l'école militaire, dans un établissement civil appartenant à l'Etat, dans les colléges, dans les pensionnats, dans les maisons d'éducation, dans les écoles d'enfants, dans les ateliers, dans les crèches ou tout autre établissement de charité, si ce n'est sur la production d'un certificat de médecin, attestant qu'il a été vacciné avec succès ou qu'il a été atteint de la petite vérole, et après constatation par un médecin, de l'existence des cicatrices vaccinales ou varioliques.

d. Exiger des hospices et des institutions de bienfaisance qu'ils refusent tout secours aux familles dont les enfants n'ont pas été vaccinés.

e. Réclamer les soins officieux, surtout dans les campagnes, de toutes les personnes, tant laïques qu'ecclésiastiques, qui, par leur influence, peuvent éclairer les populations sur les avantages de la vaccination et détruire les préjugés que cette pratique pourrait encore soulever.

f. Modifier l'art. 16 de l'arrêté royal du 18 avril 1818, en défendant expressément l'inoculation de la petite vérole, et appliquer des peines sévères à ceux qui seraient convaincus de s'être livrés à de dangereux essais.

g. Recommander la revaccination à certaines époques de l'année, surtout lors de

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