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plaie trachéale se ferme; quant à la plaie extérieure, elle est insignifiante; mais toutes les fois que l'enfant respirant, la trachée ne se ferme pas, c'est qu'il existe une pneumonie, et tant que durera la pneumonie ou la pleurésie, la plaie trachéale restera béante. Chez un enfant de la clientèle de M. Blache, qui se trouvait dans ce cas, la plaie est restée invariablement ouverte pendant quarante-huit jours; nous avons observé un fait analogue cette année dans les salles de M. Trousseau. Ceci montre en passant ce que sont ces pneumonies spécifiques, complications graves sans doute, mais dont plus de la moitié guérit même lorsque la pneu

monie est double.

Voyons à présent dans quelle proportion on meurt du croup et quels résultats donne la trachéotomie faite avec les précautions que nous venons d'indiquer.

Si l'enfant est arrivé à la dernière période de l'angine croupale et qu'on n'opère pas, il meurt. Il n'y a pas à cela d'exception. Par conséquent, du moment que l'on opère il est impossible qu'il arrive pis. Or, M. Trousseau a fait, jusqu'à ce jour (6juillet 1850), cent cinquante-cinq opérations de trachéotomie; il en a fait faire sept; en tout cent soixante-deux desquelles il faut déduire treize trachéotomies pratiquées pour des laryngites chroniques; reste dès lors un total de cent quarante-neuf opérations faites à l'occasion du croup. Eh bien! trente-huit de ces cent quarante-neuf opérés sont encore vivants. C'est par conséquent un sur quatre; c'est-à-dire que les grandes opérations chirurgicales, l'amputation de la cuisse, par exemple, dans le tiers supérieur ne donne pas un résultat aussi satisfaisant. M. Bretonneau a perdu les deux tiers de ses opérés; il n'en a sauvé qu'un sur trois; cette différence tient probablement à l'absence de certaines pratiques, telles que l'emploi de la cravate et la cautérisation de la plaie qui ont modifié favorablement la statistique.

Ce qu'il y a de certain, c'est qu'avant l'arrivée de M. Trousseau à l'hôpital des Enfants, on ne comptait guère qu'un seul exemple de tracheotomie suivie de succès; tous les autres opérés, au nombre de trente, avaient succombé, si bien qu'on ne voulait plus faire cette opération. M. Trousseau y a pris un service il y a un an, et pendant ses six premiers mois d'exercice, deux enfants sur six ont dù leur salut à la trachéotomie. Depuis cette époque, une petite fille citée plus haut est également sortie guérie le sixième jour après l'opération. On a constaté aussi deux cas heureux dans les services voisins, ce qui fait cinq guérisons dans un an sur vingt opérés. Et cela, qu'on

le remarque bien, à l'hôpital, dans les plus fàcheuses conditions. On doit noter en outre que ces enfants ont été opérés tantôt par le chirurgien, tantôt par le médecin ou par les élèves; l'habileté chirurgicale n'y a donc rien fait absolument; mais on a pris ces petites précautions sur lesquelles nous avons insisté dans le courant de cet article, et ce sont elles qui, sans le secours d'aucun traitement, ont sauvé le quart des malades.

Les conclusions à tirer de ce qui précède sont qu'avec un procédé aussi simple, des soins aussi vulgaires, aussi domestiques, il est du devoir du médecin de proposer et de faire la trachéotomie toutes les fois qu'il est évident pour tout le monde que l'enfant est perdu. La trachéotomie ne guérira pas le croup, mais en prolongeant la vie, elle donnera à la nature le temps d'agir dans le sens de la guérison ; et ne sauverait-il qu'un opéré sur dix, que ce serait pour l'homme de l'art une récompense suffisante pour avoir tenté une chose qui, dans tous les cas, ne lui vaudra jamais de reproches de la part des familles.

(Journal de méd. et de chirurg. prat.)

DES ÉCOULEMENTS PURULENTS PAR LES CONDUITS AURICULAIRE, NASAL ET VAGINAL, ET DE LEURS SUITES FACHEUSES CHEZ LES ENFANTS

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MALADES; par M. le docteur THOMAS WEEDEN-COOKE, Esq. Il est étonnant avee quelle légèreté on traite, dans les ouvrages de médecine pœdiatrique, ces sortes d'écoulements souvent si difficiles à guérir et qui tourmentent tant d'enfants. Ce praticien a tenu depuis trois ans des notes exactes de tous les cas de ce genre qui se sont offerts à lui, tant dans sa pratique privée que dans les hôpitaux, et il croit le moment opportun pour les rendre publiques. Ces affections sont très-communes dans la classe pauvre, et si dans la classe riche elles sont moins fréquentes, leurs descendants ne sont pas exempts de ces écoulements fétides et débilitants qui, négligés ou mal traités, produisent des maladies que la médecine cherche en vain à extirper.

Le docteur Abercrombie, dans son grand ouvrage sur le cerveau; M. Solly et le docteur Brodie, dans le Medico-chirurgical transactions, ont rapporté des cas semblables à ceux publiés dans la Lancette du mois de septembre 1847, démontrant l'exacte connexion entre les abcès des méninges et ces écoulements qui commencent par le conduit auriculaire externe, etc., etc.

La fièvre scarlatine, la rougeole, les fièvres rémittentes, la coqueluche tuent hebdomadairement le quart des enfants; car les suites de ces maladies sont toujours

cruelles chez ces faibles créatures, qui deviennent alors une source de chagrins pour les parents; car on abandonne à la nature le soin de rétablir ces petits êtres, espérant que leur forte constitution, aidée de la vis medicatrix naturæ, fera le reste. Cependant l'enfant reste chagrin et privé de sommeil ; son appétit est capricieux, il dépérit: la bouche est chaude, les lèvres sont sèches, les yeux deviennent brillants, la tête pesante; alors le petit malade, fatigué de gémir, cherche à reposer sa tête dans le giron de sa mère. A cette période du mal, l'irritation du cerveau augmente et une inflammation sub-aiguë de ses membranes se déclare (pour le moment nous ne nous en occuperons pas), ou la membrane du conduit auriculaire commence à sécréter un écoulement puriforme, variant en densité selon la force du jeune malade; c'est quelquefois du pus, le plus souvent ayant l'apparence d'un fluide liquide blanchâtre, strumeux, quelquefois teint de sang, exhalant l'odeur particulière aux scrofuleux. Cet écoulement unc fois établi, les symptômes de la tête s'apaisent, l'état chagrin du malade s'amé→ liore. Quelques injections d'eau tiède sont faites dans l'oreille; une ou deux poudres apéritives sont ordonnées, le conduit est matelassé de coton, et là finit le traitement, jusqu'à ce que l'ulcération s'étende au tympan, le perce et se fasse jour dans l'oreille interne, en détruisant l'appareil auditif pour amener la carie de l'os temporal, des abcès dans le crâne, puis la perte de l'ouïe, des convulsions et quelquefois la paralysie des nerfs de la face avec exfoliation des os, suivie d'une mort assurée. Telles sont les terribles conséquences qui arrivent lorsqu'on néglige ces écoulements purulents ou strumeux de l'oreille arrivant à la suite des maladies éruptives, etc., tandis que des soins donnés à temps auraient empêché l'extension du mal.

Le docteur W. a toujours, dans ces maladies et leurs suites, prescrit à ses petits ma-lades un régime fortifiant, avec un peu de viande, une fois le jour, joint à l'usage du sesqui-oxyde de fer à dose aussi forte que leurs estomacs pouvaient le supporter sans inconvénient; il est bien pris avec du sirop de miel, quoique le docteur assure avoir eu d'aussi bons résultats, si pas meilleurs, avec le carbonate de fer. Pour injecter les oreilles, il emploie 3 à 5 grains de sulfate de zinc par once d'eau ; il faut que le médicament parvienne jusqu'au tympan. La propreté, des lavages de tout le corps, des bains de mer, l'exercice à la campagne ont de tout temps été fortement recommandés pour restaurer les constitutions affaiblies à la suite de ces suppurations.

Si ce n'était la crainte d'augmenter ce mémoire, le docteur W. aurait donné avec plaisir des exemples indiquant les différents degrés de cette maladie, etc. Avant de quitter ce sujet, ce praticien mentionne les bons effets de la glycérine dans les affections de l'oreille à l'époque où le tympan est détruit par l'ulcération. Cette substance qui a été reconnue si utile dans les maladies auriculaires, a été introduite dans la thérapeutique par Thomas Wakley : c'est dans un aperçu inséré dans les journaux l'an passé, qu'a été démontrée l'utilité de cet agent aujourd'hui tant employé et à si juste titre. Ce déchet impur des savonniers appelé glycérine, a été d'abord employé avec succès dans les affections squammeuses de

la

peau; mais le liquide pur et limpide est tout autre chose; l'art médical pratique le doit à Thomas Wakley, qui l'a si bien décrit sous les rapports chimiques dans son mémoire. Les écoulements puriformes de la membrane des narines sont pareillement la suite des exanthèmes; quoique moins constants ou moins importants au premier abord, ils sont aussi désagréables que ceux de l'oreille. Dans quelques cas il y a un écoulement permanent de matière mucoso-purulente, occasionnant un continuel reniflement et soufflement du nez; chez d'autres, cette matière se durcit et forme de larges plaques qui irritent longtemps cette partie, puis sont expulsées en grande quantité. En examinant attentivement la membrane Schneidérienne, on la trouve dénudée en plusieurs endroits, et chez d'autres malades la portion qui tapisse les cornets est épaissie et enflammée; quelquefois l'écoulement a une odeur désagréable, d'autres fois il est sans odeur; cela se rencontre chez le même enfant à des différents élats de la maladie. Ce praticien tient en réserve des observations de ces variations qu'il publiera plus tard. Jamais il n'a vu résulter un grand dommage de cette maladie du nez chez les enfants; mais il pourrait citer bien des cas où une inflammation chronique de la membrane Schneidérienne, chez des adultes, a progressé jusqu'aux cornets avec carie du vomer, et qui guérie à temps, aurait évité bien des malheurs à ces malades inconsolables.

Le même traitement des maladies de l'oreille a été employé chez les enfants contre les écoulements du nez: traitement tonique, des viandes et du fer, et du sulfate de zinc en injection; dans les cas où cela ne réussissait pas, il a employé la pommade d'oxyde rouge de mercure, fondue et introduite dans les narines, et dans les cas réfractaires, une ou deux applications de la pommade de nitrate d'argent de Gu

thrie ont guéri très-bien les ulcérations.

Quant aux écoulements du vagin, qu'on a souvent attribués à des manipulations criminelles, ce qui est une rare exception, il ne les a jamais observés par suite de cette cause et cela pendant une longue pratique. Les écoulements mucoso - purulents auxquels les jeunes filles sont exposées sont aussi les résultats de l'épuisement fiévreux : alors les muscles sont flasques, le caractère est chagrin; les insomnies, puis l'aversion pour les aliments existent aussi; les intestins sont resserrés, le pouls est vif et faible, la langue est couverte d'un enduit blanchâtre. Ces symptômes généraux coïncident avec la rougeur des nymphes; l'écoulement est abondant, faiblement jaune, formé de globules de pus, âcre, produisant des excoriations si la petite malade n'est pas tenue proprement. Rarement il y a ardor urinæ, c'est à quoi on suspecterait de la gonorrhée, et s'il y avait dilacération ou ecchymose, le chirurgien verrait de suite s'il y a eu des attouchements criminels. Les malades ont été rétablies en peu de temps de ces affections dont les suites, lorsqu'elles sont négligées par les parents, produisent des conséquences plus malheureuses que les maladies qu'ils héritent d'eux. Les injections de zine ou l'extrait composé de Goulard avec de l'eau joint à l'emploi du fer, aidé de purgatifs, est généralement la base de son traitement, etc.

En traçant l'histoire de ces affections des conduits muqueux, on a déjà dit qu'elles sont suivies d'une fièvre d'épuisement avec la présence de vers dans l'intestin. La présence de ces parasites pourrait-elle, par irritation, produire les écoulements susmentionnés? Cette opinion n'est pas admissible, vu qu'on voit souvent des ulcères dans différentes parties du corps, par suite d'un mauvais régime; nous savons d'ailleurs que c'est dans les intestins des enfants faibles que les parasites se développent de préférence. Les écoulements purulents et les vers peuvent exister simultanément, mais pas comme cause et effet.

Le docteur W. termine en faisant remarquer combien on néglige ces sortes de maladies qui trouvent à peine place dans le cadre nosologique, car on éviterait, sans aucun doute, une foule de ces maladies chroniques de l'oreille, etc., si, dès le début, on soignait convenablement ces affections légères en apparence, mais qui cachent souvent l'origine d'infirmités, telles que la surdité, l'ozène, etc., dont on obtient rarement la guérison.

(The Lancet, 13 juillet 1850.)

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DE L'EMPLOI DE L'OXYDE D'ARGENT dans certaines formes de ménorrhagie; par J.-J. THWEATT. Les préparations d'argent ont récemment excité une grande attention, particulièrement dans les maladies des membranes muqueuses accompagnées d'une sécrétion anormale. J'ai été conduit à essayer les propriétés de l'oxyde d'argent dans la ménorrhagie et la menstruation irrégulière, d'après les éloges décernés à ce médicament par le docteur Lane; et les succès qui en ont suivi l'emploi ont été assez encourageants pour m'engager à faire une étude spéciale de sa manière d'agir, ainsi que des formes de la ménorrhagie auxquelles il est applicable.

J'en ai fait maintenant un assez fréquent usage pour être autorisé à lui accorder une grande confiance, quand il est convenablement et judicieusement employé. Je ne prétends point en faire un spécifique; mais je suis convaincu que, toutes choses égales d'ailleurs, tout ce qu'on peut attendre du mercure dans la syphilis, de la quinine dans les fièvres intermittentes, on l'obtiendra de l'oxyde d'argent contre la ménorrhagie dans ses différentes formes. Il est éminemment supérieur à l'acétate de plomb et à tous les autres astringents minéraux et végétaux conseillés dans cette maladie.

L'oxyde d'argent convient surtout à ces formes de ménorrhagies qui dépendent d'une excitation anormale des organes utérins, sans s'accompagner toutefois d'une action inflammatoire considérable. Il se présente souvent des cas où une hémorrhagie abondante apparaît à l'époque menstruelle ou immédiatement après; il y a alors une excitation extraordinaire du système nerveux. Dans ces cas, l'oxyde d'argent agit souvent comme un charme; il calme la perturbation du système nerveux, et arrête l'hémorrhagie par ses propriétés astringentes. Il faut le donner à hautes doses, et y revenir à courts intervalles jusqu'à ce qu'on en aperçoive quelque effet. Après leurs couches, les femmes sont fréquemment troublées par un écoulement sanguin distinct des lochies, et qu'il est difficile d'arrêter par les moyens ordinaires. L'oxyde d'argent est un remède infaillible dans ces conditions pathologiques.

Il y a une forme de ménorrhagie qui n'est pas rare, et qui souvent se joue des ressources et de l'expérience des praticiens les plus capables; et je ne sache pas d'autre variété de la maladie qui mette à plus rude épreuve la patience et de la malade et du médecin. Je veux parler de la menstruation trop fréquente. La quantité de l'écoulement est tantôt plus grande, tantôt plus petite que dans les règles ordinaires ;

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mais les intervalles sont beaucoup moins longs, et, dans certains cas, les femmes ne sont jamais entièrement exemptes d'écoulement; de là, comme conséquence presque inévitable, l'épuisement et la débilité ; l'appauvrissement du sang entraîne un état cachectique de toute l'économie; le système nerveux est profondément entrepris, et les palpitations de cœur tourmentent beaucoup la malade. Il y a en même temps une dépression générale des facultés morales; les organes digestifs finissent par s'embarrasser, et la dyspepsie se montre sous ses mille formes, gastralgie, pyrosis, etc., etc. Fréquemment, il s'y joint une irritation spinale; la malade, durant les courts intervalles de la ménorrhagie (quand il y en a), se plaint de douleurs sourdes dans la région du bassin, avec une sensation de pesanteur et comme de chute de l'utérus. Assurément, un remède capable de mettre un terme à cet enchaînement de souffrances, serait un bienfait pour la thérapeutique.

En pareilles circonstances, j'ai employé en vain les diverses préparations de fer et de plomb, concurremment avec les acides minéraux; ils procurent seulement une amélioration temporaire. Mais l'oxyde d'argent est le seul remède qui mérite ici quelque confiance; et, dans tous les cas où je l'ai administré, il a toujours produit des effets satisfaisants.

Je sais que des médecins qui ont expérimenté cet agent sont d'avis qu'il est inférieur aux préparations de fer dans les cas où la tendance à l'hémorrhagie dépend d'une condition anémique de toute l'économie. Telle est l'opinion du docteur Lane; et c'est avec toute la déférence que je dois à une si haute autorité que j'exprime une opinion toute contraire. Dans cette forme de ménorrhagie, la véritable indication est d'arrêter la sécrétion anormale, source de l'épuisement de l'économie; et, dans toutes les circonstances, c'est ce qui est le plus à désirer. Si nous parvenons à remplir cette indication, nous aurons préparé les voies pour l'emploi des préparations ferrugineuses, et pour le succès de toutes les prescriptions hygiéniques propres à restaurer la santé générale.

Mon expérience sur l'oxyde d'argent me porte à penser que sa principale action s'exerce sur la circulation capillaire, et particulièrement sur le système capillaire de l'utérus, et qu'il jouit d'une influence spécifique sur le système utérin. I agit en outre sur le système nerveux comme un tonique doux et non irritant.

Il est superflu d'ajouter que ce serait un moyen inutile, sinon nuisible, dans les

pertes utérines qui dépendent de lésions organiques. Il ne doit jamais être prescrit dans les cas où l'inflammation se montre très-vive; mais lorsque l'inflammation a été apaisée par les moyens antiphlogistiques, alors on peut l'administrer avec d'excellents résultats.

J'ai l'habitude de le prescrire à de plus fortes doses qu'on ne fait d'ordinaire. Les seuls effets pathologiques que j'aie observés par suite de son administration à la dose de 2 grains (10 centigr.), deux ou trois fois par jour, sont un sentiment de malaise dans les gros intestins, quelquefois avec de légères coliques et du ténesme. Un lavement anodin dissipe aisément ces symptômes, qui, le plus souvent, ne doivent pas même occuper le praticien. La dose ordinaire, quand on veut en continuer l'usage pendant un assez long temps, est de 112 grain à grain (2 centigr. 112 à 5 centigr.), deux ou trois fois par jour, selon les circonstances; il convient de le combiner toujours à une petite quantité d'opium ou de morphine. L'oxyde d'argent noircit les selles.

Je joins ici quelques-uns des cas les plus importants dans lesquels je l'ai employé.

OBS. I.- octobre 1847.— Mistriss T..., mère de trois enfants, avait joui antérieurement d'une bonne santé, sauf quelques légers symptômes de dyspepsie. Depuis six mois, elle était sujette à un flux menstruel immodéré qui l'avait beaucoup affaiblie; la débilité était arrivée à ce point qu'elle ne pouvait faire aucun exercice sans avoir des palpitations de cœur avec un sentiment de suffocation. Anorexie, constipation; anémie générale, bien qu'à un degré léger ; douleurs dans la région pelvienne; menstruation irrégulière, fréquente et abondante, à intervalles de huit ou dix jours, mais elle ne pense pas être jamais entièrement exemple d'écoulement sanguin; du reste, pas de douleurs pendant la menstruation. Je prescrivis les pilules suivantes :

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ses pilules ou 12 grains d'oxyde; la perte avait entièrement cessé; elle se sentait aussi bien que jamais; les symptômes de dyspepsie avaient totalement disparu, et la santé générale était fort améliorée.

On cessa les pilules, en recommandant une alimentation généreuse. Elle a eu de puis ses règles comme en état de santé, à des périodes régulières, sans aucun retour de l'hémorrhagie, et elle jouit maintenant d'une santé excellente.

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OBS. II. Mistriss***, âgée de 38 ans, d'une bonne constitution, mère de cinq enfants, dont le dernier est âgé de 5 ans, jouissait d'une santé généralement bonne. Pendant huit ou dix mois, la menstruation se montra irrégulière, accompagnée de vives douleurs dans le dos avec un sentiment de pesanteur dans le bassin; les douleurs du dos continuaient avec plus ou moins d'intensité durant l'intervalle des règles; cellesci revenaient tous les dix ou quinze jours sans donner lieu à une perte de sang trop abondante, duraient deux ou trois jours; suivies dans l'intervalle d'un très-léger écoulement vaginal. Toutes les autres fonctions se faisaient bien. Je prescrivis des ventouses sur le rachis, le repos, et, matin et soir, une des pilules suivantes :

2 Oxyde d'argent. gr. v (25 centig.) Acét. de morph.gr. (2 centig. 112). Pour 10 pilules.

Elle prit ces pilules dans l'intervalle des règles. Je la revis quand les 6 pilules eurent été prises, et la trouvai déjà beaucoup mieux; elle se plaignait moins des douleurs du dos; et la sensation de pesanteur dans le bassin avait presque entièrement disparu. Je prescrivis des pilules nouvelles, avec un lavement au besoin pour obtenir des selles; et je ne la revis que quinze jours plus tard. Alors, elle avait eu ses règles après un intervalle de vingt jours; il n'y avait aucun écoulement vaginal, nulle douleur dans le dos; la santé générale était excellente. Le traitement fut arrêté, et je cessai de lui donner des soins désormais inutiles.

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OBS. III. Septembre 1847. Molly, femme de couleur, d'une saine et robuste constitution, âgée de 42 ans, avait eu plusieurs enfants; elle fut brusquement attaquée, sans cause appréciable, d'une perte abondante. Quand je la vis, le sang sortait du vagin comme un courant; le pouls était faible, la femme fort effrayée; jusque-là, la menstruation avait été régulière. Je lui prescrivis immédiatement les pilules suivantes, à prendre une toutes les demiheures jusqu'à mon retour.

2 Oxyde d'argent.. gr vj (30 centigr.) Poudre d'opium. gr. (2 centig.1,2).

Pour trois pilules.

Je la revis au bout d'une heure; elle avait pris deux de ces pilules; la perte avait diminué; elle était calme et tranquille. Je fis prendre la troisième pilule. Je revins le soir; l'hémorrhagie avait complétement cessé. Le lendemain matin, la femme se portait à merveille. Je prescrivis un régime substantiel et cessai de la voir.

Ce dernier cas est une variété rare de ménorrhagie, la ménorrhagie pure idiopathique; l'observation est d'un haut intérêt en ce qu'elle montre l'efficacité extraordinaire de l'oxyde d'argent. On a vu qu'il avait été donné ici à la dose de 2 grains à la fois, et que cette dose avait été répétée à très-courts intervalles. Il ne s'en suivit aucun mauvais effet; et l'action thérapeutique a été rapide et assurée.

OBS. IV.-27 février 1849.— Mistriss***, d'un tempérament nerveux, avait été, pendant quelque temps, d'une santé délicate; elle fut prise tout à coup, sans cause appréciable, de douleurs dans les reins et dans la portion inférieure de l'abdomen, rapidement suivies d'une perte considérable. Elle était fort effrayée; le pouls petit et rapide; la peau baignée d'une sueur froide, avec des douleurs intermittentes dans les reins et l'hypogastre. Elle avait eu ses règles le 1er janvier; elles étaient revenues dix jours seulement avant la perte, et n'avaient duré que deux jours. On prescrivit les pilules suivantes :

2 Oxyde d'argent....... gr. vj (30 centig.) Acétate de morphine. gr. 118 (6 milligr.) Poudre de réglisse.... q. s.

Pour trois pilules; à prendre une immédiatement et les autres à une demiheure d'intervalle. (Mon ami, le docteur Hutton se chargea alors de cette malade, et c'est à lui que je suis redevable de la suite de l'observation.)

Après avoir pris deux de ces pilules, l'hémorrhagie avait grandement diminué; la malade était calme et tranquille. La troisième pilule fut prise; le soir, la perte avait presque entièrement cessé; les douleurs du dos et du bas-ventre étaient apaisées. On suspendit tout traitement.

Le 28, le ventre est libre, les selles même un peu liquides; la malade accuse des douleurs dans le gros intestin avec de légères coliques et du ténesme. Prescript. : une pilule d'opium en se couchant.

1er mars. Elle a dormi toute la nuit; plus de douleurs nulle part; léger écoule

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