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chez plusieurs 3 à 4 heures après avoir pris le médicament.

Le résultat de son expérience est que le kousso est un remède actif et sûr contre le tœnia.

(The Lancet, 29 juin 1850.)

DE L'OXYDE D'ARGENT COMME AGENT EXPULSIF DU VER SOLITAIRE; par M. H.-T. WHITTELL.-Vu le haut prix du kousso, comme remède spécifique contre le tœnia, le docteur Whittell a cherché à remplacer cette substance par l'oxyde d'argent, qu'il a administré à la dose d'un grain, trois fois le jour, avec une once de mixture contenant six drachmes de bitartrate de potasse par 112 pinte. A la quatrième dose de ce remède, les deux malades auxquels il l'avait ordonné évacuèrent des masses de vers solitaires morts. Ce médecin ne prétend rien conclure de ces deux observations; seulement il engage les praticiens à ne pas oublier, dans des cas semblables, de faire l'essai d'une substance qui a produit de pareils ré

sultats.

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CAS D'ÉCLAMPSIE PUERPÉRALE; ADMINIS→ TRATION DE L'AMMONIAQUE LIQuide a l'intéRIEUR, par le docteur RENÉ VANOYE. Le 8 juillet 1850, vers deux heures de relevée, je fus invité par une accoucheuse à me rendre chez le nommé Louis Nan Ne

vel, demeurant à cinq kilomètres de chez moi, pour assister sa femme en mal d'enfant, et prise, me disait-on, d'hémorrhagie utérine et d'autres accidents. A mon arrivée, l'accouchement était terminé, mais la femme se trouvait dans un état si grave que je crus son existence très-sérieusement menacée. Comme j'ai néanmoins été assez heureux pour la sauver, et que je crois devoir attribuer mon succès à un traitement spécial, dont la plupart des auteurs ne font pas mention, et qui pourtant me semble mériter d'être mis à l'épreuve, j'ai cru faire chose utile en faisant connaître cette observation. Je la rapporterai avec tous les détails que j'ai pu recueillir.

La femme Van Nevel, Sophie Vantyghem, âgée de 27 ans, est primipare. Elle est d'une constitution moyenne et a toujours joui d'une excellente santé; devenue enceinte, celle-ci s'est maintenue jusque vers la moitié de sa grossesse ; à partir de cette époque de légers accidents sont survenus. Les pieds et les jambes ont commencé à s'enfler, la respiration est devenue moins facile, les selles, régulières jusque-là, ont été retardées et une certaine difficulté a accompagné la miction. Ces symptômes pour lesquels on n'a pas jugé nécessaire de consulter un médecin, loin cependant d'augmenter à mesure que le terme de la grossesse approchait, semblèrent diminuer au contraire, de manière que, peu avant l'accouchement, la jeune femme, à part un peu de malaise et l'œdème des extrémités inférieures, n'avait qu'à se féliciter de sa

santé.

au sortir de laquelle elle me reconnut et me parla; mais peu d'instants après, il survint un nouvel accès éclamptique, qui fut des plus terribles. Tout le corps se jeta brusquement et par des mouvements de totalité de l'un côté à l'autre, s'agita par des secousses violentes, puis se raidit; la tête se balança et devint peu à peu immobile en se penchant sur l'épaule gauche; la face se gonfla et prit une teinte livide, tous les muscles se contractèrent convulsivement; les yeux, après avoir roulé dans leur orbite, devinrent fixes, les pupilles se dilatèrent outre mesure; la bouche, assez fortement déviće à gauche, s'ouvrit irrégulièrement, puis se ferma et se couvrit d'écume; la respiration, devenue saccadée et ronflante, sembla par moment comme interrompue, il s'établit une raideur tétanique générale. Peu de minutes après, ces symptômes s'effacèrent graduellement et firent place à un état soporeux, d'où la malade put cependant encore être tirée.

Ce fut le 8 juillet, à une heure du matin, que les premières douleurs de l'enfantement se firent sentir. Elles marchèrent convenablement et n'offrirent rien de particulier. A 8 heures, la sage-femme fut appelée; elle trouva Sophie Vantyghem dans un élat satisfaisant et constata une bonne position de la tête et une dilatation du col utérin, suffisante pour pouvoir espérer une délivrance prompte et heureuse. Il n'en fut point ainsi. A 10 heures, une légère hémorrhagie se déclara sans cause connue et fut bientôt suivie de quelques légers mouvements convulsifs, dont la sage femme ne comprit point l'importance. L'écoulement de sang, assez peu abondant, se répéta de loin en loin, mais une heure et demie environ plus tard, un accès convulsif beaucoup plus prononcé se manifesta et dura à peu près 10 minutes. La sage-femme, n'ayant jamais vu pareil accident, n'en fut nullement effrayée et se fia à l'expulsion du fœtus qui ne pouvait tarder à se faire. Son espoir fut trompé. A midi et demi une A quel traitement convenait-il de recounouvelle hémorrhagie survient et immédia- rir pour combattre cette affection formidatement après, un accès convulsif si intense ble? Évidemment en présence de la faique cette fois tous les assistants furent blesse toujours croissante, extrême, et de saisis d'effroi. Il fut décidé que je serais l'hémorrhagie utérine qui n'avait pas enappelé. Entre temps la femme perdit abon- core entièrement cessé, il n'y avait pas à damment du sang, se plaignit de faiblesse songer à des évacuations sanguines. Des et de fatigue, demanda à dormir, ce qu'on applications froides avaient été faites sur la lui refusa. A deux heures elle mit au tête, je les fis continuer et ordonnai des monde un enfant vivant, du sexe masculin, sinapismes chauds sur les extrémités infébien conformé et offrant tous les attributs rieures et sur les seins, qui étaient flasques de la viabilité. Peu d'instants après l'ex- et ne contenaient que très-peu de colostrum. pulsion du fœtus, une nouvelle perte san- N'ayant à la main que de la teinture de guine eut lieu et fut suivie d'une seconde seigle ergoté et de cannelle, j'administrai beaucoup plus copieuse. Alarmée au der- quelques doses de la première et fis faire nier des points, la sage-femme procéda à avec la seconde des frictions sur le ventre l'extraction du placenta qui n'offrit pas la pour favoriser la contraction convenable de moindre difficulté. Nonobstant, un quart l'utérus, qui offrait toujours de la tendance d'heure plus tard, il s'écoula une énorme à se laisser distendre par de nouvelles quantité de sang et la femme fut prise im- masses de sang. Malgré ces remèdes, et médiatement de nouvelles convulsions, plus après une heure environ d'intervalle, un intenses et plus prolongées que toutes celles accès plus grave se manifesta et dura plus qui avaient eu lieu jusqu'alors. Un quart d'un quart d'heure; je fis prendre du musc d'heure environ après leur cessation, j'ar- et une potion éthérée. En attendant qu'on rivai et pus constater ce qui suit : L'accou- apportât la médecine, les révulsifs furent chée extrêmement affaiblie se trouvait dans entretenus; mais sans autre effet que la un état de somnolence presque comateux; cessation de l'hémorrhagie utérine. Quant sa figure était pâle, livide, son air étonné aux accès éclamptiques, ils se renouvelėet son intelligence presque entièrement rent régulièrement d'heure en heure, et abolie. Le pouls était petit, plutôt lent que loin de diminuer, augmentèrent en intenrapide; les pupilles dilatées et la peau of-sité et en durée. Lorsque je pus enfin adfrait une moiteur sensible. Mon premier soin fut d'examiner la matrice qui, à ce qu'on me dit, continuait à être le siége d'hémorrhagies fréquentes. Après avoir cherché à en réveiller les contractions, j'y plongeai la main pour en extraire de volumineux caillots qui s'y trouvaient; en ce moment la femme eut une légère syncope,

ministrer les médicaments, la malade paraissait à toute extrémité. Nous parvinmes cependant à lui faire avaler un grain de musc dans une cuillerée de la mixture stimulante. Il lui fut donné de celle-ci une pareille dose tous les quarts d'heure et un grain de musc toutes les heures. Le soir je trouvai l'hémorrhagie suspendue, la ma

trice contractée, le pouls un tant soit peu relevé; mais les convulsions poursuivaient leur cours. La malade était plongée pendant les intervalles de celles-ci dans un coma profond, d'où il n'était plus possible de la tirer. Heureusement en écartant légèrement les mâchoires, et en laissant couler doucement un peu de liquide dans la bouche, elle avalait assez bien. Je profitai de cette circonstance pour faire un essai thérapeutique que tout l'insuccès des remèdes employés jusque-là, et la fin très-probablement prochaine de la malade, me semblaient justifier. Il m'était venu en mémoire que des accoucheurs hollandais avaient obtenu, en pareil cas, un excellent effet de l'emploi interne de l'ammoniaque liquide. Je la prescrivis comme suit :

R. Aq. dest. viii.
Spir. ammon. gtt cxx.
Syr. menth. i.

A prendre toutes les demi-heures une cuillerée.

Le lendemain matin, on vint me dire que la malade vivait encore, que la sagefemme était parvenue à lui faire prendre assez régulièrement sa médecine, mais que son état était toujours le même, sauf que les accès étaient un peu moins fréquents et qu'il était survenu de la fièvre.

A ma visite je trouvai, en effet, la femme Van Nevel toujours plongée dans le même sommeil comateux, mais menacée de congestion vers l'encéphale. La tête était chaude, la face bleue; le pouls lent et fort, comme si aucune perte sanguine n'avait eu lieu. Ces circonstances me décidèrent, malgré la résistance des assistants, à pratiquer une petite saignée; mais à peine le sang eût-il coulé quelques instants qu'un accès éclamptique, plus terrible que tous les précédents, survint. Nous crûmes un instant que la malade était morte. Elle revint cependant. La veine, dont le sang avait spontanément cessé de couler, fut fermée aussitôt; des frictions stimulantes furent énergiquement faites sur la moitié inférieure du corps et quelques grains de calomel furent donnés tout en continuant la mixture ammoniacale. Un lavement fut prescrit, mais non donné, parce qu'on s'était aperçu que la malade avait fait une selle abondante pendant l'accès. On s'était assuré aussi que les urines coulaient convenablement.

A partir du midi de ce jour, on constata une diminution dans l'intensité et la durée des accès. Ils ne tardèrent pas non plus à être séparés par des intervalles plus longs. La malade donna quelques signes laissant voir que ses facultés sensoriales n'étaient

plus entièrement abolies. (Même trailement.)

Le lendemain matin, la femme Van Nevel reste toujours endormie, privée de connaissance; mais les accès éclamptiques ne sont plus survenus depuis 10 heures du soir de la veille. Les seins sont moins flasques, et les lochies se montrent. Les urines coulent toujours dans le lit. (Continuation des sinapismes, etc., ainsi que de la mixture ammoniacale, mais à doses plus éloignées. L'enfant sera mis au sein plusieurs fois dans la journée).

Le jeudi, 14 juillet, l'amélioration continue. La malade ouvre de temps en temps les yeux, mais pour les refermer aussitôt. Elle boit facilement. Une légère réaction febrile survient le soir. (Calomel gr. viii.

Suspension de l'ammoniaque. În continue à mettre l'enfant au sein).

Ce n'est que le vendredi 12, que la malade revient pour la première fois à elle. Elle a complétement perdu la mémoire et parait très-étonnée de tout ce qui l'entoure. On ménage ses impressions et on lui donne quelques cuillerées de petit-lait.

Le lendemain et jours suivants, l'amélioration est de plus en plus sensible. La sécrétion laiteuse s'établit, mais le lait est peu abondant. La malade reconnaît ceux qui l'entourent, et exprime à diverses reprises son étonnement de ne rien savoir des circonstances de sa délivrance. Elle demande à manger; des aliments appropriés sont accordés et on administre pendant quelques jours une petite dose d'huile de ricin pour obvier à la constipation.

A partir de la seconde semaine des couches, les forces reprennent très-rapidement. La femme Van Nevel continue à allaiter son enfant.

En rapportant cette observation, j'ai eu simplement pour but d'appeler l'attention des praticiens sur un traitement dont les bons résultats ont déjà été signalés par le docteur Koning, d'Utrecht. L'action de l'ammoniaque dans les cas de convulsions puerpérales peut être rapprochée de celle que produit le même médicament administré, par quelques empiriques, dans certains cas d'apoplexie cérébrale. (Annales de la société médicale d'Emulation de la Flandre occidentale.)

BICHROMATE DE POTASSE CONTRE LES PLAQUES MUQUEUSES ET LES VÉGÉTATIONS SYPHILITIQUES. - M. Puche, médecin de l'hôpital des Vénériens, annonce avoir réussi très-rapidement à faire disparaître les plaques muqueuses, en les touchant avec une solution saturéc de bichromate de polasse.

Sous l'influence de cet agent, la peau se resserre, et les plaques muqueuses s'affaissent avec rapidité. De même pour les végétations syphilitiques, M. Puche préfère, aux moyens recommandés généralement contre ces végétations, même à la poudre de sabine et d'alun (à parties égales), employée avec succès par M. Vidal de Cassis, la solution de bichromate de potasse. Sous l'influence du contact de cette solution, la peau se corrode autour des végétations, celles-ci se flétrissent et tombent. Le contact de la peau avec le chromate de potasse est marqué par une douleur plus vive que celle qu'occasionne la poudre escarrolique de M. Vidal, et il en résulte un épaississement avec induration de la peau qui pourrait entraîner des erreurs de diagnostic, si l'on n'était prévenu. Dans certains cas où la poudre de M. Vidal avait échoué ou n'avait agi qu'avec lenteur, M. Puche s'est bien trouvé de la remplacer par la solution de bichromate de potasse.

On sait que le bichromate de potasse a été proposé pour raviver certains ulcères scrofuleux. Quant à son application au traitement des végétations et des plaques muqueuses, M. Puche la tient de M. Bouneau, médecin à l'hôpital des Enfants.

(Bulletin de Thérapeutique.)

DE L'EMPLOI DU TANNIN DANS LES AFFECTIONS OCULAIRES; par M. HAIRION. Cette substance, à peine connue en ophthalmologie, n'a été conseillée, à ma connaissance, que dans l'ophthalmie catarrhale, en solution très-étendue (tannin 1 p., cau distillée 120 p.); mais le peu d'efficacité dont elle jouit sous cette forme, l'a fait bientôt tomber dans un oubli presque complet.

J'ai employé le tannin, en pommade, dans un mucilage épais, en poudre fine, et surtout en solution concentrée (tannin 1 p., eau distillée 3 p.). Les affections dans les quelles j'en ai obtenu le plus de succès, sont les blennorrhagies aiguës et chroniques, le boursoufflement des conjonctives, les granulations végétantes, les kératites vasculaires et ulcéreuses, surtout le pannus, dont la guérison a été obtenue, dans quelques cas, avec une rapidité étonnante. J'ai eu moins à me louer de son emploi dans les granulations vésiculeuses à leur période d'état.

Le tannin constitue, on l'a dit avec raison, le styptique par excellence; son action mécanico-chimique locale le rend d'une grande utilité en ophthalmie, soit pour tarir les écoulements mucoso - purulents de la conjonctive, combattre le relâchement de cette membrane, obtenir l'affais

sement des productions cellulo-vasculaires, le retrait des vaisseaux dilatés ou de nouvelle formation, soit encore, en produisant la coagulation des liquides plastiques, pour accélérer la cicatrisation des ulcères de la cornée, raffermir son tissu ramolli et prévenir sa propulsion ou sa déchirure.

Je n'ai reconnu jusqu'aujourd'hui à ce topique aucun des inconvénients que présentent, à des degrés différents, les autres astringents dont on fait usage en ophthalmologie son application n'est aucunement douloureuse, jamais il ne donne lieu à ces réactions vives dont j'ai signalé ailleurs les nombreux dangers; enfin, l'on n'a à craindre de son usage ni effets caustiques, ni incrustations indélébiles.

En résumé, le tannin a été employé dans les divers cas indiqués plus haut, souvent avec un succès signalé, quelquefois inutilement, jamais avec désavantage.

(Arch. belges de méd. militaire.)

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RECHERCHES SUR LES PROPRIÉTÉS PHYSIOLOGIQUES ET Thérapeutiques du bromure de POTASSIUM; par M. HUETTE. A une époque récente, le prix élevé de l'iode apportant de fâcheux obstacles à son emploi chez les malades pauvres, on lui chercha un succédané et on crut l'avoir trouvé dans le brôme. On substitua dès lors le bromure de potassium à l'iodure de potassium. Des expériences furent faites en grand nombre avec cette préparation. M. Ricord en fit de son côté, M. Puche du sien. Ce sont les observations de ce dernier chirurgien que M. Charles Huette, ancien interne distingué des hôpitaux, a réunies et d'où il a tiré des conclusions qui font de sa thèse inaugurale un sujet d'étude intéressant pour les praticiens,

Malheureusement, il résulte des faits observés à l'hôpital du Midi que le bromure de potassium ne saurait en aucun cas remplacer l'iodure du même métal comme antisyphilitique.

M. Huette le déclare d'une complète impuissance dans les affections vénériennes secondaires et tertiaires; car, bien que M. Puche ait continué l'administration du bromure pendant deux mois et porté la quantité donnée chaque jour à la dose énorme de trente grammes, il est toujours resté sans effet sur la marche des accidents quand il ne les a pas réveillés ou exaspérés. A petite dose il n'est pas plus efficace, en sorte qu'il ne faut pas attribuer exclusivement aux bromures qu'elles contiennent les avantages qu'on a retirés des eaux iodo-bromurées d'Allemagne dans les différentes périodes de la syphilis constitutionnelle. Mais, si le

bromure de potassium a, sous ce rapport, trompé les espérances qu'avaient fait naître quelques succès obtenus dans le service de M. Ricord et signalés d'ailleurs avec réserve par ce chirurgien, il n'en constitue pas moins un médicament qui prendra place dans la thérapeutique en raison de certaines propriétés singulières qu'on ne lui connaissait pas jusqu'ici.

Ainsi, par exemple, quand on administre pendant trois jours le bromure de potassium à la dose d'un gramme, on voit les érections disparaître chez les malades. Quelques-uns d'entre eux sortis des salles et encore sous l'influence de cet agent eurent même le chagrin d'avoir à lui reprocher, dans des circonstances impérieuses, une paresse intempestive des organes génitaux et des mécomptes sans exemple dans leur passé. Cette influence, du reste, ne persista pas; mais on en tira parti, et elle rendit de grands services dans la chaude-pisse dite cordée. M. Huette présume qu'elle pourrait être également utilisée dans le priapisme, dans la nymphomanie et les pertes séminales qui, suivant M. le docteur Lallemand, dépendent des contractions spasmodiques des vésicules. Ce qu'il y a de certain, c'est que dans trois cas le bromure a fait cesser des contractions spasmodiques du col de la vessie et permis à une sonde de pénétrer dans ce réservoir quand auparavant la pointe de l'instrument venait s'arrêter à l'orifice. Enfin, le bromure exerce une action anesthésique locale extrêmement curieuse, en produisant, dès le second jour de son administration, une insensibilité si complète de l'arrière-gorge qu'on peut toucher la paroi postérieure du pharynx et titiller la luette sans provoquer de nausées ni de vomissements. Ce phénomène persistant, il serait donc possible d'en tirer profit, soit pour pratiquer la staphyloraphie, soit pour enlever les amygdales ou les polypes du pharynx et des fosses nasales.

(Journ. de méd. et de chirurg. prat.)

DU COLLODION DANS L'ÉRYSIPÈLE; par le Dr LUKE (London hospital).

Les bons résultats obtenus par le collodion dans l'érysipele sont hors de doute. Déjà on l'avait employé pour arrêter les hémorrhagies chez les enfants, après l'application des sangsues. M. Luke croit que le collodion appliqué sur une surface enflammée, agit sur la surface de la peau en comprimant les capillaires qui se trouvent alors protégés. Il s'en est servi suivant la méthode du Dr Bird. Plusieurs cas d'érysipele ont été traités, tant à l'hôpital que dans sa pratique, avec le meilleur résultat.

Voici un fait qu'il rapporte ainsi que le mode de pansement.

Une femme, âgée de 40 ans, entra à l'hôpital avec une inflammation aiguë du col, qui, une semaine après, se termina par un abcès, lequel, ouvert, donna beaucoup de pus, etc. Six jours après, une inflammation d'un caractère érysipélateux avait envahi la partie supérieure du dos, s'étendant du col, y compris les deux omoplates, jusqu'à la première vertèbre lombaire.

Il appliqua de suite du collodion avec les doigts sur toute la surface malade, et un peu au-delà de la partie enflammée. La peau se rida et la malade se plaignit de l'effet de resserrement du collodion. Vu l'état de débilité de la patiente, on lui accorde un peu de vin.

Il est bon de dire qu'à cet hôpital la plupart des cas d'érysipele sont traités par de fortes doses de stimulants, tels que eaude-vie, vin, etc., etc., et que les résultats de ce traitement sont généralement heureux.

Le jour suivant, le collodion fut de nouveau appliqué et le troisième jour l'érysipèle avait presque disparu dans les endroits où il s'était montré en premier lieu. Cependant la maladie parut vers le nez, aux lèvres et aux paupières, puis s'étendit sur toute la poitrine. La malade eut un peu de délire la nuit. Le collodion fut appliqué sur toutes ces parties, la tête fut tenue froide par des lotions spiritueuses. Ces moyens joints aux stimulants produisirent du bien, l'état de la malade s'améliora rapidement. Le collodion fut journellement appliqué pendant une semaine, et le 2 juin, dix jours après la première apparition de l'érysipele, l'inflammation avait tout à fait disparu, – la malade était convalescente.

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(The Lancet.)

SUR L'EMPLOI DE L'OPIUM CHEZ LES ENFANTS AFFECTÉS DE HErnie Étranglée; par le Dr JOSEPH REID. Les opérations de hernie étranglée chez les enfants sont dangereuses à pratiquer, et on est heureux de connaitre un moyen qui permet de les éviter. - Sous ce rapport, le cas suivant est des plus intéressants.

Le docteur Reid fut appelé le 29 avril pour visiter un enfant, âgé de 14 mois, atteint d'une bernie inguinale oblique. Les tissus environnants étaient rouges et enflammés, la tumeur dure, etc. Un confrère avait vu l'enfant le matin de bonne heure, il lui avait prescrit une potion qui contenait beaucoup d'opium, afin de narcotiser le petit patient; des compresses froides furent appliquées sur la tumeur. Au bout de quelque temps il essaya de réduire la

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