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gations et comme un fait d'expérience.

Nous pourrions analyser ici quelquesunes des observations rapportées par l'auteur; mais elles n'apprendraient rien qui n'ait été énoncé plus haut. Nous aimons mieux citer ici l'opinion du docteur Paget sur ce sujet, qu'il a étudié avec le discernement qu'on lui connaît et sans illusions d'auteur.

«En résumé, dit-il, l'arc sénile me parait être avant tout la meilleure indication qu'il y ait d'une prédisposition et d'une tendance à la dégénérescence graisseuse, partielle ou générale, des tissus. Ce n'est certes pas un signe infaillible, car on le rencontre quelquefois chez des individus d'une santé robuste et d'une nutrition vigoureuse, et son apparition précoce peut bien tenir à une cause locale, telle qu'une inflammation de la choroïde ou de toute autre partie du globe oculaire; mais tout en faisant la part de ces exceptions, l'arc sénile me semble être le signe le plus apparent et le plus sur des dégénérescences graisseuses dont nous parlons. >

(Archives génér. de médecine.)

TRAITEMENT de la gale pAR LA BENZINE. - M. le docteur Barth, médecin à Berstett (canton de Truchtersheim), dans une lettre adressée à la Société de médecine de Strasbourg, fait connaître un nouveau mode de traitement de la gale. Il s'agit de la benzine employée en frictions. Si ces frictions sont convenablement faites, dit l'auteur, la gale est instantanément détruite. Voici son procédé il fait préalablement frotter fortement les malades au moyen d'un linge sec; lorsque la peau est rubéfiée par ce frottement, il y fait appliquer immédiatement la benzine. Le contact de cette dernière donne lieu à une forte sensation de brûlure aux endroits seulement où se trouvent les vésicules. Une heure environ après la friction, les vésicules sont desséchées et simulent un psoriasis guttata. Un bain savonneux est donné en dernier lieu comme moyen de propreté plutôt que comme médicament utile au résultat de la guérison. Le docteur Barth a été conduit à ce traitement après avoir constaté la propriété insecticide de la benzine. Cette substance asphyxic immédiatement une mouche ou une puce; elle détruit en quelques instants les poux de l'homme et des animaux, sans altérer la peau en aucune manière et sans faire tomber les cheveux ou les poils. La benzine est d'une innocuité parfaite sur la peau non entamée, et on action est à peine sensible sur un en

droit dénudé; aussi M. Barth pense-t-il que la sensation douloureuse qu'elle détermine chez les galeux est le résultat de l'agonic dans laquelle se débat l'acarus. M. Michel, de Strasbourg, a soumis trois galeux au traitement par la benzine, le lendemain ils étaient guéris et n'avaient plus que quelques démangeaisons. La même substance, expérimentée dans un cas de favus, lui a paru modifier le végétal parasite. En admettant que des observations plus nombreuses viennent confirmer les propriétés nouvelles de la benzine que nous venons de signaler, le prix élevé de cette substance en limitera nécessaircment l'emploi dans le traitement d'une affection contre laquelle on possède déjà des médicaments si efficaces et si économiques. (Gaz. med. de Strasbourg.)

GLYCEROLE D'ALOÈS. SON EMPLOI DANS QUELQUES AFFECTIONS DE LA Peau. Nous avons appelé l'attention à diverses reprises sur la facilité que donne la glycérine pour obtenir la solution de certains alcaloïdes médicamenteux et sur les avantages que la pratique journalière peut tirer de cette propriété. On a obtenu ainsi des glycérolés de morphine, de strychnine, de vératrine, d'atropine, de tannin, qui constituent autant de médicaments d'une administration facile par voie iatraleptique ou endermique, et dont plusieurs praticiens ont eu l'occasion de constater les bons effets. Le glycérolé d'aloès vient d'être appliqué avec avantage par M. Chausit dans le traitement de quelques affections de la peau. Sachant que depuis longtemps la teinture d'aloès était employée avec succès contre certaines plaies rebelles dans la médecine vétérinaire, M. Chausit a eu l'idée de l'appliquer par analogie au traitement des fissures et ulcérations, qui compliquent fréquemment le lichen agrius, notamment lorsqu'il est fixé à la peau de la face dorsale des articulations phalangiennes, aux poignets et aux plis de flexion des grandes articulations des membres. Il s'est servi pour cet usage du glycérolé d'aloès. Dans quatre observations rapportées par M. Chausit, et qu'il serait trop long de reproduire ici, l'éruption avec ses complications a été complétement modifiée en quelques jours, sous la seule influence de l'application de ce moyen.

Pour se convaincre que les résultats étaient bien dus réellement à l'action du topique, M. Chausit a cherché, entre autres cas, un cas de lichen fixé aux deux

mains. Il a appliqué sur l'une d'elles seulement le glycérolé d'aloès, et sur celle-là seulement aussi l'éruption a été modifiée, tandis qu'elle est restée stationnaire sur

l'autre.

(Gaz. des Hôpit. et Bull. génér. de thérap.)

SUR LA THÉRAPEUTIQUE DES MALADIES DE L'ESTOMAC. Dans une séance de la section de thérapeutique du Wiener Gesellschaft für Aerzte, le professeur Oppolzer a fait à ce sujet une communication des plus intéressantes. Dans son opinion, il n'y a pas de trouble ou de dérangement dans la digestion qui ne reconnaisse pour point de départ une cause organique, bien que celle-cinous reste encore souvent inconnue dans l'état actuel de la science. Ainsi il peut exister des lésions des cellules, des fibres musculaires qui entourent les glandules pepsiniques, des troubles de l'innervation, des modifications du sang, qui exercent une action réelle sur la quantité et la constitution du suc gastrique; de simples modifications dans le mucus de l'estomac, dans les cellules épithéliales, peuvent amener le même résultat. Dans le traitement des maladies de l'estomac, il est très-important de prescrire la diète. En ce qui concerne la cure par le lait, M. le professeur Oppolzer ordonne dans tous les cas le lait de vache, mais il préfère, au lait doux et même au lait battu, le lait aigri lorsque celui-ci ne répugne pas au malade, par la raison que dans le lait aigri le caséum se trouve dans un plus grand état de division et est, par conséquent, plus facilement digéré. Les malades peuvent boire le lait frais ou bouilli, mais dans tous les cas il doit avoir été écrémé. Il faut toujours débuter par de petites quantités, surtout quand il y a de fréquents vomissements. Quelques malades ont pu en boire, par jour, de 4 à 6 pintes que M. Oppolzer fait prendre en quatre fois. Quand la cure par le lait produit le pyrosis, on recourt avec avantage à de petites quantités de magnésie; quand elle amène de la diarrhée, on donne immédiatement après le lait une elite dose de pulv. conchor. præparat. A "eux qui supportent bien les féculents, on ecorde en même temps des bouillies léères préparées avec de la fleur de farine, lu riz ou de l'arrow-root; quelques malades upportèrent bien des bouillons légers uxquels on avait ajouté un jaune d'œuf. a cure par le lait amena la guérison dans eaucoup de cas de gastrite chronique, 'érosions, d'ulcères perforants, de voissements chez les femmes enceintes,

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d'affections utérines, de vomissements qui existent souvent chez les jeunes gens et les hystériques, sans pouvoir être rapportés à une gastrite chronique. Quand le lait n'était pas bien supporté, M. Oppolzer essayait la viande erue, principalement le veau haché administré en boulettes; un petit nombre de malades seulement témoignèrent une répugnance bien décidée pour ce moyen.

Les troubles de la digestion chez les personnes qui mènent une vie sédentaire sont heureusement combattus par la respiration de l'air pur des montagnes et par un exercice modéré. Les eaux de Carlsbad se montrent très-efficaces chez les rhumatisants qui touchent à la première vieillesse et qui ont longtemps souffert de dérangements dans les digestions, chez ceux qui ont des dispositions à la cardialgie et à des flux de ventre, comme aussi contre les douleurs d'estomac des individus qui souffrent du foie et qui ont des calculs biliaires ou rénaux. Les caux de Marienbad sont mieux supportées par des individus jeunes, bien nourris et souffrant de la constipation; la source dite FranzensBron donne surtout des résultats très-favorables dans les cas de catarrhes chroniques de l'estomac et dans toutes les souffrances de cet organe se manifestant à Ja suite de l'anémie ou de la blennorrhée utérine. La cure à l'eau froide est surtout recommandable pour ceux qui, menant une vie sédentaire, ont détruit leurs facultés digestives par des excès de table, comme aussi pour les rhumatisants chez lesquels l'existence de congestions ou d'hémorrhoïdes ne permet pas de recourir aux caux de Carlsbad ou de Marienbad.

Les émissions sanguines locales ne doivent être employées que lorsqu'il y a une grande sensibilité à l'épigastre chez des personnes d'ailleurs robustes. Les pilules de glace et l'eau à la glace sont utiles dans la gastrite et dans l'hématémèse. Dans la saison froide, il est avantageux de faire porter aux personnes disposées aux cardialgies, soit une pièce de flanelle, soit une peau de lapin ou de lièvre; les emplâtres aromatiques et les sinapismes réussissent bien contre les douleurs légères, liées à la gastrite chronique. Les narcotiques se sont montrés très-efficaces dans un grand nombre d'affections douloureuses de l'estomac, surtout l'opium et ses diverses préparations. L'opium en substance fut toujours employé de préférence contre les ulcérations de la muqueuse gastrique; quand il y avait en même temps constipation opiniâtre, l'auteur donnait la belladone et la

ciguë dont il obtenait aussi de bons résulfats. Quand il y a imminence de perforation, l'opium est le moyen le plus efficace, car en modérant l'action péristaltique, il facilite la formation d'adhérences. L'opium fut encore trouvé très-utile contre les affections gastriques des buveurs, contre leurs cardialgies et leurs vomissements chroniques. L'eau de laurier- cerise ne rend des services que dans les douleurs légères, telles que celles qui accompagnent le catarrhe gastrique; elle trouble moins la digestion que les autres narcotiques. Les vomitifs ne furent employés qu'avec prudence et dans les seuls cas d'indigestion. Les purgatifs sont souvent nécessaires chez ceux qui souffrent de l'estomac; lorsque des lavements froids ou laxatifs suffisent, il faut s'abstenir de purger : toutefois, dans certains cas, il faut bien recourir aux purgatifs, quand il y a des vomissements sympathiques ou de la constipation; l'auteur a remarqué qu'alors l'aloès et le sulfate de magnésie à petites doses sont mieux supportés que l'huile de ricin et le séné, dont l'action s'est montrée nuisible. Dr D.....

(La suite au prochain No.)

DES INDICATIONS PARTICULIÈRES QUI COMMANDENT L'EMPLOI DE LA VÉRATRINE OU DU TARTRE STIbié dans la PNEUMONIE. Dans les cas où les émissions sanguines ne peuvent être pratiquées ou continuées chez les sujets atteints de peumonie, on a habituellement recours à l'émétique à haute dose; c'est là une pratique généralement admise. Depuis quelques années on a aussi employé un autre contre-stimulant, la vératrine, dont M. le docteur Aran a beaucoup vanté l'efficacité soit dans les maladies dont nous parlons, soit dans le rhumatisme articulaire aigu; en un mot, dans les cas où la méthode rasorienne peut être conseillée. Mais peut-on s'adresser indifféremment à l'un ou à l'autre de ces agents thérapeutiques? Voici ce qui résulte d'une suite d'observations publiées par M. le docteur Gauchet dans l'Union médicale et puisées dans le service de M. Aran.

De faits nombreux, observés avec soin et recueillis exactement, M. Aran a tiré les conclusions suivantes :

leur susceptibilité nerveuse prononcée. La vératrine réussit aussi très-bien dans la pneumonie qui atteint les tuberculeux ; elle n'est contre-indiquée ni par l'état d'irritation des voies digestives inférieures, ni par la diarrhée qu'elle n'augmente jamais; l'irritation des voies digestives supérieures, et en particulier la présence de vomissements, en contre-indiquent l'emploi d'une manière absolue.

2o Letartre stibié à haute dose convient surtout chez les personnes dont les progrès de l'âge ont affaibli la constitution, ou qui, sans être d'un âge avancé, ont acquis prématurément, par des circonstances quelconques, la constitution sénile. L'état saburral, la présence de vomissements ne mettent pas un obstacle absolu à l'administration du tartre stibié ; la diarrhée constitue une contre-indication formelle.

M. Aran administre la vératrine sous forme de pilules contenant chacune 5 milligrammes de cet alcaloïde; il en donne une toutes les deux, trois, quatre, cinq ou six heures, ou à plus long intervalle encore, suivant les conditions individuelles et l'effet.

Quant au tartre stibié, il le prescrit en pilules de 0,25 centigr. en les espaçant dans les vingt-quatre heures, à des intervalles proportionnés à la dose totale qu'il veut faire prendre dans ce laps de temps. Cette forme est destinée à prévenir les lésions que le tartre stibié détermine souvent dans la bouche et le pharynx lorsqu'il est pris en potion, c'est-à-dire cette inflammation pustuleuse que tout le monde

a été à même d'observer.

(Journ. des conn. méd. et pharmaceutiques.)

TRAITEMENT DE L'ALBUMINURIE PAR LA CRÈME DE TARTRE. Dans un rapport sur l'hôpital de tous les Saints de Breslau, pour les années 1852 et 1855, le docteur Cohen a consigné les remarques suivantes relativement au traitement de l'albuminurie. Dans l'hydropisie qui accompagne cette affection, ainsi que dans celles qui dépendent d'autres causes, la crème de tartre (tartarus depuratus) sc montre trèsefficace comme diurétique. Il n'y a guère que l'hydropisie accompagnant la cirrhose du foie, qui résiste à ce moyen. Administrée dans ce but, la dose de la crème de tartre a été assez élevée : une à deux cuillerées à café toutes les deux heures ; et cette dose, continuéc même pendant plusieurs semaines, a très-rarement amené des troubles digestifs. à Les ferrugineux

1o La vératrine produit ses meilleurs effets chez les sujets qui, jeunes encore et pouvant d'ailleurs paraître robustes, n'ont pas néanmoins une résistance vitale énergique. On les reconnaît à leur état de maigreur, à la sécheresse de leurs fibres,

se sont montrés beaucoup moins efficaces contre la maladie de Bright: leurs effets ne se sont fait sentir que très-lentement, et seulement après modification de l'état anémique. Cependant ils n'ont pas été sans action sur la diurèse (1), et on peut même leur attribuer quelques guérisons. Malheureusement les indications spéciales pour l'emploi de ces agents ne paraissent pas encore parfaitement établics. Quelles qu'elles soient, il s'est présenté des cas où les ferrugineux sont restés sans effets, et où la crème de tartre seule ou associée au fer, sous forme de tartarus ferruginosus, a produit une guérison durable en fort peu de jours.

D'autres diurétiques, quoique très-utiles dans certaines hydropisies, sont restés sans résultats favorables dans la maladie de Bright; de ce nombre sont les célèbres pilules d'Edimbourg et de Heim, ainsi que la digitale qui, dans deux cas, a même rendu l'urine sanguinolente. Aussi l'emploi de ces moyens a-t-il été très-restreint. Pour provoquer les sueurs, on a presque toujours eu recours aux bains chauds, surtout contre l'albuminurie dépendant de fièvres exanthematiques. Nul autre moyen ne s'est montré dans ces cas, aussi rapidement efficace. On a essayé, contre les symptômes urémiques, les fleurs de benzoès avec un assez bon résultat. Chez quelques malades guéris on avait employé tantôt tel moyen tantôt tel autre, mais beaucoup sont morts sans qu'on ait pu observer le moindre effet favorables des remède prescrits. (Repertorium et Ann. méd. de la Fl. occid.)

SUR L'ACTION DIiurétique des cITRONS. Depuis un grand nombre d'années, le docteur Trinkowsky a recours, contre les hydropisies, à l'emploi des citrons qu'il considère comme un diurétique des plus actifs. Comme un fait des plus probants, il rapporte un cas d'ascite déterminée par une affection du foie, qu'il traita vainement par une foule de moyens et qui, ayant récidivé après deux paracentèses abdominales, fut enfin complétement (?) guérie par l'usage des citrons en substance. Les citrons sont pelés, coupés en morceaux, saupoudrés de sucre et mangés dans cet état. Les trois premiers jours le malade mangea un citron en six fois, plus tard il en mangea trois par jour et alla successivement jusqu'à en manger dix

(1) L'on se rappellera que le docteur Buys, aneien médecin de garnison à Bruges, a préconisé, pour combattre les hydropisies, d'associer le sul

huit dans le même laps de temps ; arrivé à ce nombre, il en prit en quantité graduellement moindre.

Le docteur Wertheimber, qui a résumé cet article dans l'Aerztliches IntelligenzBlatt, ajoute que l'emploi des citrons à titre de diurétique est depuis longtemps usité en Allemagne, particulièrement contre l'hydropisie résultat de la maladie de Bright. Dr D...É.

EMPLOI DE LA QUINOÏDINE CONTRE LES FIÈVRES INTERMITTENTES.-Le docteur J.-M. Huber a communiqué naguère à la Société des médecins de Vienne le résultat des expériences qu'il a faites avec la quinoïdine dans le traitement de trois à quatre cents malades atteints de fièvres d'accès. Ces expériences ont été faites à Aner et dans ses environs, contrée qui mesure unc étendue de quatre à cinq milles, et où les fièvres intermittentes sont endémiques, à cause, sans doute des inondations fréquentes qui s'y font et des marécages qu'on y trouve. D'après M. Huber, la quinoïdine coupe aussi bien et plus sûrement que le sulfate de quinine, les fièvres intermittentes; elle réussit dans des cas qui sont restés réfractaires à l'action de ce sel. Les récidives ont été extrêmement rares: elles ont trouvé leur explication soit dans la négligence des malades, qui aussitôt la fièvre coupée, ont cessé le remède; soit dans la persistance que mettaient les fébricitants à rester exposés aux effluves paludéens (malaria).

M. Huber prescrit de préférence la quinoïdine sous forme de teinture alcoolique. Voici sa formule :

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muniqué à la Société médicale des hôpitaux de Paris l'observation de deux sœurs affectées d'ozène et qui, après avoir été traitées infructueusement par un grand nombre de moyens, dûrent enfin leur guérison à l'emploi d'une cau chargée de chlorate potassique (4 grammes du sel pour 120 grammes de liquide) qu'il fit renifler à ses malades.

TRAITEMENT des fissures PALATINES, par M. FIELD.- La perforation du palais est une incommodité si pénible, et l'uranoplastic une opération si rarement suivie de succès, qu'il faut recueillir avec soin toutes les données propres à la perfectionner, tous les exemples capables d'encourager les chirurgiens à en poursuivre le but avec persévérance.

Sous ce dernier rapport principalement, l'observation de M. Field est un modèle digne d'être présenté à l'imitation des praticiens. Quatre fois il réitéra, en les variant, en les perfectionnant, ses tentatives opératoires, et il finit par obtenir une oblitération complète et définitive.

L'ouverture palatine anormale, existant chez une femme de quarante-sept ans, avait de quoi admettre le bout du doigt. Une première opération fut faite selon le procédé de Warren (une incision antéropostérieure de chaque côté de l'ouverture, et à un demi-pouce de sa circonférence; détacher de l'os la muqueuse palatine, que cette incision préalable a rendue plus mobilc, plus aisément attractile de dehors en dedans, et terminer en suturant les bords droit et gauche, d'abord avivés, de la solution de continuité).

Le résultat fut bon, mais incomplet. Nouvelle opération; mais, cette fois, M. Field raviva les bords par une section oblique, en coupant d'un côté sur la muqueuse nasale, de l'autre sur celle du palais, de telle façon que les bords étant couverts l'un par l'autre, se touchaient dans une plus grande étendue de leur surface saignante. La suture enchevillée remplace aussi celle à points entrecoupés.

Le succès n'étant pas complet encore, un raccoutrement devint nécessaire; mais celui-ci paraît n'avoir fait que gâter la besogne.

Dans une quatrième tentative recommencée d'après les mêmes principes, l'auteur fit une addition à l'effet de laquelle il attribue en grande partie la guérison. I avait remarqué, à la suite des essais antérieurs, qu'une goutte de mucosité descendant fréquemment du nez dans la bouche

s'interposait entre les lèvres affrontées, et tôt ou tard contribuait à les désunir. Cet accident, selon lui, tient à la succion exercée sur l'ouverture par la langue, qui, intimement appliquée sur elle au premier temps de la déglutition, s'en écarte ensuite brusquement, et appelle ainsi le contenu des fosses nasales à venir dans la cavité buccale. Or, la malade ne pouvait s'enpêcher absolument d'avaler, les soins et le régime n'avaient pas de puissance suffisante pour prévenir l'inconvénient attaché à cet effet physique. M. Field imagina alors d'étendre sur toute la surface palatine, après l'opération, une couche mince de gutta-percha en dissolution dans du chloroforme; et ce vernis intercepta assez la communication pour s'opposer à la tendance au vide qui avait été l'écueil du succès après les premères opérations.

(Medical Times and Gazette, et Gaz. hebd. de médecine.)

DE L'EMPLOI DU SOUFRE COMME CIMENT DES DENTS CARIÉES; par M. HENRI HENROT. Le soufre mou, semblable' an caoutchouc, peut s'employer comme mastic pour les dents cariées. Il suffit pour cela, après avoir bien nettoyé la carie, d'y introduire une petite boule de soufre mou, conservée sous l'eau et débarrasséc de toute humidité par du papier buvard. Aussitôt que la petite boule est introduite, on lui fait prendre une forme convenable, on retire l'excédant du soufre et toute l'opération est finie sans qu'on ait ressenti aucune douleur.

Alors le soufre est d'un brun foncé, mais il ne tarde pas en durcissant à perdre cette couleur, et à ne conserver qu'une teinte légèrement jaunâtre tirant un peu sur le gris, teinte qui s'accorde le plus souvent avec celle des dents cariées. Le soufre ainsi posé acquiert une dureté trèsconsidérable, il s'incorpore pour ainsi dire avec la dent, et forme une masse presque aussi dure que la dent elle-même. On peut le frapper et le gratter avec l'ongle sans le détacher ni le briser, même lorsqu'il n'est placé que dans des caries très-larges et peu profondes, où les pâtes ordinaires tiennent difficilement. Outre la grande dureté que le soufre acquiert, il possède encore d'autres qualités : car il est insoluble à froid dans tous les corps (le sulfure de carbone excepté), et il n'est attaqué par aucune des substances qui servent à notre alimentation. Ainsi le soufre par lui-même n'étant pas un poison et ne pouvant former avec les substances que

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