capitulation article par article, ftipulant furtout que la place feroit épargnée, & qu'on y permettroit l'exercice libre de la religion proteftante. Qu'on juge de la furprise des Elpagnols, lorsqu'entrés dans le village, ils n'y trouverent que le berger. Le drôle eut cependant l'art de garder fon férieux, & au bout de quelques jours fa femme étant accouchée, il alla prier Gonfalve d'être le parrain de l'enfant. Le fier Caftillan, qui avoit beaucoup ri de fon ftratagême, ne voulut pas le refufer, & fit même à la femme plufieurs préfens magni. fiques.

I L

En 1779, un peu avant la faifon des femailles, L. A. R. le prince de Galles & le prince évêque d'Ofnabruck demanderent & obtinrent dans les jardins royaux de Kew un petit enclos de terre, qu'ils bêcherent eux-mêmes : ils l'enfemencerent enfuite en froment, qu'ils cultiverent avec grand foin, le farclerent jufqu'à trois fois, le couperent, l'engrangerent, le battirent, le vannerent, & l'amoncelerent: cette opération étant la derniere du reffort de l'agriculture, la reine amena adroitement les princes à la réflexion que fuggéroit naturellement la variété compliquée de leurs travaux ; elle faifit cette occafion de leur faire fentir combien étoit précieufe à la fociété cette claffe d'hommes obfcurs que l'on appelle généralement fermiers, à combien de fatigues ils font affujettis, combien ils ont de droits à la pro Tome VIII.

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tection & à la bienveillance des chefs de la fociété. Le bled recueilli & déposé dans le gre nier des jeunes cultivateurs, après leur avoir donné une premiere leçon, leur en préparoit une feconde; il falloit effayer d'en faire du pain les princes en pafferent par tous les procédés de la boulangerie; un moulin à bras leur donna une idée de tous ceux qui ont pour moteur l'eau, le feu ou le vent: on faffa enfuite la farine, on la fépara du fon; on en fit de la pâte; on étudia la nature du levain, on concut fa néceffité: l'ont finit par chauffer le four, & par en retirer une demi-douzaine de beaux pains bien dorés: bien appétiffans, bien fains, d'un goût exquis, qui régalerent les jeunes boulangers, & toute la famille royale, particulierement la reine, qui, fans qu'on s'en apperçût, ayant dirigé toutes les opérations, recueilloit, pour ainfi dire, le fruit de ses propres

travaux.

I I I.

Il exifte à Calais une fingularité familiale, c'est la génération qui fuit :

La dame Renard, âgée de 89 ans, fille unique, qui a connu fa mere, fon aïeul & fon bifaïeul; premiere génération existante.

Elle eut une filie unique, la Dame Carpentier, âgée de 70 ans celle-ci eut pour fils unique M. Carpentier, procureur du roi à l'amirauté, âgé de 53 ans, petit-fils de la dame Renard il eut pour fille unique :

L'époufe de M. Merenvué, capitaine au corps

royal d'artillerie; arriere petite fille de la dame Renard, & âgée de 26 ans :

Deux enfans de M. de Merenvué, dont l'aîné a 8 ans; arriere petits-enfans de la dame Renard; tous vivans.

La dame Renard, dont la mere a vécu 97 ans, voit la feptieme génération; & ayant connu fes trois afcendantes, elle en a connu dix.

I V.

Rarement les peres favent deviner le talent de leurs enfans. M. Arouet, pere de M. de Voltaire, foutenoit que fon fils devoit être confeiller au parlement; M. Racine vouloit que le fien fût chanoine; & M. Boileau (le pere) en parlant du jeune Despréaux, que c'étoit un bon garçon, qui ne diroit jamais du mal de perfonne.

V

Le lundi 12 février dernier on donna fur le théatre de Drury-Lane à Londres, une représentation de la tragédie du comte d'Effex. Lorfqu'Elifabeth demanda à la Rutland fi Effex ne lui avoit point remis un gage de fon ancienne faveur, & que celle-ci nia le fait, quelqu'un de la galerie cria; elle ment, elle a la bague dans fa poche, ce qui fit rire aux éclats tous les fpectateurs, & empêcha presque de finir la piece.

BIBLIOGRAPHIE

DE L'EUROPE.

ITALIE.

NOTIZIE degli aggrandimenti delle fcienze fifiche, &c. Notices fur les progrès des fciences phyfiques en Tofcane pendant le cours de 60 années du dix-feptieme fiecle, recueillies & publiées par le docteur Jean Targioni Tozzetti. 4 vol. in-4to. A Florence. 1780.

LA découverte des anciens mémoires de l'a

cadémie du Cimento, a donné lieu à cette compilation. Ces manufcrits qui dans l'origine avoient été déposés au fecrétariat du cardinal Léopold, tomberent enfuite dans les mains du cavalier Alexandre Segni, chez qui ils refterent ignorés fort long-tems. Après fa mort on les retrouva confondus avec d'autres papiers. Le docteur Targioni ayant été chargé de les examiner, fit faire des copies féparées de chaque article, ainfi que des figures qui y étoient jointes. Peu de tems après, les origi naux ayant paffé des mains de ce favant en celles d'un des principaux miniftres de la Tofcane, ils ont été perdus, fans qu'on ait pu les retrouver; mais comme les copies fubfiftoient toujours, le docteur n'a point voulu perdre le fruit

de fes travaux dont il eft réfulté l'ouvrage que nous annonçons. Le premier volume eft divifé en trois parties, chacune defquelles contient les notices des progrès que les fciences naturelles ont faits en Tofcane fous les grands-ducs Cof-, me II, Ferdinand II, & le cardinal Léopold. Le fecond renferme trois appendices, c'est-àdire, un recueil de divers mémoires qui fervent à éclaircir les notices dont nous venons de parler. Dans le troisieme font réunis tous les mémoires de l'académie du Cimento, parmi lefquels fe trouvent les Effais d'expériences naturelles, imprimés pour la premiere fois à Flo-, rence en 1666. Enfin le quatrieme volume préfente de nouvelles notices fur les progrès de l'hiftoire-naturelle & de la médecine.

Cet ouvrage, que la modeftie du docteur Targioni ne lui fait regarder que comme une compilation, eft très-intéreffant, & quoique les favans n'y puiffent trouver rien de neuf, qu'ils fe fouviennent toujours que c'eft une étude bien digne d'un philofophe, que d'observer par quels degrés les hommes ont acquis les connoiffances qui les éclairent aujourd'hui, & quels ont été ceux auxquels ils en font redevables.

(Novelle letterarie.)

ex

Novus thefaurus gemmarum veterum ex infignioribus dactyliothecis fele&tarum cum plicationibus. Vol. I. Tabulas C. continens. In-fol. Romæ an. fal. 1781, typis Johannis Zempel, fumptibus Venantii Monaldini bibliopola.

Rien de plus beau que cet ouvrage, fi l'on ne fait attention qu'aux gravures magnifiques dont il eft embelli depuis le commencement