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L'eau a été déterminée en chauffant cinq à dix grammes de blé récemment moulu dans l'étuve à huile à la température de 110 à 120o.

Les matières grasses ont été isolées au moyen de l'éther rectifié et parfaitement privé d'eau.

L'eau appliquée au blé déjà dépouillé de matière grasse, a enlevé la dextrine et l'albumine, cette dernière a été dosée d'après la quantité d'azote fournie par les parties solubles contenues dans le blé, en admet tant 16 pour 100 d'azote dans l'albumine.

Les matières azotées insolubles ont été calculées aussi d'après la proportion d'azote qu'elles ont fournie.

L'azote lui-même a été dosé en recueillant dans un volume connu d'acide sulfurique titré, l'ammoniaque résultant de la combustion du blé par un mélange de chaux et de soude caustiques, et en déterminant par une dissolution mesurée de saccharate de chaux la quantité d'acide sulfurique que l'ammoniaque avait saturée. M. Péligot est convaincu que ce procédé est d'une exécu tion plus facile, plus prompte et moins dispendieuse que le procédé ancien, et que ses résultats sont en général plus exacts.

Pour l'amidon, M. Péligot a cherché à le déterminer par deux méthodes :

1. En le transformant au moyen de l'acide sulfurique très-étendu, et en opérant sur le blé préalablement dépouillé des matières grasses et des matières solubles dans l'eau ;

2o En opérant la même transformation au moyen de la diastase, le poids du résidu insoluble comparé à celui de la matière employée donnait par différence le poids de l'amidon.

La détermination de la cellulose n'avait encore été faite par aucun chimiste, M. Péligot l'a obtenue au moyen d'un procédé qui mérite d'être décrit, et auquel il a été conduit en étudiant l'action que l'acide sulfurique, pris à différents degrés de concentration, exerce sur chacune des matières

contenues dans le froment. Il a constaté qu'en mettant en contact l'amidon, le gluten sec et même humide avec l'acide sulfurique à six équivalents d'eau, ces différents corps sont dissous, surtout si l'on maintient le mélange pendant quelque temps à 70 ou 80 degrés. L'amidon est transformé en glucose, les matières azotées insolubles qui constituent le gluten se transforment d'abord en des produits solubles dans l'acide sulfurique employé, qui s'en séparent sous forme de flocons quand on vient ajouter de l'eau à la liqueur acide, mais qui y restent dissous quand on ajoute à celle-ci une certaine quantité d'acide acétique. De plus, ces matières deviennent entièrement solubles dans l'eau, quand le mélange acide a été maintenu pendant un peu de temps à une température voisine de l'ébullition de l'eau. On essaye donc cette liqueur de temps à autre, et l'on cesse de chauffer quand elle ne se trouble plus par l'addition de l'eau. En mettant du blé moulu en contact pendant vingt-quatre heures avec l'acide sulfurique à six équivalents d'eau à la température ordinaire, la pâte que l'on obtient d'abord finit par se liquéfier; elle devient translucide, elle se colore ensuite en violet, puis en noir quand on chauffe. Ces colorations disparaissent par l'addition de l'eau, le liquide tient en suspension la cellulose qui provient tant de l'enveloppe extérieure des grains que de ses cellules intérieures. On lave la cellulose sur un filtre d'abord avec de l'eau chaude, puis avec une dissolution de potasse caustique qui lui enlève une partie de la matière grasse et une matière brune, après un nouveau lavage à l'eau chaude, à l'acide acétique faible, puis à l'alcool et à l'éther, on dessèche à 110° le filtre dont on fait la tare avec un filtre semblable et soumis aux mêmes lavages. On obtient ainsi le poids de la cellulose.

M. Péligot fait observer que les résultats de ses analyses démontrent que la quantité de cellulose contenue dans le froment est beaucoup moindre que celle qui y est généralement admise. En appliquant son procédé à la détermination de la cellulose contenue dans le son, il a obtenu une moyenne de 8 pour 100 environ. Or, en admettant, ce qui n'est pas tout à fait exact, que toute la cellulose du blé passe dans le son, on voit que le son contenant 8 pour 100 de cellulose proviendrait du blé qui fournirait le cinquième de son poids de son; c'est-àdire la quantité que fournissent les procédés ordinaires de mouture.

M. Péligot signale, en terminant, l'accord qui existe entre ses résultats et ceux obtenus par M. Millon, qui admet aussi 8 pour 100 de ligneux dans le son. Il fait remarquer

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toutefois que la difficulté que présente la conservation du son dans la farine destinée à la confection du pain lui paraît résulter, non-seulement de la présence de la cellulose, mais aussi de l'excès de matière grasse que le blutage sépare du blé moulu, non moins utilement que la cellulose elle-même. La proportion de matière grasse du son étant 3 à 3,5 pour 100, M. Péligot a reconnu que la proportion des matières grasses retenue par les sons était ordinairement triple au moins de celles qui restent dans les farines.

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« Ce fait, dit M. Peligot, s'explique faci>> lement si l'on considère que le germe du blé, si riche en matières grasses, doit » être retenu en grande partie par l'enveloppe corticale à laquelle il adhère, et qui >> compose le son. Ainsi la matière grasse >> des farines de belle qualité ne représente jamais au delà de 1 pour 100 de leur poids. Cette proportion, je la crois né

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>> cessaire à la confection du pain, mais elle
ne peut pas être dépassée sans inconvé-

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>>nient pour l'aspect et le goût du pain. Ce » qui donne en effet au pain bis son œil grisâtre, sa translucidité et la propriété » de retenir plus d'eau que le pain blanc, » c'est moins la cellulose qu'il contient que » la matière grasse qui y abonde. Cela me paraît surtout évident pour le pain fabriqué avec le seigle, dont la farine contient, d'après M. Boussingault, 3,5 pour » 100 de matières grasses. Ces observations » n'ont pas pour but de révoquer en doute >> les améliorations que M. Millon propose » d'introduire dans la fabrication du pain » de munition, mais de montrer que la » différence qui existe entre ce pain et le pain blanc, ne dépend pas seulement de quelques centièmes de matières ligneuses » de plus ou de moins, mais surtout, selon moi, d'un excès de matière grasse qui s'oppose à une panification aussi bonne que celle que l'on obtient avec les farines de première qualité. »

D

»

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(Journ. de pharm. et de chim.)

III. BIBLIOGRAPHIE.

DE LA GOUTTE MILITAIRE ET DE SON TRAITEMENT; par M. le docteur PHILIPS (brochure in-8° de 24 p.). - Cette maladie, ou plutôt cette infirmité, extrêmement fâcheuse non point quant à sa gravité immédiate, mais bien quant à la durée de l'écoulement et aux tourments qu'il suscite, était bien de nature à attirer l'attention de notre savant confrère, surtout si nous considérons qu'elle déjoue souvent les combinaisons les plus intelligentes des puissances de la thérapeutique.

Elle est connue des médecins, dit l'auteur, sous le nom de blennorrhagie ou de gonorrhée chronique, et des gens du monde sous celui de chaude-pisse à répétition et d'échauffement.-Sans attacher une grande importance aux dénominations, je préférerais laisser aux anciens le mot gonorrhée et leurs erreurs, et réserver, avec Swédiaur et les modernes, le nom de blennorrhagie pour l'état aigu et celui de blennorrhée pour l'état chronique; on lui en a, du reste, donné beaucoup d'autres.

Cette affection se dévoile par l'apparition d'un faible écoulement de l'urèthre, vulgairement nommé goutte militaire. peut durer des années sans altérer la santé. Elle -Les rapports sexuels sont sans danger pour la femme. Mais toute excitation inaccoutumée peut jeter la perturba'ion dans les

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bientôt la santé générale.
fonctions de l'appareil urinaire et altérer

qui n'est pas directe, et comme on s'est
Cet écoulement résiste à toute médication
formé une idée fausse du mécanisme qui le
produit, on a essayé un grand nombre de
médications qui sont presque toutes restées
sans résultat.

Parmi ces propositions préliminaires, il
en est une qu'il nous est impossible d'ad-
ports sexuels sont sans danger pour la femme.
mettre d'une manière absolue:
Comment concevoir, en effet, qu'une affec-
Les rap-
giosité, devienne tout à coup de la plus
tion essentiellement subtile dans sa conta-
parfaite innocence en passant à l'état chro-
nique? Est-il possible d'établir une limite
précise entre l'acuité du mal et sa chroni-
cité? enfin, cette maladie perd-elle complé-
tement la propriété de se transmettre par
chronique? Nous ne le pensons pas, et nous
contact du moment qu'elle a revêtu la forme
corroborent manifestement notre manière
avons par devers nous quelques faits qui
de voir. Nous concevons très-bien qu'une
maladie qui change de nature et de carac-
qui donne lieu à une autre affection qui ne
tère en passant à l'état chronique, ou plutôt
conserve plus aucune corrélation avec la
maladie primitive et que l'on prend, par

erreur, pour l'état chronique de la première, comme un rétrécissement de l'urèthre peut être la conséquence d'une blennorrhagie sans que ces affections conservent aucune espèce de similitude entre elles, l'une étant une affection virulente, l'autre une lésion purement organique, résultat d'un travail pathogénésique spécial dans un point quelconque du trajet exonérateur; nous concevons qu'alors il n'est plus possible d'admettre la contagiosité, puisque c'est une affection nouvelle; mais lorsque la blennorrhagie passe tout simplement à l'état chronique, sans changer de nature, nous ne pouvons, dans ce cas, croire à son innocuité absolue.

Nous admettons done que deux situations peuvent se présenter. Dans l'une, la blennorrhagie a complétement disparu, il n'en reste plus de trace, mais elle a donné lieu à un rétrécissement qui persiste; alors seulement les rapports sexuels sont sans danger pour la femme, comme l'entend notre confrère; mais peut-on rationnellement donner la qualification de blennorrhagie chronique à un tel état? Dans l'autre, au contraire, non-seulement un rétrécissement s'est formé, mais l'affection primitive persiste encore, seulement elle s'est adoucie, elle est passée à l'état chronique, et, dans ce cas, nous sommes d'avis qu'elle est susceptible de se transmettre par le rapprochement des sexes. Ainsi, toutes les fois que la goutte militaire est le résultat d'une blennorrhagie chronique essentielle, l'expé rience nous a appris qu'elle est susceptible de se transmettre par contagion; quand, au contraire, la blennorrhagie a donné lieu à une affection nouvelle: rétrécissement, valvule, cellule, engorgement de la prostate, etc.,- nous lui dénions, à notre tour, toute propriété contagicuse; mais nous reconnaissons, en même temps, que l'appellation conventionnelle dont on se sert actuellement pour désigner cette affection, est essentiellement vicieuse et erronée.

-

« L'écoulement chronique de l'urèthre, dit l'auteur, est le résultat d'une altération du calibre du canal produite, soit par un rétrécissement, soit par les valvules, soit par une déviation de sa courbure intra-pórinéale. » — Notre confrère a-t-il bien embrassé, dans toute son étendue, l'étiologie de cette affection en la rapportant exclusivement à ces trois états? Les intéressants détails que nous ont légués Swediaur, J. P. Franck, etc., sur les engorgements, l'induration, l'inflammation chronique de la pros. tate, les altérations des glandes de Cowper, des vésicules séminales et de leurs conduits, comme causes de ce faible écoulement, ne méritent-ils pas une mention toute spéciale?

Et puis, les autopsies ne nous ont-elles pas révélé d'autres altérations encore? N'a-t-on pas rencontré, dans diverses parties de l'urèthre, non-seulement des valvules, mais des brides, des lacunes, des cellules, des éraillures, des ulcérations, comme l'atteste M. Civiale? D'autres, tels que Shaw et Bell, y ont observé de petites verrues ou des caroncules; M. Lallemand l'a trouvée fongueuse; M. Leroy l'a vue recouverte de petites granulations d'un gris sale; d'autres fois, c'était une excroissance, un polype; enfin, sans parler de la blennorrhée dartreuse, arthritique, goutteuse, etc., dont Stoll, Kæmpf, Barthez et Thilénius nous ont laissé de remarquables observations, ni sans nous arrêter aux sept classes admises par Lagneau, nous croyons devoir encore signaler la masturbation, les excès des plaisirs vénériens, comme causes de l'affection qui nous occupe.

Il continue: « Le but de la méthode sera donc de recalibrer le canal en dilatant le rétrécissement, en détruisant les valvules, ou en redressant la déviation de la courbure. »>

Dès l'instant que nous reconnaissons à cette maladie d'autres causes que celles que lui assigne notre confrère, nous devons admettre aussi que les moyens de guérison qu'il propose ne peuvent pas s'adresser à tous les cas, ni posséder la moindre efficacité contre ceux qui se trouvent en dehors de sa nomenclature. C'est ce que nous démontrerons plus loin.

L'auteur fait ensuite un tableau symptomatique très-lucide et très-vrai de cette affection, dont le signe dénonciateur se rencontre dans la sécrétion mucoso-purulente, manifeste surtout le matin et formant alors la goutte caractéristique. Il s'y joint à peine quelques démangeaisons, un peu de chaleur le long de l'urèthre, ou un faible pincement borné seulement au méat urinaire pendant l'émission de l'urine. On conçoit, du reste, que comme toutes les maladies celle-ci peut présenter des nuances infinies. Chez certains sujets la sécrétion est si minime, si peu apparente, que les malades ne la remarquent pas, il n'y a pas de goutle militaire, et ils se trouvent dans une sécurité parfaite; c'est à cet état que l'on a donné le nom de chaude-pisse sèche, dénomination que M. Ricord qualifie de ridiculc et absurde. Mais ce calme trompeur n'est pas exempt de dangers, toute cause d'irritation de la muqueuse génito-urinaire augmente l'écoulement et peut faire passer à l'état le plus aigu cette inflammation qui était restée pour ainsi dire latente depuis un temps quelquefois très-long. C'est ainsi que les femmes les plus innocentes peuvent

être l'objet de soupçons injustes et outrageants, c'est même une cause assez commune des dissensions orageuses qui surviennent dans les premiers temps du mariage.

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A ce point de vue, cette maladie ne mérite-t-elle pas l'attention du médecin ?

» L'homme qui devient malade après un coït, est toujours disposé à accuser la femme, ou au moins à la soupçonner. »

Il est suffisamment démontré cependant que non-seulement des excès, des rapports trop fréquents avec la femme la plus saine peuvent occasionner la blennorrhagie, mais qu'une excitation prolongée. même sans contact sexuel, peut aussi la produire, comme l'Union médicale de Paris (note à la 3me lettre de M. Ricord) en rapporte un exemple remarquable (1).

«La vierge la plus saine, dit Sacombe, qui aura un commerce amoureux et fréquent avec plusieurs hommes, aussi sains qu'elle, sera atteinte de la vénusalgie... » Ainsi donc, à bien plus forte raison, la blennorrhagie peut-elle se produire, lorsqu'il y a prédisposition, et surtout encore lorsqu'elle existe déjà à l'état chronique. Pour quelle raison voudrait-on placer la muqueuse uréthrale en dehors de la loi commune, et lui accorder une immunité toute gratuite contre les causes ordinaires des inflammations. Mais empressons-nous de reconnaître que ces cas constituent l'exception, et d'établir avec M. Ricord: Que l'agent le plus spécial de la blennorrhagie, reste toujours le muco-pus fourni par les muqueuses génito-urinaires enflammées.

« Les écoulements chroniques de l'urèthre, la goutte militaire, sont la conséquence d'uréthrites antérieures, contractées depuis plusieurs années et ayant duré longtemps. »

L'auteur explique de la manière suivante la formation des rétrécissements:

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Lorsque l'inflammation agit sur nos tissus pendant un certain temps, dit-il, elle en altère la texture et en modifie les fonc tions. De souples et extensibles qu'ils étaient, ils deviennent durs et rétractiles, ils diminuent de largeur et de longueur. Si cette modification a lieu sur des tissus formant des canaux ou des ouvertures elle produit des diminutions de calibre, des rétrécissements. Cette transformation, c'est la rétraction. Lorsqu'un ou plusieurs points de l'urèthre ont été le siége d'une inflammation, ils subissent la loi générale, ils se transforment en tissu de rétraction et ils en exercent la fonction qui est une force rétractive, permanente et progressive. C'est donc aux dépens du calibre du canal que cette force agit et qu'elle tend sans cesse à (1) Voir notre cahier de juillet, page 44.

en diminuer le diamètre et à produire un rétrécissement.

» L'urine, poussée par la vessie et rencontrant un barrage ou rétrécissement, irrite et enflamme la portion de l'urèthre comprise entre l'impulsion et la résistance, c'est-à-dire entre la vessie et l'obstacle, et la muqueuse enflammée produit alors une sécrétion purulente qui apparaît au méat urinaire.

» Il est fort difficile de faire accepter cette idée de rétrécissement. Le malade dit qu'il urine facilement. Le médecin a pratiqué le cathétérisme sans rencontrer aucun obstacle.

» Il faut donc, avant de commencer aucun traitement, faire une exploration de l'urèthre plus attentive et plus précise que celle qu'on a l'habitude de faire, et il faut se servir d'explorateurs plus sensibles que ceux généralement employés, tels que la sonde à grande courbure, ou la bougie cylindrique.

» On peut déjà, dit l'auteur, par l'inspection du jet d'urine, savoir quelle partie du canal est malade jet en spirale, bifurqué, etc., obstacle probable dans la portion courbe de l'urèthre,—jet large, aplati, à bords épais et mince dans le centre, rẻtrécissement dans la portion droite, spongieuse du canal. »

L'auteur avance qu'un rétrécissement extrêmement léger peut occasionner l'affection qui nous occupe; si un urèthre de sept millimètres de diamètre a subi sur un point une diminution de calibre de un ou de deux sixièmes de millimètre seulement, l'urine peut sortir avec grande facilité et le malade ne pas s'apercevoir de cette légère modification. Mais ce très-petit obstacle, dit-il, sans cesse fatigué par la force de projection du jet urinaire, ne tarde pas à s'enflammer, toute la portion du canal derrière le point rétréci devient plus sensible, la muqueuse se ramollit, souvent s'ulcère, et produit enfin cette sécrétion purulente qui arrive insensiblement au méat urinaire.

« Ce faible rétrécissement retient un peu d'urine qui tombe entre les talons ou mouille le linge quand le malade a fini d'uriner.

» La pratique généralement suivie pour explorer consiste à introduire dans la vessie une sonde flexible, cylindrique, et d'un calibre en rapport avec l'ouverture du canal. Il est impossible, par ce moyen, d'apprécier exactement les altérations du calibre.

» La bougie cylindrique la plus volumineuse est insuffisante pour constater la présence d'une valvule poussée vers la vessie, elle renverse la valvule, qui se relève au contraire au devant d'un corps saillant

venant de la vessie. C'est ainsi qu'elle fait obstacle à la sortie de l'urine. »

Ces données pratiques sont parfaitement bien établies par l'auteur, seulement nous craignons qu'il n'ait examiné et traité qu'un des côtés de la question. S'il était vrai, en effet, que la goutte militaire ou la blennorrhagie dépendit toujours d'une diminution partielle du calibre de l'urèthre, la disparition de cet obstacle obtenu par l'emploi de bougies, de la cautérisation, etc., devrait dans tous les cas faire cesser l'écoulement si rebelle qui dénonce cette altération; mais il n'en est pas ainsi, l'emploi le mieux combiné des sondes et des bougies, ne fait pas toujours cesser cet écoulement et dans ce cas nous sommes bien obligé de le rapporter à une autre altération, à une des nombreuses lésions que nous avons signalées et que notre confrère, dans des vues exclusives, n'a pas jugé à propos de mentionner. Nous nous empressons de reconnaître, toutefois, que les trois causes auxquelles il l'attribue sont les plus fréquentes.

L'instrument le plus utile pour faire l'exploration de l'urèthre, dit l'auteur, c'est la bougie flexible à boule, ou la bougie armée de nœuds; on commence avec une boule de 4 à 5 millimètres de diamètre, on la fait avancer très-lentement jusque dans la vessie, puis on la ramène en donnant une grande attention aux sensations qu'elle transmet. Puis on introduit une boule de 7 millimètres, si la première n'a pas donné de résultat; on la pousse jusque dans la vessie, on la ramène lentement; par ce mouvement de retour, elle soulève successivement les différents obstacles et elle est arrêtée par chacun d'eux.

Depuis longtemps déjà des chirurgiens anglais, Bell entr'autres, ont proposé des stylets d'argent terminés par un bouton sphérique de grosseur variable. Mais, comme le dit très-judicieusement M. Civiale, l'introduction de l'instrument est en général fort douloureuse; l'extrémité boutonnée ne traverse pas le rétrécissement avec autant de facilité qu'on le dit, et d'ailleurs elle ne fournit que d'imparfaites et confuses notions.

M. Civiale emploie constamment des bougies molles, il les introduit avec beaucoup de lenteur, afin de donner, dit-il, au canal le temps de les avaler en quelque sorte. C'est par l'emploi de bougies de cire très-molle, dit-il, que j'obtiens l'empreinte la plus exacte de la coarctation.

Cependant M. Leroy-d'Étiolles se sert des bougies exploratrices à boule et en gomme pour connaître le nombre et la longueur des rétrécissements.

La valeur relative de ces moyens d'exploration n'est donc pas bien déterminée,

puisqu'ils paraissent plutôt dépendre des habitudes de l'opérateur que de leur plus ou moins de perfection ou de supériorité. C'est à la pratique consciencieuse et impartiale qu'il appartient de décider cette question.

La partie de la brochure qui a rapport au traitement de la blennorrhée est naturellement fort simple; le petit nombre de modifications du canal auxquelles notre confrère attribue cette affection, devait singulièrement en simplifier la thérapeutique ; aussi, fidèle, aux principes qu'il a établis il dit tout d'abord que la base du traitement sera la dilatation des points rétrécis ou la rectification des parties déviées. a Les bougies et les sondes seraient donc le remède à peu près infaillible de la goutte militaire; mais nous qui reconnaissons qu'un grand nombre d'altérations peuvent occasionner ce léger écoulement, nous sommes loin de partager la confiance de notre confrère à l'égard des diverses algalies; au contraire, dans notre opinion, il faudrait quelque peu retrancher de la puissance thérapeutique qu'il leur attribue pour en décorer d'autres moyens mis en harmonie avec la nature des causes de cette maladie. Nous irons plus loin encore, nous dirons avec M. Leroy-d'Étiolles, que la blennorrhée, compagne de certains rétrécissements, persiste souvent après leur disparition; évidemment alors, c'est qu'une autre cause donnait lieu à cet écoulement. Nous ne nous dissimulons pas que la recherche de cette cause est souvent entourée de nombreuses difficultés, aussi c'est à quoi doit s'exercer la sagacité du chirurgien.

» Pour être efficace la dilatation doit être portée à 8 millimètres ou 8 112 millimètres. Le traitement a échoué lorsqu'on n'a pas été jusqu'à cette limite. »

La dilatation de l'urèthre, dit l'auteur, peut être faite de plusieurs manières; elle peut être permanente, rapide et continue, ou temporaire.

Pour le sujet qui nous occupe, la dilatation temporaire est suffisante; l'auteur recommande de n'employer, pendant les 5 ou 6 premiers jours, que des catheters flexibles en gomme ou en gutta-percha de 2 à 3 millimètres de diamètre, bien que le canal présente plus de capacité, et cela pour en émousser la sensibilité. Lorsqu'un cathéter flexible de 4 millimètres est bien supporté, on doit employer les catheters en métal, en observant avec soin la progres

sion de leur volume.

L'auteur entre dans des détails pratiques minutieux et fort instructifs sur l'emploi des bougies et leur mode d'action; cette partie de son travail est exposée avec une

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