Images de page
PDF
ePub

Il serait sans doute intéressant de trouver des réactifs bien sensibles et propres à reconnaître les alcalis organiques, et cela d'autant plus qu'on n'est peut-être que loin d'arriver à l'époque où il sera permis de composer directement de leurs éléments toutes les bases, pour comparer et pour constater l'identité des bases alcaloïdes naturelles avec celles qui sont le produit de l'art. (Ibid.)

SUR L'EXISTENCE D'UNE NOUVELLE ESPÈCE DE SUCRE DANS LA CHAIR MUSCULAIRE, par

M. SCHERER. - M. Scherer annonce la découverte d'une nouvelle espèce de sucre dans le liquide musculaire. Voici le procédé qu'il emploie pour isoler cette substance intéressante, et dont l'existence dans un liquide aussi généralement répandu de l'organisme, peut acquérir une haute importance au point de vue de la physiologie. Dans les eaux-mères d'où la créatine s'est déposée, et qui renferment un excès de baryte, on ajoute de l'acide sulfurique étendu pour éliminer complétement cette base. Le liquide ayant été soumis à la distillation pour séparer les acides gras volatils, on peut extraire facilement du résidu l'acide lactique libre et les dernières traces d'acides gras en l'agitant à plusieurs reprises avec de l'éther. Le liquide aqueux qui reste est mélangé ensuite avec de l'alcool concentré jusqu'à ce qu'il commence à se troubler, après quoi il est abandonné à lui-même aussi longtemps qu'il dépose du sulfate de potasse. Si, au bout de quelque temps, on ajoute de nouvelles quantités d'alcool, bientôt on voit apparaître, à côté des cristaux de sulfate de potasse, d'autres cristaux qui ressemblent beaucoup à ceux que forme le gypse naturel. On peut séparer ces deux espèces de cristaux, soit en les triant, soit en les traitant par une petite quantité d'eau chaude dans laquelle les cristaux qui ressemblent au gypse se dissolvent très-facilement. Cette dissolution abandonne le nouveau corps par le refroidissement, et rien n'est plus facile que d'en achever la purification par une nouvelle cristallisation dans l'eau chaude.

Les cristaux de ce corps, le plus souvent groupés sous forme de choux-fleurs, acquièrent quelquefois, lorsqu'ils sont isolés, une longueur de 1 centimètre.

d'un temps peu considérable, en perdant de l'eau de cristallisation. Dans le vide ou à 100°, ils perdent jusqu'à 16,6 ou 17 pour 100 d'eau. Une fois desséchés on peut les chauffer jusqu'à 210° sans les altérer. Ce n'est qu'au-dessus de cette température qu'ils commencent à fondre en un liquide transparent qui, refroidi rapidement, se prend en une masse de cristaux prismatiques. En se refroidissant lentement, il forme au contraire une masse cornée complétement amorphe. Cette masse redissoute dans l'eau chaude laisse déposer les cristaux primitifs sans aucune altération.

Lorsqu'on chauffe fortement ces cristaux fondus, ils se décomposent en laissant dégager des gaz inflammables. La masse se boursouffle en se décomposant, et finit par laisser un résidu de charbon facile à incinérer.

Les analyses que M. Scherer a faites sur la matière sèche ont conduit à la formule C1HO12, qui représente, comme on sait, la composition du sucre de lait et du glucose sec. La nouvelle substance se distingue du glucose par la quantité d'eau de cristallisation qu'elle renferme. Elle en contient 4 équivalents, tandis que le glucose n'en renferme que 2. La formule des cristaux retirés du liquide musculaire est donc C12H2O12+H'O'.

M. Scherer considère cette substance comme une nouvelle espèce de sucre. En raison de son origine, il propose de lui donner le nom d'inosile (1).

L'inosite se dissout très-facilement dans l'eau, mais difficilement dans l'alcool faible. Elle est insoluble dans l'alcool absolu et dans l'éther. Les acides chlorhydrique et sulfurique étendu ne l'altèrent pas à chaud. L'acide sulfurique concentré la colore en brun. On peut la faire bouillir avec de la potasse et de l'eau de baryte sans l'altérer, sans même la colorer. Lorsqu'on mélange une solution d'inosite avec du sulfate de cuivre, et qu'on ajoute ensuite de la potasse, on obtient d'abord un précipité qui se dissout dans un excès de potasse. La liqueur bleue qu'on obtient ainsi, étant soumise à l'ébullition, ne donne pas lieu à la réduction de l'oxyde de cuivre, qui est si facile en présence des différentes espèces de sucre. Enfin, mélangée avec de la bile et de l'acide sulfurique, l'inosite ne produit pas la coloration violette observée par M.

Dans l'air sec ils s'effleurissent au bout Pettenkofer.

(1) Dans la nomenclature actuellement usitée les noms des différents sucres se terminant en ose (glucose, lactose, dulcose), on pourrait appeler cette nouvelle espèce de sucre « glucinose», en supposant que les expériences que M. Scherer promet sur ceite matière intéressante confirment

ses droits encore un peu contestables à la place que l'auteur lui assigne aujourd'hui parmi les sucres. Le nom de glucinose aurait, dans ce cas, l'avantage de rappeler l'origine de cette matière, et d'indiquer ses rapports avec le glucose. A. W.

Ajoutons, en terminant, que cette substance n'éprouve pas la fermentation alcoolique sous l'influence de la levure, et que la caséine altérée et la chair musculaire paraissent la transformer en acide lactique et en acide butyrique.

(Ann, der Chem. und Pharm. et J. de pharm. et de chimie.

SUR UN CORPS QUE L'ON RENCONTRE DANS L'ÉCONOMIE ANIMALE ET QUI EST ANALOgue a L'OXYDE XANTHIQUE; par M. SCHERER. -En examinant le liquide obtenu en épuisant la rate par l'eau, M. Scherer a rencontré un corps nouveau qui paraît avoir une relation de composition fort simple avec l'acide urique et l'oxyde xanthique. Pour isoler ce corps, M. Scherer opère de la manière suivante. La rate de bœuf hachée est soumise à l'ébullition avec de l'eau. L'action de l'eau bouillante, en donnant de la consistance au tissu mou de la rate permet de l'exprimer facilement.

On obtient ainsi un liquide rougeâtre qui, comme le liquide musculaire, donne un précipité abondant lorsqu'on le mélange avec de l'eau de baryte. Lorsqu'on filtre le liquide et qu'on l'évapore, en même temps qu'il se forme un dépôt de carbonate de baryte, il se sépare de la dissolution deux corps de nature organique. Ces deux corps, dont la précipitation s'achève lorsque le liquide renfermant l'excès de baryte est neutralisé par l'acide sulfurique se dissolvent dans une dissolution faible et étendue de potasse caustique et en sont précipités par l'acide chlorhydrique et même par l'acide carbonique. Ces deux corps sont de l'acide urique et une substance azotée neutre colorée en jaune pâle. Il est facile de reconnaître la présence de l'acide urique dans ce mélange en le traitant par l'acide nitrique et puis par l'ammoniaque. Pour séparer l'acide urique, M. Scherer ajoute à la dissolution des deux matières dans la potasse du sel ammoniac, qui précipite de l'urate d'ammoniaque. La liqueur filtrée laisse déposer le corps neutre, sous forme d'une poudre cristalline jaunâtre, lorsqu'elle est évaporée à une douce chaleur. Pour le séparer des dernières traces d'acide urique, M. Scherer le redissout dans l'ammoniaque et évapore la solution ammoniacale au bain-marie. Il obtient ainsi une masse foliacée qui se détache facilement et qui est complétement exempte d'acide urique. On achève la purification de cette substance en la dissolvant dans une solution étendue de potasse et en précipitant par un courant de gaz

carbonique pur. On obtient ainsi une poudre blanche cristalline qui conserve cet aspect même après la dessiccation.

Cette poudre blanche se dissout difficilement dans l'eau. Elle exige 1090 parties d'eau froide et 280 d'eau bouillante pour se dissoudre. Par le refroidissement de la solution aqueuse bouillante, la matière se dépose en une poudre fine qui s'attache fortement aux parois du vase. La solution aqueuse est parfaitement neutre au papier de tournesol. L'alcool bouillant dissout également une petite quantité de cette nouvelle substance. Elle est presque insoluble dans l'acide chlorhydrique froid et trèspeu soluble dans cet acide bouillant. Elle se dissout dans l'acide azotique avec dégagement de gaz ; la solution que l'on obtient ainsi laisse déposer, par le refroidissement, des cristaux incolores, difficilement solubles dans l'eau froide.

L'acide sulfurique dissout, sans coloration et sans dégagement de gaz, la poudre blanche dont il est question.

Chauffée avec le peroxyde de plomb, elle se décompose en laissant dégager un peu de gaz. Par le refroidissement de la liqueur, il se sépare de petits cristaux mamelonnés et jaunes.

La composition de cette substance se représente, d'après M. Scherer, par la formule :

C3H3Az10 (1)

qui ne diffère de celle de l'acide urique, Č3H'Az2O3, que par 2 équivalents d'oxygène, et de celle de la xanthine que par 1 équivalent d'oxygène. M. Scherer propose par conséquent d'appeler cette matière hypoxanthine.

En terminant, il ajoute qu'il a rencontré cette substance non-seulement dans la rate humaine, à toutes les périodes de la vie, mais encore, et en grande quantité, dans le cœur. Ce muscle renferme une quantité si considérable d'hypoxanthine que cette matière se dépose spontanément par le refroidissement de la décoction aqueuse de la substance du cœur. L'auteur réserve, pour en faire le sujet d'une prochaine communication, les autres résultats que lui a fournis l'étude chimique de la rate, résultats parmi lesquels il se borne à mentionner aujourd'hui l'absence de la créatine et la présence d'acide gras volatils dans cet (Ibid.)

organe.

(1) Nous pensons que cette formule a besoin d'ètre doublée.

EXPÉRIENCES FONDAMENTALES RELATIVES A LA DÉTERMINATION DES SUBSTANCES MINÉRALES CONTENUES DANS LES CORPS ORGANIQUES; par M. A. STRECKER. Depuis quelques années, les chimistes et les physiologistes ont reconnu l'importance du rôle que jouent dans les êtres organisés les substances minérales qu'on y rencontre toujours. Déterminer la nature et les proportions de ces substances minérales est un problème important, qui a fait dans ces dernières années l'objet d'un grand nombre de travaux. Mais les méthodes qu'on a employées pour le résoudre n'ont pas eu jusqu'à présent le caractère de rigueur qu'on doit rechercher dans des expériences de cette nature. Dans l'impossibilité où l'on se trouve de séparer les substances minérales des substances organiques sans détruire ces dernières, on est obligé de se contenter de réduire la matière organique en cendres et de faire l'analyse de ces cendres. Mais il est difficile de supposer que la composition des cendres représente exactement la composition des matières minérales telles qu'elles étaient contenues dans la substance organique. Suivant la méthode employée, il pouvait arriver même que ces cendres ne renfermaient pas en totalité tous les éléments inorganiques qu'il s'agissait de doser. C'est ainsi qu'une certaine quantité de soufre et de phosphore peut, en s'oxydant, se volatiliser pendant l'incinération, si la substance organique ne renferme pas une quantité de base suffisante pour retenir les acides sulfurique et phosphorique. D'un autre côté, on a souvent fait remarquer que la formation de ces acides exposait à perdre une partie du chlore contenu dans les chlorures alcalins que les ccndres renferment toujours. De même, si la température est trop élevée pendant l'incinération, on peut perdre une certaine quantité de chlorure de sodium, volatil comme on sait à une très-haute température. La détermination des éléments minéraux d'une substance organique ne laisse donc pas que d'être une opération délicate et qui comporte dans certains cas, suivant la méthode employée, des chances d'erreur que M. Strecker discute avec beaucoup de soin. Dans l'impossibilité où nous sommes de le suivre dans cette discussion, nous nous contenterons de donner une description exacte du procédé qu'il propose d'employer pour incinérer une substance organique.

La matière préalablement desséchée est carbonisée dans une capsule de porcelaine ou mieux de platine chauffée à l'aide d'une lampe à double courant. Le charbon obtenu est humecté avec une dissolution concentrée de baryte pure, qu'on ajoute en quantité

telle que les cendres renferment environ la moitié de leur poids de baryte. Cette addition d'une base puissante et d'ailleurs facile à séparer, a pour but de retenir les acides sulfurique et phosphorique qui peuvent se former pendant l'incinération, et de s'opposer en même temps à la décomposition des chlorures, par ces mêmes acides. On dessèche de nouveau le charbon ainsi préparé et on l'incinère ensuite dans la mouffle d'un fourneau de coupellation à une température aussi basse que possible. Les cendres ne fondent pas pendant cette calcination ; elles restent toujours volumineuses et poreuses, ce qui facilite beaucoup l'incinération complète.

Le résidu de l'incinération, qui doit renfermer un excès notable de carbonate de baryte, est finement pulvérisé, et le mélange homogène qu'on obtient ainsi peut être analysé par les procédés connus. M. Strecker se propose de revenir dans un mémoire spécial sur la marche à adopter dans une analyse de cendres.

Quel que soit le procédé employé pour calculer les résultats en centimètres, on retranche d'abord des cendres la baryte et l'acide carbonique qu'on y a trouvés, et on rapporte les autres éléments à 100 parties.

En suivant le procédé d'incinération que nous venons d'indiquer ou un autre quelconque, il est évident que certains corps minéraux contenus dans la substance organique ne doivent pas se trouver dans les cendres dans la forme dans laquelle ils étaient contenus dans la substance avant l'incinération. C'est ainsi que le soufre et le phosphore que renferment tant de matières organiques se retrouveront dans les cendres à l'état de sulfates et de phosphates. Pour déterminer la quantité d'acide sulfurique contenue naturellement dans une matière organique, il ne faut donc pas doser cet acide dans les cendres, mais il est nécessaire de faire un dosage spécial sur la matière organique elle-même. Il faut en dire autant pour l'acide carbonique : comme la combustion du carbone donne une quantité considérable d'acide carbonique qui reste uni à la baryte, il est clair que les cendres renferment un grand excès de cet acide.

En terminant son mémoire, M. Strecker signale, en le confirmant, un fait qui a été observé par M. Liebig et qui est relatif à l'existence de l'acide cyanique dans les cendres de certaines matières organiques. C'est ainsi que les matières renfermant des urates alcalins laissent souvent un résidu très-fusible et renfermant, outre les cyanures, une certaine quantité de cyanates. M. Liebig avait observé, de son côté, que le liquide musculaire évaporé et calciné laisse un

semblable mélange de cyanures et de cyanates. Pour détruire cet acide cyanique, ce qu'il y a de mieux à faire, c'est d'humecter le résidu avec de l'eau et de chauffer peu à peu au rouge. Sous l'influence de l'eau, l'acide cyanique est décomposé en se transformant en acide carbonique et en ammoniaque.

(Ibid.)

Falsifications.

FALSIFICATION DU CHLORHYDRATE DE MORPHINE PAR LE SUCRE. Une fraude d'une audace inouïe vient d'être commise en Angleterre. D'après M. J. Morson, plusieurs centaines d'onces de chlorhydrate de morphine adultéré par le sucre ont été vendues récemment à Londres. Les analyses faites par MM. Morson et Marfarton sur quelques échantillons de ce sel, ont démontré qu'il s'en trouvait qui contiennent la moitié de leur poids de sucre.

Dans un premier examen, fait à la hâte, M. Morson a traité ce sel par l'acide sulfurique concentré et a obtenu une coloration rouge; il en a conclu que la matière étrangère était de la salicine. Cependant, se rendant difficilement compte de l'emploi d'une substance d'un prix aussi élevé que la salicine pour cette fraude, il a soumis une partie de ces échantillons à d'autres expériences et il a acquis la conviction que le corps étranger n'était pas de la salicine, mais du sucre. Cette réaction de l'acide sur le sel, en produisant la couleur rouge, l'avait induit en erreur. En variant ses essais, il a pu se convaincre que l'acide sulfurique ne peut servir à faire reconnaître si le chlorhydrate de morphine renferme du sucre ou de la salicine, vu que ccs matières mêlées à ce sel donnent toutes les deux une coloration rouge. Il avance en même temps qu'il est impossible de reconnaître la fraude aux propriétés physiques du sel; qu'il est difficile de découvrir le sucre dans le sel de morphine à la saveur que laisse l'eau-mère provenant de la décomposition du sel par l'ammoniaque, parce que la présence d'une petite quantité de chlorhydrate d'ammoniaque masque complétement la saveur sucrée. D'autres expériences lui ont démontré que, d'après la quantité d'alcool obtenue par la fermentation du sel falsifié par le sucre, la proportion de sucre doit être de plus de la

moitié.

M. Marfarton a soumis à l'analyse du chlorhydrate de morphine pur et un échan

tillon du sel adultéré; il a obtenu le résultat suivant:

Sur 100 grains de sel pur :

76,15 morphine,
13,65 eau combinée,
9,41 acide chlorhydrique,
0,79 perte.

Sur 100 grains de sel impur;

54,73 morphine,

11,30 cau combinée,

7,23 acide chlorhydrique, 26,74 perte.

( Pharmaceutical Journal, et Journal de pharm. et de chimic.)

Histoire naturelle médicale.

NOTE SUR L'HEBRADENDRON CAMBOGIOIDES (GRAHAM), pour faire suite au mémoire de M. CHRISTISON sur LA GOMME-GUTTE. (Voir les cahiers de juin, de juillet et d'août.) — M. Christison, en publiant ses recherches sur la gomme-gutte, immédiatement après le mémoire de son collégue M. Graham sur l'arbre qui la produit, et dans le même recueil scientifique, se trouvait dispensé de rien

dire des caractères de cet arbre. H n'en est pas de même de nous qui, pour le faire connaître à nos lecteurs, en devons donner la description.

Hebradendron cambogioïdes Graham. Arbre de médiocre grandeur, à feuilles opposées, pétiolées, obovées-elliptiques, coriaces, lisses, brillantes. Fleurs unisexuelles, monoïques ou polygames. Fleurs mâles ramassées dans les aisselles des feuilles et portées sur de courts pédoncules uniflores; calice à 4 sépales, dont les deux extérieurs un peu plus petits. Corolle à 4 pétales coriaces, deux fois plus longs que le calice, caducs. Étamines réunies en colonne par le bas, divisées plus haut en 4 faisceaux ; libres par la partie supérieure. Filets courts, claviformes; anthère terminale en forme de tête arrondie, s'ouvrant par la circoncision d'un couvercle plat et ombiliqué a (1); pollen elliptique; ovaire nul. Fleurs femelles (Koenig), hermaphrodites (Murray), ramassées dans l'aisselle des feuilles; calice, corolle et étamines semblables. Ovaire globuleux; style court; stigmate à 4 lobes ouverts et persistants. Baie globuleuse, glabre, deux fois grosse comme une cerise, couron

r'idée du nom hebradendron, lequel signifie arbre (1) C'est ce caractère qui a fourni à M. Graham hébraïque ou circoncis.

née par les lobes du stigmate; 4 loges monospermes; semences réniformes - elliptiques, comprimées latéralement, couvertes d'un tégument brunâtre, aisément séparable en deux parties; cotylédons épais; radicule centrale, filiforme, légèrement courbée. L'hebradendron cambogioïdes croît abondamment dans l'ile de Ceylan, et fournit par incision un suc jaune qui jouit de presque toutes les propriétés de la gommegutte. Cependant comme ce suc n'est arrivé jusqu'ici en Europe que comme objet de recherche ou de curiosité; que toute la gomme-gutte du commerce paraît provenir de Camboge et de Siam, par la voie de Chine et de Singapore, et que la contrée qui la produit n'a pas encore été explorée par les botanistes, on voit que, en réalité, personne ne peut affirmer que nous connaissions l'arbre qui produit cette substance, quoique tout porte à croire qu'il doive peu différer de celui cultivé à Ceylan.

M. Graham n'a pas négligé d'indiquer les synonymes de l'hebradendron cambogioïdes. Cet arbre est le carcapulli de Linscoten, si bien distingué par Hermann du carcapulli d'Acosta (1). C'est également le mangostana morella de Gærtner, le garcinia morella de Desrousseaux et de Decandolle, et le stalagmitis cambogioïdes de Moon (Catal. of plants in Ceylan); mais je pense qu'il convient d'ajouter à cette synonymie le guttæfera vera de Koenig ou stalagmitis cambogioides de Murray, que l'on trouve décrit, soit dans l'apparatus medicaminum (t. IV, p. 654), soit dans les commentaires de Gottingue (vol. IX, p. 169). Je sais qu'en émettant cette opinion, je me mets en opposition avec M. Graham, avec le respectable et savant M. Robert Brown et Endlicher, qui, tous, ont admis que les caractères assignés par Murray à son stalagmitis, avaient été pris sur un échantillon de xanthochymus ovalifolius, et qui, en conséquence, ont remplacé le nom de genre xanthochymus, Rob. par celui de stalagmitis Murray; mais voici les raisons qui me font douter de la justesse de cette assimilation.

M. Graham ayant trouvé la description du stalagmitis de Murray en désaccord, sur plusieurs points, avec le seul arbre qui produise de la gomme-gutte à Ceylan, pria M. R. Brown d'en examiner l'échantillon conservé dans l'herbier de Banks, et il est résulté de cet examen que l'échantillon est un composé de la fleur du xanthochymus

(1) Je trouve que M. Christison a reproché à tort à Hermann, d'avoir, dans un ouvrage subséquent, publié en 1710, semblé rapporter la gommegutte au carcapulli d'acosta (garcinia cambogia L.). L'ouvrage dont il est ici question, intitulé cynosura materiæ medicæ, a été rédigé et publié

ovalifolius avec la branche, les feuilles et le fruit de l'hebradendron. Voici un extrait de la lettre adressée par M. R. Brown à M. Graham.

;

«La plante collée qui a été envoyée comme échantillon, par Koenig, à sir Joseph Banks, est assurément faite de deux plantes et très-probablement de deux genres de plantes. L'union s'en trouve dissimulée au moyen de cire à cacheter. La portion en fleur, qui se rapporte à la relation de Murray, est, je n'en doute pas, le xanthochymus ovalifolius de Roxburgh. Le stalagmitis et le xanthochymus sont donc un seul genre, ainsi que Cambassèdes l'a déjà annoncé, en donnant la préférence au nom plus ancien proposé par Murray. Ceci cependant ne forme qu'une petite partie de l'échantillon la plus grande partie se rapportant à votre plante, dont je crois posséder l'échantillon que vous avez envoyé à Don. Cependant la structure de cette plus grande partie peut difficilement être certifiée, à cause du trèspetit nombre de jeunes boutons de fleurs qui lui appartiennent. Elle approche beaucoup, principalement pour les feuilles, de l'échantillon de l'herbier d'Hermann, qui peut être considéré comme le type du Cambogia Gutta L. Un fruit détaché, collé sur la même feuille de papier que la plante de Koenig, appartient probablement à cette plus grande portion et ressemble au Mangostana morella de Gærtner.

Il n'est pas permis de douter, d'après cela, que l'échantillon de guttæfera vera de Koenig, conservé dans l'herbier de Banks, ne soit augmenté d'une fleur de xanthochymus; mais est-ce bien Koenig qui a fait cette adjonction, ou bien, plutôt, n'a-t-elle pas été faite par une main étrangère, après l'abandon fait par Banks à Murray, d'une partie de l'échantillon envoyé par Kænig? Ce qui le ferait supposer c'est, d'abord, que la description originale du gutlæfera vera de Koenig, inséré par Murray dans son apparatus medicaminum (t. IV, p.665), se rapporte évidemment au Carcapulli de Linschoten et à l'Hebradendron cambogioïdes de M. Graham; c'est, ensuite, que la description postérieure du stalagmitis de Murray, insérée dans les commentaires de Gottingue, quoiqu'elle ait été composée sur plusieurs observations ou lettres manuscrites de Koenig, mises en ordre et augmentées par Murray, d'après ses observations, se rapporte encore à l'hebradendron

45 ans après la mort d'Hermann, par Henminger, et celui-ci, en renvoyant, à propos de la gommegulle, à l'hortus malabaricus, a eu soin de citer la lettre d'Hermann, où la distinction des deux

arbres est bien établie.

« PrécédentContinuer »