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vita le fupplice qu'à la priere des Evêques qui demanderent fa grace. Mais Fredegonde n'en demeura pas là; elle accufa comme complice de ce pretendu crime, la Reine Audouére mere de Clovis, qui s'eftoit retirée dans un Monaftere du Maine; mais qu'elle regardoit toûjours comme fa rivale, & on l'y fit mourir par fes ordres. Une jeune Princeffe fœur de Clovis fut confinée dans un Monaftere. Enfin cette fanglante tragedie finit par le fupplice public de cette malheureuse femme qu'on avoit accufée d'avoir empoifonné les trois jeunes Princes, & qui avoit à la queftion accufé le Prince Clovis : elle fut brûlée toute vive, proteftant de fon innocence auffi-bien que de celle du Prince, & demandant pardon au public de la foibleffe qu'elle avoit eue d'avouer dans les tourmens, un crime que ni elle ni le Prince n'avoient An. 580. point commis.

Vers

$81.

C'eft ainfi que Chilperic devenoit lui-même fon propre bourreau en exterminant toute fa famille, & qu'il fembloit par de nouveaux crimes, de nouveaux crimes, vouloir vanger le Ciel de tant d'autres que Fredegonde lui avoit fait commettre dans toute la fuite de fon regnc.

Cette mort du Prince Clovis n'arriva que vers l'an 581. environ trois ans après celle de Merovée. Il faut maintenant que je touche les autres chofes les plus importantes qui fe pafferent en divers endroits de la France

treprifes de l'autre, & eux de leur coté eftoient ravis de l'avoir dans leur parti quoique par des vûës differentes. Gontran Roy de Bourgogne vouloit l'avoir dans le fien, pour entretenir la paix & mettre des bornes aux deffeins ambitieux de fon frere. Au contraire Chilperic ne tâchoit de s'attacher les Auftrafiens, qu'afin de faire la guerre à Gontran avec plus d'avantage.

Si-toft que Gontran fe vit fans heritiers, ce qui arriva par la mort de fes deux fils vers l'an 577. il écrivit à fon neveu pour lui proposer une entrevûë, & pour faire entre eux une alliance fincere & durable. Ils fe rencontrerent à Pont-pierre aujourd'hui petit Village fur la Meufe entre la Mothe & Neuchateau. Gontran embraffant Childebert & le ferrant tendrement lui dit ces paroles:,,Dieu » pour punir mes pechez m'a enlevé ,, mes fils;mais je veux que deformais ,, vous teniez leur place. Et auffi - tôt il le fit affeoir dans la chaife où il eftoit affis lui-même, lorsque Childebert eftoit entré :,, Mon Royaume, con,, tinua-t'il, eft à vous; il faut que mes ,, interefts foient les voftres, qu'un

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même bouclier nous couvre, & que ,, les mêmes armes nous défendent: ,fi par hazard Dieu me donne encore ,, des enfans, je ne vous en aimerai ,, pas moins, & je vous regarderai toûjours comme un d'eux, afin qu'il y ait entre vous & moi & nos ,, deux familles une concorde éter

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pendant cette defolation de la Mai-,,nelle. Je prends Dieu à temoin de fon Royale où l'on vit dans cet efpace de temps, cinq Princes perir malheureufement ou par la fureur ou en pul'an nition de la fureur de Fredegonde.

Le Confeil qui gouvernoit l'Auftrafie fous l'autorité & au nom de Childebert, fongea toûjours à appuyer la puiffance de ce jeune Prince, de celle d'un de fes deux oncles contre les en

ce que je vous promets maintenant. Childebert qui n'avoit alors au plus que fept à huit ans, répondit à cette tendreffe par toutes les marques de reconnoiffance dont il eftoit capable, & fes Miniftres promirent pour lui au Roy de Bourgogne de ne manquer à rien de leur côté, pour entretenir une parfaite correfpondance entre les

An. 177.
Cap.18.

A

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Cap.16.

deux Royaumes. Les deux Rois fe firent l'un à l'autre de magnifiques prefens, & après avoir mangé ensemble fe feparerent.

Les Auftrafiens ainfi unis avec le Roy de Bourgogne, crurent qu'ils eftoient en eftat de fe faire craindre de Chilperic, qui venoit tout recem ment de s'emparer de Poitiers. Ils lui envoyerent unAmbaffadeur de la part de leurPrince pour le fommer de rendre ce qu'il avoit ufurpé du Royaume d'Auftrafie, avec ordre en cas de refus, de lui declarer la guerre. Chilperic reçût cette Ambaflade, & la menace de l'Ambaffadeur avec beaucoup de fierté & de mepris, neanmoins on ne paffa pas outre.

Chilperic ne rendit point Poitiers, & on ne lui fit point la guerre : apparemment le Roy de Bourgogne toûjours porté à la paix ne voulut point s'engager dans cette affaire,& les Auftrafiens n'oferent feuls attaquer Chilperic.

Mais ce n'eft pas conjecturer vaine ment, ce me femble, que de dire que ce fut à leur follicitation, qu'un nouvel ennemi fe declara en ce temps-là contre Chilperic du côté du Poitou. Ce fut le Comte de Bretagne, qui quoique d'une puiflance bien inferieure à la fienne, ne laiffa pas de lui donner beaucoup d'inquietude. Les Bretons avoient eu auffi leurs guerres civiles caufées par le partage de la domination. Deux Princes l'un nom*Macliavus, mé Maclou & l'autre Bodic, portant l'un & l'autre la qualité de Comte de Bretagne, avoient gouverné ce païs en paix pendant quelques années chacun dans leur canton, & avoient fait ferment l'un à l'autre, que celui des deux qui furvivroit, auroit pour les enfans de l'autre des fentimens & une conduite de pere. Bodic Gregor.Tu- eftoit mort le premier & avoit laiffé ols.c.16. un fils nommé Theodoric, dont le

Cap. 177

Comte Maclou malgré fon ferment, envahit la Principauté. Ce jeune Prince après avoir erré & demeuré caché quelque temps, parut tout d'un coup à la tefte de quelques Troupes Bretonnes, furprit fon ennemi, le tua avec un de fes fils, & reprit ce qui lui avoit efté enlevé. Un autre fils du Comto Maclou nommé Waroc ou Guereth fe mit en poffeffion de l'Etat que fon pere avoit poffedé legitimement fans entreprendre de difputer le refte qui ne lui appartenoit pas. Il avoit Vannes dans fon partage, & apparemment tout le refte de la cofte meridionale de Bretagne en tirant vers l'Occident. L'hommage qu'il eftoit obligé de Bretagne rerendre au Roy de France au moins fufe de rendre hommage à pour une partie de fes terres, le cha- Chilperis grinoit. Il refufa de s'y foumettre, & ne fe mit pas en peine de payer le tribut qu'il devoit pour la Ville de Vannes, fe fervant de l'occafion des troubles domeftiques de la famille Royale & de la défunion des Princes François, pour s'affranchir de cette sujet

tion.

Chilperic pour le mettre à la raifon, envoya ordre auffi-toft à toutes fes Provinces frontieres de Bretagne, à la Touraine, à l'Anjou, au Maine, au territoire de Bayeux, de faire entrer leurs Troupes fur les terres du Comte de Bretagne.Cet ordre &quelques autres femblables qu'on a déja pû remarquer dans la fuite de cette Hiftoire, nous montrent que les armées de France eftoient alors compofées de divers Corps de Troupes que fourniffoit chaque Province, à peu près comme nous voyons aujourd'hui les armées de l'Empire compofées des Troupes des Cercles qui fournissent chacun leur contingent; le choix du General dépendoit du Roy qui leur en envoyoit un ou plufieurs felon qu'il le jugeoit à propos.

Le Comte de

Les François eftant entrez en Bre- Les François

entrent en Bretagne y fout battus.

Cap. 27.

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tagne y trouverent le Comte Waroc campé fur la riviere de Vilaine, & fe pofterent vis-à-vis de lui à l'autre An 578. bord. Le Comte ayant reconnu le camp des François, comme il fçavoit parfaitement le païs, prit la nuit une partie de fon armée, & ayant paffé à un gué de la riviere vint donner brufquement fur le quartier des Troupes de Bayeux, l'enleva & fit un trèsgrand carnage fur tout des Saxons * de Bayeux; c'eft ainfi que noftre ancien Hiftorien les appelle: c'eftoient des defcendans de ces Saxons qui fous l'Empire d'Honorius, de Valentinien & des derniers Empereurs d'Occident, faifoient continuellement des defcentes dans les païs Maritimes des Gaules, entroient quelquefois fort avant dans les terres & y laiffoient des efpeces de colonies.

* Saxones

Bajocaflinos. Vide & 1. 10.

C. 9. gor. Tur.

Gre

Fortunat.1.3. Carm. 7.

Paix entre

Le Comte de Bretagne.

Il y en avoit qui s'eftoient establis dans le territoire de Nantes, & qui après avoir demeuré long-temps dans les fuperftitions du Paganifme, embrafferent enfin la Religion Chrétienne par les foins de Felix Evêque de Nantes, peu de temps avant cette guerre de Bretagne. Et pour ce qui eft de ces Saxons de Bayeux dont il s'agit ici, nous voyons par les Capitulaires de Charles le Chauve petit-fils de Charlemagne, que plus de deux cens cinquante ans après le temps dont nous parlons,il y avoit encore un canton voifin du Contentin, du païs d'Avranches & du territoire de Bayeux, appellé Saxe, & qui eft nommé en la tin Or lingua Saxonia.

Malgré cet avantage que le Comte Chilperic de Bretagne avoit remporté sur les François, il jugea à propos de demander la paix qu'il conclut trois jours après, avec les Generaux de l'armée à

ces conditions: qu'il feroit ferment au Roy de lui eftre fidele, que pour plus grande affûrance il donneroit fon fils en oftage, qu'il remettroit aux Troupes du Roy la Ville de Vannes, & que fi le Roy vouloit bien lui en redonner le Gouvernement &la joüiffance, il ne manqueroit jamais de lui payer tous les ans un tribut & les autres redevances qui y eftoient attachées, fans attendre qu'on le fommast de le faire. Incontinent après qu'on eut figné ce traité de part & d'autre, les Troupes Françoises fortirent de Bretagne.

Le Roy dans le ban qu'il avoit fait publier en Touraine & fur les autres frontieres de Bretagne, y avoit compris les pauvres & les jeunes Clercs des Eglifes, même de celle de Tours, qui eftoient en âge de porter les armes. Cet ordre eftoit contre leurs privileges auffi-bien que contre la coûtume, & ils n'avoient pas obéï. Ce Roy qui n'admettoit point de raifon contre fes ordres, leur fit payer l'amende † à laquelle on condamnoit ceux qui manquoient de marcher en ces fortes d'occafions, ainfi qu'on le voit dans les Capitulaires de Charlemagnet & dans ceux de Charles le L. 6. cap. Chauve. 96. titul. 29.

Mais les impofts extraordinaires dont Chilperic chargea fes peuples l'année d'après cauferent beaucoup plus de defordres. Ils parurent fi exceffifs, que plufieurs habitans des Villes & de la Campagne deserterent, & aimerent mieux quitter le Royaume en abandonnant leurs biens, que de fe voir fans ceffe expofez aux vexations. de ceux qui eftoient prépofez pour lever ces efpeces de tailles que l'on avoit mifes fur toutes les terres; une

*Le mot de bannus fignifioit les ordres du Roy, par lequel il eftoit commandé prendre les armes pour aller à l'armée, ou pour venir aux aflemblées que le Roy convoquoit pour les affaires publiques. Gregoire de Tours le prend en cet endroit pour l'amende qu'on eftoit obligé de payer, quand on n'obéifloit pas à ces fores de bans. De pauperibus juffit bannos exigi. "Ee inor elt foavent pris en ce lens dansles Capitulaires.

de

C. 4.

Chilperic charge fes peuples d'imof.

An. 179.

1.5.0.29.

de ces charges entre autres eftoit de payer par chaque arpent de vigne une certaine quantité de vin; on payoit auffi tant pour chaque efclave qu'on avoit à fon fervice: rien n'eftoit franc Gregor. Tur. & exempt de tribut. Ce n'est pas que ces tributs fuffent tous injuftement impofez; car les revenus de nos Rois de ces temps-là & encore long-temps après confiftoient pour la plupart en denrées,& fe levoient à peu près comme on leve aujourd'hui les dixmes: mais c'eft que Chilperic les avoit exceffivement augmentez.

Cap. 27.

Il fe fit à cette occafion une grande fédition à Limoge, où celui qui eftoit chargé de lever ces tributs euft perdu la vie fans l'autorité de l'Evêque Ferreol qui le tira des mains des revoltez. Le peuple pilla les Doüannes, les livres des comptes, & les Edits furent jettez au feu. L'infolence des revoltez alla jufqu'aux plus grands excès. Tout aboutit à attirer dans le païs des Troupes qui y vécurent à difcretion. Plufieurs furent punis du dernier fupplice. Quelques Abbez & quelques Preftres qu'on avoit accusez d'avoir beaucoup contribué à cestroubles, furent fort maltraitez, & enfin on redoubla les impofts fous le nom d'amende en punition de la revolte.

La guerre

recommence.

à fang, fit quantité de prifonniers, & porta le ravage jufques bien au-delà de Rennes. Le Roy un peu revenu de fa colere rappella l'Evêque du lieu où il l'avoit relegué, lui affigna pour fa demeure la Ville d'Angers où il le faifoit défrayer; mais avec défense de retourner à fon Evêché, qui ne perdoit rien à l'abfence d'un Pasteur auffi fcandaleux que l'eftoit celui-là par fon extrême intemperance. Cependant le Roy ayant appaifé les troubles du Limofin,fit rentrer des Troupes en Bretagne où elles firent ce que le Comte avoit fait fur les terres de France.

Le Comte de Bretagne profitant de ces troubles n'eut pas pluftoft vû les Troupes Françoifes hors de fes Eftats, & remis les fiennes dans Vannes, qu'il fit naiftre des difficultez fur le traité. Il envoya l'Evêque de cette Ville nommé Eone à la Cour de France, pour prier le Roy d'adoucir quelques-unes des conditions. Ce procedé irrita ce Prince de telle maniere, qu'après avoir fort mal reçû l'Evêque, il l'envoya en exil.

Le Comte de Bretagne pour fe venger du traitement que l'on faifoit à fon Envoyé, entra à main armée dans le païs de Rennes, y mit tout à feu &

Tome I.

Cap. 3

C'eftoit à qui feroit le plus de mat des deux coftez. Les Bretons recommencerent leurs ravages du cofté de Rennes, & en firent encore de plus grands dans le territoire de Nantes. En vain l'Evêque de cette Ville fit reprefenter au Comte de Bretagne, que cette maniere de faire la guerre eftoit contraire à toutes les loix du Chrif tianisme & indigne d'un Prince Chrétien. On fit femblant d'écouter fes remontrances; mais on ne laiffa pas de continuer comme auparavant. L'Hiftoire ne nous dit point quand ni comment ce different fut terminé. Si les Miniftres du Roy d'Auftráfie l'avoient fait naiftre, comme j'ai dit qu'on pou voit affez probablement le conjecturer, peut-eftre s'appliquerent-ils auffi à le finir par une nouvelle raifon d'Etat que je vais dire.

L'alliance étroite qu'ils avoient faite avec le Roy de Bourgogne ne leur produifoit aucun avantage. Chilperic demeuroit toûjours maiftre de Poitiers, l'efperance de la fucceffion au Royaume de Bourgogne eftoit à la verité un grand intereft pour le jeune Roy; mais outre que c'eftoit un bien encore fort éloigné,& que Chilperic au cas qu'il furvécuft à Gontran, ne manqueroit pas de lui difputer, cette raifon n'eftoit plus pour lu

Aa

I. 6. C. 11.

un motif de préferer l'alliance de Gontran à celle de Chilperic: parce que celui-ci ayant auffi perdu tous fes fils, il eftoit en eftat auffi-bien que Gontran d'adopter Childebert & de lui affeurer fa fucceffion. Enfin une injure qu'il prétendoit avoir reçûë de Gontran, lui fervit au moins d'un prétexte fort fpecieux pour rompre avec lui, & fe réunir avec Chilperic. J'ai déja remarqué qu'après la mort de Caribert Roy de Paris, fes trois freres avoient partagé fon Eftat entre eux d'une maniere à produire tous les jours des fujets de guerre, y ayant plufieurs Villes dont un tenoit la moitié & un autre l'autre moitié; ainfi Marseille eftoit en partie du Domaine de Gontran, & en partie du Domaine de Sigebert pere de Childebert. Après la mort funefte de ce Prince, Gontran avoit demandé à fon neveu qu'il lui cedaft la partie de cette Ville, qui eftoit du Royaume d'Auftrafie.Le Confeil du jeune Roy apprehendant d'irriter Gontran dans un temps où à peine on pouvoit refifter aux forces de Chilperic, crût qu'il falloit s'accommoder aux conjonctures & ne pas refufer à Gontran ce qu'il pouvoit enlever impunément de force. C'eft fur cela que le Roy d'Auftrafie fit une querelle à fon oncle le Roy de Bourgogne, prétendant fe relever de cette tranfaction, & fur quoi il rompit avec lui pour se réunir avec Chilpe

ric.

Chilperic eftoit alors celui des trois Rois François qui eftoit le plus redouté; c'eftoit aufli le plus confideré par les Princes étrangers. Il avoit chez eux avec raison la réputation de vaillant & de guerrier.Il eftoit magnifique 1.5.c. 18. jufqu'à faire des Cirques à Paris & à Soiffons pour donner des fpectacles aux peuples à la maniere des Romains; il entretenoit grande correfpondance par fes Ambaffadeurs avec Leuvigilde

An. $8

Gregor.

Roy d'Espagne, & avec Tibere Empereur de Conftantinople qui avoit fuccedé à Juftin II.Gregoire de Tours raconte que dans le temps dont je parle, il fe trouva à la Cour qui estoit à Nogent, Nogent, Bourg appellé aujourd'hui faint Clou, lorfque les Ambaffadeurs que Chilperic avoit envoyez trois ans. L. 6. c. 1. auparavant à Conftantinople,y arriverent en fort mauvais équipage. Comme ils n'avoient ofé prendre terre à Marseille à caufe de la méfintelligence qui eftoit entre leur Maiftre & le Roy de Bourgogne à qui elle appartenoit, ils avoient efté obligez de gagner le Port d'Agde qui eftoit du Domaine des Vifigots d'Espagne. Dans ce trajet le vent ayant pouffé leur vaisseau contre les terres,il s'y eftoit brifé; une partie de l'équipage y avoit peri, & les Ambaffadeurs avoient eû beaucoup de peine à fe fauver avec ce qu'ils avoient apporté de plus précieux de la part de l'Empereur pour le Roy. Il y avoit entre autres chofes plufieurs Medailles d'or pefant chacune une livre, où l'on voyoit d'un cofté la tête de l'Empereur avec cette Legende: TIBERIUS CONSTANTINUS PERPETUUS AUGUSTUS: & au revers eftoit reprefenté un char de triomphe tiré par quatre chevaux avec cette infcription:> GLORIA ROMANORUM, Le Roy montra auffià l'Evêque de Tours un grand baffin d'or maffif enrichi de pierreries & qui pefoit cinquante livres.C'eftoit une picce qu'il avoit fait faire exprès, voulant,difoit-il, faire voir aux Etran gers que les François ne cedoient ni en richeffes, ni en magnificence, même aux Empereurs.

Traité d'al cheris Childebert, d'hui faint

li ince entre

* Aujour

Ce fut donc en ce temps-là que les Ambaffadeurs du Roy d'Auftrafie arriverent à Nogent * pour la negociation dont j'ai parlé. Gilles Evêque de Reims eftoit le chef de l'Amballade, clou. & avoit avec lui les Seigneurs les plus confiderables du Royaume d'Auftra

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