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Voici maintenant la marche suivie par chaque opérateur :

1o M. Pesier épuise la potasse par l'eau chaude, concentre les dernières eaux de lavage pour ne pas augmenter le volume prescrit, et titre la liqueur ainsi obtenue.

2o M. Correnwinder a opéré par le procédé prescrit par Descroizilles, l'auteur de l'alcalimétrie, en prenant quelques soins particuliers reconnus nécessaires; ce procédé peut se résumer ainsi :

On met 10 gr. de potasse en contact avec un peu d'eau froide dans un mortier, et on broie de temps en temps. Après quatre à cinq heures de digestion, on ajoute 25 centimètres cubes d'eau ; on agite, on laisse déposer la matière insoluble, et on aspire avec une pipette le liquide clair pour le verser dans un flacon à l'émeri jaugeant 2 décilitres. On reverse 25 centimètres cubes d'eau sur le résidu ; on broie de nouveau, on enlève le liquide clair avec la pipette, et on continue ainsi jusqu'à ce qu'il y ait 4 décilitre 1/2 environ de liquide à peu près clair. Cela fait, on réunit la matière insoluble au contenu du flacon; on ajoute de l'eau jusqu'à ce que liquide et matière insoluble forment le volume de 2 décilitres. On mêle bien le tout; on filtre, et, après avoir agité convenablement le liquide filtré, on prélève un décilitre pour en effectuer le titrage.

3o M. Meurein opère autrement. Il met 10 grammes de potasse pulvérisée dans un flacon taré, et y ajoute 191 gr. 8 d'eau, quantité qui, avec les 8 gr. 2 de sels solubles contenus généralement, d'après lui, dans les potasses brutes, doit donner 200 gr. de dissolution claire. Le mélange est agité de temps en temps, et au bout de douze heures il est jeté sur un filtre. On pèse 100 gr. de dissolution et on titre.

4° MM. Desespringalle et J. Girardin suivent le même mode opératoire : c'est celui qui est pratiqué le plus généralement. Il consiste à laisser les 10 grammes

de potasse en contact avec de l'eau froide pendant quatre à cinq heures. On broie la masse de temps en temps, puis on décante le liquide reposé sur un tout petit filtre. On remet sur le résidu 20 à 25 centimètres cubes d'eau; on décante au bout de quinze minutes. On renouvelle les mêmes opérations jusqu'à ce que l'on ait 250 centimètres cubes de liquide clair. On mêle bien les liqueurs réunies, on en mesure 125 centimètres cubes, et c'est sur ce volume qu'on fait le titrage.

Ces différents procédés, répétés avec soin dans les laboratoires de la Faculté sur une potasse non sulfureuse et sur une autre chargée de sulfures, ont donné les résul

tats suivants :

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pringalle... 59 5

de M. J. Girar

din. Titre après calcination avec chlorate de potasse (procédé de M. J. Girardin),

59% 5

59° 25

340 1/2 faib. La diminution du titre par le procédé de M. Pesier, pour la potasse sulfureuse, s'explique assez facilement par l'oxydation du sulfure de calcium contenu dans le salin et sa transformation en sulfate : d'où résultent du sulfate de potasse qui ne titre pas, et du sulfate de chaux qui demeure dans le résidu insoluble.

Les différences de titres obtenus par la méthode de M. Meurein sont également faciles à expliquer. Si les potasses renfermaient invariablement 18 pour 100 de matières insolubles, le titre serait toujours exact; mais quand une potasse contient plus de 2 gr. 8 de sels solubles par 10 gr., on a une solution dont le poids est supérieur de 200 gr. Or, comme on en prend toujours 100 gr. pour le titrage, on doit évidemment obtenir un titre trop faible. De même, on aura un titre trop fort s'il y a moins de 8 gr. 2 de sels solubles dans les 10 gr. de potasse. On éviterait ces causes d'erreur en titrant la liqueur restante, après y avoir ajouté les eaux de lavage du résidu resté sur les filtres, et en prenant la moyenne des deux résultats. C'est, du reste, ce que conseille M. Meurein.

Quant au procédé de M. Descroizilles, que M. Correnwinder a bien voulu suivre, notre honorable confrère s'est assuré (et la même remarque a été faite par les au

tres membres de la commission) que cette méthode est très-exacte lorsqu'il s'agit de la potasse brute de betteraves, qui renferme une quantité normale de matière insoluble. Celle-ci occupe si peu de place dans la dissolution, que le titre de la potasse n'en peut pas être sensiblement faussé. Toutefois, pour éviter les objections qu'on fait avec raison au procédé de M. Descroizilles, à cause des variations qu'il peut y avoir dans la quantité de matière insoluble que renferment les salins bruts, M. Correnwinder pense (et toute la commission partage son avis) qu'il vaut mieux lessiver la potasse par des décantations successives et bien ménagées, toutes les fois qu'on doit titrer des potasses ou des soudes dont on ne connaît pas l'origine.

Quoi qu'il en soit, il est facile de voir que toutes les méthodes de lessivage des 10 gr. de potasse pris pour l'essai conduisent, à très-peu de chose près, au même résultat. Les différences signalées sont assurément insignifiantes pour les transactions commerciales. Ce qui doit donc décider dans le choix du procédé à adopter, c'est la rapidité d'exécution, c'est la commodité et la simplification des opérations.

De ce qui précède il résulte clairement que les grandes divergences qu'on remarque souvent dans les titrages effectués par des essayeurs différents ne tiennent pas au mode opératoire suivi, mais bien plutôt aux deux autres causes qui ont été indiquées précédemment, à savoir :

La prise de l'échantillon

Et la nature de la liqueur alcalimétrique. Examinons successivement ces deux

causes.

(Journ. de chimie med., juillet 1860.)

(La fin au prochain No.)

ANALYSE DE L'URINE ET DE LA MATIÈRE SÉBACÉE CHEZ UN MALADE QUI A SUCCOMBÉ AUX SUITES DE L'HYPERTROPHIE EXTRAORDINAIRE DU SYSTÈME SÉBACÉ; par M. C. LUTZ, pharmacien en chef de l'hôpital Saint-Louis.— J'extrais ce qui suit de la thèse que M. Lutz vient de soutenir à la Faculté de médecine, qui contient une observation des plus curieuses sur une hypertrophie du système sébacé qui était parvenue à un tel degré qu'on pouvait en extraire facilement 100 grammes de matière sébacée. EXAMEN DES URines. Quelques mois avant la mort du malade, on pouvait facilement constater par l'acide azotique et par la chaleur la présence de l'albumine dans les urines; la quantité de cet albumine allait toujours en augmentant. Ainsi,

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quand j'ai commencé, il y a deux mois à peu près, l'examen de cette urine, j'y ai trouvé 2 grammes par litre d'albumine pure et desséchée, cette quantité allait toujours en augmentant. Ainsi, par des analyses faites de huit jours en huit jours, j'y ai trouvé 5 grammes, 4 grammes 50, 3 grammes 75, 7 grammes, et enfin, dans les derniers jours, 8 grammes par litre.

Je vais décrire en peu de mots le procédé qui m'a servi à doser cette albumine. L'urine, qui présentait toujours une réaction alcaline, fut acidulée légèrement par de l'acide azotique et portée à l'ébullition; au moment où elle eut lieu, j'y ai ajouté la moitié de son volume d'alcool à 85o. De cette manière, l'albumine fut si complétement précipitée, qu'une solution concentrée de tannin ne produisit plus le plus léger trouble dans la liqueur filtrée. L'albumine coagulée fut lavée très-exactement avec de l'eau distillée, puis desséchée à 80o et pesée.

L'examen de cette urine m'a conduit à faire une remarque assez curieuse. Était-ce une simple coïncidence, ou bien le fait estil général chez les albuminuriques? C'est ce que je me propose de vérifier à la première occasion. Quoi qu'il en soit, voici cette remarque en même temps que je dosais l'albumine, je m'assurais aussi de la quantité d'urée que la même urine contenait, et j'ai vu que cette quantité était en raison inverse de l'albumine. Ainsi, quand l'urine contenait 2 grammes par litre d'albumine, on y trouvait en même temps 13 grammes 35 d'urée ; à 4 grammes d'albumine correspondaient 9 grammes 75 d'urée; à 6 grammes d'albumine, 7 grammes 10 d'urée, et enfin pour 8 grammes d'albumine, il n'y avait plus que 4 grammes 75 d'urée.

Pour le dosage de l'urée je me suis servi du procédé de M. Leconte, procédé qui est basé, comme on le sait, sur la décomposition de l'urée, par l'action de l'hypochlorite de soude, en eau, acide carbonique et

azote.

Je me plais à reconnaître ici l'excellence de ce procédé, qui doit sa supériorité sur ceux connus, à son exactitude, à la facilité et à la rapidité de son emploi.

Il ne me reste plus qu'à mentionner les quantités considérables de phosphates alcalins et terreux que cette urine contenait; ainsi, tandis que dans l'urine normale la quantité de phosphate de soude varie de 3 à 4 grammes, j'en ai trouvé 8, 9, et jusqu'à 11 grammes dans 1 litre.

Je me suis servi du procédé suivant pour doser le phosphate de soude. Le ré

sidu de l'évaporation de l'urine fut calciné, et complétement incinéré à l'air libre; le résidu de la calcination fut traité par l'eau distillée, et la dissolution précipitée par l'azotate d'argent parfaitement neutre; le précipité jaune qui se formait, composé de chlorure et de phosphate d'argent, fut traité par de l'eau fortement acidulée par l'acide nitrique, qui dissolvait le phosphate d'argent et laissait le chlorure sous la forme d'un précipité blanc, caillebotté, et facilement reconnaissable à sa solubilité complète dans l'ammoniaque. La dissolution acide laissait, par l'évaporation de l'acide nitrique, le phosphate d'argent, lequel, lavé, desséché et pesé, permettait facilement de calculer la quantité de phosphate de soude à laquelle il correspond. Le même précipité, mêlé à du charbon, et calciné dans l'obscurité, ne laissait, par un dégagement d'abondantes vapeurs phosphorescentes, aucun doute sur sa nature.

Je n'ai rien trouvé d'anormal dans la quantité ni dans la qualité des autres éléments constituants de l'urine.

EXAMEN DE LA MATIÈRE SÉBACÉE. - J'ai dit plus haut que, par une légère pression, les glandes malades laissaient exsuder une grande quantité de matière sébacée; cette quantité était telle qu'on aurait pu facilement; si on n'avait craint de fatiguer trop le malade, en extraire une centaine de grammes par jour. Avec un peu d'attention, on pouvait voir très-distinctement la matière sortir par l'orifice de la glande, et toujours du côté du poil, où la plus forte pression était exercée. La matière sortait d'abord sous la forme d'un vermisseau de couleur jaunâtre, suivie bientôt d'un flot de matière blanche plus liquide. Cette matière, d'abord assez molle, se durcissait bientôt en se refroidissant. Sa couleur alors est d'un blanc légèrement jaunȧtre; sa consistance est analogue à celle de la cire, elle exhale une odeur nauséabonde analogue à celle du vieux fromage putréfié. Je l'ai soumise un grand nombre de fois à l'examen microscopique, dans l'espoir d'y découvrir le demodex, que j'étais parvenu cependant à trouver assez facilement dans la matière sébacée normale, mais jamais je n'en ai pu apercevoir le moindre vestige. M. Bazin, qui a une si grande habitude à se servir du microscope, n'a pas été plus heureux que moi. Il est probable que la grande fétidité de la matière n'est pas compatible avec l'existence de ce petit arachnide.

Je vais donner ici la moyenne de huit analyses que j'ai faites de cette matière. Les résultats de ces analyses ont toujours été très-sensiblement les mêmes.

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Albumine. La matière desséchée et pulvérisée a été traitée à plusieurs reprises par de l'eau distillée à la température de 55o. La liqueur filtrée qui avait abandonné sur le filtre un magma volumineux fut chauffée à l'ébullition; il s'y est formé un léger coagulum, lequel, lavé et desséché, a été pesé exactement.

Gelatine. La liqueur, privée par la filtration de l'albumine, fut évaporée au bain-marie en consistance demi-sirupeuse; elle se prit, par le refroidissement, en une gelée très-consistante ; j'en ai pris le poids après l'avoir desséchée complétement. Cette matière est soluble dans l'eau tiède; le tannin produit dans sa solution un précipité très-tenace et très-abondant; par la chaleur elle exhale une odeur de colle très-prononcée. Il est probable qu'elle n'existait pas toute formée dans la matière sébacée, mais qu'elle est plutôt le produit de l'action de l'eau chaude sur les enveloppes des globules graisseux.

Caséine. Le résidu du premier traitement par l'eau resté sur le filtre fut desséché complétement, pulvérisé et traité jusqu'à épuisement, tantôt par le chloroforme, tantôt par le sulfure de carbone; les résultats de ces divers traitements ont toujours été très-sensiblement les mêmes. Toute la matière grasse fut ainsi dissoute; la solution filtrée laissa un résidu assez considérable; ce résidu traité par l'eau se ramollit, mais ne s'y dissout pas; il est de même insoluble dans l'alcool et dans l'éther; mais, traité par une dissolution faible de soude, il y est complétement soluble. Les acides minéraux versés dans cette solution y forment instantanément un précipité volumineux, qui se redissout de nouveau dans la solution alcaline. Cette nouvelle solution se recouvre d'une pellicule pendant son évaporation, laquelle se renouvelle chaque fois qu'on l'enlève. De tous ces caractères, j'ai cru pouvoir conclure que j'avais affaire à de la caséine, ou du moins à une matière albuminoïde très-voisine.

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bain-marie, laisse comme résidu la matière grasse; celle-ci est d'une consistance molle; elle est d'une couleur d'un blanc jaunâtre, fusible à la température de 35o; elle a conservé l'odeur primitive de la matière sébacée, tandis que les autres produits en sont presque complétement exempts. Traitée par une dissolutiou de soude caustique, elle se saponifie avec la plus grande facilité et forme un savon dur, qui ne diffère en rien du savon ordinaire.

D'après la fusibilité de cette graisse et sa consistance, on juge facilement qu'elle est formée, comme la graisse humaine en général, de margarine et d'oléine. Pour en connaitre les proportions, j'en ai formé un savon plombique, en décomposant, par l'acétate de plomb, une dissolution de savon sodique, et j'ai traité ce savon par de l'éther pur.

L'oléate de plomb étant seul soluble dans ce véhicule, j'ai pu ainsi séparer les deux sels. 100 parties du mélange ont cédé à l'éther 67 parties; d'où l'on peut conclure que la graisse est formée, trèsapproximativement, de deux parties d'oleine et d'une de margarine.

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Acide butyrique. - Pour isoler cet acide, j'ai traité la matière sébacée par une dissolution de soude caustique; tout s'est à peu près complétement dissous; puis j'ai distillé la liqueur dans une petite cornue, avec un léger excès d'acide sulfurique. Le produit de la distillation, ayant une forte odeur d'acide butyrique, fut agité fortement avec de l'éther; puis la couche d'éther, séparée par le repos, fut décantée et soumise à l'évaporation spontanée. Le résidu liquide de cette évaporation possède tous les caractères de l'acide butyrique.

Chlorure de sodium, phosphate de soude et sulfate de soude. Pour connaître et doser les sels fixes contenus dans la matière sébacée, j'en ai calciné une certaine quantité, à l'air libre, dans une capsule de platine. Les cendres provenant de cette combustion étaient presque complétement solubles dans l'eau ; il ne restait qu'un léger résidu, que j'ai reconnu être du phosphate de chaux; la solution avait une réaction alcaline très-prononcée : elle ne contenait pas de potasse ni libre, ni combinée; c'est ce dont j'ai pu me convaincre à l'aide du chlorure de platine. Le chlorure de sodium et le phosphate de soude furent reconnus par le nitrate d'argent, ainsi que je l'ai déjà indiqué en parlant de l'analyse de l'urine, ct le sulfate de soude au moyen de nitrate de baryte.

(Répertoire de pharmacie, juin 1860.)

REMARQUES SUR LA TRANSFORMATION DE L'AMIDON EN GLUCOSE ET EN DEXTRINE, par M. MUSCULUS, pharmacien aide-major. D'après l'opinion admise dans la science, l'amidon, avant de se transformer en glucose, par l'action des acides étendus et de la diastase, passerait d'abord à l'état de dextrine, et formerait ensuite du glucose en fixant quatre équivalents d'eau. Suivant M. Musculus, les choses ne se passent pas ainsi. La formation de la dextrine et du glucose serait plutôt le résultat d'une décomposition de la matière amylacée qu'une simple hydratation.

L'opinion de M. Musculus repose sur les faits suivants :

1° Si l'on fait digérer de l'amidon avec une solution de diastase, à la température de 70 à 75 degrés, la quantité de glucose augmente jusqu'à ce que la liqueur ne soit plus colorée par la teinture d'iode. A partir de ce moment la réaction s'arrête, et cependant il reste encore une grande quantité de dextrine. En ajoutant une nouvelle quantité d'amidon, l'action recommence.

2o Le glucose et la dextrine apparaissent simultanément et sont toujours dans le même rapport. M. Musculus a trouvé dans ses recherches un équivalent de glucose et deux de dextrine.

3o L'acide sulfurique étendu et bouillant agit d'abord comme la diastase ; il s'en distingue en ce que la réaction continue après la disparition de l'amidon, mais avec une extrême lenteur. Ainsi, en faisant bouillir de l'amidon avec de l'acide sulfurique dilué au 100°, la quantité du glucose augmente rapidement jusqu'à ce que la liqueur ne bleuisse plus par la teinture d'iode. La dissolution contient alors un mélange de dextrine et de glucosc dans le rapport de 2 à 1. En continuant à faire bouillir, la réaction devient excessivement faible. Ainsi, en délayant 2 grammes d'amidon dans 200cc d'eau distillée, M. Musculus a obtenu, après une demiheure d'ébullition et au moment où il n'y avait plus de coloration avec la teinture d'iode, 0 gr. 60 de glucose, tandis qu'après cela il a fallu plus de quatre heures d'ébullition non interrompue, pour constater une augmentation de 25 à 30 centigrammes. Suivant M. Musculus, ce fait prouve que le glucose n'est pas produit par l'hydratation de la dextrine; on ne comprendrait pas, en effet, dit-il, pourquoi sa formation serait plus rapide pendant qu'il y a encore de l'amidon dans la liqueur, que quand il ne reste plus que de la dextrine.

4o L'apparition simultanée de la dextrine et du glucose se manifeste avec l'acide

sulfurique comme avec la diastase, et le rapport est le même.

M. Musculus signale ces faits à l'attention des chimistes, mais de nouvelles études sont nécessaires pour expliquer la conversion de l'amidon en dextrine et en glucose.

M. Musculus termine son travail par quelques observations pratiques sur la fabrication du glucose, sur le dosage d'un mélange de sucre et de dextrine, sur l'énorme quantité d'orge que les brasseurs sont obligés d'employer pour produire un liquide peu riche en alcool, et enfin sur la fabrication de l'alcool au moyen de l'amidon.

(Journ. de pharm, et de chimie, juin 1860.)

DOSAGE DE L'IODE PAR LA MÉTHODE DES VOLUMES, par M. ROGER, pharmacien-major.

On connaît un grand nombre de procédés pour l'analyse volumétrique de l'iode libre ou combiné. Ceux de MM. Bunsen, Streng, Mayer, de Luca, etc., sont généralement recommandés, mais ils offrent quelques inconvénients dans leur application. Le moyen que M. Roger propose est une modification de celui de M. Bunsen; il consiste à précipiter tout l'iode des iodures, à le dissoudre dans le chloroforme, puis à le doser au moyen d'une solution titrée d'acide sulfureux. On peut doser l'iode des iodures alcalins avec la même facilité que la teinture d'iode.

La séparation de l'iode d'un iodure alcalin (tous les iodures peuvent être facilement convertis en iodures alcalins) se fait avec la plus grande netteté en versant de l'acide sulfurique très-étendu dans une dissolution d'iodure à laquelle on ajoute ensuite de l'acide iodique ou un iodate. Il se produit alors du sulfate alcalin et de l'acide iodhydrique qui, se trouvant en contact avec l'acide iodique, est décomposé de manière que tout l'iode qu'il contient se précipite ou se dissout dans la liqueur. L'acide iodique abandonne également une quantité correspondante d'iode, comme le prouve l'équation suivante :

SHI+10=5HO + 61.

Si l'on ajoute alors à la liqueur une quantité suffisante de chloroforme, tout l'iode devenu libre se dissout dans ce liquide que l'on sépare facilement par décantation.

M. Roger conseille d'opérer de la manière suivante : On fait dissoudre 2 grammes de l'iodure alcalin que l'on veut examiner, dans 200cc d'eau distillée ; on

prend 50cc de cette solution contenant 0 gr., 5 d'iodure, et l'on y verse 25cc d'acide sulfurique dilué que l'on prépare avec 2 grammes d'acide sulfurique pur et 100cc d'eau distillée, puis on y ajoute 25ce d'une solution d'acide iodique préparée en faisant dissoudre un gramme d'acide iodique dans 100cc d'eau distillée. On verse ensuite dans la liqueur 50cc de chloroforme, et on agite vivement; on laisse reposer un instant; puis on sépare le chloroforme chargé d'iode à l'aide d'un petit entonnoir à robinet ou plus simplement d'un entonnoir ordinaire que l'on bouche avec le doigt. Le liquide qui surnage retenant encore une petite quantité d'iode, il importe, après la décantation, de le traiter par de nouvelles quantités de chloroforme jusqu'à ce qu'il devienne tout à fait incolore.

Le chloroforme pouvant retenir un peu d'acide iodique, il est nécessaire de le laver deux ou trois fois avec environ 50cc d'eau distillée, et si les eaux de lavage enlevaient de l'iode, il faudrait les traiter de nouveau par le chloroforme.

Après ces opérations qui se font trèsrapidement, on procède au dosage de l'iode au moyen d'une solution titrée d'acide sulfureux. Pour titrer cette solution, on prend deux grammes d'iode sec et pur que l'on fait dissoudre dans 100cc d'alcool à 90°, à la température de 15o. 10cc de cette liqueur renferment 0 gr., 2 d'iode; c'est cette quantité que M. Roger emploie pour ses essais; elle correspond à un nombre déterminé de divisions de la burette.

Après avoir titré la solution d'acide sulfureux, on la verse goutte à goutte dans le chloroforme chargé d'iode auquel on ajoute préalablement quelques centimètres cubes d'eau distillée et chaque fois on agite vivement. Vers la fin de l'opération, on verse l'acide sulfureux avec précaution, car une demi-goutte suffit souvent pour décolorer complétement la liqueur.

Si l'on suppose que 23 divisions d'acide sulfureux correspondent à 0 gr., 2 d'iode, et qu'on en ait employé 49 divisions pour décolorer le chloroforme, on établira la proportion suivante pour avoir la quantité d'iode :

25:0,2::49:x. x=0 gr.,426

0 gr.,426 doit être multiplié par 5 et divisé par 6; en effet, sur 6 parties d'iode 5 sont fournies par l'iodure et une par l'acide iodique.

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