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pain par jour. Quand cette femme entra à l'Hôtel-Dieu, M. Trousseau constata chez elle la singularité du regard qui donnait à la physionomie un aspect sauvage; les yeux faisaient procidence et brillaient d'un éclat insolite. Le corps thyroïde très-développé formait une saillie au devant du larynx et de la trachée-artère. Les battements du cœur visibles à l'œil étaient violents, précipités et se propageaient aux artères carotides et à la tumeur thyroïdienne qu'ils soulevaient; l'oreille appliquée sur celle-ci percevait un bruit de souille continu avec renforcement artériel, et si on la saisissait entre les doigts, elle donnait la sensation du mouvement d'expansion double propre aux anévrysmes. Interrogeaiton les mouvements et les bruits du cœur, on trouvait une impulsion violente, un bruit de souffle doux à la base, se prolongeant dans l'aorte; le pouls variait entre cent dix et cent trente; du frémissement cataire existait dans les carotides.

Tout d'abord on pouvait admettre la prédominance d'un état chloro-anémique. M. Trousseau se plaçant à ce point de vue prescrivit les ferrugineux, mais cette médication ne fit qu'aggraver les accidents. Il fallut changer de voie et celle qu'on suivit fut plus heureuse. La malade prit de la teinture de digitale à la dose de huit à dix gouttes, d'heure en heure, jusqu'à ce que le pouls tombat à soixante-dix. On appliqua des vessies remplies de glace sur le goitre. Quelques sangsues placées aux cuisses et aux genoux ramenèrent la menstruation, et sous l'influence de ces divers moyens il y eut une amélioration notable. Cependant le 17 novembre, la malade eut un nouveau paroxysme qui, le 26 du même mois, touchait à sa fin. Le 1er décembre le regard de cette femme était plus naturel, la tumeur thyroïdienne moins volumineuse et le cœur semblait revenu à un état de calme relatif.

Dans la série de leçons auxquelles ce fait a donné matière M. Trousseau a rapporté deux autres observations de goître exophthalmique recueillies dans la clientèle de M. le docteur Labarraque, médecin à Paris.

La première est celle d'un jeune garcon de quatorze ans et demi qui vers l'âge de douze ans ressentit un peu d'oppression. Un an plus tard, sa vue se troubla, il devint myope et porta des lunettes no9. En août 1860, l'écolier se rend à Villerville où l'on remarque qu'il a le cou gros, surtout à la base. Le goître fait des progrès en quelques jours. Les bains de mer sont mal supportés. Une violente op

pression se manifeste, la suffocation est imminente. Un pédiluve très-chaud est administré; on applique des sinapismes; la crise passe. Contre le goître, M. Lebâtard consulté à Trouville conseille l'iodure de plomb à l'extérieur, le sirop d'iodure de fer à l'intérieur. Cette médication, loin d'amender les accidents, les aggrave, et de retour à Paris, le malade est si affaibli, si oppressé, que le traitement iodique est suspendu. Une nuit MM. Blache, Trousseau et Labarraque sont appelés en toute hate; ils trouvent l'enfant à demi asphyxié, la voix éteinte, les yeux chassés hors des orbites, le pouls plein, vibrant, le corps thyroïde énormément tuméfié, étalé sur le cou et soulevé par de violentes pulsations artérielles. Les trois médecins songent à la trachéotomie, mais avant que tout soit prêt pour cette opération l'enfant peut mourir. On pratique une saignée de trois palettes. Ventouses Junod, pédiluves, manuluves, sinapismes, purgatifs drastiques, teinture de digitale portée jusqu'à cent gouttes en dix heures; tels sont les moyens qu'on donne pour auxiliaires à la saignée et aux applications de sachets de glace sur le cou. Or, si l'oppression fut encore grande pendant la journée, les accidents asphyxiques étaient conjurés, et la nuit suivante le malade dormit neuf heures consécutives. Trois semaines après ce paroxysme il pouvait faire à pied quatre kilomètres pour aller remercier M. Trousseau. Aujourd'hui, le goitre a presque complétement disparu, et il n'existe ni battements du cœurni exophthalmic.

Le second fait observé par M. Labarraque est un cas de goitre exophthalmique chronique avec exacerbations. En 1849, une dame V..., âgée de quarante-six ans, éprouve une grande frayeur. Le même jour elle a des palpitations qui continuent. Cinq à six mois plus tard, le corps thyroïde augmente de volume; les yeux deviennent saillants, la myopie s'établit; puis à cette vue de myope toujours excellente succède de l'amblyopie. La malade voit des mouches volantes et des points noirs quand elle regarde un fond blanc. A cette époque les règles s'arrêtent et il survient de la boulimie et de la diarrhée. Malgré l'aménorrhée, Mine V... devient enceinte, et à partir de ce moment, les symptômes de la maladie diminuent. Elle accouche en octobre 1851 étant alors en pleine santé. Mais en 1855, les accidents déjà observés sc reproduisent à la suite d'une pleurésic. Retour de la diarrhée et d'un appétit que rien ne peut assouvir amaigrissement; exophthalmic; tumeur thyroïdienne; pal

me

pitations cardiaques; insomnie; etc. Les saignées, les purgatifs drastiques et la digitale permettent à la malade de reprendre ses occupations au bout de quelques mois. Néanmoins, elle conserve une grande susceptibilité nerveuse, sa main est tellement agitée que sa signature est un griffonnage indéchiffrable. Elle a les yeux saillants, le corps thyroïde développé surtout dans son lobe droit. Le pouls radial varie entre cent quarante et cent huit pulsations; mais il est normal dans son ampleur, tandis que l'impulsion des carotides est considérable, différence déjà notée par Graves et beaucoup d'autres cliniciens.

Le goitre exophthalmique n'est pas une affection aussi rare qu'on pourrait le croire. Pour son compte M. Trousseau l'a rencontré neuf fois depuis six ans, et ce professeur est d'opinion que les cas d'iodisme signalés à l'Académic de médecine par M. Rillict, de Genève, se rattachaient à cette maladie.

A part quelques exceptions, le goître exophthalmique affecte plus particulièrement les femmes, les adolescents et les sujets nerveux. Ce qui frappe tout d'abord chez ees malades, c'est l'étrangeté du regard. Bleus ou noirs, les deux yeux ont un éclat, un brillant, une mobilité insolites; plus tard ils font saillie et les malades en ont conscience; ils se tiennent le globe de l'œil comme s'il allait tomber. On comprend les conséquences de cette protrusion sur la fonction visuelle. Elle entraine la myopie, mais pas de strabisme, circonstance importante au point de vue du diagnostic.

Les troubles de la circulation cardiaque précèdent ordinairement ceux de la vision. Les trois faits que nous avons cités montrent en quoi consistent ces troubles.

Quant au goitre, il débute parfois d'une manière subite, d'autres fois, son développement est graduel; s'il acquiert un volume considérable, il comprime les or ganes voisins et devient la cause mécanique des angoisses auxquelles sont en proie les malades.

Ainsi, troubles cardiaques, exophthalmie, bronchocèle, tels sont les éléments de la triade pathologique qui caractérise la nouvelle entité morbide, sur laquelle l'attention des praticiens devait être appelée. De plus, cette maladie a pour cachet d'étre paroxystique, ce qui, joint à beaucoup d'autres raisons, milite en faveur de l'opinion qui la considère comme une névrose. En effet, ce n'est point une cachexie; si dans le goitre exophthalmique il y a anémic, aglobulie, cet état du sang est le ré

sultat des perturbations propres à la maladie elle-même. Pour M. Trousseau le goître exophthalmique est une névrose à congestions locales ayant sa cause prochaine dans une modification du système nerveux de l'appareil vaso-moteur.

Le traitement démontre, d'ailleurs, que ce n'est ni l'anémie ni la cachexie goìtreuse qui constitue le fond de cette affection. En effet les martiaux et l'iode, loin d'en améliorer la marche, en accroissent la gravité. Nous avons vu que la médication qui réussit le mieux en pareils cas, c'est celle qui calme l'éréthisme du cœur et dégorge rapidement les vaisseaux. La saignée est un moyen précieux, s'il y a menace d'asphyxie. Ajoutez-y l'application de sachets de glace sur la tumeur thyroïdienne, les purgatifs drastiques, les larges sinapismes, les ventouses Junod. Puis, lorsque le paroxysme est passé, combattez la névrose cardiaque par la digitale, ce sédatif par excellence de la circulation. On peut en donner la teinture par huit à dix gouttes, d'heure en heure, jusqu'à production de vertiges, de céphalalgie et de maux de cœur. On s'arrête quand le pouls est tombé à soixante.

Il est un moyen médical dont M. Trousseau s'est bien trouvé dans la forme chronique de cette affection, c'est l'hydrothérapie. On connaît le bénéfice que l'on peut retirer de ce mode de traitement dans l'anémie, la chlorose, l'hystérie, les engorgements viscéraux, etc On trouvera donc naturel que le goitre exophthalmique, qui pour M. Trousseau est une névrose congestive, soit heureusement modifié par l'eau froide, Et, en effet, chez une dame de Crest, dans la Drôme, M. Trousseau a vu les paroxysmes du goitre exophthalmique, qui déjà s'étaient montrés six fois, disparaitre tout à fait, sous l'influence de l'hydrothérapie, M. le docteur Gillebert-d'Harcourt avait remarqué que chaque rechute de cette dame était précédée de diminution ou de suppression des règles. Ce médecin, sur l'avis de M. Trousseau, dirigea le traitement hydrothérapique de manière à congestionner l'utérus et cette révulsion eut les résultats les plus heureux. On ne saurait trop insister ici sur le rétablissement du flux menstruel; il y a là certainement une indication thérapeutique importante, mais pour réussir il faut savoir attendre que l'effort hémorrhagique se manifeste vers l'utérus; hors de ces conditions, on fait de mauvaise médecine. N'agissez au contraire qu'au moment où la nature semble l'indiquer, et quelques révulsifs, quelques

sangsues aux genoux produiront les meilleurs effets.

Reste un moyen extrême, ultime à mettre en pratique dans le cas d'asphyxie imminente, la trachéotomie. Cette opération est très-périlleuse et avec la vascularité énorme de la tumeur thyroïdienne il faut s'attendre à voir le malade mourir sous le bistouri. Cependant, grâce à la magnifique méthode introduite dans la médecine opératoire par M. Chassaignac, on pourra peut-être éviter ici l'effusion du sang, et voici comment ce chirurgien conseillait d'employer l'écraseur : après avoir fait un pli transversal à la peau, on comprendrait dans une même anse de la chaîne toutes les parties molles situées au-devant de la trachée. Cela fait, il suffirait d'ouvrir le tube aérien et de placer la canule. Que l'on emploie ce procédé ou que l'on combine, comme le recommande M. Demarquay, l'action du bistouri avec celle de l'écraseur en réservant pour celle-ci la section du pont thyroïdien entre deux ligatures, il faudra toujours s'entourer des moyens que l'art possède pour arrêter une hémorrhagie qui peut entraîner rapidement

la mort.

(Journal de médecine et de chirurgie pra

tiques, janvier 1861.)

ROUGEOLE. MOYENS THÉRAPEUTIQUES APPLICABLES A QUELques-unes des COMPLICATIONS DE

CETTE MALADIE. La Société des sciences médicales de la Moselle ayant mis au concours la question des accidents graves qui compliquent la rougeole et la scarlatine, deux mémoires placés sur la même ligne ont été couronnés par cette compagnie : le premier a pour auteur M. le docteur Chabrier, chef de clinique à Aix; le second, M. le docteur Moynier, chef de clinique de la Faculté de Paris. Ce dernier travail repose sur soixante-quinze observations, et présente au sujet du traitement de la rougeole des détails que nous croyons utile de reproduire.

Si la toux est fréquente et fatigante, M. Moynier conseille le looch ainsi formulé par Hufeland:

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Parmi les moyens préconisés dans le but de provoquer un exanthème rubéolique en retard, ou de le rappeler s'il a disparu trop tôt, le meilleur est l'urtication telle que l'a fait pratiquer M. Trousseau, quand, au quatrième jour, ce médecin voit se manifester les signes du catarrhe morbilleux sans que l'éruption apparaisse. Il fait alors flageller le corps de l'enfant avec des orties fraîches, urtica urens ou pelite ortie, deux ou trois fois dans les vingt quatre heures, de façon à développer une abondante éruption à la peau.

Les bains tièdes ont été employés avec avantage contre le catarrhe suffocant qui complique la rougeolc. M. Blache en a retiré de bons effets. Cependant cette grande autorité ne saurait peut-être couvrir, aux yeux des familles, le médecin moins haut placé, et dans ce cas, dans le cas de faux croup, M. Moynier aimerait mieux suivre la méthode indiquée par Graves et recommandée par M. Trousseau, laquelle consiste à passer rapidement sur le cou de l'enfant une éponge trempée dans de l'eau très-chaude, et que l'on exprime légèrement. Cette opération est continuée pendant dix, quinze, vingt minutes de suite; elle détermine une sorte de fluxion vers la peau, sous l'influence de laquelle l'oppression cesse habituellement d'une façon extraordinaire, tandis que la toux perd de sa raucité; indépendamment de sa remarquable puissance, cette médication est d'une grande simplicité; à elle seule elle suffit pour faire cesser les accidents laryngiques, ce qui n'empêche pas ensuite d'attaquer les accidents bronchiques par les vomitifs et les vésicatoires volants.

Au début de la rougeole le délire et les autres troubles du système nerveux ne sont pas graves; mais quand ces phénomènes se manifestent dans le cours ou au déclin de l'éruption, ils deviennent sérieux, et alors il peut être avantageux de recourir au muse et au carbonate d'ammoniaque associés dans les proportions suivantes :

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A prendre par cuillerée à bouche toutes les deux heures.

La question de savoir quand le malade, convalescent de rougeole, peut s'exposer à l'air est délicate. Il est prudent de ne permettre la première sortie que lorsque la desquammation est entièrement achevée. On comprend néanmoins combien il est difficile d'observer rigoureusement cette règle. Aussi M. Moynier a-t-il cru devoir rappeler ici une pratique de M. Scoutetten, et grâce à laquelle ce professeur laisse impunément sortir les malades qui ont été atteints de rougeole et même de scarlatine, aussitôt qu'il n'existe plus de rougeur à la peau.

Pour cela on prend de l'huile d'olive que l'on fait chauffer au bain-marie; on y trempe un morceau de flanelle; on en frotte aussitôt toutes les parties du corps, sans en excepter ni la face ni les pieds; la friction terminée, le malade est remis au lit où il reste environ deux heures. Le lendemain matin il prend un bain tiède à la température de 28° à 29o Réaumur, il en sort après une heure, il se recouche, et lorsque la peau est bien sèche, c'est-à-dire après deux ou trois heures, on fait une nouvelle friction huileuse. Ces deux frictions et un seul bain suffisent souvent pour éloigner tout péril. Cependant lorsla rougeole et surtout la scarlatine ont été fortes, il faut répéter les frictions tant que la peau reste farineuse. M. Scoutetten dit que l'on a rarement besoin d'aller au delà de quatre frictions et de deux bains, et qu'à l'aide de ces précautions, en somme assez simples, des centaines de malades sont allés à l'air libre sans qu'il en soit résulté pour eux ni danger ni inconvé(Ibid.)

que

nient.

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TOUS LES DEUX JOURS.

(Ibid.)

ATONIE DES FONCTIONS DIGESTIVES CUEZ L'ENFANT. TEINTURE D'IODE ÉTENDUE SOR TOUTE LA SURFACE DE L'ABDOMEN ET RÉITÉRÉE Ce moyen, recommandé par le professeur Trousseau, est d'un effet très-rapide, grâce à la facilité d'absorption des capillaires de la peau chez l'enfant. On fait cette application avec un pinceau de charpic, de façon à teindre entièrement la surface du ventre, puis on couvre d'une flanelle, que l'on a soin d'entretenir toujours la même sur le ventre quand on réapplique la teinture. La transpiration très-facile efface rapidement la teinture, et la peau devient bientôt assez sensible pour obliger le médecin à en suspendre l'emploi après trois ou quatre applications.

Le professeur aide encore cette médication de l'administration à l'intérieur, dans une tasse de tisane, de teinture de noix vomique, deux gouttes par jour, qu'on peut répéter au besoin une seconde fois dans la journée.

(Rev. de thér, médico-chir., 15 janv. 1861.)

DU TRAITEMENT DU ZONA; par M. le docteur HERVEZ DE CHÉGOIN, membre de l'Académie impériale de médecine, etc. Quoique cette éruption n'ait rien de grave, les douleurs qu'elle cause pendant son développement et celles qui lui succèdent quelquefois pendant des mois et même des années, sont assez vives pour qu'un moyen propre à calmer les unes et prévenir les autres ne soit pas indifférent.

Une dame, d'un certain àge, arrive de la campagne tourmentée depuis deux jours d'une douleur des plus aiguës à la partie latérale droite et inférieure de la poitrine. Je considère cette douleur comme une névralgie intercostale et je fais appliquer un vésicatoire sur le point qui en est le siége.

Le lendemain, la douleur avait presque disparu, elle revint le soir. On saupoudra le vésicatoire avec un sixième de grain de morphine pendant trois jours, et le quatrième elle avait entièrement disparu.

Mais le lendemain, en avant du point primitivement douloureux, je vis paraître un groupe de petites şaillies rouges que je ne pus méconnaître pour un zona. J'ai du croire que la première douleur n'était que le signe précurseur d'une pareille éruption qui avait été arrêtée dans sa marche par le vésicatoire. Je fis appliquer immédiatement une mouche de Milan sur cette éruption, déjà le siége d'une douleur assez vive. Dès le lendemain, elle était presque calmée, et les boutons lenticulaires affaissés se desséchèrent le quatrième jour, comme le vésicatoire sur lequel, cette fois, on n'avait pas appliqué de morphine. Trois autres groupes de zona se développent successivement et sont traités de la même manière. Tout a été terminé en douze jours, parce que l'apparition des groupes n'a été que successive, et que l'application des vésicatoires n'a pu être simultanéc. Mais en quatre jours chaque groupe a été guéri par l'application des vésicatoires.

J'ai revu cette dame plusieurs fois dcpuis six semaines, elle n'accuse aucun ressentiment de ses douleurs. J'ai en mème temps sous les yeux deux autres malades des deux sexes, dont l'éruption a été abandonnée à elle-même et qui, un an après, conservent encore une sensibilité exagérée et très-incommode dans les points que l'éruption a occupés.

La cautérisation des vésicules par le nitrate d'argent, qui avait d'abord procuré de bons résultats, n'a plus eu ensuite le même succès. M. Rayer assure que, sur cinq malades soumis à ce traitement, les douleurs ont augmenté, et que la maladie n'a pas été enrayée.

Les vésicatoires que j'ai employés n'ont rien de nouveau par eux-mêmes, car c'est le moyen que l'on emploie pour combattre les douleurs ultérieures.

Il n'y a donc de nouveau dans ce que je propose que son application préventive ou immédiate. Je n'ai d'ailleurs qu'un seul fait à exposer et qui ne peut suffire pour une démonstration; je le public pour engager à le répéter et pour savoir s'il sera constamment efficace.

(L'Union médicale, No 8.)

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tion rare, se présente presque exclusivement chez les femmes, comme hémorrhagie supplémentaire du flux menstruel. Dans le cas en question, l'affection remplaçait un flux hémorrhoïdal, et se présenta les 15 et 16 octobre 1859, le 18 novembre, le 15 janvier 1860, et les 19 et 20 février. En décembre, et depuis la stomatorrhagic de février, le flux hémorrhoïdal provoqué par des pilules aloétiques, en empêcha la réapparition. Quand elle existait, c'était un suintement de sang par la muqueuse de la surface inférieure de la langue, suintement qui augmentait sous la pression du doigt.

(Giorn. di med. milit. Sard. et l'Écho médical, décembre 1860.)

DE PERCHloure de FER.

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CATARRHE VESICAL SUCCÉDANT A UNE CYSTITE AIGUE, GUÉRIE A LA SUITE D'INJECTIONS Le perchlorure de fer est un médicament certainement très-précieux, qui remplit déjà des indications bien définies, mais qui, de même que la plupart des médicaments nouveaux, est souvent employé d'une manière empirique. Nous croyons devoir enregistrer, comme pouvant servir à dresser plus tard le bilan thérapeutique de cet agent, si nous pouvons ainsi parler, le cas suivant, où du reste il a été cmployé d'une manière, ce nous semble, rationnelle.

Un cocher, à la suite de longues courses à cheval, répétées plusieurs jours de suite, est pris, le 17 septembre 1858, de fatigue générale accompagnée de douleur dans le bas-ventre, d'envies fréquentes d'uriner et d'aller à la selle. Les douleurs s'accroissent jusqu'au 25, où le malade perd du sang. L'hématurie continue en augmentant jusqu'au 3 octobre, et à cette date il entre à l'hôpital de Roanne, où des bains et des boissons émollientes, continués jusqu'au 27, n'amenèrent aucun résultat avantageux. Entré le 10 novembre à l'hôpital Saint-Étienne, dans le service de M. le docteur Garapon, il est dans l'état suivant : Facies fatigué, perte des forces, anxiété, amaigrissement; appétit assez bon, mais variable; pouls plein et fréquent, à 90; douleur profonde et continue au périnée; besoin d'uriner une ou deux fois par heure, jour et nuit; miction difficile et douloureuse; urines rouges, troubles, peu abondantes, laissant déposer un véritable caillot, mou, sans consistance, qui forme à lui seul les deux tiers du liquide rendu. Après deux applications de sangsues au périnée, des bains de siége, des opiacés, le sang est remplacé dans les

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