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de la province, qui ont pour chef M. le gouverneur d'Anvers, ne sont occupés, dans un intérêt bureaucratique et antimédical, que de s'ingénier à savoir comment ils arrêteront tout mouvement venant de Bruxelles et conduiront l'administration de Gheel de manière à ce que rien ne puisse se faire. Et les fameux édiles de Gheel connaissent ce jeu et sont intéressés à paralyser l'action bienfaisante du gouvernement si jamais elle pouvait arriver jusqu'à eux! Voilà pourquoi Gheel reste et restera sans infirmerie; il n'y a donc pas lieu de s'étonner si le docteur Webster, pendant un séjour fort court, n'a pu déchiffrer ni comprendre cette énigme; et voilà pourquoi il trouve étonnant que 250,000 francs versés par les aliénés dans la circulation monétaire de Gheel n'aient pas encore fait sentir que cette source de bénéfices augmenterait si les aliénés y étaient mieux soignés.

La dernière partie de l'excellent travail du docteur Webster, partie qui lui appartient exclusivement et lui fait le plus grand honneur, comme homme de sens, médecin capable et administrateur éclairé, c'est d'abord l'appréciation savante qu'il fait du traitement à air libre, de la vie de famille et de la non-contrainte, telle qu'elle est pratiquée et qu'elle existe depuis des siècles à Gheel; nos lecteurs connaissent suffisamment ces excellentes méthodes qui ont été exposées dans notre Journal, nous ne nous y arrêterons donc pas. Mais M. Webster passe à l'application du principe thérapeutique et économique de Gheel aux établissements à créer en Angleterre ; c'est ici que nous pouvons être fier d'avoir soutenu à diverses reprises, dans ce Journal, l'excellence de l'institution de Gheel, ear M. Webster déclare qu'il n'y a rien de mieux à faire que de l'imiter et de la compléter par la mesure depuis tant d'années réclamée par notre collègue M. Parigot, c'est-à-dire par la création d'une infirmeric. Déjà le docteur Bucknil a essayé le cottage treatment ou traitement des chaumières, et il est fort satisfait du résultat obtenu. D'ailleurs le calcul du docteur Webster est clair et facile: le coût d'un asile en Angleterre revient par tête de malade en moyenne à 5,000 francs, ce qui fait un intérêt de 250 francs annuellement par individu et alors il n'a encore rien pour sa nourriture, son habillement et son entretien; d'où il résulte que l'intérêt seul des murailles absorbe tout autant que la pension complète et entière d'un pourvu à Gheel; aussi conseille-t-il aux autorités de Londres de choisir la bruyère de Hounslow, localité salubre, mais à bon

compte, dans laquelle les aliénés seraient employés à l'agriculture et habiteraient de simples chaumières comme en Belgique. Cette conclusion est très-honorable pour le système que nos autorités communales et provinciales du Brabant ont appuyé depuis plusieurs années, et dans lequel nous osons espérer qu'elles persisteront.

Voici maintenant la traduction de l'article du The Lancet, auquel nous avons fait allusion plus haut.

LE CRIME D'ÊTRE FOU..... ET COMMENT NOUS LE PUNISSONS....!

Dans notre dernier numéro nous annoncions qu'un asile d'aliénés allait être érigé dans un district méridional du pays de Galles. La commission gouvernementale d'inspection a déjà donné son approbation et les fonds nécessaires sont en voie d'être produits. Cependant nous ne savons pas si déjà les bâtiments sont commencés, nous espérons que NoN; car alors il peut étre très-possible que ce que nous avons à dire sur les maisons de fous pourrait bien faire changer l'opinion des administrateurs cambriens ou bien leur donner à réfléchir avant de construire ces monuments tristement magnifiques dont l'usage principal est d'emprisonner et non pas de guérir les aliénés. On veut gratifier les comtés de Camarthen, Cardigan et Pembroke, d'un édifice qui doit contenir 216 malades. Le bâtiment seul doit coùter 750,000 francs et le terrain d'une contenance de 23 hectares environ coûterait la même somme, soit en tout un million et demi (non compris l'ameublement). Quant au prix, l'entreprise est d'une insignifiance parfaite en comparaison des sommes fabuleuses qu'ont coûté Hauwell et Colney-Hacht. C'est une idée complètement fausse sur le bien-être des aliénés en même temps que nuisible aux intérêts financiers de la province, qui a produit ces palais gigantesques des environs de Londres, et déjà on s'évertue à continuer le mal et à le propager dans d'autres comtés! Il est donc utile d'examiner comment et pourquoi ces institutions ont failli au but de leur création.

» S'il peut être prouvé que le rassemblement de masses d'aliénés sous un toit commun n'a rien que de nuisible à la thérapeutique des maladies de l'esprit; s'il peut être démontré que la discipline renforcée et brutale (martinet-discipline) d'un établissement fermé ne peut conduire à aucune vue élevée sur la guérison de ces maladies; si l'on peut prouver que les fonds du comté sont employés de manière à ne produire que peu ou point de résultats avantageux en n'épargnant nullement

des souffrances aux malades, il devient évident que nous devons mettre tous nos soins à ce qu'un système aussi improductif que malheureux ne soit plus appliqué de droit et perpétué par habitude dans notre pays, et de plus il est indispensable que nous découvrions un remède immédiat qui, en préparant un meilleur avenir, puisse améliorer d'une part et utiliser de l'autre ce que nous avons établi jusqu'à ce jour.

» Le premier but d'un asile est de guérir; le nombre de guérisons est donc le signe certain, infaillible de sa valeur. L'insuecès est forcément la conséquence d'erreurs de différents genres dans le traitement physique ou moral, ou dans le mode de direction et d'existence employé à l'égard de ces malheureux. En dehors de ces conditions, il ne faut point essayer d'en trouver d'autres de valeur même secondaire, dépendant soit de l'asile soit du mérite de ses chefs; rien ne peut intervenir entre la comparaison du but et du résultat. Le règlement qui serait exécuté avec la précision d'une pendule, la nourriture la plus substantielle et la plus abondante, le traitement le plus doux, la propreté la plus scrupuleuse et les détails les mieux accomplis ne sont d'aucune valeur si les résultats thérapeutiques ne viennent pas certifier leur vérité. Ce dont nous avons besoin, ce n'est point du nom pompeux d'un système quelconque, mais ce que nous exigeons c'est un certain rapport entre les guérisons et les admissions annuelles d'un asile. Nous demandons des citoyens et non des maniaques et des déments, et jamais nous ne serons satisfaits que lorsque le chiffre des guérisons sera monté à la hauteur de ce qu'on peut espérer de la science. L'abolition complète du régime actuel des aliénés pourrait seule nous satisfaire si nous pouvions supposer qu'elle fût nécessaire à notre but; oui, il vaudrait mieux raser ces coûteuses bâtisses dans lesquelles on incarcère des aliénés que de les voir regorger d'incurables, surtout alors que l'on voit les cas récents et les curables ne pouvoir y être traités faute de place. Toutefois l'heure de destruction n'est point encore sonnée et cependant l'imprévoyante parcimonie de nos bureaux d'hospices nous a presque conduits à cette résolution. Notre population des asiles a pris un caractère alarmant de permanence, et quant à eux ils ont dévić du but; ce sont de fait, sinon d'intention, des maisons de correction. L'aliéné, dans la majorité des cas, a parfaitement la conscience de la perte de liberté qu'on lui fait subir et surtout de la

destruction de son individualité par un contrôle incessant qui pèse toujours sur sa volonté ; prétendre que sentir cette position n'est point une punition serait nier à l'aliéné le caractère humain le plus persistant et l'élément le plus fixe dans la conscience que nous appelons le sens intime. Il n'existe point de chaîne plus lourde que celle qui blesse le condamné chaque fois qu'il se meut, alors même que la blessure ne serait pas profonde ; il n'y a d'ailleurs point d'usure plus certaine que celle qui agit avec la constance de la goutte d'eau. Il n'y a pas de loi plus dure que celle qui n'admet point d'exception, et qui règle jusqu'à la moindre manifestation de la personnalité; de fait done, la punition n'est que l'effet pratique de toute collocation dans un asile. La cure n'est plus qu'une probabilité douteuse du jour de mise en liberté qui le plus souvent n'arrive jamais, et le dément, perdu pour la société, devient une espèce de mécanisme dont le ressort ne consiste plus que dans le poids d'une tyrannie journalière qui le met en mouvement.

> Nous obtenons 15 pour cent environ de guérisons dans nos asiles. Voilà donc le point culminant de nos succès !

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Après avoir prodigué des sommes princières pour nos asiles d'Hauwell, ColneyHacht et du comté de Surrey, après avoir considérablement étudié pour approcher d'une perfection réglementaire de manière à défier l'œil le plus exercé dans ce système, après avoir profité de toutes les modifications inventées partout et des soins des plus fameux médecins aliénistes, nous aboutissons donc à ce triste résultat chiffré... 15 pour cent!!! Voyons maintenant ce qui se passe à Gheel, à l'établissement belge dont nous parlions dans notre dernier numéro.

» Dans cette localité célèbre les admissions présentent plus de cas chroniques ou incurables que d'autres ct, cependant, cette colonie libre donne 22 pour cent de guérisons. Les aliénés habitent des chaumières, ils sont soignés le plus souvent par la femme du logis et ne reçoivent de direction que celle qui appartient aux habitudes simples d'un petit ménage; point de verrous, de barres de fer, de serrures, de cours entourées de murs élevés, point d'état-major de fonctionnaires dispendieux, et cependant, en comparaison, les guérisons y sont d'un tiers plus considérables que dans nos établissements; négligeons pour un instant le côté financier de l'affaire, oublions ce que la guérison nous coûte par tête et ne considérons que le fait du bonheur individuel qui résulte de ce

chiffre ainsi que de son effet moral sur la charpente de notre état social, ch bien ! personne ne niera qu'une différence aussi grande dans les guérisons ne doive représenter, du côté de la minorité, une somme considérable de misère capable de toucher le cœur le plus dur. Ainsi, sur 150 personnes qui, à Gheel, sont rendues à leur famille, à toutes les joies de leur intérieur, 100 seulement quittent Hauwell et Colney-Hacht! Dans un pays comme l'Angleterre qui contient 24,000 aliénés, c'est la un fait qui a des conséquences de la plus haute importance pour notre société. Tout individu faisant partie de ce nombre élevé de malades est un foyer d'où émanent, ou la joie et l'espérance, ou la douleur pour sa famille, en outre d'être pour lui-même l'objet éprouvant une foule de douleurs réelles ou imaginaires que, dans tous les cas, l'humanité souffre de devoir contempler; mais, d'un autre côté, celui qui concerne la société dans ses intérêts moraux et matériels, cette question prend un aspect fort important, car il ne lui est pas indifférent qu'une partie de ses membres soit mise en état de détention et à sa charge, au lieu de la voir employée au travail, aux professions utiles, ou aux arts; l'Angleterre a besoin de tous ses enfants; il n'y a chez nous point de tête inutile, ni de bras de trop! Notre ascendance à l'étranger et la perte qu'elle nous cause par l'émigration, fait d'un Anglais, sain d'esprit, un membre indispensable d'une communauté politique, et nous ne pouvons permettre que des individus soient annuellement reclus par centaines dans des établissements dont ils ne sortent plus! Nous savons, du reste, que cet état de chose dépend surtout de ce que les bureaux administratifs (boards of guardians) n'admettent point, en temps opportun, les malades qui leur sont présentés; de l'agglomération calamiteuse d'un grand nombre d'aliénés dans de vastes établissements; de l'influence psychologique nuisible de l'action mutuelle et réfléchie du délire; d'une discipline par trop exagérée et du trop peu d'activité volontaire possible; enfin, nous trouvons trop d'affinité entre l'esprit dominant dans un asile et celui d'une prison; ce qui constitue une influence nuisible et en opposition de l'objet principal des établissements qui ne doivent avoir qu'un scul but, la guérison. »

Nous livrons au lecteur l'appréciation de ce remarquable et concluant plaidoyer du journal anglais en faveur du traitement des aliénés à l'air libre. Seulement nous devons faire observer que l'ascendance

qu'il prend dans les esprits est la conséquence naturelle des nombreux écrits et de la constante sollicitude du docteur Parigot à le faire prévaloir sur l'ancien système; et nous n'aurons qu'une seule observation à ajouter à celles du docteur Webster et du rédacteur du journal The Lancet, c'est que, selon nous, la charité chrétienne, mise en pratique dans la famille qui soigne un aliéné, est plus conforme à l'esprit de la loi religieuse que celle qui les enferme et les soumet à des règles conventuelles en opposition avec nos meilleurs moyens de guérison. Dr D.....

EMPLOI THÉRAPeutique de l'iodure d'amMONIUM. Encore une préparation d'iode qui paraît vouloir prendre pied dans le domaine de la pharmacologie; c'est l'iodure d'ammonium, que le docteur Richardson expérimente depuis quelque temps à l'Infirmerie royale de Londres.

Ce sel, très-usité en photographic, est soluble dans l'eau; son goût n'est point désagréable, quoiqu'un peu plus âcre que celui de l'iodure de potassium. Le docteur Richardson l'a employé chez trente-huit malades, entre autres dans un cas de syphi lis secondaire, dans quatre cas de rhumatisme chronique, dans six cas de phthisie pulmonaire au premier degré et dans des engorgements glandulaires de nature strumeuse. Son action est analogue à celle de l'iodure de potassium, mais ses effets sont plus promptement appréciables. Il produit quelquefois un peu de diurèse. Le fait qui a surtout frappé M. Richardson est la rapidité avec laquelle disparaissent, sous son influence, les gonflements glandulaires. Localement, le docteur Richardson l'a expérimenté dans deux cas d'hypertro phie ancienne des amygdales. L'un de ces cas a trait à un enfant chez lequel on avait, à plusieurs reprises, tenté inutilement de pratiquer l'excision. Notre confrère anglais prescrivit une solution de 2 grammes d'iodure d'ammonium dans 30 grammes de glycérine et fit toucher les amygdales tous les soirs avec un gros pinceau imbibé de ce topique. Au bout de deux mois, les amygdales, qui auparavant empêchaient la deglutition, avaient repris leur volume normal. Dans le second cas le succès fut tout aussi complet.

Pour l'usage interne la dose est, pour un adulte, de 5 à 15 centigr.

Ce médicament n'est, du reste, pas entièrement nouveau, car nous trouvons dans Mérat et Delens que les Anglais l'emploient depuis longtemps en pommade, à

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VAGINALES, par M. GUBIAN. Ce procédé, dont M. le docteur Reybard est l'auteur, consiste à aviver les fistules vésico-vaginales par l'érosion de leur canalicule, à l'aide de râpes fines et à queue de rat, et Ja paroi vaginale, au pourtour de l'ouverture, par une râpe olivaire ou cylindrique. Après cette opération, qui, au dire de l'auteur, a lieu pour ainsi dire sans faire de perte de substance aux parties, l'occlusion de leur ouverture s'opère sans qu'il soit besoin d'en rapprocher les bords. La nature, dans ce cas, fait tous les frais de la guérison; l'ouverture fistuleuse est si peu agrandie, que ses bords avivés, qui ne cessent pas d'être en contiguité, se réunissent directement. Quant à la manière dont s'opère l'oblitération de la fistule, M. Gubian pense qu'elle se fait d'abord à l'aide de l'encombrement dans le canal des débris qui résultent de la déchirure de la cicatrice, et qui restent en grande partie attachés à la plaie, et ensuite au moyen du bourgeonnement et de la lymphe plastique qui est versée à la surface de la plaic. M. Gubian rapporte l'observation

d'une femme chez laquelle une fistule vésico-vaginale, ayant résisté à une cautérisation au fer rouge et à des cautérisations répétées avec le nitrate d'argent, fut guérie radicalement après deux séances de rugination pratiquées à vingt jours d'intervalle.

(Gazette méd. de Lyon et Revue thérapeutique du Midi.)

PROPRIÉTÉ THÉRAPEUTIQUE DE L'IODATE DE POTASSE. Dans une note adressée à l'Académie de médecine MM. Demarquay et Gustin font connaître le résultat de leurs expériences sur l'emploi de l'iodate de potasse. Ce sel leur a paru devoir remplacer avantageusement le chlorate de potasse dans la diphtérite, dans la stomatite mercurielle et gangréneuse, à cause de son action plus prompte et plus énergique. La dose à laquelle ils l'ont administré a varié de 0 gr., 25 à 1 gr., 50. Lés auteurs de cette note se livrent depuis plus d'un an à des recherches thérapeutiques et physiologiques sur les iodates et bromates alcalins qu'ils croient appelés à rendre de grands services dans les affections pseudo-membraneuses. Ils annoncent la publication prochaine d'un mémoire plus étendu sur ce sujet.

(Moniteur des Hôpitaux.)

AMPUTATION DE LA TOTALITÉ DE LA LANgue a l'aide des caustiques. — Cette opération, pratiquée par le docteur Girouard, de Chartres, dans un cas d'ulcération cancéreuse de la langue, a été couronnée d'un plein succès. Nous regrettons de ne pouvoir rapporter avec tous ses détails l'observation intéressante du malade opéré par M. Girouard; nous nous contenterons de dire que la cautérisation a été pratiquée au moyen de chevilles de pâte de zinc. Deux de ces chevilles furent en foncées dans l'épaisseur de la langue préalablement traversée d'avant en arrière par un bistouri à lame étroite que le chirurgien avait fait pénétrer de chaque côté du frein jusque dans la gorge un peu au-dessus de l'épiglotte sans perforer la muqueuse dans ce point. Deux autres chevilles caustiques furent placées de la même manière et à la même profondeur le long des bords de la langue : l'organe fut ainsi décollé jusqu'à la base où il ne tenait plus que par la muqueuse; un filet de pâte de zinc, enveloppé de mousseline, fut appliqué transversalement et rendit

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la section complète. Cette amputation de la langue a été faite en un temps et sept 'pansements; elle aurait pu l'être en moitié moins, si le docteur Girouard n'eût pas jugé convenable de procéder avec une sage lenteur. L'opération a été simple, d'une exécution facile, d'une innocuité complète, exempte de l'effroi que causent aux malades les apprêts, les appareils, le sang et le feu. En eût-il été de même, si on avait mis en usage l'un des procédés conseillés dans les ouvrages de médecine opératoire? Le doute est permis. (Arch. gén. de méd. et Caz.med.de Lyon.)

RATION;

RUPTURE DE L'ARTÈRE MÉNINGÉE; OPEpar HENRY WATSON. OBS. – J. H., âgé de 27 ans, maigre et d'apparence délicate, eut une attaque d'épilepsie le 18 avril; elle dura quelques minutes et il reprit ses occupations. Une demi-heure après, on le trouva assoupi, stupide et presque insensible; en heure il le fut complétement. Pouls plein, lent; pupilles fixes et dilatées; peau chaude; évacuations involontaires. Pas de fracture de crâne, seulement une légère meurtrissure au côté droit. (Vésicatoire sur la tête; 15 grains de calomel; lavement de térébenthine.)

une

Le soir, paralysie du côté droit.
Trois jours après, l'état était le même.
Il était évident qu'il y avait compression
du cerveau par extravasation.

on

On appliqua une couronne de trépan sur le trajet de l'artère méningée moyenne du côté gauche. En enlevant l'os, trouva un gros caillot de sang entre le crâne et la dure-mère. On l'enleva, et deux heures après, le malade avait repris connaissance et parlait raisonnablement. La paralysie avait aussi entièrement disparu. Tout marcha pour le mieux, et en juillet le malade était complétement guéri.

Ce cas très-intéressant, dit l'auteur, montre la grande valeur de l'opinion de M. Hilton sur les blessures de la tête. Probablement la tète frappa du côté droit quand H. tomba, et, par la forme du crane, les effets eurent lieu au côté opposé, et il en résulta une rupture de l'artère méningée moyenne (le contre-coup des Français). Ma raison, pour opérer au côté opposé à la meurtrissure, fut la paralysie du côté droit. C'est un point sur lequel j'ai entendu M. Hilton insister particulièrement, et qui est, je crois, spéciale

ment mentionné dans ses cours. »

(Gazette médicale de Paris.)

NOUVEAU CAS DE SUTURE DES TENDONS EXTENSEURS DES DOIGTS. Le danger des incisions profondes que nécessiterait la recherche des tendons fléchisseurs dans la paume de la main ou la plante du pied, parties douées d'une vascularisation artérielle et veineuse si riche et pourvues d'une si grande abondance de nerfs, expliquent suffisamment la rareté, la difficulté et le danger des sutures des tendons fléchisseurs des doigts et des orteils. Cette circonstance donne un intérêt tout particulier au fait suivant rapporté par M. le docteur Mourgue.

Un sabotier àgé d'environ trente ans, d'une bonne constitution, reçut, par ricochet, en travers et sur le dos de la main gauche, un coup de hache qui divisa les tendons extenseurs des doigts indicateur et médius, au niveau des articulations métacarpo-phalangiennes. Les bouts inférieurs étaient au niveau de la plaie, mais les bouts supérieurs étaient retirés dans les chairs, à la hauteur de 2 à 3 centimètres.

Appelé au moment de l'accident, le 10 décembre 1856, M. Mourgue procéda immédiatement à l'opération. Une incision convenable fut pratiquée, sur un pli fait à la peau, jusqu'à la rencontre des bouts supérieurs, qu'il saisit avec des pinces et traversa avec une aiguille munie d'un fort fil ciré; laquelle aiguille transperça également le bout inférieur, à 2 millimètres de son extrémité et dans le sens transver

sal, pour éviter l'inflammation articulaire. Les bouts du même tendon, amenés avec quelque difficulté au contact, y furent maintenus par un noud complet. Trois points de suture oblitérèrent la plaie extérieure. Le tout fut répété exactement pour le second tendon divisé. Un linge fenêtré, enduit de cérat, fut placé sur la plaie de la main, qui fut fixée sur une large palette, pendant tout le temps de la cicatrisation, c'est-à-dire jusqu'à la fin du mois. (Compresses trempées dans l'eau froide; diète; tisanes délayantes.)

Le 11, souffrances, insomnie, rougeur et gonflement inflammatoire de la main. (Irrigations froides; saignées au-dessus du mal; onctions graisseuses, sirop de morphine.)

Le 12, les souffrances sont très-fortes, le gonflement du poignet est considérable, la rougeur vive; on est obligé d'enlever les points de suture pour arrêter les progrès de l'inflammation ambiante; mêmes moyens (diète et sangsues) qui furent repoussés.

Les jours suivants, l'inflammation de la main diminua de jour en jour, et l'on sup

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