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1.4.0.26.

affieger, l'obligerent d'en fortir, de tirer au fort, & de fe contenter du Royaume de Soiffons qui lui échût. Si les deux cadets Chilperic & Sigebert avoient efté de l'humeur des deux aînez, la France auroit efté tranquille & heureufe fous leur gouvernement. Caribert Roy de Paris fut un Prince pacifique, fans ambition, occupé à maintenir fon Royaume en repos fans fonger à l'eftendre. Il le Gregor. Tur, gouverna de cette maniere pendant tout fon regne qui fut au moins de près de fix ans. Il a eu le malheur que noftre ancien Hiftorien n'a publié que fes vices, & fur tout fon incontinence qui fut extrême, & qui le fit excommunier par S. Germain Evêque de Paris, après un fecond & un troifiéme mariage contractez du vivant de fon Epoufe legitime. Et c'eft tout ce que nous en fçaurions, fi un autre Evêque contemporain n'avoit eu foin de fon cofté de nous marquer fes bonnes qualitez.C'eftoit felon lui un Prince fage, moderé, équitable, zelé pour l'observation de la Juftice & des Loix, dont il avoit une parfaite connoiffance, liberal, honnefte, d'un vifage & d'un air qui gagnoit ceux qui l'approchoient, d'un efprit vif & penetrant, que fes Miniftres écoutoient dans fon Confeil comme un oracle, & qui faifoit principalement paroiftre fa prudence dans les inftructions qu'il donnoit à fes Ambaffadeurs pour les Cours des Princes où il les envoyoit. Il aimoit les belles Lettres, il fçavoit le Latin & le parloit aufli facilement que le François.

Fortunat 1.6. Carm.4.

Un Roy de ce caractere eftoit en ce temps-là quelque chofe de plus rare qu'un Roy guerrier, les vertus militaires ayant beaucoup moins d'oppofition avec quelque barbaric qui reftoit encore dans l'efprit François, que toutes ces qualiteż & toutes ces vertus civiles & politiques.

Son fecond frere Gontran Roy d'Orleans & de Bourgogne plus reglé que lui dans fes mœurs, lui eftoit beaucoup inferieur en efprit & en habileté dans le Gouvernement, mais il aimoit la paix comme lui.Il ne fit jamais la guerre qu'il n'y fuft contraint ou par les infultes de fes voifins, ou par les broüilleries de fes freres qui l'y entraînerent fouvent malgré qu'il en euft, toûjours preft à les accommoder enfemble, & à s'accommoder

avec eux.

Sigebert & Chilperic au contraire eurent l'humeur trop martiale pour le repos de leurs Sujets. Mais Chilperic qui fut prefque toûjours l'aggreffeur dans les differens qu'ils eurent entre eux, eft celui qu'on doit regarder comme la caufe principale de tous les malheurs & de toutes les guerres civiles dont la France fut defolée fous ces regnes funeftes. Une femme qu'il éleva fur le Thrône malgré la baffeffe de fa naiffance, s'eftant emparée de fon efprit déja par lui-même trop inquiet, trop violent & trop ambitieux, lui fit tout ofer & tout entreprendre ; c'eftoit Fredegonde Reine autant ce→ lebre dans noftre Hiftoire que nos Rois les plus fameux: Elle trouva

dans Brunehaut Reine d'Auftrafie femme de Sigebert une ennemie qui avoit autant d'efprit, autant d'intrigue, & felon quelques-uns autant de mechanceté qu'elle. Il en coûta la vie aux deux Rois & à plufieurs Princes de la Maifon Royale, fans que les defordres finiffent; parce que ces deux ambitieufes Reines furvêcurent à leurs maris. Ce font là en gros les chofes qui concernent les Regnes de ces quatre petits-Fils du grand Clovis, & que je vais tâcher de débroüiller & de tirer du cahos de nos anciennes hiftoires, qui continuent d'eftre toûjours extrêmement confufes.

La nouvelle de la mort de Clotaire

Gefta Frans.

cap.31.

Le Roy des

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J'ai remarqué ailleurs, en parlant de l'irruption d'Attila dans les Gaules, que ce qui détermina alors ce Prince à tourner du cofté de l'Empire d'Occident avec cette armée innombrable de Huns qui defola tant de païs, fut la querelle des deux Fils du Roy Clodion pour la fucceffion Prifcus Rhe- du Royaume de leur Pere dans la France Germanique ; celui dont je raul. Diacon. parle ici qui fe regardoit comme fucceffeur d'Attila fut pouffé par un motif femblable à fe jetter fur les terres des François au-delà du Rhin, fe propofant auffi de les envahir, ou du kon.l.4.c.25. moins de les piller à la faveur des divifions qu'il voyoit entre les Princes François mais les conjonctures ne furent pas les mêmes pour le refte.

tor.

2. C. 10.

Gregor. Tu

Comme Chilperic fut obligé d'abandonner fon entreprise de Paris par l'union de fes trois freres, ce commencement de guerre civile n'eût point de fuite. C'eft pourquoi Sigebert ayant appris les courfes du Roy des Abares dans fes Eftats fe trouva bien-toft en eftat de l'arrefter. Il alla au devant de lui dans la Turinge, dont les Peuples revoltez s'eftoient joints à ce nouvel ennemi de la Nation Françoise, Il en fallut venir à une bataille. Le barbare fier des victoires qu'il avoit remportées en combattant pour l'Empire, & qui l'avoient rendu redoutable à Juftinien même, l'accepta fans déliberer,

La feule figure de ces Huns avoit left battm de quoi épouventer des gens moins par Sigebert. intrepides que les François.Ils eftoient Fortunat,l.6. pour la plufpart d'une taille qui ap- c.. prochoit de la Gigantefque, d'un regard farouche, & d'une laideur à faire peur. Ils avoient de grands cheveux rejettez en derriere,feparez avec des cordons & par treffes, qui rendoient leurs teftes affez femblables à celles de ces furies qu'on nous dépeint toutes heriffées de ferpens. Quand leurs Ambaffadeurs parurent pour la premiere fois à Conftantinople venant offrir leurs fervices à Juftinien, le peuple en fut effrayé, & on couroit les voir comme des beftes fauvages que l'on promene par le monde & que l'on donne en fpectacle dans les foires. Sigebert alors âgé de 26. à 27. ans, jugeant bien que de ce premier coup dépendoit la réputation & l'autorité dont il avoit befoin pour maintenir dans la foumiffion fes Sujets de la Germanie toûjours inquicts & mutins, fe mit à pied aux premiers rangs, & marchant la hache à la main fit donner le fignal pour charger de tous coftez. Les François animez par un tel exemple le firent avec tant de refolution, que l'ennemi enfoncé & renversé de toutes parts lâcha le pied, on l'acculla fur le bord de la Riviere d'Elbe, d'où il envoya demander la paix, que Sigebert lui accorda.

Vers l'au

Cependant Chilperic Roy de Soiffons ne manqua pas une occafion fi favorable de fe vanger de celui qui avoit 563. le plus contribué à lui faire lâcher prife, & dont le voifinage l'incommodoit le plus.

bert.

En effet la Ville de Soiffons Capi- Chilperic attale du Royaume à qui elle donnoit taque les fon nom, eftoit fituée de la maniere Etats de Sige du monde la plus défagreable pour Gregor. Tut. fon Souverain. Du cofté de l'Occi- . 4. c. 23. !. dent Compiegne qui appartenoit au

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Roy de Paris, Reims du cofté de l'Orient, Laon du cofté du Nord, qui eftoient toutes deux du Royaume d'Auftrafie, bloquoient en quelque façon cette Capitale.Si-toft donc qu'il vit Sigebert occupé au-delà du Rhin, il alla mettre le fiège devant Reims. Il le prit avec quelques autres Places voifines, & fit le dégaft dans toute la Champagne.

Sigebert que cette nouvelle obligea de conclure plus promptement la paix avec le Roy des Abares, repaffa le Rhin. Sa prefence raffûra fa frontiere, & il vint à fon tour mettre le fiege devant Soiffons, où Chilperic qui tenoit la campagne, avoit laiffé fon fils Theodebert pour commander en fon abfence.La Ville fut emportée, TheoVers l'an debert pris & envoyé prifonnier à Pontyon Maifon de Plaifance des Rois d'Auftrafie dans le Pertois du cofté de Vitry le Brûlé. Enfuite Sigebert défit Chilperic dans une bataille & reconquit Reims & toutes les autres Places qui lui avoient esté enle

164.

vées.

Paix entre Chilperic & Cette guerre ne fut pas non plus de Sigebert. longue durée. La paix fe fit par la me-. Gregor. Tu- diation des deux autres Rois qui meon.l.4.6.23. nacerent de fe declarer contre celui

qui refuferoit la paix. Sigebert rendit Soiffons à Chilperic, relâcha fon fils Theodebert qu'il avoit traité avec beaucoup de bonté pendant fa prifon, & qu'il chargea de prefens en le renvoyant. Il lui fit feulement promettre qu'il ne porteroit jamais les armes contre lui.

Ce ferment exigé de Theodebert montre affez qu'il n'eftoit plus alors enfant, & que par conféquent Chilperic avoit efté marié long-temps avant la mort du Roy fon Pere. Caribert & Gontran qui eftoient les deux aînez l'avoient auffi efté fans doute, & peut-eftre plus d'une fois, eu égard au nombre des femmes que

les Hiftoriens leur donnent dès le commencement de leur regne. Je fais cette reflexion pour avoir lieu d'en ajoûter une autre très - importante dans la fuite de mon Hiftoire.

A voir la maniere dont parlent nos Greg Tro anciens Historiens, on diroit que nos 1.4.& alibi, Rois de ce temps-là auroient eu une efpece de Serrail, & qu'il changeoient de femmes auffi aifément que de domeftiques. On ne peut pas difconvenir que les defordres de Clotaire Premier, de Caribert & de Chilperic n'ayent efté exceffifs en cette matiere & infiniment fcandaleux : Il ne faut pas cependant s'imaginer qu'ils ayent toûjours eu en même-temps toutes les femmes que les Hiftoriens joignent dans la lifte qu'ils en font.

Mais ce qui eft furprenant,c'eft que Gregoire de Tours en faifant l'éloge de la vertu de Gontran, qui en effet a toûjours efté regardé comme un faint Roy, & en difant que c'eftoit un homme de bien, ajoûte dans la même ligne, qu'il eut une Concubine Gontramnus nommée Venerande. Cette difficulté-là primo Vonemême a toûjours caufé de l'embarras randam pro dans l'Hiftoire de Charlemagne à qui thoro fubles Hiftoriens contemporains donnent junxit. c. 25. en même-temps beaucoup de pieté & de vertu & des concubines.

Afin de lever cette difficulté qui fe prefente quelquefois, il faut fçavoir que ce nom de concubine devenu infame avec le temps par l'unique fignification que l'ufage y a attachée, ne l'a pas toujours efté; il a fignifié pendant quelques fiecles non-feulement ce qu'il fignifie aujourd'hui, mais encore une femme veritablement mariée ; mais fans les folemnitez & les ceremonies des nôces, laquelle communément, faute de dot ou du moins par la baffeffe de fa naiffance, ne pouvoit felon les Loix Romaines contrac→ ter mariage avec des perfonnes d'un certain rang, & qui pour cela n'eftoit

Rex bunus

concubina

Ce que figni

foit autrefois le noms de Concubine,

Greg. Turon. 1.4.C.27.

Sigebert époufe Brunehaut. Ibid.

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Fortunat. 1.

7. C. 1.

$8.

pas regardée dans la famille fur le même pied qu'une époufe mariée publiquement & d'une condition égale à celle de fon mari. C'eft donc en ce fens qu'il faut quelquefois entendre nos anciens Hiftoriens, lorfqu'ils parlent des concubines de nos Rois & fur tout à l'égard de Gontran.

Cependant ce Prince, tout reglé qu'il eftoit, fe laiffoit plus conduire dans fes mariages par les inclinations de fon cœur, que par les Loix de la bien-féance, & deshonoroit par-là auffi-bien que deux de fes autres freres, & fon rang & fon fang. La chofe parut indigne à Sigebert le plus jeune & le plus genereux de tous, & il réfolut de ne s'allier que dans une Maifon Royale.

Athanagilde Roy des Wifigots regnoit alors en Efpagne; il avoit deux filles dont la cadette nommée Brunehaut eftoit d'une rare beauté, & pafFredegar.c. foit pour une des plus accomplies Princeffes de l'Europe. Sigebert la fit Vers l'an demander en mariage. Il envoya pour cela en Efpagne Gogon Maire du Palais, dignité qui avoit affez de reffemblance avec celle de Prefet du Pretoire dans l'Empire, & qui fut dans la fuite fi funefte à la Puiffance Royale.

565.

Le Roy d'Espagne écouta volontiers cette propofition qui fut accompagnée de riches prefens, & l'affaire fut concluë. La Princeffe partit avec un grand équipage & beaucoup d'argent pour le Roy fon Epoux: Elle fut reçue avec toute la magnificence & toute la joye poffible, & ce qui en fut le comble, c'eft que cette PrinGreg. Turon ceffe qui cftoit Arienne, s'eftant fait inftruire fur les inftances que le Roy lui en fit, embraffa peu de temps après la Religion Catholique.

1.4.C.27.

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Chilperic touché de l'exemple de Greg Turon. fon frere fongea à fe détacher de fes indignes amours, & fit demander au Roy d'Espagne fa fille aînée appellée

Galfuinde. La negociation ne fut pas fans difficulté. Les débauches de ce Roy eftoient fi publiques qu'on les AD. 567 fçavoit dans les Païs étrangers.Le Roy d'Efpagne témoigna le peine qu'il avoit à expofer fa fille aux caprices d'un Prince extrêmement inconftant, & peut-eftre aux infultes & aux outrages d'une infinité de Maiftreffes qui le poffedoient tour à tour.

Fortunat.1.6

Les Ambaffadeurs répondirent que Et Chilperie leur Maiftre s'eftoit bien attendu Galfinde. qu'on lui feroit cette difficulté; mais c.7. qu'ils avoient ordre d'engager fa parole Royale là-deffus, & d'affûrer le Roy d'Efpagne que s'il lui accordoit fa demande, il éloigneroit de fa Cour toutes les perfonnes qui pourroient donner le moindre ombrage à la Princeffe, & que feule deformais elle poffederoit fon cœur.Sur cette promeffe, malgré les oppofitions de la Reine & les gemiffemens de la Princeffe la plus intereffée, & comme c'eft l'ordinaire en ces fortes d'affaires, la moins écoutée, il fallut qu'elle partit.

Elle quitta donc Tolede avec bien des larmes, & vint à Narbonne qui eftoit comme les autres Villes de Languedoc, du Domaine du Roy fon Pere; elle continua fa route par Poitiers; où elle eut le bonheur d'entretenir fainte Radegonde qui vivoit encore dans le Monaftere qu'elle avoit fondé après fa retraite de la Cour. L'experience que cette fainte Reine autrefois époufe de Clotaire avoit fait elle-même des dégouts & des chagrins que caufe à une perfonne de ce rang, la conduite d'un Prince dominé par fes paffions, la rendoit capable d'inftruire & de fortifier la jeune Princefle expofée à un fort pareil. Delà paffant vers la Touraine elle prit fon chemin vers Rouen où Chilperic l'attendoit. Ce fut dans cette Ville que les nôces fe firent ; elle y reçût le ferment de fidelité de fes nouveaux

Mort de Ca

ribers.

Ibid.

Sujets, foit que ce fuft alors la coûtume d'en ufer ainfi en pareille rencontre,foit qu'Athanagilde euft exigé cela de Chilperic pour attacher davantage les François à fa fille, & obliger ce Prince à ne point donner à d'autre qu'à elle, le nom & le rang de Reine. De plus Chilperic en l'époufant lui affeura une dot ou une espece d'appanage*, & lui donna en propre Bordeaux, Limoge, Cahors, Bigorre & la Ville de Bearn, aujourd'hui appellée Lefcar.Il avoit eu tout récemment ces Places & plufieurs autres de la fucceffion de Caribert Roy de Paris qui eftoit mort dans fa Ville capitale avant que la Princeffe fuft arrivée. Elle fe fit peu de temps après Catholique à l'exemple de fa fœur la Reine d'Auftrafie qui avoit beaucoup contribué à ce mariage par le defir de l'avoir plus près d'elle. Elle fçût d'abord gagner Chilperic, il l'aimoit tendrement & avoit du refpect pour fa vertu : mais cette affection & cette eftime ne furent pas de longue durée. Ce Prince inconftant malgré toutes fes promeffes & tous fes fermens laiffa rallumer dans fon cœur fes anciens feux, & s'abandonna tout de nouveau à un amour criminel, qui jufqu'à fon mariage avec la Princeffe d'Efpagne n'avoit caufé que du fcandale, mais qui fut enfuite la fource de bien des crimes & de bien des malheurs.

Frédégonde cette femme trop diftinguée par fon efprit, & même par fon courage, qualitez qu'elle avoit reçûes de la nature en un fouverain degré, & dont elle fit rarement un bon ufage, s'eftoit rendue à diverfes reprifes maiftreffe du cœur & de l'efprit du 19.1.4 Prince, toûjours aimée, mais non pas

Gregor.

toûjours avec une égale ardeur. Son credit avoit diminué quelquefois mais il n'avoit jamais efté entierement perdu. Une premiere femme legitime appellée Audouere, & qui porte dans l'Hiftoire la qualité de Reine, avoit long-temps partagé au moins les inclinations du Roy. Trois Princes qu'el le avoit mis au monde l'un après l'autre eftoient le nœud de cette union qui paroiffoit devoir durer.

Frédégonde cependant eftoit venue à bout de la perdre, & s'eftoit fervie pour cela d'une voye qui ne pouvoit avoir efté imaginée que par un efprit auffi artificieux & auffi fourbe que le fien. Chilperic incontinent après la paix faite avec Sigebert, l'avoit ac- Cap. 31. compagné au-delà du Rhin contre les Saxons qui s'eftoient revoltez. Pendant cette expedition militaire la Rei

ne Audouere eftoit accouchée d'une

fille qu'on differa de baptifer jusqu'à ce qu'elle fuft relevée : comme tout eftoit preft pour la ceremonie du Baptême, celle qui eftoit deftinée pour eftre la maraíne tarda à venir, & la Reine parut s'impatienter. Frédégonde qui eftoit prefente lui dit; qui vous oblige, Madame,d'attendre plus longtemps? faites l'honneur à voftre fille de la tenir vous-même fur les fonds. La Reine le fit & donna dans le piege, fans que l'Evêque qui baptifa l'enfant, apparemment gagné par Frédegonde, sy oppofaft.

Dès-lors felon la coûtume de l'Eglife cette ceremonie de tenir un enfant fur les fonds faifoit contracter entre celle qui la faifoit & le pere de l'enfant une alliance fpirituelle qui empêchoit le mariage entre ces deux perfonnes, & qui en rendoit l'ufage

*Cette espece de dot ou d'appanage que le mari affignoit à son épouse est appellé par Gregoire de Tours, 1. 9. cap. 20. matutinale donum, & dans le François de ce temps-là morganegiba ou morgangeba, & dans les Loix des Lombards morgingap. On convenoit par contrat de cette dot avant le mariage; comme on le voit, par la quinziéme formule dul. 2. de Marculphe. Mais la donation ne s'en faifoit en ceremonie par le mari à fon époufe, que le premier matin d'après les nôces, & c'eft pour cela que Gregoire de Tours l'appelle maintinale donum. Voyez fur cela le Gloflaire de du Cange fur ce mn marganogeba,

Gefta Regi

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