FRANÇOIS ET ÉTRANGERS. PAR UNE SOCIÉTÉ DE GENS-DE-LETTRES DÉCEMBRE, 1781. TOME XI I. DIXIEME ANNÉ E DE L'IMPRIMERIE DU JOURNAL. AVEC PRIVILEGE. Le prix de chaque Volume fera de so fols perfonnes qui n'auront pas foufcrit. On s'adreffera à Liege, chez J. J. Tutot meur-Libraire, propriétaire du journal , pr Hubert; à M. Maufs, Officier au Bureau de Impériales pour toute l'Allemagne. A Bruxelles, au Bureau de l'Esprit des J rue de la Magdelaine; à M. Horgnies, Expéd Gazettes étrangeres, pour tous les Pays-Bas Aut chez B. Lefrancq, Libraire. A Roterdam, chez Bronkhorst, Libraire. A Amfterdam, chez Van Harrevelt, dans le Ka & B. Vlam, Libraires. A La Haye chez Goffe & Detune, Li pour toute la Hollande. A Pragues, chez Wolfgand-Gerle, Librair A Hambourg, chez Virchaux, Libraire, p l'Allemagne & le Nord. A Paris, chez Valade, Imprimeur-Libraire, Noyers, vis-à-vis Saint-Yves, pour toute la au prix de 27 liv. pour Paris, & de 33 pour vinces, rendu franc de port par-tout le Royau A Metz, chez Gerlache, Libraire, pour Lorraine. On s'adreflera chez les mêmes pour le Jour torique & Politique, s2 cahiers de 48 pag. par an, qui paroît tous les mercredis de ch maine. La Souscription est de 12 liv. de Fra On pourra adreffer les différentes pieces que reroit faire paroftre dans l'Esprit des Journaux Horgnies à Bruxeles; à M. Mauff, à Liege. DES JOURNAUX. HISTOIRE du Bas- Empire, en commençant d Conftantin-le-Grand; par M. LE BEAU, profeffeur émérite en l'univerfité de Paris, profef Jeur d'éloquence au college royal, fecrétaire or dinaire de M. le duc d'Orléans, & ancien fecré taire perpétuel de l'académie royale des infcriptions & belles lettres. Tom. XXI & XXII. Continuée par M. AMEILHON, de la même académie, bibliothécaire & hiftoriographe de la ville de Paris, &c. A Paris, chez la veuve Defaint, rue du Foin-St.-Jacques; Nyon l'aîné, libraire, rue du Jardinet, quartier S. André-des-Arcs, près l'imprimeur du parlement. 1781. Avec approbation & privilége du roi. 2 vol. in 12. Le premier de 496 pag. le fecond de 532. TACITE, après avoir composé une partie des annales de fa nation, s'étoit réfervé pour de courage, puifque dans le déclin d il a entrepris d'écrire une hiftoire qui foit plus de onze fiecles. Il étoit pref génaire, lorsqu'il en donna les deux volumes en 1757; & le public, qui plus haute idée des talens de l'auteur, me-tems qu'il acceptoit avec joie le qu'on lui faifoit, fentit un déplaifir f ce qu'on s'y prenoit fi tard, & defef voir, d'un ouvrage fi intéreffant, autr que des prémices. Nos craintes ont é reufement trompées à cet égard: rien ta, dans fa marche, le fage écrivain q fait d'avance tous les préparatifs néc Enrichi de toutes les connoiffances q vent rendre l'homme-de-lettres utile à citoyens; exercé depuis long-tems da d'écrire, dont il avoit étudié toutes le fes, & dont il avoit donné des leço tant de célébrité & de fuccès, il n'a pendant vingt ans, de payer régulièrem pece de tribut auquel il s'étoit engagdis-je, femblable à ces princes nobleme nomes qui, en mourant, laiffent dans le fors de quoi aider un fucceffeur dans 1 mencement d'un nouveau regne, notre écrivain a laiffé un porte-feuille richeme ni, & il n'a fallu, de la part du contin & de vouloir goûter les douceurs du repos; & maintenant, par un fentiment contraire, nous fommes encore furpris qu'il n'ait pas entiérement exécuté ce qui nous paroiffoit d'abord au-deffus des forces ordinaires. Un tempérament robufte, qu'une vie toute entiere confacrée à l'étude n'avoit point altéré, une fanté floriffante, qui fembloit s'entretenir par le travail même, tout cela nous empêchoit de fonger qu'il étoit arrivé à cette faifon de la vie où l'efprit fe reffent des infirmités du corps, où l'imagination s'éteint, où les plus rares talens s'évanouiffent entiérement. Nous y penfions bien moins encore en lifant fes écrits, animés par une chaleur toujours égale, & qui en impofoient continuellement fur l'âge de l'auteur. Quelle force de pinceau! quel brillant coloris, quand il nous retrace les exploits & les vertus des Commènes! Qu'on fe rappelle cette expédition romanefque de nos croifés, par laquelle il termine le dernier volume qu'il a publié avant fa mort! quelle rapidité, quel intérêt dans fa narration! Son ardeur n'égalet-elle pas celle de fes héros, & ne diroit-on pas, en quelque forte, que lui-même prend Conftantinople avec toute la vivacité d'un jeune guerrier! Un accident fubit a terminé une vie dont rien ne fembloit nous annoncer |