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Bourbon, son beau-père; Robert, évêque de Langres, son oncle à la mode de Bretagne par alliance (a); Dreux de Mello, son grand-oncle aussi par alliance (b); Pierre de Jaucourt, pannetier de Champagne; Raoul Comtesse, chambellan de Thibaut; enfin, Itier de la Brosse et Henri des Bordes, deux agents inférieurs, en qui notre comte paraît avoir mis une confiance particulière (2314). Ces offres étaient 2,000 livres de rente et 40,000 une fois données (2309). En conséquence, elle fit à Louis IX, qui paraît avoir servi de médiateur (c), cession de

(a) Robert de Thourotte, évêque de Langres, sur lequel on peut consulter le Gall. Christ. nov., IV, 602-607, était fils de Jean II de Thourotte et d'Odette de Dampierre, dame d'Allibaudière (Anselme, Hist. généal., II, 150). Odette de Dampierre était fille de Guillaume Ier, seigneur de Dampierre, sœur de Gui II de Dampierre. tante d'Archambaud de Bourbon et grand'tante de Marguerite, qui venait d'épouser Thibaut (Anselme, III, 155 et pages suivantes).

(b) Dreux de Mello, fils du connétable de France de même nom, qui mourut le 3 mars 1218, avait eu pour mère Ermengarde de Moucy qui, avant de devenir femme du connétable, avait épousé en premières noces Guillaume Ier de Dampierre, et en avait eu cinq enfants, entre autres Gui II de Dampierre, père d'Archambaud de Bourbon et grand-père de la femme de notre comte (Anselme, III, 155-156, VI, 59).

(c) M. de Maslatrie (Hist. de Chypre, I, 307) fait observer qu'au commencement de l'année 1234 Louis IX, pendant son séjour à Saint-Germain et à Beaumont, avait eu plusieurs conférences avec la reine de Chypre (D. Bouquet, XXI, 229 G, 233 A, 234 B, 238 Let 248 G). Nous savons qu'à la même époque il envoya des exprès à Thibaut, puis à Archambaud de Bourbon (D. Bouquet, XXI, 229 E, 235 K, 241 B). Nous signalerons aussi un don de 40 sous que, sur son ordre, reçut à Beaumont un agent du comte de Champagne (D. Bouquet, XXI, 229 C D).

ses droits sur les comtés de Champagne et de Brie, et Louis IX investit de ces droits Archambaud de Bourbon, mandataire de Thibaut, septembre 1234 (2312) (a).

Les 40,000 livres ne se trouvaient point dans le trésor du comte ses représentants se les procurerent en vendant à Louis IX la mouvance des comtés de Blois, Chartres et Sancerre et de la vicomté de Châteaudun. Le prix de cette vente fut de 40,000 livres, et Louis IX paya cette somme à la reine de Chypre le 11 novembre suivant (2316). Peu de temps avant, les représentants de Thibaut avaient fait inviter les comtes de Blois, de Chartres et de Sancerre et le vicomte de Châteaudun à faire hommage au roi, et ces fiefs importants, domaine primitif de nos comtes, se trouvaient ainsi perdus irrévocablement pour le prince champenois et pour ses descendants (2314).

La reine de Chypre fut mise en possession des 2,000 livres de rente au mois d'avril 1235; cette rente devait lui être assignée en immeubles; Alix reçut : 1o la forêt de Vassy, aujourd'hui dans le département de la Marne, arrondissement d'Epernay, entre Ignyle-Jard à l'ouest, Orbais et Mareuil-en-Brie au sud, et le Baizil à l'est; 2° la forêt de Mant, vulgairement du Mans, dans le département de Seine-et-Marne,

(a) M. de Maslatrie (Hist. de Chypre, 1, 307) suppose que les actes constatant cette transaction ont été scellés séance tenante en présence du roi. Cela peut être vrai pour les actes émanés d'Alix; mais quant aux actes portant la suscription de Thibaut, ils furent écrits sur des parchemins scellés, que Thibaut avait laissés en blanc sous la garde de Guibert, abbé de Prully (2314).

arrondissement de Meaux, canton de Crécy, entre Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux au nord, Villemareuil et Vaucourtois à l'ouest, la Haute-Maison au sud et Pierre-Levée à l'est. Il y avait, sur ces forêts, de nombreux droits d'usage auxquels les usagers durent renoncer (2351).

Une fois cette cession faite par Thibaut, le désistement consenti par Alix fut confirmé, non-seulement par le roi (2312), mais par les pairs de France (2346-2348, 2397-2399).

Les biens acquis par Alix, en Champagne, en conséquence de cette transaction, ne restèrent pas après elle dans la maison royale de Chypre (a). Ils furent donnés en dot à Marie de Chypre, sa fille, qui épousa Gautier, comte de Brienne. Ils passèrent ensuite à Jean et à Hugues de Brienne, fils de Gautier et de Marie (2808, 2828, 3128, 3233); toutefois, pendant l'absence de Jean et de Hugues qui après la mort de leur père demeurèrent plusieurs années en Orient, Philippine, leur tante, Henri de Ramerupt et Marie de Nanteuil, leurs cousins germains, en eurent quelque temps la jouissance (2808, 2955, 2956).

(a) Alix retourna en Orient en 1235 (Maslatrie, Hist. de Chypre, I, 308), s'y remaria en 1241 (ibid., p. 321) et y mourut en 1246 (ibid., p. 337).

CHAPITRE III.

Depuis l'avènement de Thibaut IV au trône de Navarre jusqu'à sa mort.

1234-1253.

Blanche de Navarre, mère de Thibaut IV, était sœur de Sanche VII dit le Fort, en qui s'éteignit la première race des rois de Navarre (a). Cette circonstance explique la présence de plusieurs noms Navarrais dans les documents relatifs à la période de l'histoire de Thibaut IV que nous venons de terminer : Ainsi Thibaut avait à son service, en 1222 au plus tôt, et en 1229 au plus tard, les arbalétriers Guillaume de Pampelune et Sanche (b); dès 1222, le clerc Pierre de Pampelune, qu'il nommait prévôt du chapitre de Notre-Dame-du-Val de Provins; et, en 1224,

(a) Nous devons prévenir que la Navarre d'alors dépassait un peu l'étendue de la province qui, en Espagne, porte aujourd'hui ce nom. Autrefois on divisait la Navarre en six districts ou merindades ceux de Pamplona ou Pampelune, d'Estella, de Tudela ou Tudèle, d'Olite, de Sanguessa, aujourd'hui Sanguesa, et de San-Juan-del-Pie-del-Puerto ou Saint-Jean-Pied-de-Port. Le dernier, aussi connu sous le nom de merindad de Ultrapuertos en espagnol, et de Basse-Navarre en français, appartient aujourd'hui à la France; les cinq autres, qui composent la Haute-Navarre, font seuls partie du royaume d'Espagne.

(b) Voir plus haut, tome II, p. XLII.

un autre clerc nommé Garsie (1635, voir aussi 1866) qui, en 1229, sans cesser d'être attaché à la personne du prince champenois, était prévôt de S'-Quiriace de Provins (1915). Enfin, nous voyons, en 1229, notre comte prendre sous sa protection Hernaud Bernard de Saint-Germain, habitant de Pampelune, auquel il confère, moyennant une redevance annuelle, l'exemption de la plupart des charges auxquelles étaient soumis ses sujets roturiers (2002).

Il était de l'intérêt de Thibaut de chercher à s'assurer des amitiés et des alliances dans le royaume dont il était héritier présomptif: sa mère et lui ne négligèrent pas les moyens d'arriver à ce résultat. Ainsi, en février 1220, ils donnèrent 100 livres de rente viagère à Remi, chancelier de Champagne, évêque élu de Pampelune; ils promirent en outre de faire tous leurs efforts pour lui obtenir la commende du prieuré du Saint-Sépulcre de Villacerf; la rente de 100 livres devait être réduite à 20 en cas de succès (1252).

Sanche était vieux. La perspective de l'avènement d'un prince étranger à l'Espagne ne plaisait pas à tout le monde en Navarre; il y avait dans le royaume un parti hostile à l'héritier présomptif. Est-ce à cette hostilité qu'on doit rapporter la tentative d'empoisonnement dont Thibaut fut l'objet en 1224 ? Nous l'ignorons. Tout ce que nous savons, c'est que les auteurs de cette tentative étaient deux et que Thibaut les fit pendre (a).

Peu de temps après, c'est-à-dire dans les premiers

(a) Chronicon Turonense, ap. D. Bouquet, XVIII, 306 D.

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