Viotti et l'école moderne de violon

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Maison Schott, 1888 - 190 pages
 

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Page 115 - Une violeUe qu'il avait trouvée cachée sou» l'herbe , le transportait de la joie la plus vive; un fruit nouveau qu'il venait de cueillir, le rendait le plus heureux des mortels : il trouvait à l'une un parfum toujours nouveau , et à l'autre une saveur toujours plus délicieuse. Ses organes si délicats , si sensibles, semblaient avoir conservé leur première virginité : tantôt couché sur le gazon, il passait les heures entières à admirer l'incarnat ou à respirer l'odeur d'une rosé; tantôt,...
Page 148 - ... quemment dans ma vie ; cette rêverie où mes idées divaguent, » se mêlent et se confondent tellement entre elles que j'oublie que » je suis sur la terre. » Je ne dirai point ce que produit en moi cette espèce d'extase, » si c'est le sommeil de l'âme, ou...
Page 149 - C'était une longue trompe; une voix <le femme se mêlait à ces sons tristes, doux et sensibles, et formait un unisson parfait; frappé comme par enchantement, je me réveille soudain, je sors de ma léthargie, je répands quelques larmes, et j'apprends, ou plutôt je grave dans ma mémoire le Ranz des vaches que je vous transmets ici.
Page 159 - Eustar.he est ferblantier et son bourgeois lui avait donné de quoi me faire mon instrument avec des rognures de l'atelier, et puis il avait économisé de quoi avoir des cordes et du crin. Dam '. jugez si je fus content, ce pauvre garçon qui s'était donné tant de peine; aussi le bon Dieu l'a récompensé : dès le matin il me mène à cette place en allant à la journée, et puis il vient me reprendre le soir ; et il ya des jours où la recette n'est pas trop mauvaise; tellement que quelquefois...
Page 86 - L'administration, qui ne laissait échapper aucune occasion d'entretenir le feu sacré, fit improviser pour lui un concert, en quelques heures, cependant un assez grand nombre d'artistes et d'amateurs ayant pu être avertis à temps, la salle fut pleine, et Viotti parut dans cette assemblée de famille comme un père au milieu de ses enfants. » Les élèves ne le connaissaient que par ses compositions qui, depuis l'origine du Conservatoire, sont le sujet des concours annuels pour le prix de violon....
Page 20 - Jarnowick, vaincu, dut se considérer comme placé bien au dessous du grand artiste qui n'avait pas dédaigné cette lutte. Cependant il ne perdit pas courage ; car avec ce ton gascon qui lui était familier, il s'écria : « Ma foi, mon cher Viotti, il faut avouer qu'il...
Page 149 - C'est donc le sentiment et la pensée qui doivent plutôt nous porter à la vérité de son exécution, que le rhythme et une cadence mesurée. Ce Ranz des vaches en mesure serait dénaturé: il perdrait de sa simplicité. Ainsi, pour le rendre dans son véritable sens, et tel que je l'ai entendu, il faut que l'imagination vous transporte là où il est né, et tout en l'exécutant à Paris, réunir toutes ses facultés pour le sentir en Suisse.
Page 123 - Mais c'est à son dix-septième, en ré mineur, et à son dix-huitième en mi mineur, qu'il adopta cette forme dramatique, dont l'effet inattendu fut si imposant, lorsque Rode, son élève et son digne interprète, fit entendre ces deux concertos en 1791, avec tout le charme et toute la pureté qui distinguent son talent. Le tutti du dix-huitième fut applaudi comme une des belles symphonies d'Haydn, que l'on exécutait dans leur nouveauté aux mêmes concerts.
Page 149 - J'ai cru devoir le noter sans rhythme, c'est-à-dire, sans mesure. Il est des eas où la mélodie veut être sans gêne pour être elle, elle seule: la moindre mesure dérangerait son effet ; cela est si vrai , que ces sons se prolongeant dans l'espace , on ne saurait déterminer le temps qu'il leur faut pour arriver d'une montagne à l'autre.
Page 148 - Jean-Jacques nous a fait connaître dans ses ouvrages, ni celui dont parle M. de la Borde dans son livre sur la Musique. « Je ne sais s'il est connu de beaucoup de gens : tout ce que je sais , c'est que je l'ai entendu en Suisse , et que je l'ai appris pour ne plus l'oublier. « Je me promenais seul , vers le déclin du jour, dans ces lieux sombres où l'on n'a jamais envie de parler...

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