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MOREL (Charles). Imprimeur ordinaire du roi. On lui doit de bonnes éditions d'un grand nombre de pères grecs. L'édition la plus considérable qu'il ait donnée, est celle des conciles généraux et provinciaux, en grec et en latin, par Binius, en 10 vol. in-fol.

MOREL (Gilles ). Imprimeur ordinaire du roi, a donné: Gregorii Nysseni opera græc. lat., 1638, in-fol.; Isidori Pelusiota opera græc. lat., 1638, in-fol.; Aristotelis opera omnia groec. lat., 4 vol. in-fol. Il continua d'imprimer en 1643, Magna Bibliotheca veterum patrum, græc. lat., 17 vol. in-fol. Morel vendit son fonds à Simon Piget, et se fit recevoir conseiller au grand-conseil.

MOREL (Guillaume ). Cet imprimeur, né à Tailleul en Normandie, n'est point parent des précédens. Il travaillait dans le 16 siècle. Le célèbre Turnebe lui céda son imprimerie, et le fit recevoir imprimeur du roi. Il était versé dans la connaissance des langues, et surtout dans la langue grecque qu'il professa au collége royal. Il a donné un Dictionnaire grec, latin et français, 1622, in-4, estimé. Il a composé d'autres ouvrages et publié des traductions assez estimées, telles que celles du traité de l'usage des images, approuvé par le septième concile général de Nisse; du traité de saint Jean Damascene, des images; de l'origine des iconomaches, prise de Zonaras. Les principaux ouvrages sortis de ses presses sont: Fabii Quintiliani de institutione oratoriá, avec des notes de sa façon, 1548, in-4, en société avec Jacques Bogard; Ex veterum comicorum fabulis, 1553, in-8; Liturgia, sive missæ sanctorum patrum, græc. lat., 1560, in-fol., estimé des savans; les Epitres de saint Ignace en grec, latin et français, 1561; Sancti Dionisii Areopagita opera, græc., 1562, in -8, dont il se trouve quelques exemplaires en vélin. La devise de Guillaume

Morel est un theta assis sur la branche de cette lettre grecque, pour signifier que, dans la mort même, qui est figurée par le theta, il faut aimer l'immortalité. On lisait au-dessous de la devise de Morel, ce vers pentamètre: Victurus genium debet habere liber. Les premiers livres imprimés par Morel, sont plus beaux que les derniers. Il mourut à Paris en 1564. Il avait un frère nommé Jean, qui, accusé d'hérésie, mourut en prison; le cadavre fut déterré et brûlé le 27 février 1559.

environné de deux serpens et un amour

MORET (Jean). Imprimeur du 16e siècle, à Anvers. Il succéda à Plantin, ayant épousé sa seconde fille. Il se montra le digne héritier de ce célèbre imprimeur, par sa science et par son talent. Il était habile dans la littérature, et ami de Juste-Lipse. Il mourut en 1610, laissant deux enfans, Balthazar et Jean, qui exercerent, comme lui. l'art de l'imprimerie.

MORET (Balthazar ). Né à Anvers en 1574, succéda avec son frère Jean, à son père. Juste-Lipse prit soin de son instruction, et il répondit aux soins de cet habile maître, par des progrès aussi rapides qu'inouis. Il voulut conserver à son imprimerie le lustre qu'y avait donné le nom de Plantin. En conséquence, il fit servir ses connaissances à corriger les manuscrits qu'il mettait sous presse ; et souvent il y a fait des changemens très-heureux, soit dans les anciens, soit dans ceux que les auteurs modernes lui fournis saient ; ce qui ne contribuait pas peu à irriter ces auteurs dont il blessait l'amour - propre. Jean Moret étant mort, Balthazar fut seul à la téte de l'imprimerie. 11 consacra toutes ses richesses à l'augmenter et à l'enrichir. Il ne se maria point, et laissa son imprimerie à Balthazar Moret,

son neveu.

MOTS. Dans les manuscrits très - anciens, les mots ne sont point séparés les uns des autres; c'est une suite de lettres serrées sans aucune division ni distinction. Dès les 5e, 6e et 7e siècles, on avait commencé à séparer les mots; mais la séparation était peu considérable : jusqu'à la fin du 6e, les écrivains n'ont point séparé leurs mots par des intervalles, si ce n'est aux alinea et aux endroits où le sens est fini et suspendu. Au 8e siècle, les séparations de mots sont plus marquées et plus régulières; au ge, les espaces sont très-bien observés ; cependant un défaut qui manifeste tout d'un coup la fin du 8e ou le commencement du 9 siècle, c'est d'avoir une partie des mots bien, et l'autre mal distinguée, et surtout d'avoir des mots souvent coupés par un ou deux intervalles.

MOYSE Imprimeur juif du 15e siècle. Il était de Spire en Allemagne, et fils de Rabbi Israël Nathan, également imprimeur. Voici les principaux ouvrages qu'il a publiés dans la petite ville de Soncino, avant la fin du 15e siècle: 1." Minchah Happenini, in-4. Soncino, anno mundi 5244, qui répond à l'année 1484 de Jesus-Christ; 2.o Bechinal Olam, 5245 ( en hébreu ); 3.o Prophetæ Priores, cum comm. R. David Kimchi, in-fol., 5246 (en hébreu sans points); 4.o Ikkarim, per R. Joseph Albo, 5246; 5.° Biblia hebraïca cum punctis, per Abraham Fil. Rabb. Hhajim, 5248, in-fol.; 6.o Berahoth et Beitzah, 5249; 7.0 Jad Hhasakah Rambam, 5250, in-fol. Moyse eut une nombreuse famille qui se consacra, à l'exemple de ses pères, à l'art typographique, se répandit dans plusieurs endroits de l'Italic, et imprima avec succès un grand nombre d'ouvrages. Rabbi Gerson, l'un des fils de Moyse, après avoir mis au jour à Brescia, plusieurs livres hébreux, alla à Constantinople et y établit une imprimerie, un peu avant la fin du 15e siècle. Il continua d'y imprimer jusqu'en 1530. Quelques-uns de ses enfans allèrent

à Salonique et dans d'autres villes de l'empire ottoman, où ils imprimèrent toujours avec succès.

MUSÉE, ou MUSEUM, ou MUSEON. Ces trois mots, que l'on regarde ordinairement comme synonymes, et qui cependant pourraient avoir des acceptions un peu différentes, suivant les temps et les lieux où on les a employés, signifient' assez généralement, selon la définition de l'académie, un lieu destiné, soit à l'étude des beaux-arts, des sciences et des lettres, soit à rassembler des monumens relatifs aux arts, aux sciences et aux lettres. Le musée le plus célèbre de l'antiquité, ou, pour mieux dire, la seule académie qui ait porté ce nom, est le musée d'Alexandrie (1), qui était situé dans un vaste bâtiment sur le port de la ville, près du palais, autour duquel régnaient des galeries où se promenaient les philosophes. C'est dans oe musée que les rois d'Alexandrie, et, depuis la conquête d'Egypte, les empereurs romains entretenaient avec une magnificence vraiment royale, un grand nombre de savans, dont toute l'occupation était de s'adonner aux lettres. Plutarque en attribue l'établissement à Piolémée, que l'on croit être P. Philadelphe, amateur des sciences et des lettres, qui s'appliqua pendant tout son règne à en étendre l'empire en Egypte. Les empereurs romains se piquèrent de la même émulation, et l'empereur Claude ajouta un nouveau musée à l'ancien (2). A Athènes

(1) Voyez notre MANUEL BIBLIOGRAPHIQUE, pag. 36 et suiv. (2) Il lui donna son nom et ordonna qu'on y lût alternativement les Antiquités d'Etrurie et celles des carthaginois, qu'il avait écrites en grec, La ville d'Alexandrie s'étant révoltée sous l'empire d'Aurélien, le quartier du Bruchion, où était aussi la citadelle, fut assiégé, et le musée détruit. Dès-lors on plaça les livres dans le temple de Seraphis, et les savans y demeurèrent; mais, sous Théodore, Théophile, partriarche d'Alexandrie, fit démolir et le temple et le musée, en sorte que la réputation de cette

on donnait le nom de musée à une petite colline située dans l'ancienne enceinte, vis-à-vis la citadelle: elle était ainsi appelée, parce qu'il y avait un temple consacré aux muses, et que c'est là que se tenaient les assemblées académiques. En France, on donne le nom de museum à un établissement (1) qui se trouve à Paris, et qui est destiné à l'enseignement des diverses branches de l'histoire naturelle, dans tout le détail dont elles sont susceptibles, et à la démonstration des productions de la nature dans tous les genres. Ce museum national d'histoire naturelle renferme six collections principales; savoir, 1.0 un cabinet contenant le règne animal et le règne minéral; 2.0 la bibliothèque (2); 3.0 le cabinet d'anatomie, contenant les préparations relatives à l'homme et aux animaux ; 4.o l'école de botanique; 5.0 la ménagerie des

dernière école fut tout ce qui en subsista jusqu'à l'année 630 de JesusChrist, que les sarrazins brûlèrent les restes de la bibliothèque d'Alexan drie (Mémoires de l'académie, tom. IX ).

(1) Cet établissement n'était, dans sa première origine, qu'un jardin pour les plantes médicinales, fondé sous ce titre par Louis XIII, en 1626, à la sollicitation de son premier médecin, Guy de la Brosse. Les premiers médecins furent presque toujours intendans du jardin, jusqu'à Dufay qui fut nommé en 1732, et qui fut remplacé en 1739 par Buffon. Il n'y avait autrefois que trois chaires fondées près le jardin; savoir, une d'anatomie, une de chimie et une de botanique. Maintenant il y en a treize; savoir, 1. chimie générale; 2. arts chimiques; 3. botanique; 4. botanique rurale ; 5. zoologie des quadrupèdes, des cétacées, des oiseaux; 6. zoologie des reptiles et des poissons; 7. zoologie des mollusques, des insectes, des vers et des zoophytes ; 8. anatomie humaine ; 9. anatomie des animaux; 10. minéralogie; 11. culture des jardins; 12. géologie; 13. iconographie naturelle.

(2) La bibliothèque est principalement composée d'ouvrages d'histoire naturelle; elle est sous la garde de deux bibliothécaires (les citoyens Toscan et Mordant de Launay ); elle contient, entr'autres objets précieux, l'immense collection des animaux et des plantes, peinte en miniature sur vélin: trois peintres sont chargés de continuer ce recueil sous la surveil lance des professeurs.

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