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thèques anciennes et modernes. Zutphen, 1699, in-12. On regarde cet ouvrage comme le meilleur et le plus savant que nous ayons sur cette matière; mais il n'est pas le mieux écrit ; et l'auteur a quelquefois pris de simples cabinets pour de grandes bibliothèques. On a joint ce Traité à un ouvrage d'un autre bibliographe nommé J. J. Maderus. Voici le titre de cet ouvrage : De Bibliothecis atque archivis virorum clariss, libelli et commentationes, cum præfatione de scriptis et Bibliothecis ante-diluvianis, primo editore Joach. Joan. Madero; et rursus cum secundâ parte ( Joan. Lomeieri Tractatum complectente) adjunctâ per Joan. Andream Schmidt. Helmestadii, 1702 et 1705, 2 tom, en un vol. in-4. Maderus a aussi publié un autre ouvrage ayant pour titre Scriptores Lipsienses et Francofordienses, 1660, in-4.

LOS RIOS. Libraire à Lyon. On lui doit une Bibliogra phie instructive, 1777, in-8.

LOTTIN (A. - M. ). Imprimeur-libraíre à Paris, né le 8 août 1726. Il a publié plusieurs ouvrages relatifs à la bibliographie, tels que Liste chronologique de toutes les éditions de Saluste, 1763, 1 vol. in-8; Grande Lettre sur la petite édition du Cato major, 1762, 1 vol. in - 12; Artis typographic querimonia, 1785, in-4; Catalogue chronologique des libraires et imprimeurs de Paris, depuis l'an 1470 jusqu'en 1789, 2 vol. in-8; Coup d'œil éclairé d'une bibliothèque à l'usage de tout possesseur de livres, 1775, et plusieurs lettres sur l'imprimerie dans le Journal des savans.

M.

MABILLON (Jean). Célèbre bénédictin de la congré gation de Saint-Maur, et l'un des plus érudits de cet ordre. Nous lui assignons une place dans ce dictionnaire, à cause de son savant ouvrage sur la diplomatique, auquel dom Ruinart a ajouté un Appendix en 1709, et à cause de son Museum italicum, 1687 — 89, 2 vol. in-4, en société avec dom Germain. Mabillon est le premier qui ait réuni les règles de la diplomatique sous un seul point de vue il donne des principes pour l'examen des diplómes de tous les âges et de tous les pays: son ouvrage est le plus lumineux qui ait paru en ce genre ; mais il ne fut cependant pas exempt de quelques erreurs ; il est si difficile de porter un jugement fixe et certain sur tout ce qui s'appelle titres et manuscrits! Les yeux et la connaissance de l'histoire sont les seuls juges en cette matière, et ce sont des juges auxquels un faussaire habile peut aisément en imposer: Mabillon en est un exemple.

Il était l'homme du monde qui avait le plus examiné de parchemins, dit le père d'Avrigni, et cependant il fut trompé par le fameux titre produit en faveur de la maison de Bouillon, qu'une seule lettre différente des autres, et tournée à la moderne, rendit suspect à d'autres antiquaires. La main lassée avait trahi le faussaire L'aveu qu'il fit avant d'expirer sous la main du bourreau, pour différens crimes, justifia le jugement porté contre la pièce. » Le jésuite Barthelemi Germon attaqua la diplomatique de Mabillon, la regarda comme inexacte, prétendit y trouver plusieurs diplômes faux, et publia à ce sujet quelques dissertations latines, écrites avec pureté et élégance; elles parurent ea 1703, 1706 et 1707, 3 vol. in-12. Mabillon n'y répondit pas ex-professo; mais il joignit à son livre un supplément qui satisfit presque tous les critiques. La Diplomatique parut

d'abord en 1681, et le supplément vit le jour en 1704. On croit communément qu'il y a deux éditions de la Diplomatique, l'une de 1681, et l'autre de 1709; mais on se trompe. Cette dernière est la même que la première, à part le frontispice, quelques changemens et quelques petites augmentations depuis la page 597 jusqu'à la 634, qui ont été réimprimées, et qui sont suivies de l'Appendix de Ruinart, qui finit à la page 648, et qui contient cinq modèles d'anciennes écritures et différentes formes de sceaux, gravés en bois, que des papes avaient mis en usage pour sceller leurs bulles. Pour avoir la Diplomatique parfaitement complette, il faut annexer le supplément de 1704 aux exemplaires de 1709; l'édition de 1681 avec le supplément, ou l'édition de 1709 seule, ne complettent point l'ouvrage. On doit encore à Mabillon, Analecta, 1675 et suiv., 4 vol. in-8. Ce sont des pièces curieuses recueillies dans diverses bibliothèques; Acta sanctorum ordinis sancti Benedicti. Paris, 9 vol. in - fol.; les Annales des bénédictins, dont il a donné 4 vol. in-fol. qui contiennent l'histoire de l'ordre depuis son origine jusqu'en 1066; Traité des études monastiques, 1697, in-18; Sancti Bernardi opera. Paris, 1690, 2 vol. in-fol. ; l'Épitre dédicatoire qui est en tête de l'édition de saint Augustin; la Liturgie gallicane, 1685 et 1729, in-4, etc., etc., etc. Mabillon, né en 1632 à Saint-Pierre - Mont, village du diocèse de Rheims, mourut à Paris, dans l'abbaye de SaintGermain-des-Prés, en 1707. Les savans d'Allemagne lui donnent ordinairement le surnom de Grand, Magnus Ma

billonius.

MACARONIQUE. On donne ce nom à une espèce de poésie burlesque, entremêlée de mots de différentes langues, et de mots vulgaires latinisés et travestis, comme dans ces vers :

Archeros pistoliferos furiam que manantum

Et grandem eşmeutam quæ inopinum facta ruella est,
Toxinum que alto troublantem corda clochero.

Ou comme dans

Enfilavi scadrones et regimentos.

On croit que Théophile Folengo de Mantoue, moine bénédictin, qui florissait vers l'an 1520, est l'inventeur de ce genre de poésie. Il a composé en 1517, Merlini Cacaii, opus macaronicum, ouvrage rare, surtout de l'édition de 1521. Il a ensuite donné Il Chaos del tri per uno, qui ne réussit pas. Guarino Capella est auteur du Macaronea Ariminensis (de Rimini), poëme composé de six livres de poésies macaroniques, contre Cabrin, roi de Gogue et Magogue, qui parut en 1526. Les principaux ouvrages macaroniques d'Italie sont: Macaronica de syndicatu et condemnatione doctoris Samsonis Lembi, ouvrage très mauvais ; Macaronis forza, par Sthetonius, jésuite, en 1610, ouvrage estimé; Carnavale tabula macaronica, par Bazani; Capricia macaronica magistri Stopini poetæ pouzanensis, en 1636, César Ursinius. Nous avons en France, De arte dansandì, et De guerra neapolitaná, romand et genuensi. Ces deux poëmes sont de Antonius de Arena, provencalis de Bragardissima, villa de Soleriis; l'Historia bravissima Caroli V, imper. à provincialibus paysanis triumphanter fugati, par un avocat; Dictamen metrificum de bello hugonolico et rusticorum pigliamine, ad sodales, par Remy Belleau pièce est estimée; Cacasanga reistro suisso lansquenetorum, per M.-J.-B. Lichiardum recatholicatum spaliporcinum poetam ; -- Arenaicum de quorumdam nugigerulorum piafst insupportabili, par Jean - Edouard Dumonin; et Recitus veritabilis super terribili esmeuta paysannorum de Ruellio, par monsieur de Frey; ce dernier poëme surtout (d'où sont tirés les vers précédemment cités) est très - estimé. Les anglais n'ont presque rien en style macaronique : on ne

par

cette

leur connait que quelques feuilles volantes recueillies par Camden (1). L'Allemagne et les Pays-Bas ont eu beaucoup de poemes macaroniques, parmi lesquels on distingue Certamen catholicum cum calvinistis, pār Martinius Hamconius Frinus. Cet ouvrage a, dit-on, mille deux cents vers dont tous les mots commencent par la lettre C. On peut mettre à côté de ce poëme, le De R bandita de Leti : c'est un discours sans aucune R, présenté par Leti à l'académie des humoristes, de Rome. Ajoutons-y les discours en monosyllabes, et ceux desquels on retranche une voyelle. En général, on doit dire de ces objets de pure curiosité, ainsi que de toutes les poésies

(1) Ils ont cependant quelques poëtes burlesques; Cotton a travesti Virgile en anglais, comme Scaron l'a fait en français. Brown, ami de Franklin, est auteur d'une Bible travestie en vers burlesques. « Brown avait de la littérature et de l'esprit, dit Franklin; mais il était mécréant. Il présenta dans sa Bible travestie beaucoup de faits sous un jour trèsridicule; ce qui aurait pu nuire aux esprits faibles, si son ouvrage eut été publié; mais il ne le fut jamais.

Jes

P

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Pelisson, dans son Histoire de l'académie française, raconte que, dans le 17e siècle, le burlesque était si fort à la mode, qu'un docteur de Sorbonne mit la passion de Jesus-Christ en vers burlesques. Ce poëte représente Jesus au jardin des Olives, tenant en ma le calice, et buvant à la santé duge re humain. Il n'existe rien de plus ridicule, ni de plus burlesque que le eme de la Magdelaine, par Pierre de Saint-Louis, carme. Il y appelle les rossignols et les pinçons, des luths animés, des orgues vivans, des sirènes volantes: les arbres sont de vieux barbons, de grands enfans d'une plus grande mère, d'énormes géans, des colosses éternels. Il leur reproche l'orgueil avec lequel ils s'élèvent jusqu'au ciel, sans avoir jamais devant lui la tête nue. Il rend cependant justice à la droiture de leurs intentions: il convient qu'en regardant de sí près le ciel, il n'ont dessein, ni de l'outrager, ni de l'escalader; ils sont seulement d'aimables rodomonda .et de beaux orgueilleux. Il dit, en parlant des yeux de Magdelaine :

Qu'ils sont des bénitiers d'où coule l'eau bénite,

Qui chasse le Démon jusqu'au fond de son gîte, etc., etc.

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