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Bourbon. Henri II est défait à Saint-Quentin, et cela ne l'empêche pas de réunir à la France Metz, Toul et Verdun. Enfin, la funeste ligue qui a mis l'Etat à deux doigts de sa perte, est suivie de l'acquisition du riche patrimoine de Henri IV et du bonheur de voir sur le trône, ce grand prince dont la France s'enorgueillit à tant de titres.

Henri IV, chef de la branche de Bourbon, ayant conquis son royaume, ne s'occupa plus qu'à cicatriser les plaies qu'avoient faites à l'Etat les troubles civils; doué d'un jugement exquis, d'une grande franchise, d'une simplicité de mœurs charmante, de sentimens élevés et généreux, d'une adroite politique et d'un courage invincible, il ne s'occupa que du bonheur de ses sujets dont il étoit adoré. L'Etat,confié à des mains aussi habiles, ne tarda pas à sortir de l'affreux dénuement où l'avoient réduit les fureurs de la ligue. Il alloit acquérir un haut degré de splendeur qui tenoit à l'exécution d'un vaste dessein, lorsqu'un infame régicide plongea la France dans un deuil inexprimable. Louis XIII succède à Henri IV: son règne est remarquable par le ministère du cardinal de Richelieu, dont les opérations ont encore consolidé l'autorité royale au dedans et l'ont fait respecter plus que jamais au dehors. Mais sans ce grand ministre, Louis XIII, quoique juste, pieux, ayant de la valeur, du discernement et des intentions droites n'eût pas eu un règne remarquable, parce que son goût pour la retraite rendoit à peu près nulles ses bonnes qualités. Colbert fait pour

le commerce et les beaux arts, sous Louis XIV, ce que Richelieu avoit fait pour la politique sous Louis XIII: jamais l'autorité royale n'offrit plus de force et plus de majesté; aussi le règne de Louis-le-Grand est mis au rang des siècles célèbres. Il eût bien été à désirer que le bonheur du peuple fût en proportion de l'éclat de ce règne. Celui qui le suivit, sans être aussi brillant, ne fut pas moins fécond; il est peut-être plus varié en événemens de tous genres. Louis XV protégea les sciences et les arts; aussi leur vit-on prendre un nouvel essor, qui peutêtre nuisit à la littérature, car on ne peut disconvenir qu'elle fut inférieure à celle du règne précédent : mais les progrès dans les sciences dédommagèrent d'un commencement de décadence dans les lettres. Sur la fin du règne de Louis XV, la lutte qui s'éleva entre le trône et les parlemens ne fut pas favorable à l'autorité royale ; il en résulta une commotion dans les esprits; la conduite particulière du roi dans ses dernières années et l'état des finances ne contribuèrent pas à appaiser la fermentation. Louis XVI, malgré ses vertus, son amour pour la vérité, son vif désir de voir les Français heureux ne put détourner l'orage qui commençoit à obscurcir l'horison; et se trompant, par excès de bonté, sur la nature du remède qu'il falloit apporter au mal, il ne tarda pas à voir son trône s'écrouler, et lui-même et sa famille, engloutis dans le précipice qu'on avoit creusé sous ses pas.

Ce n'est pas ici le cas d'entrer dans aucun détail sur la révolution française. Le Précis

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