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de Ziriczée; mais leurs soldats, y ayant été surpris à la faveur de la nuit, furent tous massacrés. L'évêque y fut fait prisonnier, et le comte trouva le moyen de se sauver à Ziriczée sur une petite barque. Cette victoire leur valut la prise de Middelbourg. Jean, comte de Namur, saisit adroitement l'occasion de cette défaite pour porter la guerre dans la Hollande, où il réduisit sous sa puissance Leyde, Delft et les principales places de la Hollande septentrionale. Harlem fut la seule ville qu'il ne put soumettre.

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Le duc Jean, de son côté, s'était rendu à la tête de son armée, dans la partie méridionale de la Hollande il dirigea sa marche par le Lange-straet, sans rencontrer la moindre opposition, et il vint se poster devant Gertrudenberg, qu'il emporta : il se fit donner des otages des villages et des bourgs voisins, et vint assiéger Dordrecht. Le siége durait depuis dix jours : déjà la plus grande partie de la ville avait été incendiée par des fleches enflammées. Mais Nicolas Vanputten, excellent capitaine, volant au secours de cette ville, ranima le courage des assiégés, qui firent une vigoureuse sortie, dans laquelle ils pousserent si vivement le duc, qu'ils les forcèrent à lever le siége, et à reprendre précipitamment sa route du Brabant. Vanputten le poursuivit et l'atteignit à Waalvic, où il le mit complètement en déroute. Il reprit toutes les places avec autant de célérité, que le duc les avait emportées, et s'empara de tout le butin qu'il y avait déposé : il poursuivit vigoureusement le duc dans toute sa retraite, dévastant tout le pays par le fer et par le feu: il s'arrêta à Bois-le-Duc, qu'il mit en contribution, et qu'il réduisit en cendres.

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I

Les Hollandais septentrionaux, ranimés et rassemblés par Witton, fils naturel de Florent V, avaient repris avec la même célérité toutes les conquêtes de Jean de Namur, qui avait regagné très-difficilement l'île de Zélande, où il rejoignit les Brabançons.

Le comte de Hainaut, qui avait équipé une flotte pour pousser ses avantages par mer, fit sa jonction avec celle que le roi Philippe avait en1 voyée à son secours. Les deux flottes combinées rencontrèrent celle des Flamands, le 10 août 1304, près de Ziriczée, où il se livra un combat terrible, qui dura tout le jour et toute la nuit. Les Flamands ne cédèrent qu'à la dernière extrémité : leur flotte fut entièrement défaite : ils perdirent en tués ou en noyés dix mille hommes, et un nombre plus considérable encore en prisonniers. Jean de Namur, qui y fut pris, fut échangé contre l'évêque d'Utrecht. La soumission absolue de la Zélande au co mte de Hainaut, fut le prix de cette victoire. Cependant la trève conclue entre le roi de France et le comte de Flandre, était expirée, sans que le comte eût pu résoudre les Flamands à accepter les conditions proposées par le roi. Il était donc retourné dans sa prison suivant sa promesse. Philippe, saisissant le moment où les flottes de France et de Hainaut battaient les Flamands, cherchait à pénétrer dans la Flandre, avec une armée plus considérable que toutes celles qu'il avait amenées précédemment: il gagna, par une marche pénible, les vastes plaines qui sont entre Lille et Douai, où est le village de Mons-en-Puelle: il y campa et y apprit la défaite des Flamands devant Ziriczée. Jean,

Meyer.

comte de Namur, et Philippe, comte de Thiette,
son frère, vinrent y attaquer le roi, le 18 du mois
d'août le combat dura depuis six heures du matin
jusqu'à la fin du jour : ce fut plutôt une boucherie
qu'une bataille rangée : la campagne fut jonchée
de cadavres, et la victoire demeura indécise. La
nuit sépara les combattans, qui se retirèrent dans
leurs camps pour y prendre du repos et de la nour
riture. Le soleil était couché: un parti de Flamands,
s'étant écarté pour aller se rafraîchir à un ruisseau,
tomba au pouvoir de la cavalerie française, qui était
restée sous les armes. Les Flamands furieux retour-
nèrent sur les Français : le combat s'engagea sans
ordre, c'est-à-dire, par pelotons dans les endroits
où ils se rencontrèrent. Guillaume de Juliers, pro-
fitant du désordre où la surprise avait jeté les Fran-
çais, s'avança si précipitamment, qu'il vint dans la
tente du roi enlever son souper et sa vaisselle. Les
Français, revenus de leur première consternation,
vinrent à leur tour sur les Flamands, qui se déban-
dèrent et se retirèrent vers Lille, où le comte de
Namur sauva la plus grande partie de son armée.
La perte
des Français fut considérable. L'historien
de Flandre la porte à neuf mille hommes, parmi
lesquels étaient le duc de Bourgogne et le comte
d'Auxerre. Les Flamands mirent en pièces l'oriflam-
me, que portait Anselme de Chevreuse, qui fut éga-
lement tué. La perte des Flamands fut encore plus
terrible: ils y laissèrent quatorze mille hommes,
avec Guillaume de Juliers, qui fut victime de sa
bravoure téméraire. Les Français, pour conserver
le souvenir de cette victoire, élevèrent à Notre-
Dame une statue équestre de Philippe-le-Bel, qui,

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de

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de son côté, fonda une rente de cent livres à cette

église.

Dès le lendemain de la bataille, le roi Philippe vint mettre le siége devant Lille, où Philippe, comte de Thiette, s'était jeté pour défendre cette importante place. Le comte de Namur, de son côté, pénétrait dans la Flandre pour y raccominoder et renforcer son armée réduite à la moitié au plus. Les peuples de cette province montrèrent dans cette circonstance une ardeur incroyable pour seconder le comte les artisans même quittèrent leurs ateliers pour voler au secours de Lille. Le roi était convenu avec les bourgeois, qu'ils lui remettraient les clefs de la ville au 1er d'octobre, si avant ce jour elle n'était secourue; mais avant le jour fixé, le comte Ede Namur parut devant Lille à la tête d'une forte armée. Le roi, voyant les Flamands en si grand nombre et en si bon ordre, ne put dissimuler son étonnement: Il en pleut donc de ces Flamands! s'écriait-il.

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Le duc Jean de Brabant, le duc Amédée de Savoie interposèrent enfin leur médiation pour ménager une paix entre les Français et les Flamands. Il fut arrêté qu'au moyen d'une somme, qui ne pourrait excéder huit cent mille livres, le comte de Flandre rentrerait dans la possession de ses états, et que les villes de Lille et de Douai resteraient au pouvoir du roi pour l'assurance de l'accomplissement du traité; mais le comte de Flandre mourut dans ce moment à Compiègne, âgé de quatrevingts ans sa mort apporta du changement au traité. Philippe-le-Bel força Robert de Béthune, fils 13.5. aîné du comte de Flandre, qu'il tenait encore dans

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Divsus.

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Demarne

mur,

1.3,

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les fers, à accepter les conditions dures, qu'il voulut lui dicter: il exigea entr'autres, que ni le comte ni les seigneurs de Flandre ne pourraient conclure aucune alliance contre les Français, et que, s'il contrevenait à cette condition, ses états seraient con fisqués au profit du roi; que les villes de Lille, Douai, Orchies, Cassel et Courtrai seraient enga gées jusqu'au temps où le comte aurait payé au roi une somme de vingt mille livres; qu'il serait libre au roi de démolir les fortifications de Gand, Bru ges, Ipres, Lille et Douai. Robert et ses frères ne purent obtenir leur élargissement qu'après avoir juré de remplir ces conditions humiliantes. Ce traité fut conclu à Achies-sur-Orange, au mois de juin de l'an 1505. Le duc Jean, le comte Henri de Luxem bourg et presque tous les seigneurs de la Flandre y apposèrent leurs sceaux. Les principales villes de Flandre firent éclater les plaintes les plus amè res et les menaces les plus sanglantes contre ceux qui avaient intervenu à cet injuste traité. pour le quel ils n'avaient point reçu la moindre autorisation des villes, qui avaient seulement consenti à payer la somme de quatre-vingt mille livres, pour l'élargissement du comte; mais ces mandataires perfides avaient indignement trahi leur conscience et leurs commissions, en formant et en acceptant des conditions tout-à-fait différentes de celles qu'ils avaient été chargés de proposer.

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Jean, comte de Namur, rendu à ses états après Hist. de Na- cette paix, pensa à terminer le différend qui exis339 et suiv., tait depuis un très-long temps entre les comtes de éd. de 1754. Namur et de Hainaut, au sujet de l'hommage que Jes derniers, qui se prétendaient seigneurs suzerains

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