Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub
[ocr errors][ocr errors]

dre. Il retourna au siége de Gand, où la nouvelle de sa victoire avait porté la terreur, et il acheva, par la réduction de cette ville, la conquête du pays il exigea de grosses sommes, prit des otages, et retourna à Paris pour se disposer à défendre ses états, qu'il voyait menacés sur différens points par un nombre effroyable d'ennemis.

Dès que le roi Philippe fut parti, Fernand, accompagné du comte de Salisbury et du comte de Hollande, reparut en Flandre il reprit Gand, Bruges; assiéga Lille, puis l'abandonna pour tomber sur Tournai, qu'il voulait punir de son attachement à la France. Cette ville, qui n'était défendue que par ses habitans, opposa cependant une résistance vigoureuse aux Flamands. Une large brèche ouvre enfin un libre passage aux assiégeans; et les malheureux habitans sont forcés dans leurs murs. Tous ceux que la fuite ne put soustraire à la rage du vainqueur, furent impitoyablement livrés au glaive, et la ville le fut au pillage. Déjà les torches étaient préparées pour la réduire en cendres; mais les bourgeois, parvinrent à faire révoquer cet ordre barbare, en comptant deux mille livres, et en livrant soixante otages. Le sanguinaire Fernand, dont tant de cruauté n'avait point assouvi la vengeance, fit trancher la tête à sept de ces infortunés. Lille, plus par terreur sans doute, que par affection, ouvrit ses portes au comte. Le dauphin était venu dans ce moment mettre le siége devant Courtrai, où, après avoir triomphe de la résistance la plus opiniâtre, il retraça, par la plus cruelle représaille, toutes les horreurs que Fernand avait exercées à Tournai.

[ocr errors]

"

אד

[ocr errors]
[ocr errors]

eren

[ocr errors]

Le roi, informé des entreprises et des succès de Fernand, revint avec toutes ses forces dans la Flandre. Le comte, qui sentait l'infériorité de celles qu'il commandait, fit sa retraite sur Lille, où le roi vint l'assiéger. Le comte et le roi déployèrent le même acharnement et la même valeur; mais enfin, les Flamands, vaincus par le nombre, furent forcés d'abandonner la porte aux Français, qui se prétecipitèrent dans cette malheureuse ville. Le roi fuand rieux, ordonna de passer les habitans au fil de l'épée, et de livrer la ville aux flammes. Fernand, réfugié dans la vieille citadelle, avec les malheureux restes des habitans qui avaient pu se dérober au carnage, se sauva à la faveur de la fumée épaisse qui s'élevait de tous les quartiers de la ville.

tom

[ocr errors]
[ocr errors]

re

VIC

to

Le comte, échappé à la fureur du roi, se jeta Meyer ad inopinément sur le Brabant, et vint bloquer Bruxel- an. 1213. les, où le duc s'était renfermé. L'intention du comte était de profiter de la détresse de Henri, pour le forcer à abandonner le parti du roi de France, son beau-père. Le duc, vivement serré dans ses murs, sentant que la résistance était inutile, se décida, au bout de quelques jours, d'une assez belle défense, à conclure avec Fernand un arrangement par lequel il s'engagea à réunir ses forces à celles du comte contre le roi de France, et il lui laissa ses deux fils, Henri et Godefroid, comme otages et comme garant de sa promesse ils furent conduits à la citadelle de Gand.

Cependant la malheureuse Hesbaie était le théâtre d'une guerre désastreuse. Tongres et les principaux bourgs du pays avaient été la proie des

flammes. Le duc Henri marcha derechef sur Liége. Mais les habitans, que le souvenir des horribles traitemens qu'ils avaient essuyés, avaient réduits au désespoir, opposèrent une résistance si vigoureuse au duc, qu'il fut forcé de se retirer après avoir mis le feu aux faubourgs: il vint camper,. le soir de la même journée, à Sendermale. Les troupes de l'évêque, réunies à celles de Louis, comte de Loz, et de Henri, comte d'Ardenne, qui étaient campées dans ces environs, attaquèrent les Brabançons affaiblis par une marche pénible, et leur tuèrent une grande partie de leur monde. Le lendemain le duc s'avança vers Hougarde, ou l'évêque avait ordonné à ses vassaux de Hui, de Dinant et de Fosse de l'attendre. L'évêque, suivant le duc à la trace, vint le même jour, au soir, camper près de l'endroit où celui-ci s'était arrêté. Le jour suivant, les deux armées en vinrent aux mains dans les plaines de Steppes, près de Montenaken, où se donna cette sanglante bataille qui vengea cruellement les Liégeois de tous les maux qu'ils avaient soufferts. Les Brabançons, animés par les exemples et les exhortations de leur chef, attaquèrent vigoureusement les Liégeois, et renversèrent le comte de Loz de son cheval. Le làche comte d'Ardenne qui était auprès de lui, allait prendre la fuite au moment où le comte de Loz, aidé par son frère, remontait sur son cheval. Les Liégeois ranimés, enfoncent avec une telle ardeur les Brabançons, déjà exténués par la faim et la lassitude, qu'ils les mirent dans une déroute complète. Ceux de Louvain et de Lierre, qui formaient le front de l'armée, restèrent presque tous sur le champ de ba

re

[ocr errors]
[ocr errors]

er

te

ne

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

taille. Il en périt deux mille de ces deux endroits.
Les vainqueurs massacraient impitoyablement tous
les fuyards qui tombaient sous leurs mains. La
mort de leurs ennemis ne suffisait pas même à
leur vengeance: ils s'acharnaient avec tant de fu-
reur sur leurs malheureuses victimes, qu'ils cou-
paient par morceaux leurs membres palpitans; et
ces plaines infortunées, couvertes de membres dé-
chirés, de cadavres mutilés, d'ossemens épars,
n'offraient aux regards effrayés que les horreurs
d'une vaste boucherie. Les restes des Brabançons,
échappés à la rage du vainqueur, regagnèrent en
désordre leurs foyers avec leur duc.

L'évêque porta le ravage et la désolation sur
tout son passage: il incendia tout le territoire de
Tirlemont, ainsi que les villes de Lewes, Landen
et Hannut. Il eût voulu attaquer Louvain, mais il
sentait l'impossibilité de s'emparer de cette ville
importante, où les seuls tisserands formaient une
armée capable de lui résister. Il prit donc le parti
de revenir à Liége.

Comme cette guerre que le duc soutenait contre l'évêque de Liége, pouvait l'empêcher d'effect tuer la promesse qu'il avait faite au comte Fernand; ce dernier offrit sa médiation pour réconcilier ces deux princes. Le duc se rendit donc avec le comte à Liége: il entra en conférence avec l'évêque, à qui il offrit de payer une somme considérable. L'évêque accepta les offres du duc sous la garantie du comte de Flandre: la paix fut conclue et l'excommunication levée.

Cependant l'empereur Otton était sorti du fond de la Saxe, où son compétiteur Fréderic l'avait

[blocks in formation]
[ocr errors]

forcé de se retirer. La plupart des princes de l'empire le suivaient avec leurs troupes. Il marchait à grandes journées vers la Meuse. Déjà il était arrivé à Aix-la-Chapelle. L'évêque de Liége, à qui l'arrivée d'une armée aussi nombreuse, dans laquelle il voyait ses plus grands ennemis, inspirait de l'inquiétude et de la défiance, prit le parti de s'opposer à l'entrée de l'armée impériale dans ses états: il se mit à la tête de ses sujets, accompagné du comte de Loz, et vint rompre le pont de la Meuse, près de Maestricht. Le comte de Flandre, qui était venu à la rencontre d'Otton, voyant que la marche de l'armée était retardée par cet obstacle, alla lui-même trouver le prince de Liége, à qui il allégua des motifs si puissans et si rassurans, que l'évêque consentit à permettre le passage. Otton s'arrêta à Maestricht, où il grossit sa redoutable armée par la jonction du duc de Luxembourg, des comtes de Hollande et de Namur : elle se trouva, par ce moyen, forte de plus de cent cinquante mille hommes. Il célébra ses noces avec Marie, fille du duc Henri, qu'il avait fiancée, et partit pour aller rejoindre l'armée des alliés : il traversa le Brabant pour se rendre dans le Hainaut. Le comte de Flandre l'attendait à Valenciennes, où il lui fit la plus magnifique réception. Cependant Philippe - Auguste, dont l'armée était composée de cinquante mille hommes seulement, marcha sur Tournai, dont les habitans lui ouvrirent les portes. Les confédérés assemblés à Valenciennes, ayant appris avec étonnement la défection de ceux de Tournai, tinrent un conseil de guerre sur le parti qu'il convenait de

[ocr errors]
« VorigeDoorgaan »