Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

Baudouin, comte d'Edesse, frère de Godefroid, qui lui succéda au royaume de Jérusalem, céda le comté d'Edesse à Baudouin du Bourg.

La dissention qui divisa les croisés, engagea les infidèles à profiter de ces troubles pour s'emparer d'Edesse, qui était un des plus puissans boulevarts des chrétiens. La cour de Jérusalem consternée, résolut, dans ce désastre, d'envoyer des députés pour implorer les secours des princes latins. La nouvelle croisade, prêchée par S. Bernard, fut résolue à Veselai, en Bourgogne. Louis VII, roi de France, et Thiéri, comte de Flandre, y prirent la croix. S. Bernard, en quittant la France, vint dans la Belgique pour y prêcher aussi la croisade: il s'ar rêta à Valenciennes, à Mons, à Soignies. Ce fut pendant son séjour dans cette dernière ville qu'il détermina Anselme de Trasignies à fonder l'abbaye de Cambron. Gilles, frère d'Anselme, qui s'était toujours opposé aux pieuses intentions de son frère, se repentit, se croisa, et vendit pour les frais de cette expédition, la terre d'Ath au comte de Hainaut.

Le comte de Flandre laissa, en partant, la ré gence de ses états à Sybille d'Anjou, sa femme, sœur du roi, de Jérusalem; mais il fut obligé de quitter la Palestine pour s'opposer au comte de Hainaut, qui, ayant profité de son absence, avait attaqué ses états au mépris de la paix dont devaient jouir les états des croisés. Cette guerre fut terminée par la médiation de l'archevêque de Reims, et le mariage de Baudouin de Hainaut avec Marguerite, fille de Thiéri, en fut une des principales condi

tions.

Tome III.

4

[ocr errors][merged small]

Thiéri, ayant rétabli la tranquillité dans ses états, retourna dans la Palestine avec son épouse, après avoir remis le gouvernement du pays à son fils, et il ne revint en Flandre que pour y finir ses jours dans le monastère de Guastine, dont il était le bienfaiteur.

Le succès de cette seconde croisade fut aussi malheureux, que les mesures en avaient été mal concertées. Les armées des croisés furent complètement détruites, et ces princes infortunés, qu'un enthousiasme aveugle avait entraînés dans ces expéditions insensées, furent forcés de revenir dans leurs états plutôt en pélerins dépouillés, qu'en monarqués conquérans.

La mort de Baudouin III, roi de Jérusalem, mit le comble aux malheurs des chrétiens de la Palestine. Amauri, son frère et son successeur, entou-. ré d'ennemis, privé de ressources et de secours, envoya en Europe l'archevêque de Tyr, pour inplorer l'appui des princes latins; mais ses efforts furent inutiles, et la mort de l'illustre Amauri, qui réunissait la valeur aux talens, acheva de détruire les espérances des chrétiens.

Saladin, sultan d'Egypte, jetait alors les fondemens de sa gloire. Ce formidable conquérant, après avoir défait les chrétiens à Tibériade, força Jérusalem à lui ouvrir ses portes. Cette perte réveilla le zèle et le courage des chrétiens. La même ferveur qui avait armé les premiers croisés, se renouvela dans tous les cours. Philippe, roi de France, et Richard, roi d'Angleterre, résolurent de retirer la cité sainte des mains des infidèles. Philippe, comte de Flandre, se croisa pour accompagner

[graphic]
[ocr errors][ocr errors][ocr errors]

le roi Philippe, son suzerain, qu'il alla joindre à Paris.ning

Ce fut Henri, évêque d'Albanie et légat du pape, qui prêcha la troisième croisade aux peuples de la Belgique, entr'autres dans l'église de Sainte-Waudru, à Mons, où Jacques d'Avesnes et Otton de Trasignies prirent la croix. Jacques d'Avesnes partit pour la Palestine avec une forte armée navale, composée de Flamands, de Brabançons et de Hennuyers : ils furent renforcés par cinquante vaisseaux hollandais et frisons.

Le duc de Brabant, Godefroid, à qui la santé ne permettait pas d'accomplir le voeu qu'il avait fait, de se joindre aux croisés, envoya à sa place Henri, son fils: Waleran de Luxembourg, et les comtes de Limbourg et de Clèves y menèrent leurs sujets.

Déjà, pendant ces préparatifs, les chrétiens d'Asie depuis trois ans assiégeaient vainement Ptolé- 1191: maïde. L'arrivée de la flotte française ranima le courage des assiégés. Leurs efforts redoublés annonçaient la prise prochaine de la ville. Cependant, la discorde agitait le camp; le roi d'Angleterre, qui arriva sur ces entrefaites, après s'être réuni au roi de France pour ramener la concorde, fit triompher l'intérêt commun, et la prise de Ptolémaïde fut le fruit de l'intelligence rétablie.

Le comte de Flandre mourut d'une maladie contagieuse, pendant le siége. Ses états, à l'exception de l'Artois, dont le roi de France s'empara, passèrent à Marguerite, sa sœur, épouse du comte de Hainaut, qui, par cette mort, récupéra l'héritage de ses ancêtres, que l'usurpation de Robertle-Frison en avait dépouillés.

[ocr errors][merged small][merged small]

La plupart des chevaliers de la Flandre et du Hainaut étaient retournés dans leurs états pour veiller à leurs affaires; cependant, ils n'abandonnèrent pas tous le roi d'Angleterre: Jacques d'Avesnes, l'un des plus illustres guerriers de la Belgique, demeura dans la Palestine, où il fut regardé comme le chef de ceux de la nation, qui étaient restés, à son exemple: il contribua beaucoup à la victoire remportée par le roi d'Angleterre ; mais il y trouva

la fin de sa brillante carrière.

L'empereur convoqua, quatre ans après, une diète à Worms, où la quatrième croisade fut décidée, Henri, duc de Brabant, qui le premier porta le lion dans son écu; les comtes de Limbourg et de Clèves sont comptés parmi les principaux croisés. Le duc Henri fut l'un des chefs d'une partie de l'armée qui prit le chemin de Constantinople, où elle s'emdbarqua pour Ptolémaïde. Une seconde partie, qui côtoya les côtes de la Belgique; une troisième, qui prit la route de l'Italie, rejoignit les croisés à Ptolémaïde. Ces forces redoutables, réunies marchèrent à l'ennemi, dont la défaite facilita la prise de Sidon, de Giblet, de Laodicée et de Baruth. La nouvelle de la mort de l'empereur Henri V,et la doubles élection d'Otton de Saxe et de Philippe de Souabe, forcèrent les princes allemands à retourner dans leurs états.

[ocr errors]

Foulque, curé de Neuilli, engagea les seigneurs français à reprendre la croix, qu'ils requrent, en effet de sa main. Erluin, moine de S.- Denis, et Pierre de Roussy, tous les deux docteurs de Sorbonne, prêcherent cette croisade dans la Belgique. La ferveur qui avait animé les premiers croisés

[graphic]

1200.

19.

n'était pas rallentie. Baudouin, comte de Flandre et de Hainaut, prit la croix dans l'église de S. - Do1 nat, de Bruges. Henri, son frère, et presque tous les chevaliers de la Flandre et du Hainaut, suivirent l'exemple de leur souverain. Le comte, avant Vinchant son départ, convoqua à Mons les états de Hai- liv. 14, ch. naut, le 26 de juin, et il publia, le 26 de juillet suiivant, les lois connues dans cette province sous le nom de charte de 1200. La justice se rendait en pleine campagne dans la place de Hornu, sous des chênes : cette ancienne coutume, qui avait pris naissance dans les forêts de la Germanie, subsistait depuis plus de huit siècles. Le comte Baudouin régla, que dorénavant la justice se rendrait dans le Ichâteau de Mons, par des juges sous le nom de clercs, dont le premier faisait les fonctions de chancelier.

ד

Il confia la régence de ses états et la tutèle de ses enfans à Philippe, comte de Namur, et à Bouchard d'Avesnes.

Le rassemblement général fut à Venise. Une partie de l'armée, après avoir soumis la ville de Zéra, passa ses quartiers d'hiver dans la Dalmatie; mais une partie de la flotte flamande avait déjà débarqué dans la Palestine. Déjà, elle avait conduit Marie de Champagne, épouse du comte de Flandre, à Ptolémaïde, où elle mourut au moment où Baudouin l'envoya chercher pour partager le trône = impérial.

Les croisés, qui séjournèrent dans la Dalmatie, gagnés par les prières d'Alexis, fils d'Isaac l'Ange, empereur de Constantinople, qu'Alexis, son frère, avait détrôné, se déterminèrent pour prendre sa

« VorigeDoorgaan »