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manière que les sommes nécessaires à cet usage ne seront imposées sur le pays, que sur l'avis des bonnes gens et des hommes religieux;

6.° Qu'à perpétuité il serait prélevé sur les rèvenus du duc, cinq cents livres d'argent, savoir, cent sur les revenus provenant de la ville de Louvain, cent sur ceux de Bruxelles, cent sur ceux de Tirlemont, et deux cents sur la forêt de Soigne, pour être distribués par ceux qui seront préposés à cet effet, à ceux qui y auront droit, soit à titre d'aumône, aux indigens; soit à titre de restitution, aux contribuables qui auraient été trop imposés.

Cet acte est daté de Louvain, du jour de S. Vincent de l'an 1247.

Le sort de la princesse Marie, quatrième fille du duc Henri II, a rendu célèbre dans l'histoire et dans le cœur des Belges le nom de cette princesse infortunée. Elle avait épousé Louis, duc de Bavière, comte Palatin, qui, pendant qu'il était occupé à purger les rives du Rhin des brigands qui l'infestaient, avait laissé son épouse à Donawert avec la reine Elisabeth, sa soeur. La princesse avait écrit deux lettres, l'une à son époux, l'autre au comte Henri Ruchon, dans lesquelles elle leur confiait des secrets particuliers: elle lés avait fermées avec le même cachet, mais avec de la cire de différente couleur : celle qui était adressée à son mari, était cachetéé en noir, et celle qui était destinée au comte Henri, était cachetée en rouge; mais le messager auquel elle avait remis ces lettres, donna par mégarde au comté Louis celle qui était adressée ati comte Henri. Le comte Louis, après avoir lu cette lettre, qui était conçue en termes as

sez équivoques, crut y découvrir un commerce illicite que la princesse entretenait avec Ruchon. Ce soupçon lui causa un si violent acccès de fureur qu'il perça de son épée le malheureux messager, qui fut tué du coup. Le comte, se croyant outragé, dissimula cependant son ressentiment, afin de parvenir plus sûrement à assouvir sa vengeance: il se rend donc en hâte à Donawert, et se présente à l'hôtel de son épouse, accompagné d'un garde, auquel il ordonne, en entrant, de tuer le gouverneur qui était venu le recevoir. La princesse Marie accourt avec ses domestiques tremblans. Indigne épouse, s'écrie le comte enflammé de colère, est-ce donc ainsi que tu gardes la foi que tu m'as jurée ? Quoi ! tandis que je consume mes jours à purger le pays des brigands qui le désolent, tu introduis l'ennemi dans mon château, dans ma maison, dans ma chambre, dans mon lit! Garde, arréte, saisis, frappe cette infâme adultère. L'infortunée Marie explique à son époux furieux tout le prétendu mystère : elle invoque le ciel et la terre comme témoins de son innocence; mais le comte, emporté par son aveugle rage, méprise ses protestations. La reine Elisabeth, prosternée aux pieds de son frère, qu'elle tient embrassés, tàcha en vain de l'apaiser par ses larmes et par ses prières, en le conjurant de calmer les mouvemens et de suspendre les effets d'un couroux trop précipité : elle le supplie enfin de différer sa vengeance au lendemain inais le comte, dont les prières et les remontrances augmentent la fureur, repousse sa sœur et ordonne à son garde d'exécuter son ordre. Le ministre sanguinaire du comte, fait soudain tomber aux pieds

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de son barbare maître la tête de la malheureuse Marie. La vengeance du comte n'était point assez satisfaite par la mort de cette innocente victime: il perça de son épée une jeune dame d'une illustre maison, qu'il soupçonnait d'être complice de la princesse, et il fit précipiter du haut d'une tour sa première dame d'honneur, aussi innocente que sa maitresse. Cette horrible tragédie se passa le 15 du mois de février 1256. Le comte Henri, qui se trouvait si malheureusement compliqué dans cette déplorable aventure, protesta par ses larmes, par ses discours, par ses lettres, de son innocence et de celle de l'infortunée Marie. Tous les princes, tous les seigneurs, tout le peuple, étaient convaincus de l'innocence de la princesse, et le furieux comte ia re3 connut lui-même : il eut une explication du prétendu mystère de la lettre fatale, dont il connut le véritable sens.

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Cet époux trop soupçonneux, touché de repentir et de pitié, pénétré de regret, déchiré de remords, détestant son crime, pleurant sa malheureuse épouse, se rendit à Rome pour y expier son crime par la pénitence, en se remettant à la discrétion du souverain pontife, qui, en réparation, lui ordonna de fonder à Furstemberg une abbaye, où on lit une inscription en deux vers qui attestent la faute et le repentir du comte.

1248.

Hocs. Leod.

ap. Chap., t.

2.

CHAPITRE VI.

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HENRI III. - Expédition contre Aix-la-Chapelle, où Guillaume, comte de Hollande, est couronné empereur. Différend entre les d'Avesnes et les Dampierre. Révolte de Marguerite, comtesse de Flandre et de Hai naut, et de Baudouin, comte de Namur, contre Guillaume. - Sanglante défaite des Fla mands dans la Zélande. Charles, comte d'Anjou, vient dans le Hainaut: hostilités dans cette province: elle est adjugée à Jean d'Avesnes. La paix est conclue à Bruxelles. Guerre entre le duc Henri et l'évêque de Liége. L'évêque prend S.-Trond: les habitans de cette ville réclament la protection du duc. - Pacification : l'évéque la viole et décharge sa colère sur S.-Trond. - Secon de pacification. - Mort du roi Guillaume. Paix, conclue à Bruxelles, qui termine les différends relatifs aux comtés de Hainaut, de Flandre et de Namur. - Jean d'Avesnes renouvelle ses prétentions sur le comté de Namur.-Les Namurois se donnent au comte de Luxembourg: il est introduit dans la ville.

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L'impératrice Marie, comtesse de Namur, prend la fuite: le château se rend après un siége de deux ans.-Richard de Cornouailles et Alphonse de Castille sont proclamés empe reurs.-Le duc Henri, nommé tuteur du jeune Florent, comte de Hollande, renonce à cette dignité. -Fameux testament du duc Henri.

Sa mort.

HENRI III succéda à son père. Innocent IV,

qui cherchait tous les moyens de hâter la ruine de

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la maison de Souabe, souleva par le motif de religion, les princes et les évêques contre les habitans d'Aix-la-Chapelle, qui étaient les seuls de toute la Basse-Lorraine qui avaient osé rester fidèles à Fréderic: il prêche une croisade : il représente les habitans' d'Aix-la-Chapelle comme les ennemis de Dieu, parce qu'ils tenaient le parti d'un prince excommunié, et il ordonne aux franciscains et aux dominicains d'engager les Belges en général dans cette guerre sainte, et à exhorter en particulier les Frisons, qui s'étaient engagés à partir avec S. Louis pour la Terre-Sainte, à abandonner cette expédition pour marcher au siége d'Aix-la-Chapelle. Le roi Guillaume, s'étant croisé, vint, accompagné du légat du pape, et suivi d'une armée de vingt mille hommes, mettre le siége devant Aix-la-Chapelle. Les habitans, soutenus par l'espérance que Fréderic ne tarderait pas à venir les délivrer, souffrirent courageusement toutes les horreurs de la guerre et de la famine pendant un siége de six mois, au bout desquels ils furent forcés d'ouvrir leurs portes. Guillaume, pour récompenser les Belges qui l'avaient accompagné et aidé dans cette expédition, confirina et ratifia tous les priviléges qui leur avaient été accordés, disaient-ils, par Charlemagne. Ce n'était en effet que par ces sortes de récompenses, que les souverains dans la Belgique pouvaient tirer de secours et lever des armées dans le pays, parce que comme, selon le privilége des provinces belgiques, les habitans n'étaient obligés à prêter leurs services au prince que dans les guerres qu'il soutenait dans le pays même, le prince qui avait besoin de leurs secours pour soutenir une guerre étrangère, était

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