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faire sa jonction avec les princes allemands, dans les environs de Malines: il dirigea sa marche par Bruxelles, Nivelles, Valenciennes, et vint mettre le siége devant Cambrai, qui, dans ce temps, était le boulevard de la France.

Le duc Jean, qui avait toujours tergiversé, envoya enfin un héraut à la tête de neuf cents chevaliers, pour déclarer la guerre au roi de France. Les princes allemands, feignant de vouloir restituer à l'empire, les pays qui en avaient été démembrés, pressaient avec Edouard le siége de Cambrai. Les habitans, bloqués de tous les côtés, faisaient une vigoureuse résistance. Edouard, apprenant que Philippe, qui marchait avec toutes ses forces à la défense de cette place importante, était campé à Péronne, lève le siége, et marche à sa rencontre jusqu'à Vironfosse, où, sur les instances du duc Jean, il lui envoya des hérauts pour lui présenter la bataille, qui fut fixée au vendredi suivant. Dès la pointe du jour, les deux rois rangèrent leur armée en bataille. Le conseil de Philippe, qui, par prudence, voulait éviter un combat qui pouvait entraîner la perte de la France, mit tant de lenteur dans la disposition de l'armée, que la nuit qui survint, obligea le roi à remettre l'action au jour suivant. Edouard, voyant que le lendemain les Français 1 restaient dans l'inaction, soupçonna que ces délais affectés avaient pour but de ruiner par la disette son armée, qui commençait en effet à manquer de vivres. Il fut donc forcé de rétrograder : il fit sa - retraite sur Avesnes, où ayant licencié les troupes allemandes, il revint à Bruxelles, accompagné du duc Jean.

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Philippe employa l'intervalle de l'hiver pour af faiblir le parti d'Edouard : il parvint à en détacher quelques princes allemands, et même à engager l'empereur Louis à lui ôter le vicariat de l'empire. Cette grande alliance semblait donc être rompue : Artevelde seul la renoue: il exhorte, par tous les motifs les plus pressans, les alliés, assemblés à Bruxelles, à ne pas abandonner Edouard dans l'extrémité où il était : il engage Edouard, il le presse, il le décide à prendre le titre et les armes du roi de France, pour lever le scrupule des Flamands, qui avaient juré de ne pas porter les armes contre le roi de France, mais qui, se regardant alors comme les vassaux légitimes d'Edouard, l'aideraient, comme leur prince légitime, de toutes leurs forces. Déjà, Edouard avait pris le titre de roi de France, dans une commission adressée au duc de Brabant, du 7 octobre Rymer, Ac- 1337, rapportée par Rymer. Mais Edouard, qui, comme il le paraît par une lettre qu'il écrivit à l'archevêque de Cantorbéry, le 21 février 1540, rapportée par le même compilateur, sentait le ridicule d'avoir pris cette qualité, que d'ailleurs aucun prince de l'Europe, même de ses alliés, n'avait voulu lui donner, y fut cependant décidé par son conseil, qui, dit Rapin de Toiras, approuva ce moyen de faire entrer les Flamands dans la ligue. Il fit donc publier un manifeste, dans lequel, entr'autres, il promet sa protection à tous les Français qui, à Pexemple des Flamands, le reconnaîtraient pour leur souverain. L'intrigant Artevelde, pour s'attacher, par des liens plus forts, la foi chancelante du due Jean, donna, dans une assemblée tenue à Gand, le projet de cette fameuse al

a publ., t. 2, pars 3, p.

192. Ibid. 4, p. 69.

pars

Tom. 3, p. 180 et 495.

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Hance, conclue le 3 de décembre de cette année par laquelle la Flandre et le Brabant furent si étroitement unis, que les deux provinces ne firent qu'un même état; qu'elles ne pouvaient faire la paix ou la guerre sans leur mutuel consentement; que l'une s'armerait pour la défense de l'autre ; que l'une ne pourrait terminer, sans le consentement de l'autre, une guerre entreprise par le consentement des deux nations; que les inarchands flamands et brabançons jouiraient réciproquement des mêmes droits et des mêmes avantages dans les deux provinces, et qu'ils auraient une monnaie commune. C'est ensuite de ce dernier article, que le duc de Brabant en fit frapper à Gand, et le comte de Flandre à Louvain avec leurs noms d'un côté, et de l'autre, ceux ne des villes où ces monnaies étaient frappées. C'est ces moyens que l'artificieux Artevelde servit si adroitement et si efficacement la cause d'Edouard, qui passa promptement dans ses états pour y faire de nou velles levées.

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par

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1340.

CHAPITRE XVI.

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LE duc de Normandie, fils du roi de France, dévaste le Cambresis: il assiége Thun-l'Evéque: la garnison parvient à se sauver. Combat naval de l'Ecluse. Edouard entre dans la Flandre. - Siége de Tournai. - Trè ve entre les rois de France et d'Angleterre. Bienfaits et priviléges accordés par Edouard aux Flamands. - Guillaume, comte de Namur, achète la terre de Poilvache. -- Edouard cherche à renouveler la guerre. - Artevelde est assassiné. - Edouard pénètre dans la France.-Bataille de Crécy. - Mariage des trois filles du duc Jean. - Les Flamands battent le duc de Normandie. Prise de Calais. Trève. Révolte des Brugeois. - Traité entre le comte de Flandre et le roi d'Angleterre.- Lettres de grâce accordées aux villes de Gand et d'Ipres. - Nouveau soulèvement des Gantois: leur défaite -La tranquillité est rétablie dans la Flandre. - Les Liégeois révoltés, chassent leur évéque et dévastent leur pays. Le duc Jean marche contre ces rebelles, qu'il défait, et il rétablit l'évêque.

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Secte des Flagellans leurs impostures; leurs brigandages: ils sont exterminés. Assemblée de Louvain, où la souveraineté du Brabant est assurée à Jeanne et à Wenceslas.- Mort du duc Jean III.

Dès le commencement du mois de mai de l'année suivante, le roi Philippe envoya son fils Jean, duc de Normandie, dans le Hainaut, où il pénétra

par le Cambresis, qu'il parcourut en brigand, livrant aux flammes et au pillage toutes les villes et tous les villages des deux provinces, qui étaient sur sa route: il était venu investir la petite ville de Thun-l'Evêque, située sur la rive gauche de l'Escaut, entre Cambrai et Bouchain, appartenant à l'évêque de Cambrai. Le comte de Hainaut, qui arrivait de l'Allemagne, où il avait été solliciter des secours et des alliances, vola à la défense de la place. Le comte de Namur, avec deux cents lances; le duc Jean, avec six cents chevaliers; Renaud, comte de Gueldre; Renaud, seigneur de Fauquemont, et Jacques Artevelde, avec 'six mille Flamands vinrent se joindre au comte de Hainaut. La garnison de Thun, profitant d'un engagement entre les troupes de Hainaut et celles de France, s'était sauvée dans des barques préparées à cet effet, après avoir mis le feu à la ville.

Cependant les alliés délibéraient s'il fallait attaquer les Français. Le duc Jean, ayant fortement représenté qu'ils avaient promis au roi d'Angleterre d'attendre son retour, pour pousser les opérations de cette campagne, engagea les princes à différer.

Edouard, qui revenait dans la Belgique avec la plus grande diligence, pour s'opposer au duc de Normandie, rencontra vers l'Ecluse la flotte française, composée de six vingts gros vaisseaux, montés par 40,000 hommes. L'action commença à huit heures du matin. Le combat fut sanglant. Les Anglais inférieurs en nombre, étaient supérieurs en habileté. Edouard, en capitaine expérimenté, qui sait profiter de toutes les circonstances favorables que

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