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Hocsem.,ap.

Chapeauv., t.

2, p. 402. Fisen, part. , p. 8o.

depuis le commencement de cette guerre, seront nuls; qu'il y aura une paix sincère et une amitié réciproque entre tous les seigneurs confédérés ; que tous les prisonniers seront rendus sans rançon; que ceux qui ont manqué envers leur seigneur dominant, en portant les armes contre lui, auront leur grace, moyennant qu'ils renouvellent leur serment de fidé lité; que le comte de Juliers tiendra du duc de Brabant les terres qui relevaient de lui, selon la teneur des priviléges que ce comte en a; que le comte de Gueldre jouira paisiblement de toutes ses possessions en Brabant; que la ville de Tiel lui appartiendra, et qu'il donnera en échange au duc, quelques villages près de Heusden; que, quant à la ville de Malines, le roi y mettra garnison jus qu'à ce qu'il soit mieux instruit du droit des parties intéressées; que les comtes de Gueldre et de Juliers, l'évêque de Liége, le comte de Hainaut, et le duc de Luxembourg seront défrayés de leurs armemens; que Jean, fils aîné du duc Jean, épouserait la fille de Guillaume, comte de Hainaut; que Henri, son second fils, épousera la fille de Renaud, comte de Gueldre, et que le fils du comte de Gueldre épousera la fille cadette du duc. Ces arrangemens furent ratifiés à Amiens, le 30 du mois d'août. Ce traité, qui était propre à ménager et à satisfaire les deux partis, termina cette sanglante querelle.

Le duc Jean aurait désiré de mettre dans les articles de ce traité, un projet salutaire, qu'il avait médité et manifesté dès le commencement de cette guerre, c'est-à-dire, dès l'an 1352. Il avait employé tous ses efforts auprès du souverain pontife, pour

l'engager à créer pour la province de Brabant un = évêque particulier, à qui l'on aurait pu fort lar=gement assurer un revenu suffisant pour soutenir avec honneur la dignité de son état, en lui assignant les biens et les rentes dont jouissaient les prélats étrangers, qui étaient chargés de l'administration spirituelle du Brabant. Cette province en effet ressortissait en partie au diocèse de Cambrai, en partie à celui de Liége. Cette division, qui établissait la juridiction de deux princes étrangers dans le Brabant, entraînait, comme il est aisé de le comprendre, des inconvéniens sans nombre, et des maux sans cesse renaissans. Les ducs de Brabant et les évêques de Liége étaient dans un état de guerre presque continuel, d'où il résultait que, dans ces luttes interminables, comme les petits pâtissent toujours de l'ambition des grands, les prêtres ne savaient auquel des deux princes ils devaient obtempérer, parce que, quand ils obéissaient à l'un, ils encouraient la disgrâce et l'animadversion de l'autre. Ces motifs étaient prépondérans; mais les ecclésiastiques y trouvèrent, dans leur sens, des - difficultés insurmontables : c'était, disaient-ils, une criante injustice d'enlever à ces anciennes églises, une portion si considérable de leurs revenus. Les évêques, les cardinaux mêmes possédaient des dignités dans l'église de Liége: il faudrait donc les dépouiller des honneurs et des revenus qui y étaient attachés. Le pape n'écouta que ces raisons, c'està-dire, que dans cette affaire, comme dans presque toutes les autres, l'intérêt général fut sacrifié à l'intérêt particulier.

1335, 1336,

Cependant le comte d'Artois n'avait cessé d'in- 1337.

Divæus.

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triguer à la cour de Londres, pour engager le roi Edouard III, prince vaillant, politique, ambitieux, entreprenant, à revendiquer, par la force des armes, ses droits à la couronne de France. Il ne cessait de lui remontrer qu'Isabelle de France, sa mère, sœur des trois derniers rois, avait dû, comme légitime héritière de ses frères, leur succéder; et que, comme Edouard la représente, le royaume de France est son patrimoine naturel. Ces raisons étaient si conformes aux dispositions et aux désirs d'Edouard, qu'il ne pouvait les trouver faibles il prit donc sur cet objet l'avis de son conseil, qui lui représenta qu'avant de s'engager dans une entreprise si importante et si périlleuse, il était prudent de s'assurer des princes de la Haute et de la Basse-Allemagne. Edouard, trouvant cet avis fort sage, envoya l'évêque de Lincoln, négocier dans la Belgique. Ce prélat commença par sonder les dispositions de Guillaume, comte de Hainaut, qui lui conseilla d'attirer à son parti les principaux seigneurs de la Basse-Allemagne. L'évêque, ayant été rendre au roi un compte fidèle de sa mission, revint dans la Belgique avec de nouvelles instructions. Les dispositions que Robert d'Artois avait laissées dans toutes les cours des princes belges, étaient si favorables au but d'Edouard, et si adroitement ménagées par l'habileté du négociateur, qu'il attacha au parti de son maître, l'archevêque de Cologne, le comte de Gueldre, le marquis de Juliers, le seigneur de Fauquemont, et le fameux Jacques d'Artevelde, de Gand, brasseur, devenu l'arbitre de la paix et de la guerre parmi ses concitoyens, qui le suivaient comme leur chef, et lui obéissaient comme à leur

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maître. Le duc Jean avait été comme forcé d'entrer dans cette ligue : l'alliance qu'il avait conclue avec le roi de France, le rendait moins ardent à soutenir le parti d'Edouard : il avait seulement promis à l'évêque de Lincoln, qu'il amenerait au roi, son maître, un secours de mille cavaliers, dès que ce monarque serait arrivé sur le continent.

Edouard, qui avait encore fortifié son parti par l'alliance qu'il venait de conclure avec l'empereur Louis de Bavière, entreprit donc cette guerre si longue, si sanglante, si désastreuse, dans laquelle là France fut ruinée par ses défaites, et l'Angleterre par ses victoires.

Philippe, sentant la nécessité d'opposer une ligue à 1338. une autre ligue, s'était attaché les rois de Navarre et de Bohême, le duc de Lorraine, le comte de Savoie, et le dauphin du Viennois. Edouard, qui se pressait è de soutenir ses prétentions par la force, vint débarquer à Anvers, avec une flotte de trois cent cinquante voiles: il mande à Halle les princes confédérés de la Belgique, pour concerter le plan des opérations de la guerre qu'il allait entreprendre. Le duc Jean, ayant refusé de s'y rendre, envoya à Philippe un député pour lui faire agréer ses excuses. sur la réception qu'il avait dû faire au roi Edouard, son parent et son ami, et l'assurer qu'il tiendrait dans cette guerre une conduite qui n'apporterait aucun dommage à la France.

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Edouard ne cessait de presser les seigneurs assemblés à Halle, de prendre les armes sans délai. Les princes répondirent qu'il manquait au désir qu'ils avaient de signaler leur zèle et leur dévouément à ses intérêts, un motif qui pût justifier cette

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entreprise; et ils lui proposèrent de s'adresser à l'empereur, pour lui demander qu'il le créat vicaire de l'empire dans la Belgique; qu'en cette qualité, il demandât aux Français la restitution de la ville et du territoire de Cambrai, qu'ils avaient autrefois usurpés; que, sous ce prétexte, ils se rangeraient sous ses drapeaux, et qu'ils saisiraient cette occasion pour soutenir de toutes leurs forces ses prétentions à la couronne de France. Le roi goûta ces propositions, et députa vers l'empereur le comte de Gueldre et le marquis de Juliers, qui, par sollicitations, par présens et par argent, obtinrent pour Edouard le vain titre de vicaire de l'empire. Le roi prit solennellement possession de sa nouvelle dignité à Herck, dans le comté de Loz: le duc Jean et les autres princes de la Basse - Allemagne assistèrent à cette cérémonie, où, après la publi cation des dépêches de l'empereur, le roi Edouard fut reconnu et installé vicaire de l'empire, et reçut le serment de fidélité : il exerça toutes les fonctions attachées à ce titre, d'abord à Herck, puis à Ma Desroches, lines, et fit battre monnaie à Anvers, à son coin et Epit., ibid. à celui de l'empereur, au rapport de Froissard et de Zantfliet.

1339

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L'hiver qui approchait, obligea les confédérés de différer les opérations jusqu'à l'année suivante. Le roi Edouard passa l'hiver à Louvain, où il avait fait venir la reine, son épouse. Ce ne fut cependant qu'au mois de juin, qu'Edouard, à force de plaintes, de reproches et de sollicitations, engagea les princes à le suivre il marcha de Louvain sur Vil vorde, où s'étant mis à la tête des troupes anglai ses, qui l'y attendaient, il vint, le 1er septembre,

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