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CHAPITRE X V.

LA seigneurie de Malines, partagée entre les évéques de Liége et les seigneurs de Berthold, passe au pouvoir des comtes de Flandre. Ceux de Malines mécontens, réclament la protection du duc Jean, dont relevait cette seigneurie: le duc se rend à Malines.

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Louis, comte de Flandre, renoue l'ancienne ligue contre le duc Jean, et il y attire le comte de Hainaut. Les alliés déclarent la guerre au duc.-Hostilités réciproques dans le Brabant, la Flandre, la Gueldre et le pays de Juliers. Rolduc est rendu aux alliés. Le duc Jean entre dans le comté de Loz, et rejoint le roi de Navarre son allié, à Nivelles. Le roi de France est choisi pour arbitre: la paix est conclue à Cambrai, et ratifiée à Amiens. Robert d'Artois, engage Edouard III, roi d'Angleterre, à revendiquer ses droits à la couronne de France: ce roi envoie dans la Belgique l'évéque de Lincoln, qui attire au parti d'Edouard, les principaux princes belges, le duc Jean et le brasseur Artevelde, de Gand. Le roi Philippe de Valois, de son cóté, forme une ligue. - Edouard débarque à Anvers et mande les princes belges à Halle: le duc Jean refuse de s'y rendre. Edouard, nommé vicaire de l'empire dans la Belgique, en exerce les fonctions et les droits à Herck, à Malines et à Anvers : il assiége Cambrai.--Le duc Jean déclare la guerre au roi de France. Edouard lève le siége de Cambrai pour marcher à la rencontre de Philippe : il est forcé de rétrograder, et il revient à Bruxelles. -Intrigues du brasseur Artevelde: il engage le roi Edouard à prendre le titre de roi de France, et il négocie une étroite alliance entre le Brabant et la Flandre.

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A terre de Malines, après avoir eu, dès le sixième siècle, des comtes particuliers, vint dans la suite au pouvoir des évêques de Liége, qui y nommèrent

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1333.

Divæus.

pour avoués les seigneurs de Berthold, dont l'ori gine remonte à Berthold de Grimberghe, qui vi. vait en 800. Malines, s'étant agrandi au-delà de la Dyle, par une partie de la'terre de Sempst, village contigu à la ville de Malines, et appartenant à la maison de Berthold, fut divisé en deux parties, dont la Dyle faisait la séparation. Les évêques de Liége retinrent l'ancienne ville, et les seigneurs de Berthold, qui possédaient la nouvelle, se qualifièrent de seigneurs de Malines. Louis de Nevers, comte de Flandre, réunit la seigneurie de Malines à ses états, en achetant, d'Adolphe de la Marck, évêque de Liége, la part qu'il en possédait, et de Renaud, comte de Gueldre, celle qu'il tenait de Sophie, fille unique de Florent Berthold, son épouse. Ces actes sont, le premier, du 3 d'octobre, et le second, du 1.er de décembre 1333. Ceux de Malines, mécontens de passer sous la domination flamande, ayant chassé les commissaires envoyés par le comte de Gueldre, pour leur enjoindre de reconnaître le comte de Flandre pour leur légitime souverain, réclamèrent la protection du duc Jean, dont relevait la seigneurie de Malines, enclavée dans le Brabant. Le refus des Malinois était fondé sur l'exacte justice, car un vassal ne peut vendre ni aliéner un fief sans l'autorisation de son suzerain. Le duc, sur ce fondement, se rendit à Malines, où les habitans le reçurent avec les plus vives démonstrations de joie, et lui prêtèrent le serment de fidélité. Le comte Louis, informé de cet événement, commença par confisquer tous les biens des Malinois situés dans la Flandre, et tâcha de renouer la fameuse ligue contre le duc Jean, en réveillant le

mécontentement

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mécontentement de ses anciens ennemis : il sut les attirer à Valenciennes, où le roi de Bohême, les archevêques de Trèves et de Cologne, l'évêque de Liége, les comtes de Gueldre, de Juliers, de Clèves, de Loz et de Namur, et le seigneur de FauI quemont, renouvelèrent leur alliance, dans laquelle le comte de Flandre trouva le moyen d'attirer le cointe de Hainaut. Tous ces seigneurs résolurent de fondre sur le Brabant par tous les points de cette province qui touchaient à leurs limites respectives, et ils convinrent, qu'aucun des confédérés ne pourrait faire la paix avec le duc à l'insu des autres. Les alliés, après avoir pris ces arrangemens communs, envoyèrent tous, en même-temps, un héraut à Tervueren, où était le duc, pour lui déclarer séparément la guerre, chacun en son propre nom. Le duc Jean, de son côté, avait pour alliés le duc de Bar et le roi de France, qui envoya, à son secours, une armée commandée par le roi de Navarre. Le comte de Flandre commença les hostilités ells se bornèrent, sur cette frontière, à des déprédations réciproques. Les Flamands entrèrent dans le Brabant, par Termonde, et vinrent mettre. le feu au village de Lippeloo et à l'abbaye d'Afilighem, dont les religieux s'étaient sauvés à Bruxelles. Le duc Jean pénétra dans la Flandre, par Assche, et vint porter le ravage dans le pays d'Alost: il confia au duc de Bar, le poste de Vilvorde, pour couvrir le Brabant de ce côté. Les Flamands, s'étant avancés, au nombre de cinq cents cavaliers, jusqu'à Bruxelles, furent surpris dans une embuscade au village de Helleken. Le duc de Bar, qui les y attendait avec les Bruxellois, en tua un grand,

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Tome III.

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Idem.

nombre et en fit cent cinquante prisonniers, qui fu rent conduits à Louvain et à Tervueren. Cet avantage, qui n'avait coûté aux Bruxellois qu'un seul homme, ôta aux Flamands le désir de tenter des incursions ultérieures dans le Brabant, pendant tout le temps que dura cette guerre.

Mais les hostilités se poussaient avec plus de vigueur sur la frontière de Gueldre et de Juliers. Rolduc était déjà si vivement resserré, que les commandans de la garnison avaient été forcés, par la disette des vivres, de convenir qu'ils rendraient la ville au bout d'un mois, si, avant ce terme, il ne leur était point arrivé de secours. Le duc Jean, qui était revenu à Bruxelles, prit toutes les mesures nécessaires pour défendre cette importante limite : il confia donc aux barons du Brabant, la défense des limites du côté de la Flandre, et il marcha, accom pagné du duc de Bar et de quatre mille chevaliers, pour ouvrir au roi de Navarre, le passage dans le Brabant, que le comte de Hainaut lui disputait: il s'avança jusqu'à Nivelles, et il dégagea le roi de Navarre, qui pénétra dans le Brabant par un circuit. Le duc, ayant ensuite traversé le Brabant avec la plus grande diligence, vint passer la Meuse : les habitans de l'autre rive du fleuve, que la terreur avait chassés précipitamment de leurs foyers, avaient laissé leurs maisons abondamment pourvues de vivres de toutes les espèces. Le duc, après s'en être emparé, arriva le lendemain, dès la pointe du jour, sous les murs de Rolduc; mais le jour fixé pour la reddition de cette ville était expiré, et elle avait été livrée aux alliés, qui y avaient mis une forte garnison. Le duc, qui manquait d'instrumens de

:

siége, fit proposer le combat aux ennemis, pour décider, par la force des armes, de la possession de Rolduc. Le commandant de Sittard, qui s'attendait que le duc en viendrait aux mains avec les alliés, était venu le rejoindre avec toute sa garnison. Les habitans profitèrent de cette occasion pour ouvrir leurs portes au fils de Renaud, seigneur de Fauquemont; cependant, les alliés, qui n'avaient pour but que d'entamer le Brabant de tous les côtés, eurent la prudence d'éviter une affaire décisive ils tâchèrent donc d'amuser et d'arrêter le duc par des délais et des tergiversations, afin de laisser le temps à l'évêque de Liége et au comte de Loz, de venir lui couper le passage par derrière. Déjà ils avaient, dans ce dessein, rompu les ponts de la Meuse. Le duc, s'étant aperçu de cette ruse, dirigea précipitamment sa route sur Maestricht, d'où il entra dans le comté de Loz, qu'il livra aux flammes, et revint dans le Brabant, où le roi de Navarre était arrivé à la tête des Français. Le duc vint les rejoindre à Nivelles il insistait fortement sur le projet de passer derechef la Meuse. Mais les Français, qui étaient venus plutôt dans l'intention de négocier la paix, que de pousser la guerre, cherchaient tous les moyens d'amener les parties belligérantes à ce but salutaire ; ils commencèrent par les engager à conclure une trève, pendant laquelle le roi de France envoya des députés aux deux partis, qui consentirent enfin à prendre ce monarque pour arbitre de leurs querelles. Le roi se rendit donc, au mois d'août, à Cambrai, où il dicta un arrangement, dont les principaux articles étaient, que tous les traités d'alliance faits de part et d'autre,

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