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I.er, comte de Hainaut, dont le comte Otton avait épousé une des filles naturelles, avait un tel ascendant sur l'esprit de ceux qui gouvernaient le Brabant, qu'il parvint, par argent ou par promesse, à faire évader Otton.

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Leduc, à peine sorti d'une orageuse minorité, 1317 se vit engagé dans une guerre contre Renaud, sei- Diva gneur de Fauquemont. Gérard, comte de Juliers avait eu de longs différends avec Renaud, qui, étant tombé entre ses mains, avait été étroitement rénfermé dans la citadelle de Nideggen. Renaud, ayant obtenu sa liberté au moyen d'une somme considérable qu'il s'était obligé de payer, avait accablé d'impôts énormes, tant ses vassaux que les étrangers qui avaient des possessions dans sa terre. Les habitans de Maestricht, irrités de ces exactions intolérables, avaient porté leurs plaintes au conseil du duc Jean, qui déclara la guerre à Renaud, et ordonna, dans tout le Brabant, une forte levée d'hommes. Le duc, suivi de presque toute la noblesse, vint, au mois de juillet, passer la Meuse, ravagea le territoire de Fauquemont et assiégea la ville de Sittard, où les habitans du pays avaient transporté toutes leurs richesses et leurs effets les plus précieux. Le siége fut assez opiniâtre: la ville était défendue par une forte garnison, commandée par des chefs expérimentés : les assiégeans avaient été souvent repoussés. Ceux de Louvain, ayant, 1.er du mois d'août, emporté un fort, réveillèrent le courage de ceux d'Anvers et de Malines, qui, soutenus par ceux de Bréda, avaient attaqué un fort voisin et avaient été repoussés avec perte. Le duc, désespérant d'emporter la ville par la force,

le

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Divæus.

fit construire des machines très élevées, d'où les assiégeans accablèrent, à coups de flèches, ceux qui défendaient les tours et les remparts. Les as siégés, qui d'ailleurs commençaient à manquer de vivres, se rendirent le 10 août, demandant seulement d'avoir la vie sauve. Ceux d'Herlé suivirent leur exemple. Renaud, ayant promis solennellement qu'il n'inquiéterait plus les habitans de Maestricht, s'était réconcilié avec le duc Jean; mais il ne vit pas plutôt les Brabançons éloignés, qu'il se mit à recommencer ses vexations contre cette ville. Ce parjure, ayant donc derechef été attaqué, fut enfin forcé de se remettre à la discrétion du duc Jean, qui le fit renfermer à Louvain, avec la liberté de se promener pendant le jour.

Jean, roi de Bohême et comte de Luxembourg, fils de l'empereur Henri VII, et de Marguerite de Brabant, fille du duc Jean I., était venu à Bruxelles, dans ces circonstances, pour réclamer une partie du Brabant, qu'il prétendait lui appartenir du

chef de sa mère. Le conseil du duc lui remontra,
par l'organe de son chancelier, l'injustice de ses
prétentions, en lui représentant que, selon les lois
du pays,
les femmes avaient été, de temps immé-
morial, exclues du droit de succession, quand il
y avait des enfans mâles; que Marguerite elle-mê-
me, pendant les dix-huit années qu'elle avait sur-
vécu à son père, n'avait jamais formé une sembla
ble prétention. Le conseil proposa cependant au roi
de convoquer une assemblée de nobles et de ju-
risconsultes du Brabant, pour décider la querelle.

Le roi de Bohême, vivement irrité de cette réponse, déclara la guerre au duc Jean. Renaud de Fau

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lib. 5, c. 6.

quemont, ayant été informé de cette rupture, songeait à s'échapper de sa prison; mais son projet fut éventé, et il fut envoyé à Genappe, où il fut étroitement resserré pendant deux ans entiers i ne fut relâché qu'en s'obligeant de payer une somme de 20,000 livres, s'il reprenait les armes contre le duc, ou si, à sa réquisition, il refusait de reIvenir à sa prison. L'évêque de Liége et les comtes de Gueldre et de Hainaut consentirent à cautionner Renaud. Le secrétaire de ce seigneur, qui Dint., MSS., connaissait et le caractère et la détresse de son maître, ne put s'empêcher de lui faire ses objections sur l'obligation à laquelle il s'engageait. « Que faites-vous, monseigneur, lui dit-il? vous vou» lez donc courir entièrement à votre perte! car » vous n'avez certainement pas l'intention de tenir > votre engagement, et vous n'avez pas le moyen » de rembourser vos cautions. Ecrivez, lui répondit impudemment Renaud; écrivez si, en écrivant, vous pouvez seulement me tirer d'ici, je serai très-content de votre écrit; que le reste » ne vous inquiète pas. »

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"

Cependant, le roi de Bohême, ayant attiré à son parti ceux de Cologne et la plupart des villes et des princes au-delà du Rhin, se préparait à pousser la guerre avec vigueur contre le duc Jean. Le perfide Renaud, violant indignement sa parole et trompant lâchement ses cautionnaires, recommença ses incursions sur le territoire de Maestricht. Le duc Jean, ayant fait des préparatifs immenses, passe derechef la Meuse, et renferme Renaud dans sa ville de Fauquemont. Déjà, depuis neuf semaines qu'il pressait vivement le siége sans succès, il ima

Idem.

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1328. Idem.

1329.

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gina un moyen d'accélérer la reddition de la ville: il arrêta le cours de la Gueule, qui coule sous ses remparts, en formant une espèce de digue de terre et de ciment. Les eaux, détournées par ce stratagême, s'étant débordées dans la ville, forcèrent les habitans à se réfugier dans la citadelle, qui, étant trop peu vaste pour contenir cette multitude, devait nécessairement se rendre; mais le roi de Bohême sut adroitement parer ce coup, en engageant Gérard, comte de Juliers, qui était, de tous les seigneurs du pays, le plus sincèrement attaché au duc Jean, à se porter pour médiateur. Ce fut, par l'intervention de ce seigneur, que fut convoqué à Rolduc, un congrès, où il fut arrêté que les fortifications de Fauquemont seraient démolies; que' la paix serait rétablie entre le roi et le duc ; que le différend entre le duc et le seigneur de Fauquemont serait remis à l'arbitrage du roi. La ville de Nivelles fut choisie pour l'endroit des conférences, relatives à ce dernier objet. Le roi de Bohême exigea préalablement, que les fortifications de Fauquemont fussent rétablies, en déclarant, qu'il n'ouvrirait aucune proposition, que cette condition préliminaire n'eût été agréée. Le duc fut si vivement choqué de cette demande, qu'il ne put contenir son indignation: le roi s'étant obstiné, le duc s'étant échauf fé, ils se répandirent en menaces violentes l'un con tre l'autre, et rompirent brusquement les conférences. Cette entrevue n'aboutit donc qu'à augmenter leur animosité mutuelle, et ils se déclarèrent la guerre. Le duc employa tout l'hiver aux préparatifs de cette expédition, et dès l'entrée du printemps, il passa la Meuse: il commença ses opérations par

le siége de Fauquemont, dont Renaud avait fait = rétablir les fortifications autant que le temps l'aavait permis: il avait confié la garde de cette place à Waleram, son fils, qui avait sous ses ordres trois cents cavaliers d'élite. Les Brabançons poussèrent le siége avec tant d'activité et de vigueur, que pendant neuf semaines consécutives, ils ne laissèrent pas un moment de relâche aux assiégés, les harcelant pendant le jour par les assauts qu'ils donnaient aux fortifications, les inquiétant pendant la nuit par les feux qu'ils lançaient dans la ville et dans la citadelle. Les assiégés affaiblis, excédés par leurs travaux et leurs veilles continuelles, offrirent, le 9 du mois de mai, de rendre la place, demandant seulement la sûreté de leurs personnes et la conservation de la ville: elle fut rendue à ces conditions. Le duc se contenta de raser la citadelle.

Le roi de Bohême, qui, dans cet intervalle, s'était rendu à la cour de Philippe de Valois, roi de France, avait tâché, par tous les moyens, d'animer ce monarque contre le duc Jean; cependant, toutes ses sollicitations n'aboutirent qu'à engager Philippe à offrir sa médiation, pour déterminer le duc à accorder la paix à Renaud. Philippe envoya donc des députés au duc Jean pour le presser de remettre toute cette affaire à son arbitrage. Ces députés, après avoir reçu l'accueil le plus honorable, furent renvoyés à leur maître avec les membres du conseil du duc, qui étaient les plus distingués par leur prudence. Ces membres étaient chargés d'instruire le roi du sujet de la guerre et de l'état des affaires, en lui représentant que le duc, en prenant les armes, n'y avait point été excité par esprit de con

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