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1235.

jeune Henri, et se rendirent dans les états de l'ar chevêque de Brême, qui marcha avec ces seigneurs contre les ennemis communs : ils jetèrent des ponts sur les marais fangeux dans lesquels ces brigands paraissaient retranchés. Dès que l'armée chrétienne parut, les sectaires, ayant trois de leurs chefs à leur tête, s'avancerent, avec une sorte de fureur mêlée de désespoir. Les Belges, à la vue de ces brigands, éprouvèrent un mouvement de joie et un redoublement d'ardeur qui les précipita sur la bande ennemie. Les Stadings soutinrent vigoureusement la première attaque. Le comte de Clèves, saisissant le momeut où les Brabançons et les Hollandais les attaquaient en face, vint les prendre en flanc et en queue. Les ennemis, se trouvant tout-à-coup enveloppés, furent mis complètement en déroute. Le désordre rendit le carnage plus af freux les vaincus, foulés aux pieds des chevaux, étaient impitoyablement massacrés à coups de lance et à coups d'épée : il en périt six mille, selon un auteur du temps et du pays où se donna la bataille. Divæus en porte le nombre à neuf mille. Ceux qui échappèrent au carnage, périrent dans les fanges des marais ou dans les flots du Wéser. Cette bataille se donna le samedi 26 juin 1254.8092

Ce fut l'année suivante que le duc Henri, revenant d'un congrès tenu à Mayence, où il avait conduit la princesse Isabelle, sœur de Henri III, roi d'Angleterre, qui y avait épousé l'empereur Fréderic, fut attaqué d'une maladie subite à Cologne, où il mourut il fut inhumé dans l'église de SaintPierre, à Louvain, où on lui éleva, au milieu du choeur, un monument de marbre, dans lequel sa figure paraît représentée au naturel.

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CHAPITRE V.

Le duc Henri II entre en possession du châ-
teau de Dalem et de ses dépendances: il re-
fuse l'empire. Guillaume, comte de Hol
lande, est élu empereur.
Mort du duc
Henri-Suppression du droit de morte-main.
Aventure et fin malheureuse de Marie,

fille de te duc.

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HENRI II, qui, sous le gouvernement de son

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en père, s'était signalé par sa valeur et ses talens militaires, parut, dès qu'il eût pris les rênes de l'administration, plus occupé des moyens de procurer à ses peuples les avantages solides de la paix, que de chercher le vain éclat de la gloire qui résulte des conquêtes.

Dès son avénement au duché, Gauthier Berthold, seigneur de Malines; Renaud, seigneur d'Argenteau; Arnoud, comte de Loz; Otton, comte de Gueldre, et la plupart des autres seigneurs de la Basse-Lorraine, prêtèrent, comme vassaux du duc, le serment solennel, en lui promettant l'obéissance et le service. Les villes de Liége et d'Aix-la-Chapelle, le comte de Hollande, pour la Hollande I méridionale, et le comte de Flandre, pour la Flandre citérieure, c'est-à-dire, pour la partie qui est xen-deçà de l'Escaut, se sont certainement soumis à cette formalité, puisqu'en 1270, ceux de Liége; en 1277, ceux d'Aix-la-Chapelle, ont reconnu la souveraineté des ducs de la Basse-Lorraine; qu'en

Butkens, L

1, pag. 6, 14. Preuv.

104, 108 et

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1209, Philippe, comte de Namur, avait reconnu, par le serment qu'il en prêta à Louvain, qu'il était, pour le pays d'Alost, qu'il possédait, vassal des ducs de la Basse-Lorraine, dont il avait même reconnu la suzeraineté héréditaire; et que ce ne fut qu'en 1507, que le duc de Brabant renonça à son droit de suzeraineté sur la Hollande méridionale, en rendant au comte les titres sur lesquels ce droit était fondé. Mais les ducs, souverains. de la Belgique (c'est ce qu'il est important d'observer), n'exerçaient pas ces droits de suzeraineté comme ducs de Brabant, mais comme ducs de la Basse-Lorraine.

:

L'histoire ne rapporte qu'une seule guerre dans laquelle le duc Henri se trouva engagé il s'était rendu maître, du vivant de son père, du château de Dalem et de tout le pays qui en dépend. Conrad, archevêque de Cologne, fils du comte de Dalem, faisait tous ses efforts pour reprendre ce pays. Le duc Henri, ayant rassemblé toutes ses forces pour lui résister, passa la Meuse, chassa l'archevêque, et saccagea tout le territoire de Cologne. Cette victoire fut suivie d'une paix, par laquelle la possession de Dalem et de ses dépendances fut assurée au duc. Une des conditions de cette paix fut qu'on paierait en dédommagement à Thiéri, neveu de l'archevêque, une somme d'argent, dont les villes de Louvain, de Bruxelles, d'Anvers, de Bois-le-Duc, de Lewes et de Tirleinont furent cautions.

L'empereur Fréderic II, et son fils Conrad, roi des Romains, avaient été excommuniés et déposés par le pape Innocent VI, dans le premier concile

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général de Lyon. C'était un des préjugés absurdes de ce siècle ignorant et barbare, de regarder un prince excommunié, comme indigne de régner. La pluer part des évêques et des princes de l'Allemagne, e fa qui regardèrent Fréderic comme légitimement déchu, avaient élu pour roi des romains, Henri, landgrave de Hesse et de Thuringe, qui mourut drot au commencement de l'an 1246. Les évêques et Selles princes, qui tenaient le parti du pape, offrirent ex successivement l'empire à Haquin, roi de Norwège; du à Abel, frère d'Eric IV, roi de Danemarck; à -La Otton, duc de Brunswick, et à Robert, frère de

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Louis IX, roi de France, qui tous le refusèrent. da Enfin ils jetèrent les yeux sur le duc Henri, qui, moins ébloui de l'éclat de cette dignité, qu'effrayé des dangers qui l'accompagnaient, prit sagement Cole parti de la refuser, et proposa aux prélats et e aux princes, Guillaume, comte de Hollande, son neveu, jeune prince dont la valeur et les belles qualités donnaient les plus hautes espérances. Il fut 1247. proclamé à Nuys, dans l'archevêché de Cologne.

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Le duc Henri mourut le 1er février 1248 : il fut enterré dans l'abbaye de Villers. Il signala son amour pour l'humanité, en supprimant, dans tout le Brabant, ce droit révoltant connu sous le nom de morte-main, auquel étaient soumis tous les habitans, à la réserve des nobles et des ecclésiastiques. Quand un père de famille mourait, les parens devaient couper la main du mort, et l'offrir à leur seigneur en signe de servitude, à moins qu'ils ne se libérassent en lui donnant le plus précieux de leurs meubles.

L'acte par lequel il supprima ce droit odieux,

Tome III.

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contient des dispositions également intéressantes qu'il est important de connaître.

Le duc y déclare, statue et ordonne, amma

1.° Qu'à dater de ce jour il décharge et exempte les habitans du pays qu'il possède, de cette exaction ou extorsion qu'on appelle vulgairement mortemain;

2.° Que les successions dans les biens des bâtards seront réglées de manière que, si ces bâtards sont natifs du pays, leurs plus proches parens succéderont dans ces biens selon la loi et la coutume du pays; et que si, au contraire, ils sont étrangers, ces biens, selon la loi du pays constamment observée, appartiendront au duc et à ses successeurs, sauf cependant qu'à l'égard, tant des étrangers que des indigènes, les dispositions testamentaires qu'ils auront pu faire, auront leur force et leur effet;

3.° Que les baillis du duc devront administrer le pays selon le jugement et l'avis des échevins ou autres officiers à qui appartient le droit de donner des avis ou de porter des décisions, à moins qu'il ne survienne quelqu'accident énorme, comme incendie, violence, homicide ou quelqu'autre délit semblable; auquel cas, ces sortes d'excès seront réprimés selon la volonté du duc, sur l'avis de ces of ficiers;

4.9. Que s'il arrivait que l'un ou l'autre de ses baillis jugeât autrement qu'il n'est prescrit et ordonné, le duc disposera, selon sa volonté absolue, tant de la personne que des biens desdits baillis;

5.° Que les dépenses nécessaires à l'entretien du duc, seront réglées de l'avis de ses officiers,

de

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