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de Namur, exigeaient des premiers. Le comté de Namur relevait en effet du Hainaut', et l'hommage avait été constamment prêté par tous les prédécesseurs du comte Jean, depuis Philippe le Noble, c'est-à-dire, depuis un siècle à-peu-près. Le comte Gui, qui avait réuni le comté de Namur à celui de Flandre, par la vente que le comte de Namur, Baudouin II, empereur de Constantinople, lui avait faite de ses droits sur ce comté, le comte Gui seul, se fiant sur ses forces et sa puissance, avait net- Id., p. 312 tement refusé de faire le relief du comté de Namur. Le comte de Hainaut avait fatigué la diète de l'empire de ses doléances et de ses réclamations, et Gui avait été sommé de comparaître à la cour de l'empereur. Le comte Jean, sentant qu'étant réduit aux Id., p. 340 seules forces du comté de Namur, il aurait succombé sous la puissance du comte de Hainaut, prit le parti que lui dictaient la raison et la saine politique, en proposant un accommodement à ce sujet. La bonne foi et la bonne volonté qu'y apporta le 1307. comte Jean, accéléra et facilita cet accommodement. Il fut donc convenu que le comté de Namur demeurerait sous la mouvance du Hainaut, à l'exception du bailliage de Samson, et qu'il transporterait au comte de Hainaut toutes les hauteurs et reliefs que les comtes de Namur pouvaient prétendre dans ses états, sauf l'hommage des pairies de Namur, enclavées dans le Hainaut. La pairie (car il est nécessaire d'en donner à cette occasion une idée ) est très-ancienne, et les opinions varient sur l'origine et l'époque de cette institution, qui, je crois, n'est, comme les fiefs, que la fille du temps. Le président Hénaut croit pouvoir la fixer en France à fa fin

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Fisen, Hist. Leod, part. 2, pag. 46.

13091

du dixième siècle. Les pairs, dit-il, étaient de tous les temps les juges de leurs concitoyens leur nom vient en effet du droit qu'ils avaient de n'être ju gés que par leurs égaux, a paribus. La Flandre, le Hainaut, le Cambresis, le comté de Namur, ont eu leurs pairs, qui exerçaient les fonctions d'assesseurs du souverain dans ses jugemens. C'est par cette raison que les pairs, dans le comté de Namur, étaient appelés pairs du château de Namur, parce que c'était dans ce château que les comtes rendaient leurs arrêts. Les pairs ont donné naissance à la pairie, qui, dit Lelaboureur, cité par le président Hénaut, n'a commencé d'être réelle de nom et d'effet que lorsque les fiefs ont commencé d'être héréditaires et patrimoniaux. Je pense donc, avec ce judicieux historien, que les pairies et les fiefs ont une origine commune, parce que ce fut là le moment de cette introduction de seigneuries aupara vant inconnues, qui porta un si furieux coup à l'autorité royale.

Les pairies enclavées dans le Hainaut, dont le comte Jean s'était réservé l'hommage dans l'accommodement qu'il venait de conclure, étaient les terres de Belloeil et de Bossu. Cet accommodement rétablit entre les deux comtes une si bonne intelligence, qu'ils conclurent dans le même moment un traité d'alliance, auquel accéda le duc de la Basse-Lorraine. Le but de cette alliance était sans doute, comme la suite des événemens l'a démontré, de forcer l'évêque de Liége, Thibaut de Bar, restituer au comte de Hainaut la terre de Mirwart, que celui-ci prétendait avoir été usurpée par vêque, qui soutenait l'avoir achetée. Le comte de

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Hainaut vint donc au mois d'août 1309, avec une armée composée de troupes levées dans le Hainaut, dans le Brabant et dans le comté de Namur, mettre le siége devant Thuin. L'évêque, décidé à opposer une vigoureuse résistance à cette formidable ligue, vint avec toutes ses forces camper à Périères. Le sang allait couler; mais l'archevêque de Trèves, envoyé par l'empereur Henri VII, son frère, pour négocier un arrangement, engagea, par ses pressantes sollicitations, les alliés et l'évêque à remettre la décision de leur différend à un arbitrage, et la ville de Nivelles fut choisie pour le siége des conférences. Les arbitres, dont le principal était le duc Jean, adjugèrent la terre de Mirwart au comte de Hainaut, et obligèrent l'évêque d'en rebâtir le château, que les Liégeois avaient détruit.

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Joan. Pres

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p. 351.

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an. 1252.

L'interminable querelle qui divisait les comtes de Hainaut et de Flandre, au sujet de la Flandre impériale, fut terminée d'une manière également satisfaisante. Ces princes avaient souvent tenté de vider ce différend tantôt par la voie des armes, tantôt par celle des négociations; mais les circonstances les avaient toujours forcés de différer la décision de cette querelle, qui durait depuis l'an 1252. C'est à cette époque en effet que l'empereur Guillaume I de Hollande avait, dans une diète tenue au camp ch. 114. devant Francfort, adjugé à Jean d'Avesnes la session de la Flandre impériale, c'est-à-dire, du 110 comté d'Alost, du pays de Waes et des Quatre Métiers, qu'il avait ôtés à la comtesse Marguerite, pour cause de désobéissance. Jean, qui en avait fait le relief, n'en eut cependant pas la possession réelle. L'empereur Richard de Cornouailles la ren- liv. 4, ch. 28.

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dit en 1260 à Marguerite. Mais Gui de Dampierre, son fils, ayant refusé de faire le relief de ces terres, perdit cette partie des états qu'il avait hérités de sa mère. L'empereur Rodolphe de Hapsbourg fit donc, en 1281, une seconde donation de la Flandre impériale à Jean d'Avesnes, comte de Hainaut, fils de celui à qui l'empereur Guillaume en avait fait le premier don; et le comte de Luxembourg, Henri III, fut chargé avec Enguerrand, évêque de Cambrai, de mettre Jean d'Avesnes en possession de ces pays. Mais les Flamands refusèrent de recevoir l'évêque conme agent de l'empereur. Rodolphe, ayant appris que cette résistance à ses volontés était un effet des menées du comte de Flandre, convoqua à Haguenau une assemblée des princes de l'empire, où se trouvèrent les comtes de Flandre et de Hainaut. L'évêque de Cambrai, qui y fut nandé, déposa que les partisans ou agens du comte de Flandre l'avaient empêché de mettre le comte de Hainaut en possession des terres de Flandre, relevant de l'empire. Cette information décida l'empereur à convoquer une nouvelle assem blée à Worms, à laquelle les deux comtes furent appelés. Le comte de Flandre n'y comparut point, et l'empereur n'en prononça pas moins la sentence par laquelle il décida que le comte Gui était déchu de tous ses droits aux terres de la Flandre impériale; que tous les seigneurs et les vassaux étaient déchargés de tous les sermens qu'ils avaient faits au comte de Flandre, et qu'ils feraient le relief et prêteraient l'hommage au comte de Hainaut, anced., t. 1, dans le terme de six semaines et trois jours. L'empag. 1164 et seq. pereur chargea l'évêque de Cambrai de l'exécution

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de cette sentence; mais il éprouva une forte résistance de la part des peuples de ces pays, qui étaient fortement attachés aux comtes de Flandre. Les habitans de Grammont le reçurent avec si peu de ménagemens et d'égards (ils étaient cependant ses diocésains), qu'il y fut presque maltraité: il refusa donc de faire de nouvelles tentatives pour exécuter cette fàcheuse commission, dont l'empereur chargea Guillaume de Montfort, official d'Utrecht, qui parvint à signifier les ordres du prince; mais les Flamands n'en persévérèrent pas moins dans leur attachement au comte de Flandre. Le comte de Hainaut, voyant la difficulté d'obtenir l'exécution de la sentence, prit le parti de tenter un accommodement avec celui de Flandre; mais cette nouvelle tentative n'aboutit qu'à des pourparlers inutiles. Les deux comtes, las enfin de toutes ces vaines procédures, se préparèrent à soutenir leurs droits par les armes. Déjà les deux armées s'étaient avancées dans les plaines de Douai; mais l'affaire relative aux prétentions du duc de Brabant et du comte de Gueldre sur le Limbourg, suspendit les hostilités; et les deux comtes, pris pour arbitres de ce différend, publièrent une suspension d'arines.

La guerre de Limbourg n'avait fait qu'assoupir cette querelle. L'empereur Adolphe, qui succéda à Rodolphe, confirma la sentence de ce dernier; mais Albert, qui succéda à Adolphe en 1298, rendit la Flandre impériale au comte de Flandre, qui avait assisté à son couronnement comme prince d'empire. Les deux comtes, ayant formé des prétentions opOudegherst posées sur les terres de Lessines et Flobecq, eurent ch. 124. une nouvelle contestation avant que la première

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