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lequel il a pratiqué la thoracentèse. - Renvoi à l'examen de la deuxième Section.

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M. V. Delhaye, docteur en médecine à Montignies-sur-Roc, transmet, également à fin de rapport, un travail ayant pour titre : Préférence à accorder à la ligature pour la cure radicale de la fistule stercorale. Renvoi à l'examen de la troisième Section. L'Académie a reçu, par l'entremise de M. Visschers, au nom de M. Pagliari, pharmacien à Rome, deux bouteilles de son eau hémostatique, et un exemplaire, en italien, de l'écrit que le docteur Sédillot a publié sur les effets de cette eau. — Dėpôt au Secrétariat, à la disposition des membres de l'Académie qui voudront faire l'essai de ce remède.

M. Burggraeve présente un ouvrage qu'il vient de publier, et ayant pour titre : La vaccine vengée. -Renvoi à la Commission chargée d'examiner l'ouvrage de M. Verdé de Lisle, contre la vaccine.

La Société de médecine de Helsingfors (Finlande) envoie ses Mémoires avec demande d'échange contre les publications de l'Académie. Adopté.

M. le Président annonce la perte que l'Académie vient de faire de deux de ses membres honoraires, MM. Magendie, à Paris, et Sommé, à Anvers.

Une députation composée de MM, Gouzée, Broeckx et Sauveur a assisté, à Anvers, aux funérailles de M. Sommé.

M. Sauveur donne lecture de la notice biographique suivante :

NOTICE Sur M. le docteur Soumé.

M. le docteur Claude-Louis Sommé, que l'Académie vient de perdre, n'appartient à notre pays que par les services qu'il lui a rendus, car il a vu le jour sur la terre de France qu'il a quittée, il y a cinquante ans, et qu'il n'a jamais regrettée, grâce à la juste considération dont les habitants de la ville d'Anvers n'ont pas cessé de l'entourer dans sa longue et honorable carrière.

Né à Paris, le 8 avril 1772, il y fit ses études classiques, d'abord au collège Mazarin, puis sous des maitres particuliers qui lui enseignèrent la philosophie et les sciences physiques et naturelles.

Sans les orages qui éclatèrent sur la France vers la fin du siècle dernier, il serait entré dans les Ordres, l'archevêque de Senlis ayant promis à sa famille, avec laquelle il était lié, de lui accorder une prébende dès qu'il aurait atteint l'âge

exigé pour la collation de cet office. Déçus dans leurs espérances par la marche des événements, ses parents le destinèrent au génie militaire, puis ensuite au notariat; mais le jeune Sommé préféra se vouer à la médecine sur les conseils de l'un de ses oncles, le docteur Magendie, de Bordeaux, alors retiré à Paris, et dont un des fils, celui qui s'est élevé si haut par sa science, devait devenir son meilleur ami. Le professeur Magendie, que je compte parmi mes premiers maîtres, a succombé le 7 de ce mois, victime d'une maladie de cœur et, dix jours après, le docteur Sommé s'est éteint sous le poids de l'àge, connaissant parfaitement sa position et envisageant sa fin prochaine avec le calme que donnait à sa belle àme la conscience qu'il avait de n'avoir jamais fait que le bien. Ses enfants lui laissèrent ignorer que l'ami de toute sa vie venait de le précéder au tombeau.

M. Sommé avait à peine dix-huit ans, quand il commença ses études en médecine, qu'il fit à l'hôpital de la Charité, à l'HôtelDieu, et en fréquentant les cours de Sabatier, de Louis, d'Antoine Dubois, de Boyer, de Pelletan, de Desault, de Fourcroy, de Mertrud et de Vicq-d'Azyr.

Deux années lui suffirent pour se mettre à mème de subir ses examens. Il débuta dans la carrière en allant occuper à l'armée du Rhin une place de chirurgien sous-aide qui lui avait été donnée sur les recommandations de deux hommes de mérite haut placés, amis de sa famille et de son oncle qui continuait à l'entourer de ses conseils et de ses soins. L'un de ses protecteurs était le savant et habile chirurgien Brasdor, membre de l'Académie de chirurgie, et l'autre, le chimiste Bayen, qui devint un peu plus tard inspecteur-général des pharmacies militaires. On était alors en 1792.

De l'armée du Rhin, où il rencontra Brasdor qui avait pris du service et auprès duquel il fut placé, sur sa demande, à l'hôpital de Lauterbourg, M. Sommé passa à celle du général Custine qu'il suivit à Mayence, où il le retint pendant le siége. Lors de la capitulation de cette place, il fut compris parmi les ôtages et envoyé à Wesel.

A son retour à Paris, Sommé obtint le brevet de chirurgien de deuxième classe, et, bientôt après, il reçut une commission qui l'appelait à faire partie d'une expédition que le Gouvernement voulait envoyer aux Indes Orientales, sous le commandement du général Aubert du Bayet. Cette expédition n'ayant pas eu lieu, on lui envoya l'ordre d'aller à l'armée des Côtes, dont le quartier

général était à Cherbourg, et il fut placé à l'hôpital d'Alençon d'où le Conseil de santé ne tarda pas à le retirer pour l'employer au Val-de-Grâce.

Une place de chirurgien de première classe étant devenue vacante dans cet hôpital, Sommé se mit sur les rangs pour l'obtenir. Un de ses concurrents était Larrey, que le Conseil protégeait beaucoup. Ce fut Sommé qui l'emporta. Sa nomination souleva contre lui le Conseil, qui se croyait seul appelé à conférer les emplois. Les tracasseries de toute nature qu'on lui suscita l'engagèrent à demander au Ministre de la Guerre de lui accorder un congé qui lui permit d'aller étudier les maladies des femmes dans un des hôpitaux civils de Paris. Il choisit celui de Saint-Antoine, où Brasdor, retiré du service, était chirurgien en chef.

Sommé était encore sans emploi lorsque le général Aubert du Bayet le fit désigner pour l'accompagner dans son ambassade à Constantinople, où il arriva le 21 décembre 1796. A sa rentrée en France, il apprit que Mayence allait être cédée à son pays, en échange de l'État de Venise, et demanda à y être envoyé comme chirurgien en chef de l'hôpital militaire; mais le Conseil de santé, qui n'avait pas oublié qu'il avait été préféré à Larrey, pour le service du Val-de-Grâce, refusa de l'y placer dans son grade. Désireux de revoir une ville où il s'était fait plusieurs amis, Sommé accepta le poste qu'il avait sollicité, en se contentant d'une place inférieure à son titre. Son but était surtout de se donner une position plus stable, et de s'allier à la famille de M. Haug, dont il épousa une des filles, morte à Anvers, le 2 novembre 1807.

Le désir que Sommé formait d'avoir une vie désormais plus tranquille, ne se réalisa pas, car le 19 mai 1804, il fut nommé chirurgien major du 76e régiment de ligne, alors en garnison à Anvers.

De l'armée de Hanovre où il avait dû se rendre dans le cours de l'année suivante, son régiment passa à l'armée dite d'Angleterre, dont une des divisions occupait Montreuil. Après avoir desservi pendant quelques mois l'hôpital militaire de cette ville avec le titre de chirurgien en chef, Sommé fut successivement envoyé à Ulm et à Klagenfurt pour y exercer les mêmes fonctions.

Il était en Bavière avec son régiment lorsque le maire d'Anvers, qui avait pu naguère apprécier ses qualités et son mérite, lui fit offrir la place de chirurgien en chef de l'hôpital civil de SainteElisabeth, devenue vacante par la mort de M. Béguinet, et qui

lui avait été vainement offerte deux années auparavant, ses sentiments d'honneur et de délicatesse, auxquels il est resté fidèle pendant toute sa vie, lui faisant repousser toute idée de nuire jamais à un confrère. Il s'agissait de retirer à M. Béguinet le poste qu'il avait à l'hôpital, et de le lui donner avec le titre de professeur de l'Ecole de médecine, à la création de laquelle il avait puissamment contribué par l'influence dont il jouissait auprès du Marquis d'Herbouville, Préfet du Département.

M. Sommé accepta les offres qui lui étaient faites, mais il devait penser aux moyens de se retirer du service militaire où il craignait d'être retenu par ses chefs dont il était connu comme un homme plein d'activité, d'intelligence et de ressources. Il exposa sa position au docteur Percy, l'un des inspecteurs-généraux de l'armée, qui l'envoya à Strasbourg avec une mission qui lui permettait de demander sa démission. C'est à Strasbourg qu'il se fit recevoir docteur le 8 avril 1806.

Dès qu'il eut obtenu sa retraite, le docteur Sommé se rendit à Anvers pour occuper ses nouvelles fonctions. Il y retrouva tous les amis qu'il y avait laissés, et reprit sa place à la Société d'émulation dont il avait été élu membre en 1804. Un mois après, le Ministre de l'Intérieur le nommait professeur à l'Ecole de médecine, chargé des cours de pathologie interne et externe et de médecine opératoire.

Au milieu des occupations qui remplissaient sa vie, le docteur Sommé réserva toujours une partie de son temps pour l'étude; il aimait, d'ailleurs, à suivre les progrès de la science tant pour lui-même que pour répondre à ce que l'on attendait de lui et comme professeur et comme praticien.

Peu porté pour le commerce du monde, dont l'éloignaient son caractère sérieux et la simplicité de ses mœurs, il vouait ses loisirs à la botanique et à l'horticulture qu'il a toujours aimées. Son nom restera attaché à la création du jardin botanique d'Anvers, où il se promenait tous les jours, pendant quelques heures, et qu'il s'appliquait à enrichir par les relations qu'il entretenait tant dans notre pays qu'à l'étranger.

M. Sommé était membre de plusieurs Sociétés savantes. Il tenait surtout à l'honneur que notre Académie des sciences lui avait fait, en l'appelant en 1843, à siéger dans son sein avec le titre de membre associé. Rarement, malgré son âge et ses occupations, il manquait de venir assister à ses séances, dont il suivait les travaux avec l'intérêt qu'il portait à toutes les institutions

dont il faisait partie. C'est le 12 novembre 1847, qu'il fut élu membre de notre Académie, en reconnaissance des services qu'il avait rendus à la science. Il regrettait vivement, comme il me l'a dit plusieurs fois, que le déclin de ses forces l'obligeât à renoncer à écrire pour la Compagnie et les autres corps savants auxquels il appartenait.

M. Sommé est auteur de plusieurs ouvrages. Les principaux sont un traité sur l'inflammation et le mémoire pour lequel il obtint une mention honorable à l'Académie des sciences de Paris, lors du concours ouvert sur l'anatomie comparée du cerveau dans les quatre classes des animaux vertébrés. Vous savez, comme moi, Messieurs, que la partie matérielle du système nerveux n'était encore ni connue, ni déterminée, à l'époque où cette grande question fut proposée.

Le docteur Sommé était d'une probité rare, franc, loyal, de mœurs simples, modeste, désintéressé, bienfaisant, d'un commerce facile pour les personnes qu'il connaissait bien, bon confrère, et esclave de ses devoirs. Riche de savoir et d'expérience, il a formé de nombreux et excellents élèves. La confiance que ses concitoyens lui accordaient depuis longtemps pour les opérations majeures, devint presque exclusive dans ses dix dernières années.

C'est à son hôpital où il a voulu tout faire par lui-même, jusqu'au moment où il s'est senti défaillir, que ses confrères ont pu surtout apprécier la rectitude de son jugement, la sûreté de son tact médical et son éminente aptitude pour le poste difficile et honorable qui lui était confié. Le seul regret qu'il ait émis dans ses derniers jours, est celui de ne pouvoir vivre encore pendant quelques mois, pour compléter la durée sémiséculaire de ses fonctions de chirurgien en chef de l'hôpital de Sainte-Elisabeth.

Il est, Messieurs, des hommes qui laissent après eux un grand vide. Le docteur Sommé est de ce nombre. Vous l'avez tous connu soit comme ami, soit comme confrère, soit comme médecin, disais-je, il y a peu de jours, aux habitants d'Anvers qui m'entouraient sur le bord de sa tombe; vrai dans toutes les paroles que vous venez d'entendre, il méritait donc bien l'hommage que vous rendez à sa mémoire, et que lui rendent aussi par mon organe, les deux premiers corps scientifiques de notre pays.

Le Collége communal d'Anvers a voulu qu'un témoignage de

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