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était fibreuse, le canal de l'urèthre était dur, cartilaginiforme dans la partie vésicale; mou, pulpeux dans sa portion scrotale.

La vessie offrait à sa face interne les caractères d'une cystite aiguë, elle conte ́nait quelques onces de pus; la muqueuse était vivement injectée, hypertrophiée; les colonnes charnues faisaient une forte saillie, l'examen microscopique fit reconnaître le tissu jaune élastique.

Les autres viscères ne présentaient aucune altération.

ENTÉRITE CROUPALE; observation communiquée par M. F. LAMBERT, interne da service de M. le docteur V. UYTTERHOEVEN, à l'hôpital Saint-Jean.

Parmi les affections de nature spécifique formant le groupe des diphthérites primitives, on ne rencontre guère ordinairement que le croup, l'angine, la stomatite, la bronchite et peut-être pourrait-on y joindre la cystite cantharidienne. Plusieurs autres membranes muqueuses peuvent être le siége de l'affec tion couenneuse: telles sont les muqueuses du pharynx, des fosses nasales, du conduit auditif externe; mais l'altération de ces membranes est souvent une complication d'une affection plus grave, le croup. L'influenza seule peut produire de telles sécrétions morbides sur les muqueuses des voies aériennes. Parfois l'entérite pseudo-membraneuse vient compliquer le choléra et la scarlatine, surtout chez les enfants à la mamelle.

Le mode de formation de ces pseudo-membranes sur les surfaces muqueuses est encore un des mystères de la physiologie pathologique. La desquamation rapide et incessante de l'épithélium semble diminuer les chances de leur production; l'estomac et l'intestin en sont en effet le plus rarement atteints.

Les auteurs ont peu parlé de l'entérite croupale, surtout quand elle est primitive. La rareté de cette lésion dépendrait-elle de la fréquence de sa terminaison heureuse ou peut-être de la difficulté de son diagnostic pendant la vie? Cependant ce dernier ne paraît pas impossible. En examinant les matières excrétées par l'intestin, il est probable que l'on pourrait retrouver les débris des pseudomembranes. Il est à regretter que le séjour de la malade, dont nous publions l'autopsie, n'ait pas été plus long à l'hôpital, peut-être aurions-nous eu l'occasion de dire quelque chose de positif sur la possibilité d'un tel diagnostic.

Le 9 mai 1854, la nommée Neufcour (Élisabeth), prostituée, âgée de 21 ans, d'une constitution robuste, entre dans les salles de médecine présentant des symptômes céphaliques et abdominaux caractérisant une entérite aiguë. L'invasion du mal paraît récente, car la malade a conservé l'embonpoint de la santé. Après deux heures de séjour, elle meurt subitement sans cause connue.

Nécropsie. L'affection siége dans l'étendue des trois derniers pieds de l'intestin grêle. L'entérite croupale est la mieux caractérisée près de la valvule iléo-cœcale, plus haut ses caractères se perdent insensiblement.

Les pseudo-membranes sont consistantes, plus ou moins intimement adhérentes à la muqueuse; par une dissection attentive on peut les enlever de toute

pièce; la couleur est gris blanchâtre. Près de la valvule de Bauhin, leur épaisseur est de 1 à 2 millimètres. En remontant dans l'intestin de deux pieds environ, on ne trouve plus que des plaques diphtheritiques, grisâtres, irrégulières. Entre ces plaques et au-dessous des fausses membranes, la muqueuse est d'un rouge foncé livide, parfois ecchymosée. La texture microscopique est albuminofibrineuse.

Les ganglions mésentériques sont gonflés, rouges, ramollis.

Les autres muqueuses du pharynx, de l'œsophage, de l'estomac, du larynx, etc., ne présentent aucune altération.

La cavité arachnoïdienne et les ventricules cérébraux sont le siége d'une congestion séreuse.

FAITS CLINIQUES recueillis dans le service ophthalmologique de M. A. UYTTERHOEVEN, chirurgien en chef de l'hôpital Saint-Jean, par HENRI VAN HOLSélève interne.

BEEK,

Nous croyons que, dans une époque où un généreux élan pousse les médecins belges à approfondir l'étude des maladies de l'appareil de la vue, un recueil consciencieux de faits cliniques observés dans un grand service d'hôpital, sera, reçu par le praticien avec bienveillance.

Nous exposerons brièvement les idées émises par M. Uytterhoeven sur les maladies oculaires les plus communes, en insistant surtout sur leur traitement, et nous donnerons un résumé succinct des cas dignes d'attention que nous avons observés pendant le premier trimestre de l'année 1854, et dont nous donnons ici le tableau synoptique.

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La conjonctivite est aiguë ou chronique, continue ou intermittente. Elle

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Kératites.

Iritis.

Pannus

Trichiasis.

Entropion.

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affecte souvent les deux yeux à la fois, souvent elle se porte alternativement de l'un à l'autre. Elle a régné quelquefois d'une manière épidémique.

La conjonctivite aiguë, légère, se termine par résolution en trois ou cinq jours. Celle qui est intense, dure ordinairement de vingt à trente jours, et se termine ordinairement par résolution; quelquefois elle passe à l'état chronique, et, ce qui n'est pas très-rare, se complique de kératite: alors elle est la cause ordinaire des taches de la cornée, dites leucoma et albugo, du staphylome, du ptérygion, des pustules; enfin, elle peut s'étendre à tout le globe de l'œil et entraîner la perte de cet organe.

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Au moment où l'inflammation est dans sa marche ascendante, les purgatifs salins, les pédiluves sont des moyens auxquels on peut toujours recourir avec avantage; car, s'ils n'enrayent pas l'inflammation d'une manière instantanée, au moins ils la pallient ou l'empêchent d'étendre ses ravages.

Quelques collyres astringents, après l'emploi de ces premiers moyens, viennent compléter la cure de la maladie.

A cette époque de l'inflammation de la conjonctive, le traitement proposé par le docteur Szokalski, trouva également son opportunité, il nous a réussi plusieurs fois. Nous employons le nitrate d'argent à la dose de quatre grains par once d'eau distillée, et nous laissons les compresses imbibées de la solution pendant deux heures au moins sur les yeux malades.

Nos malades nous arrivent ordinairement longtemps après le début de la maladie, et, loin d'avoir affaire à des hyperémies légères, faciles à enrayer, nous avons le plus souvent à combattre les inflammations les plus vives, ou à détruire leurs effets, si souvent rebelles à nos moyens thérapeutiques.

L'inflammation de la conjonctive a une très-grande tendance à s'étendre. Elle passe souvent aux membranes internes, et celles-ci présentent alors tous les signes d'une congestion plus ou moins vive et des phénomènes d'autant plus importants à connaître, que, si on les néglige, l'œil peut être gravement compromis. La sclérotique, saine jusque-là, se couvre de vaisseaux, l'iris perd de sa mobilité normale, sans que sa coloration soit altérée, la pupille se resserre un peu, la photophobie et l'épiphora surgissent, enfin naissent l'un après l'autre tous les symptômes caractérisant une hyperémie oculaire des plus actives. Quand l'inflammation a acquis ce degré d'acuité, toute hésitation est une faute irréparable, et un traitement énergique peut seul la détruire ou prévenir son extension.

Les antiphlogistiques et les altérants sont à la tête des moyens généraux. Les instillations d'un collyre au nitrate d'argent constituent le moyen local par excellence. La dose de nitrate d'argent varie avec l'intensité de l'inflammation et la susceptibilité de l'organe.

Quand il y a un chémosis inflammatoire pur et simple, quelque intense qu'il soit, le collyre au nitrate d'argent est encore une arme bien certaine et bien préférable aux scarifications.

Dans les cas de photophobie intense, la peinture des arcades sourcilières avec la teinture d'iode, est un moyen presque toujours suivi de succès.

Dans la conjonctivite purulente, où il faut gagner de vitesse sur la maladie, où la perte de la vue et la mort même du malade peuvent être la conséquence d'une temporisation ou d'une pusillanimité blâmable, le collyre au nitrate d'argent rend évidemment des services irrécusables.

En effet, il prévient le gonflement des paupières ou l'arrête s'il existe, de plus il agit sur l'œil d'une manière continue sans risque d'aucun inconvénient. Les follicules muqueux de la conjonctive et les glandes de Meibomius qui, par suite de l'inflammation, sécrètent si abondamment la matière puriforme, sont crispés, resserrés et modifiés par le sel argentique, tant dans leur état pathologique que dans leur état physiologique, d'une telle manière que bientôt la sécrétion morbide diminue, diminue toujours pour se tarir complétement.

L'expérience a démontré de la manière la plus évidente que les émissions sanguines générales et locales, les purgatifs de toutes espèces, les mercuriaux sous toutes les formes, les révulsifs cutanés de toute nature arrêtent rarement, seuls ou combinés entre eux, la marche de cette terrible maladie.

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Dans l'inflammation de la conjonctive, on trouve souvent des granulations sur cette membrane. Les auteurs ne sont nullement d'accord sur la nature intime des granulations. Les uns y voient une hypertrophie des papilles, d'autres une hypertrophie des glandules, des cryptes de la conjonctive. M. Van Roosbroeck considère la granulation comme une couche de fibrine gisant entre le derme muqueux et l'épithélium. M. Thiry la regarde comme un tissu de nouvelle formation, cellulo-vasculaire d'abord, devenant plus tard vasculo-fibreux.

Les granulations varient pour leur forme et leur consistance; quelques-unes sont dures et saillantes, d'autres sont larges et tellement molles qu'elles saignent au moindre contact.

La marche des granulations est très-insidieuse. Quelquefois, cinq, dix granulations, et même davantage, existent sur un des points de la conjonctive sans que leur présence soit révélée par un symptôme quelconque, lorsque tout à coup, sans cause presque appréciable, elles grandissent, se multiplient et occasionnent une conjonctivite granulaire des plus vives.

La membrane cornée a perdu généralement son éclat et sa transparence; elle a un aspect terne et nébuleux. La conjonctivite granulaire se complique souvent de pannus. La destruction des granulations amène souvent la guérison du pannus.

En jetant les yeux sur les divers agents thérapeutiques que l'on a prônés de tous temps pour détruire les granulations, nous voyons qu'on a mis successivement en usage les antiphlogistiques, les altérants, les astringents, les caustiques et l'incision.

A l'état aigu, quand il existe un gonflement considérable des paupières et une suppuration excessive des paupières, il faut conjurer ces premiers accidents, ensuite recourir à la cautérisation directe au moyen du crayon au nitrate d'argent ou, mieux encore, d'un pinceau à miniature imbibé dans une solution au sel argentique (parties égales de sel argentique et d'eau distillée).

Quelquefois il sera préférable de s'en tenir aux instillations du collyre argentique (iv à x gr. d'azotate d'argent par once d'eau distillée).

A l'état chronique, quand les granulations sont molles et qu'il existe un larmoiement très-grand, les instillations argentiques sont suffisantes; nous usons plus rarement de la cautérisation avec le crayon de sulfate de cuivre.

Quand les granulations sont dures et qu'il y a peu ou point de larmoiement, nous les cautérisons au moyen du sulfate de cuivre ou du caustique de Plenck; plus souvent encore nous nous servons du sous-acétate de plomb.

Nous devons des remercîments à M. Warlomont, pour nous avoir donné connaissance de l'élévateur de M. Buys. Au moyen de cet instrument, nous pouvons cautériser les granulations rétro-tarsiennes.

Le caustique de Plenck nous a rendu quelques bons services. Ce caustique paraît agir d'une manière toute spécifique. Sous son action, les granulations se ramollissent, pâlissent, se flétrissent, diminuent, pour diminuer encore, et finissent par disparaître.

La teinture d'iode ne nous a pas été d'une très-grande utilité.

La cautérisation des granulations exige une certaine habileté. On évite le déplacement des substances caustiques en étalant, au moyen d'un pinceau à miniature, une couche d'huile d'olive et mieux de glycérine sur les parties cautérisées.

$ 3. Ulcères de la cornée.

Les ulcères présentent des caractères très-différents sous le point de vue de la thérapeutique, en ce sens du moins qu'ils succèdent à une phlyctène, à une pustule ou à un ramollissement plus ou moins large des lames de la cornée. Les uns, particulièrement ceux qui atteignent les sujets scrofuleux, prennent la forme d'une capsule transparente et souvent celle d'un infundibulum; les autres, au contraire, inégaux, plus larges, plus rapprochés que les premiers du bord de la sclérotique, sont le plus souvent recouverts de matière jaunâtre, puriforme et se montrent de préférence dans la première période des ophthalmies catarrhales et purulentes. Tous ces ulcères, peu profonds et accompagnés d'une photophobie telle que le malade peut à peine supporter l'examen de l'organe affecté, sont merveilleusement traités par l'azotate argentique. M. Uytterhoeven emploie quelquefois la cautérisation directe recommandée par Sanson, Velpeau et Scarpa, mais souvent il s'arrête aux instillations du collyre argentique ou a recours aux deux moyens à la fois.

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La blépharite granuleuse est celle que nous rencontrons le plus souvent; elle atteint ordinairement les individus scrofuleux et surtout les scrofuleux torpides. Elle existe isolément et plus souvent en même temps que la conjonctivite scrofuleuse.

Les émollients, dans la période inflammatoire, les collyres astringents et surtout les pommades au précipité rouge ou au sublimé, dans la deuxième période de la maladie, sont des moyens certains de succès.

Nous tentons, pour le moment, la cure de la conjonctivite simple ou compli

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