Images de page
PDF
ePub

tacarpien, partagea en deux portions presque longitudinales l'os de la première phalange de l'index en ouvrant les deux articulations correspondantes, et s'arrêta dans la deuxième phalange, qu'elle divisa profondément.

A l'entrée du malade à l'hôpital, le doigt est pendant, on peut pénétrer dans les articulations; la section des artères collatérales donne lieu à une hémorrhagie assez considérable. M. A. Uytterhoeven arrête le flux sanguin par la torsion des vaisseaux et procède à la réunion des plaies au moyen de bandelettes collodionnées, le tout recouvert d'un pansement simple. Le doigt est maintenu dans l'immobilité au moyen d'une attelle inflexible; la main repose sur une gouttière en zinc. Le cinquième jour, un vaste phlegmon, accompagné d'une vive réaction, se développe dans toute la main; pendant douze jours, le traitement consiste en bains locaux et cataplasmes émollients. Dans cette période, des collections purulentes ont été ouvertes aux deux faces de la main; plusieurs portions de tendons sphacélés ont été extraites; on commence alors les pansements excitants. Le 20, la plaie n'est plus qu'une longue traînée de bourgeons charnus que l'on réprime, et, le 28, la cicatrisation est complète. On laisse encore l'attelle palmaire pendant quelques jours, afin de permettre l'achèvement de la consolidation osseuse de la première phalange. Le 4 mars, l'appareil est enlevé et le blessé prend des bains fréquents en cherchant à rendre des mouvements aux doigts. Le 25 mars, le malade reprend son travail; il existe de la mobilité dans l'articulation, il peut même fléchir le doigt assez facilement, mais l'extension est lente, bien qu'elle se rapproche beaucoup de la rectitude normale.

3o Le 6 janvier 1855, le nommé Minnebie, Jean, peintre décorateur, âgé de 35 ans, d'un tempérament lymphatico-sanguin, lança son poing avec violence dans une vitre; il en résulta une plaie transversale s'étendant de l'apophyse styloïde du radius au bord externe du tendon du muscle cubital antérieur; un jet de sang s'échappe de l'artère radiale coupée. Le temps nécessaire pour son arrivée à l'hôpital occasionne à cet homme une forte hémorrhagie, que l'on suspend d'abord par la compression. M. Uytterhoeven fait ensuite la ligature de l'artère et examine la plaie. Cette solution de continuité est béante et laisse voir, dans une étendue de six centimètres, un faisceau de tendons sectionnés, parmi lesquels on remarque ceux des muscles palmaires et fléchisseurs superficiels et profonds, Les morceaux de verre ont traversé toutes les parties molles. Eu recherchant les fragments de vitre, on sent le rebord articulaire de l'extrémité du radius à travers le ligament déchiré et distendu. Le blessé paraît souffrir vivement; toutefois, l'agitation et les contorsions auxquelles il se livre, semblent plutôt dépendre de l'exaltation momentanée où le jette la boisson, que de la section des nerfs de cette région. Après avoir détergé la plaie et enlevé les parcelles de verre, on coordonne les tendons et on tente la réunion par une suture enchevillée, soutenue au moyen de bandelettes imprégnées de collodion et d'une attelle dorsale fortement coudée, qui tient la main dans la flexion forcée.

Rien de particulier ne se passe jusqu'au troisième jour. Le lendemain, jour de la levée du premier pansement, il existe un état fébrile; la suppuration qui commence et l'étranglement obligent de couper les points de suture, que l'on

remplace par des bandelettes agglutinatives. Le septième jour, l'inflammation est tellement vive et la suppuration si abondante, que l'on est forcé de recourir aux émollients. Le 27, les tendons sont sphacélés. La plaie, dont les bords sont écartés par le gonflement, présente un aspect grisâtre; on la panse, à partir de ce jour, avec l'onguent digestif. Les parties mortifiées commencent à se détacher le 12 février; on en extrait les dernières portions le 20; il ne reste plus, dès lors, qu'une plaie profonde, dont la surface rosée est disposée au bourgeonnement; on continue les pansements excitants jusqu'au 5 mars. La cicatrisation marche avec rapidité. Les bords de la plaie se rapprochent; on enlève l'attelle dorsale afin d'éviter la gêne qu'occasionnerait une trop grande rétraction de la peau. On donne tous les jours un bain alcalin prolongé, dans lequel le blessé exerce, pendant quinze jours, des mouvements d'extension et de flexion. Le 21 mars, jour de sa sortie, on remarque que les tractions exercées sur la cicatrice pendant l'extension, se communiquent au corps du muscle. Le sujet parvient à fléchir quelque peu les extrémités digitales. Il continue, chez lui, l'usage des bains, auxquels il joint les frictions excitantes et l'exercice. Quand il revint à l'hôpital, six semaines plus tard, on est tout étonné de lui voir fléchir les doigts jusqu'à les porter à cinq centimètres de la région thénar.

II. REVUE ANALYTIQUE ET CRITIQUE.

Médecine et Chirurgie.

EMPLOI DU VERATRum viride ou ellÉBORE D'AMÉRIQUE, DANS LE TRAITEMENT DE LA PNEUMONIE ET DE LA FIÈVRE TYPHOÏDE. L'attention vient d'être appelée dans ces derniers temps sur la vératrine par l'emploi que M. Piédagnel, et après lui M. le professeur Trousseau, ont fait de cette substance dans le traitement du rhumatisme articulaire aigu. Il nous a paru qu'il ne serait pas sans utilité de faire connaître les expériences qui ont été faites l'année dernière, en Amérique, avec une plante qui doit son activité à la vératrine, nous voulons parler du veratrum viride, ou cllébore d'Amérique. Seulement, ce n'est pas dans le rhumatisme, mais dans la pneumonie et dans la fièvre typhoïde que ces tentatives ont été entreprises; et quand on réfléchit aux effets si profondément sédatifs exercés sur le système circulatoire par la vératrine, à ses propriétés éminemment hyposthénisantes, on n'est pas surpris sans doute que les médecins américains aient songé à faire usage du veratrum viride dans deux maladies aussi remarquables par l'intensité du mouvement fébrile.

Dans un Mémoire, publié au commencement de l'année dernière, M. le docteur

[ocr errors]

Norwood, résumant les propriétés thérapeutiques du veratrum viride, lui reconnaissait huit actions spéciales: une âcreté marquée sans être excessive, et s'exerçant principalement sur la bouche et la gorge, mais non sur l'estomac ; une puissance expectorante des plus prononcées; une action diaphorétique; une action altérante égale au moins à celle du calomel et de l'iodure de potassium; une action particulière sur le système nerveux, dont il calme l'irritabilité et l'irritation morbide, action qui se montre surtout dans les maladies fébriles et inflammatoires, et qui se traduit par un soulagement apporté à la douleur; une puissance vomitive des plus certaines et des plus efficaces, avec cette particularité qu'elle ne produit pas de prostration ni d'épuisement, et qu'elle n'est pas accompagnée d'effets purgatifs ; enfin, une action sédative sur le système circulatoire, qui se produit indépendamment du vomissement, qui se traduit par une diminution dans le nombre des battements du cœur et des artères, qui peuvent descendre jusqu'à 55 par minute. M. Norwood signale encore une action spéciale du veratrum sur l'appétit, qu'il développe et augmente.

Tels sont les effets physiologiques et thérapeutiques les plus ordinaires de cette substance; mais il arrive souvent qu'elle détermine de violentes nausées, de fré quents vomissements, de la pâleur de la face, et surtout du refroidissement des extrémités. Dans quelques cas, les vomissements sont presque continuels. Parfois aussi il y a des hoquets, et lorsque les nausées sont intenses et les vomissements fréquents et un peu persistants, le pouls devient petit, lent et presque imperceptible au poignet. M. le docteur Robert, qui a repris les expériences de M. Norwood, s'exprime à peu de chose près comme lui. Le premier effet appréciable du médicament, dit-il, est le vomissement; peu à peu, pendant les nausées et les vomissements, le pouls perd de sa force et de sa fréquence, la diaphorèse s'établit largement et continue, non pendant toute l'action du médicament, mais seulement pendant les vomissements, et s'accompagne en général du refroidissement de la peau. Ce ralentissement du pouls persiste douze ou quinze heures après la cessation du médicament. » Qui ne croirait, en écoutant M. Norwood et M. Robert, lire les observations de M. Piédagnel et de M. Trousseau? Il n'y a done pas seulement analogie entre les effets du veratrum viride et ceux de la vératrine; l'identité est complète. Mais arrivons aux effets thérapeutiques. C'est dans la fièvre typhoïde et dans la pneumonie que M. Norwood a recommandé le veratrum viride. M. Norwood ne nous fournit malheureusement, sur le premier point surtout, que des assertions sans preuves, et M. Summer, qui prétend rap. peler des faits de fièvre typhoïde traitée avec succès de cette manière, ne rapporte que trois faits, tous relatifs à de jeunes enfants, dont l'un a succombé à une perforation intestinale. Il est vrai que le pouls est tombé, dans tous les cas, sous l'influence du veratrum; mais M. Robert, qui l'a expérimenté dans cinq cas, n'en a retiré de bons résultats que dans un seul, et encore était-ce une rechute, c'est-à-dire une affection arrivée à son terme. Dans les autres cas, le veratrum produisit ses effets ordinaires, mais aussitôt qu'on l'interrompit, la maladie se reprit à marcher. En revanche, relativement à la pneumonie, M. Norwood, M. Summer, M. Robert sont tous d'accord sur les effets merveilleux obtenus avec le veratrum viride. Ainsi, dans le fait de M. Summer, on voit une pneumonie datant de quatre à cinq jours et occupant la moitié inférieure du poumon gauche, chez un homme de trente ans, entrer en résolution du quatrième au

cinquième jour; et bien que le malade ait eu des ventouses au début et un vésicatoire sur le côté, on ne peut rapporter qu'au veratrum l'abaissement remarquable du pouls, qui est tombé de 128 à 90 et à 68. Le médicament a déterminé une irritation du tube digestif, qui a cédé à la teinture d'opium associée à l'acide sulfurique aromatique. Les faits de M. Robert, au nombre de sept, sont également fort remarquables, car le pouls est toujours tombé très-rapidement. Deux de ces faits méritent cependant d'être notés; l'un est un cas de pneumonie compliquée de rhumatisme articulaire occupant les deux genoux (les deux maladies furent enlevées simultanément); l'autre cas est un fait bien remarquable, parce qu'il montre qu'il ne faut pas se fier à l'abaissement du pouls pour admettre la résolution. Le pouls était descendu à 40, et la dépression du système circulatoire était extrême. La pneumonie n'envahit pas moins le poumon tout entier. Le malade guérit après l'application d'un très-large vésicatoire. Ajoutons que M. Robert ne s'est abstenu dans aucun cas de l'emploi des ventouses et d'un vésicatoire au début.

Il reste done bien démontré par les faits précédents que le veratrum viride, et nous allons plus loin, la vératrine, sont susceptibles de rendre des services dans le cours de la pneumonie aiguë; mais il ne faut pas perdre de vue que, malgré la dépression du système circulatoire, la pneumonie peut s'étendre. C'est donc un devoir pour tout médecin qui voudrait employer ce traitement de désemplir d'abord le système circulatoire, afin de faciliter la résolution qui sera provoquée par l'agent hyposthénisant. Autrement dit, l'action de la vératrine nous paraît semblable à celle du tartre stibié, et par cela même nous croyons qu'elle ne doit prendre place dans la pneumonie qu'après les émissions sanguines.

Deux mots sur le mode d'administration. M. Norwood donne la formule suivante :

Pr. Racine de veratrum viride
desséchée
Alcool

250 gram. 1 litre.

Faites digérer pendant au moins quinze jours.

Dose pour un adulte, 8 gouttes toutes les trois heures, en augmentant de 1 ou 2 gouttes après quelques jours, jusqu'à ce que le pouls soit tombé à 65 ou 70, ou bien qu'il y ait des nausées et des vomissements. Pour les femmes et les enfants, 6 gouttes toutes les trois heures, en aug

mentant de même. Pour les enfants d'un à cinq ans, de 1 à 2 gouttes toutes les trois heures, en augmentant d'une goutte seulement. Ces doses ont été dépassées par M. Summer et M. Robert, qui ont donné jusqu'à 20 gouttes toutes les trois heures. Quoi qu'il en soit, c'est en tenant compte de la diminution du nombre des pulsations, ainsi que des nausées ou des vomissements, que l'on se guide pour réduire la quantité du médicament. On diminue tout de suite de moitié, et si les effets physiologiques sont trop marqués, on les calme par l'administration du sirop de morphine, de la teinture de gingembre, de l'administration d'un mélange d'eau-de-vie et de laudanum.

se brisaient les unes contre les autres, la face était rouge et violacée, les veines du cou gonflées; ses mains se portaient incessamment vers la région du larynx et sur la partie supérieure de la poitrine, comme pour arracher un corps étranger qui aurait produit la strangulation; absence de connaissance; pouls petit, assez régulier. Après avoir essayé inutilement l'éther en inspirations, les applications d'eau froide sur la tête, les sinapismes aux jambes, M. Fisson appliqua deux ventouses sur la région épigastrique. Presque aussitôt il se fit une détente générale, les convulsions cessèrent et l'intelligence revint. Les yeux de la malade, se portèrent sur son épigastre, où, sans

(Bulletin général de thérapeut. médicale doute, les ventouses causaient une sensael chirurgicale.)

EMPLOI DES VENTOUSES SÈCHES CONTRE LES ATTAQUES D'HYSTÉRIE. Le traitement de l'hystérie comporte naturellement deux groupes de moyens ; les uns destinés à combattre la maladie en ellemême, les autres qui ont pour but de triompher des accès dont elle se compose principalement. Sans doute, ces derniers moyens n'ont qu'une importance médiocre, relativement aux premiers; mais le traitement curatif de l'hystérie est encore si incertain, et les indications en sont encore si mal posées, que le médecin ne saurait négliger les moyens de traitement des accès, et il n'est pas rare, d'ailleurs, de voir ces derniers acquérir dans certains cas une violence excessive, et se prolonger au point d'inspirer des craintes sérieuses. Dans ce cas, on a conseillé les applications d'eau froide sur la tête, les lavements froids et les irrigations froides, les lavements d'assa-fœtida ou de térébenthine, les rubéfiants sur les extrémités inférieures, les saignées. Nous avons signalé nous-même, dans ces derniers temps, l'emploi des inhalations d'éther et surtout des inhalations de chloroforme, comme moyen d'abréger la durée et l'intensité de ces accès. Comme la thérapeutique ne saurait être trop riche en moyens de ce genre, nous croyons devoir signaler l'emploi des ventouses sèches sur la région épigastrique, dont M. Fisson dit s'être servi avec succès.

M. Fisson ne rapporte que deux faits; l'un relatif à une jeune fille de vingt ans, d'un tempérament nerveux très-prononcé, qui était en proie à une attaque hystérique très-violente, durant déjà depuis deux heures. Tout son corps était agité par des convulsions horribles, ses dents

tion douloureuse; elle fit signe de les enlever. Mais cinq minutes ne s'étaient pas écoulées que les spasmes se renouvelèrent avec la même violence. Les ventouses furent réappliquées et maintenues en place pendant quinze minutes. L'attaque était terminée. Dans le second cas, chez une jeune fille fréquemment atteinte, surtout aux approches des règles, d'accès d'hystérie, caractérisés par un sentiment de gêne, de strangulation, de poids incommode à la région épigastrique, par l'impossibilité de toute déglutition, et, de plus, par un aboiement qui se reproduit sans relâche pendant tout l'accès et qui paraît très-fatigant, les accès, qui durent ordinairement quatre et cinq heures, cèdent immédiatement à l'emploi des ventouses. (Bulletin de la Société de méd, de la Sarthe et Bulletin de Thérap.)

M.

EMPLOI MEDICINAL DU NICKEL. Simpson a fait, tant sur lui-même que sur d'autres, un grand nombre d'expériences desquelles il résulte que le sulfate de nickel possède des propriétés toniques remarquables, dont la thérapeutique peut faire son profit. Administré à la dose d'un demi à un grain, trois fois par jour, ce scl se montre très-efficace; mais donné à dose plus forte, il occasionne des vomituritions et même des vomissements. M. Simpson trouve une grande analogic entre l'action des préparations de nickel et celle des composés de fer et de manganèse, et il pense que ces trois métaux peuvent, dans beaucoup de cas, non-sculement se prêter un appui mutuel, mais encore être substitués l'un à l'autre suivant les circonstances. Il ne faut pas conclure de ceci cependant que le mode d'agir de ces trois agents soit absolument le même; car M. Simpson rapporte le cas d'une dame affectée de cé

[blocks in formation]

tardait pas à s'humecter; le ventre, devenant plus souple, se détendait et cessait d'être douloureux; enfin, le dévoiement diminuait d'une manière très-notable. Le nombre des garde-robes tombait de dix ou douze à deux ou trois dans les vingt-quatre heures; dans quelques cas même, elles se supprimaient complétement.

» Nous avons vu M. Aran soumettre à ce traitement, ou plutôt à l'emploi de ce moyen, huit malades à diverses périodes de la maladie, et nous n'en avons vu succomber qu'une seule, encore après une période adynamique de quatre ou cinq

TRAITEMENT DU CARREAU CHEZ LES EN- jours, et après le développement d'une FANTS; par M. DUVAL.

[merged small][ocr errors][merged small][ocr errors]

8 à 16 gram. n° 1/2

30 grammes. 90

[merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

Bons effets de L'ADMINISTRATION A L'INTÉRIEUR DE LA TEINTURE D'IODE DANS LA Dans FIÈVRE TYPHOÏDE; par M. ARAN.

le cours de l'épidémie de fièvre typhoïde qui vient de sévir à Paris, M. Aran a cssayé à l'hôpital de la Pitié l'emploi interne de la teinture d'iode, à la dose de 15 à 50 gouttes dans les vingt-quatre heures par 5 gouttes à la fois. Nous empruntons les détails suivants sur cette médication au Bulletin de thérapeutique, qui déclare avoir été frappé des heureux changements qu'elle a produits sur quelques malades.

« Ces changements portaient principalement sur l'état de la langue et des organes abdominaux, mais plus particulièrement sur le dévoiement. La langue qui était sèche, collante, râpeuse même, ne

énorme parotide ( chez elle, le phosphore échoua comme l'iode). Les sept autres sont entrées rapidement en convalescence, et une malade a dû à l'administration de ce moyen la suspension de vomissements rebelles qui la tracassaient depuis le début. Il est bien entendu que tous ces malades avaient été traités au début, suivant les indications, par les émissions sanguines modérées, par les vomitifs ou les purgatifs, et principalement par les bains partiels froids à 14o, ou même par les affusions froides.

» C'est, en quelque sorte, par hasard que M. Aran a été conduit à faire usage de l'iode dans la fièvre typhoïde. Ayant administré le calomel à haute dose dans cette affection, il vit survenir chez un malade une salivation très-intense qu'il essaya de combattre par la teinture d'iode. Mais, chose remarquable, à mesure que la salivation disparaissait sous l'influence de la teinture d'iode, les accidents qui n'avaient été nullement modifiés par elle s'amoindrissaient et cessaient rapidement. Depuis cette époque, M. Aran avait souvent songé à la possibilité de faire servir la teinture d'iode au traitement de la fièvre typhoïde, et, comme on vient de le voir, l'épidémie actuelle est venue lui montrer que ses prévisions étaient bien fondées.

» Quant à la dose, elle a varié, comme nous l'avons dit, suivant les cas, de 15 à 20, 25 et 50 gouttes, données 5 par 5 dans les vingt-quatre heures soit sur un morceau de sucre, soit dans un peu d'un sirop quelconque. La plupart des malades ont pris le médicament sans en éprouver ni dégoût, ni nausées, ni vomissements: bref, sans aucun phénomène qui pût indiquer une action fâcheuse sur l'estomac ou sur les organes digestifs; et ceux qui pouvaient rendre compte de leur état se félicitaient de l'amélioration rapide qui se produisait dans leur position.»

(Revue médico-chirurgicale.)

« PrécédentContinuer »