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boisson.

se prennent en bains par douches et comme | décis duc de Mayenne n'osa subitement élever A. SAVAGNER. son audace jusqu'au trône. Lorsque Henri III BOURBONS (DYNASTIE DES). Lorsqu'on cherche tomba sous le couteau de Clément, aux applauun caractère d'unité dans la dynastie des Bour-dissements des catholiques, il attendit encore. bons, de 1589 à 1850, on peut le trouver dans Alors les divisions de la Ligue, fomentées par son action sur la formation complète et la dé- Philippe II qui voulait faire de la France une de composition de la monarchie absolue qu'elle ses provinces ou la dot de sa fille, puis la perte conduit à son apogée et qu'elle voit mettre en d'une foule d'espérances et l'épuisement amené pièces, sans réussir à la transformer en monar- par les malheurs d'une lutte ainsi prolongée, chie constitutionnelle ou du moins à s'y main- disposèrent à une transaction catholiques et tenir. protestants découragés. Henri IV avait conquis leur admiration par sa valeur. Sa bonté, que ne purent lasser 17 assassinats ni des trahisons multipliées, garantissait l'oubli des injures. Aimable, il attirait, par la facilité de ses mœurs, la foule de ceux que, dans ces temps de désordre, eût écartés une conduite austère et qui se firent chèrement acheter. Pour goûter enfin les douceurs de la paix, on crut, ou du moins on voulut croire, à la sincérité de sa conversion, quoique, suivant quelques-uns, le jour (1594) où il rentrait dans le sein de l'Église romaine, il eût écrit à la belle Gabrielle : « C'est aujourd'hui que je fais le saut périlleux. »

Quand elle monta sur le trône de France, dans la personne de Henri IV, ce royaume, déchiré par les guerres religieuses du catholicisme et du protestantisme, semblait toucher à sa dissolution comme monarchie. Elle éteignit le feu des guerres civiles dont quelques lueurs reparurent encore sous les minorités de Louis XIII et de Louis XIV; elle appliqua ses forces à annuler d'une part les grands, de l'autre les calvinistes, obstacles à la centralisation monarchique, et favorisa d'une main protectrice le développement du tiers état. On peut dire que le caractère général du XVIIe siècle fut le progrès commun de la royauté et de la classe moyenne. Après cette époque, la monarchie absolue, parvenue à son apogée, descend sur une pente rapide et enfin se brise en éclats contre le géant populaire. Celui-ci s'émancipe par la révolution de 1789 et donne naissance à l'ordre nouveau qui, après les vicissitudes diverses de la république (1792), de l'empire (1804), de la restauration (1814), après avoir expulsé, rappelé, ren- | voyé de nouveau la branche aînée des Bourbons en 1830, a pris sans retour possession de la France.

En 1589, quand tous les ressorts de l'autorité royale se trouvaient détendus par l'abâtardissement des derniers Valois, par la politique étroite, fallacieuse et versatile de leur mère, Catherine de Médicis, incapable de suivre un plan et de s'élever au-dessus des menées d'une intrigue, ce fut un grand bonheur que l'ascendant des ducs de Guise pour la France, menacée d'un démembrement nouveau en fiefs indépendants, comme au déclin de la race carlovingienne. Ils surent grouper autour d'eux les seigneurs qui couvraient leur ambition du masque de la religion, et, visant à la royauté pour leur compte, ils empêchèrent que la dynastie, qu'ils avilissaient, ne l'entraînât dans sa chute.

Le duc de Guise manqua de résolution après la journée des barricades (roy.), qui devait le perdre ou lui donner la couronne. Après l'assassinat de son frère, aux états de Blois, l'in

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Après la mort de Henri III, le dernier des Valois, HENRI IV, était, en vertu de la loi salique, l'héritier le plus direct de la couronne. Par son père, ANTOINE de Bourbon, duc de VENDÔME et roi de | Navarre, au moyen de son mariage avec Jeanne d'Albret, il descendait de Robert, comte de Clermont, sixième fils de saint Louis qui avait épousé l'héritière de Bourbon. L'Art de vérifier les dates (t. vi, p. 426, in-8°, 1818), a hasardé, sans titres, l'assertion assez grave que la branche des comtes de Bourbon-Busset, descendant de Louis de Bourbon, évêque et prince de Liége en 1456, était d'un degré plus voisine du trône que celle de Henri de Navarre; mais les historiens sont unanimes sur la bâtardise de cette branche. Dans les archives du château d'Avanges, près Tarare, existe un contrat de mariage, passé le 22 janvier 1509, où le fils de l'évêque de Liége se donne lui-même les noms et qualités de Pierre, bâtard de Bourbon, seigneur et baron de Busset. L'original de ce contrat a été montré en 1833 à M. Lainé, auteur d'une notice sur les Bourbons.

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Assassiné le 14 mai 1610, Henri IV laissa de sa seconde femme, Marie de Médicis, 5 enfants : LOUIS XIII, âgé de 9 ans; J. B. GASTON, duc D'ORLEANS (mort 1660), qui ne laissa pas d'héritier male; ÉLISABETH, mariée à Philippe IV, roi d'Espagne (morte 1644); CHRISTINE, mariée à Victor-Amédée, prince de Piémont, puis duc de Savoie (morte 1663); HENRIETTE-MARIE, femme de Charles Jer, roi d'Angleterre (morte 1669).

rels reconnus.

Nous ne faisons pas mention de 8 enfants natu- | l'apanage et le titre de duc D'ORLÉANS (voy. maison d'ORLÉANS). Ce prince, tige de la branche cadette aujourd'hui assise sur le trône des Français, eut d'un second mariage, avec CharlotteÉlisabeth de Bavière, fille de l'électeur palatin, Philippe d'Orléans, régent de France sous la minorité de Louis XV et mort en 1723.

Durant la minorité de Louis XIII, la régente, Marie de Médicis, conduite par l'Italien Concini qu'elle avait fait maréchal d'Ancre, abandonne à l'exigence des grands le trésor de Henri. Cette concession n'évite pas la guerre civile. Bientôt son favori est assassiné, elle-même est exilée (1617) par l'ordre de son fils, et à sa place règne le conciliant favori de Luynes, devenu connétable sans presque avoir tiré l'épée. Il échoue avec son maître au siége de Montauban, défendu par les protestants, et meurt (1621). Peu après (1624), Richelieu, introduit par la reine mère dans le conseil, y porte son ascendant dominateur, et se dévoue sans relâche à la grandeur de la France et de la royauté, affrontant avec audace les haines dont l'orage grondait, éclatait sur sa tête, et se maintenant par la souplesse, la vigueur et le noble emploi de son génie sur le sol mouvant du pouvoir que minaient continuellement sous ses pas la mère, le frère, la femme, les favoris, les maîtresses, les confesseurs de son maître, habiles à nourrir les ombrages de ce prince faible, jaloux et soupçonneux, qui ne pouvait se passer de Richelieu ni lui pardonner d'être si nécessaire. Louis XIII fut amené à les lui sacrifier tous. Il ne le fit pas de manière à concilier avec ses devoirs de roi ce qu'il devait à ses affections, où on lui reproche de n'avoir presque toujours apporté qu'une jalousie maussade. Il brillait par son courage aux armées. Son plus bel éloge est d'avoir eu assez de jugement pour comprendre le génie de l'homme d'État dans Richelieu et d'avoir assez aimé la gloire et la France pour supporter jusqu'à la fin la longue et adroite tyrannie exercée sur lui par ce ministre. A sa mort, les calvinistes privés des forteresses et du droit de s'assembler qui en avaient presque fait une république au sein de la monarchie, s'estimaient heureux de la sécurité qui leur était donnée pour la liberté de leur culte et la jouissance de leurs biens. Les grands étaient terrifiés par cette main de fer qui avait fait rouler sur l'échafaud les têtes des plus puissants d'entre eux. Une politique élevée, portant au dehors le courage inquiet des Français, avait abaissé la maison d'Autriche. Toute idée de révolte était oubliée à l'intérieur, et le terrain se trouvait préparé pour recevoir la grande unité administrative et les merveilles du règne de Louis XIV.

Louis XIII, marié en 1615 à Anne d'Autriche, fille de Philippe III, roi d'Espagne, mort le 14 mai 1643, laissa deux fils: Louis XIV, né le 5 septembre 1658, et PHILIPPE qui reçut de son frère aîné

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Louis XIV continue la branche aînée. Elle passe par son fils Louis dauphin, dit monseigneur, né de son mariage avec Marie-Thérèse d'Autriche, fille de Philippe IV et d'Élisabeth de France. Ce prince, mort le 14 avril 1711, avait eu de MarieAnne-Christine-Victoire de Bavière, 1o Louis, duc de Bourgogne, mort le 18 février 1712, après avoir eu de Marie-Adélaïde de Savoie 5 fils, dont deux morts en bas âge, et Louis XV, né le 15 février 1710 (voy. Bourgogne); 2o PHILIPPE, duc d'Anjou, roi d'Espagne, dans la personne duquel commence la tige des Bourbons espagnols, qui projette les branches collatérales de Parme et Plaisance et des Deux-Siciles (voy. PHILIPPE V); 30 CHARLES, duc de Berri, mort en 1714 (voy. BERRI).

Louis XIV eut encore 2 fils et 3 filles morts

jeunes. Nous ne parlons pas ici de 11 autres de ses enfants naturels, et légitimés.

Après la guerre presque ridicule de la Fronde, où le parlement, embarrassé dans les formes lentes de la procédure, se prêtait gauchement aux allures de quelques princes brouillons et factieux, on ne trouve plus debout qu'un grand roi, planant avec majesté sur son peuple. L'aristocratie, comme corps, était moissonnée; l'égalité démocratique n'était encore qu'en germe. Tandis que la classe moyenne croissait sous l'aile de la royauté, trop faible encore pour élever ses prétentions à la vie politique, il n'y avait place que pour le despotisme, et Louis XIV put dire, avec vérité : « L'État, c'est moi. »>

« Ce fut pour la France une chance heureuse d'avoir produit dans ce moment même un roi capable de remplir avec éclat cette période obligée d'asservissement, » a dit M. de Chateaubriand.

<< Dans les 30 premières années de l'avènement de Louis XIV aux affaires, il siégeait 8 heures par jour aux conseils, conciliant les affaires avec les plaisirs, écoutant, consultant, mais jugeant lui-même. Ses ministres changeaient, mouraient; lui, toujours le même, il accomplissait les devoirs, les cérémonies, les fêtes de la royauté, avec la régularité du soleil qu'il avait choisi pour emblème. » (Michelet, Précis, etc., p. 216.)

M. Guizot, dans son Cours de 1828, a exposé, avec la profondeur qui le caractérise, comment

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le gouvernement de Louis XIV a fait marcher la | France en tête de la civilisation, attirant les regards et gouvernant les esprits par son opinion. Ne se bornant pas à attribuer cette influence à son éclat, à ses conquêtes, à la magnificence de sa gloire littéraire, l'historien pénètre plus avant dans les causes, en donnant le caractère de ses guerres, de sa diplomatie, de son administration.

la liberté, mais dans celui de l'ordre public,
goûté à cette époque.

Telles sont les sources où Louis XIV a puisé sa force et sa prépondérance. Jusqu'alors les gouvernements assiégés d'ennemis et de partis intérieurs passaient le temps à combattre pour leur existence. Celui de Louis XIV fit ses affaires en sécurité et ne craignit pas de se montrer actif dans toutes sortes d'innovations favorables aux progrès des lettres, des arts, de la richesse. Pendant tout le xvIIe siècle il fut le type des gouvernements, non-seulement pour les souverains, mais pour les peuples mêmes.

Sous sa main la guerre, perdant ce caractère qui poussait les peuples et les souverains à chercher au loin des États et des aventures, comme l'expédition de Charles VIII à Naples, et de Charles XII en Russie, prend sa source dans l'intérêt politique du pays. Elle tend à consolider son territoire et à le pousser jusqu'à ses frontières naturelles. La Franche-Comté, la Flandre, l'Alsace, sont incorporées à la monarchie; les Pyrénées s'abaissent ou cessent d'être hostiles, et la sûreté de la France trouve une garantie nouvelle dans cette accession d'un territoire couvert d'une cein-paru. Dans l'administration, comme aux armées, ture de forteresses.

Sa diplomatie, conduite avec des principes fixes et dans un but constant, échappe à l'influence du principe religieux qui avait mis aux mains si longtemps la ligue protestante et la ligue catholique en Europe. Elle vise à l'abaissement des puissances rivales, pour donner la prépondérance à la France. L'habileté de ses négociateurs étonne : quand on compare les dépêches, les mémoires, le savoir-faire des Torcy, des d'Avaux, avec celle des négociateurs étrangers, on est frappé de leur supériorité. Sérieux, actifs, appliqués, ces courtisans d'un roi absolu❘ jugent les événements extérieurs, les partis, les besoins de la liberté, les révolutions populaires, mieux que la plupart des nationaux contemporains eux-mêmes. Les ministres hollandais paraissent seuls en état de rivaliser avec eux. On conçoit l'imposante attitude que devaient donner des guerres et des négociations ainsi dirigées.

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Mais par le vice fondamental du despotisme, qui ne veut pas d'obstacles à son action, ce gouvernement si fort assista à sa propre décadence; il vieillit avec Louis XIV. En 1712 il était aussi usé que lui. Le cortége des grands hommes, qui d'abord avait éclairé des flambeaux de la gloire le superbe catafalque de nos libertés, avait dis

des hommes médiocres les avaient remplacées, et l'on vit, après nos revers multipliés, l'ennemi pousser ses partis jusqu'à quelques lieues de Paris. Louis XIV emporta au tombeau (1715) les malédictions des protestants persécutés, qui, forcés de s'expatrier, allèrent enrichir l'étranger de leur industrie et de leurs capitaux. Ses profusions et les dépenses de la guerre laissèrent la France sous le faix d'une dette de près de 4 milliards d'aujourd'hui, et le peuple insulta son cercueil.

La popularité entoura de sa faveur le régent Philippe d'Orléans, dont la politique plus amie de la liberté, les mœurs dissolues et le cortége de roués, offraient un contraste tranché avec le règne précédent. Enfant, Louis XV respira cet air infecté de la régence, et les goûts dépravés de sa vieillesse, la longue et honteuse domination de la Pompadour et de la Dubarry, ses maitresses, le couvrirent d'un mépris funeste à la royauté. Homme indécis, qui toujours devait être mené, il s'endort avec la France pendant près de 20 ans, sous le ministère du cardinal de Fleury, qui envoyait 1,500 hommes contre 50,000 Russes en Pologne, pour y soutenir l'élection de Stanislas Leczinski (1735), beau-père du roi. Cependant la Lorraine est cédée à la France, comme compensation, par l'empereur Charles VI empressé d'assurer à tout prix sa succession à sa En législation, même activité, mêmes progrès. fille Marie-Thérèse (1738). Dans la guerre qui L'ordonnance civile et criminelle, celles de pro-éclate à cette occasion, l'occupation de la Bocédure, du commerce, de la marine, des eaux et forêts, sont des codes discutés dans l'intérieur du conseil d'État, conçus, non dans l'intérêt de

L'administration était à peine ébauchée l'organisa pour faire arriver d'une manière sûre et prompte l'action du pouvoir central dans toutes les parties de la société et faire remonter vers lui les forces de cette société, soit en hommes, soit en argent. Cet admirable instrument de puissance et d'unité manquait alors aux autres gouvernements européens.

hême et la victoire de Fontenoi jettent sur les armes françaises un éclat momentané bien compensé par l'abandon de l'électeur de Bavière,

empereur d'un moment, à la vengeance de l'Autriche (1743). Plus tard, les humiliations de la guerre de sept ans vinrent précipiter le discrédit du gouvernement. Au dedans comme au de- | hors il était frappé d'impuissance. Il s'effaçait devant l'opinion publique qui saisissait l'autorité morale, portant un examen sans bornes sur tout religion, politique, philosophie, nature morale et matérielle. Cette opinion, reine de l'époque, bouleversait les idées, les sciences, avec une audace incroyable, inspirée par son isolement de la pratique des affaires, dont les difficultés dans l'application servent à contenir la témérité des idées purement spéculatives. Le mouvement qui faisait rouler vers l'abîme la monarchie absolue, n'échappait pas à l'esprit de Louis XV; mais son égoïsme retrouvait la sécurité en songeant qu'elle durerait encore plus que lui.

Ce roi mourut en 1774. Son fils LOUIS, dauphin, marié à Marie-Thérèse d'Espagne, était mort en 1765, laissant trois fils: 1o Louis XVI, qui succéda à son grand-père et périt à 39 ans en 1793; 20 LOUIS-STANISLAS-XAVIER, comte de Provence, depuis Louis XVIII, mort en 1824; 30 CHARLES-PHILIPPE, comte d'Artois, successeur de son frère sous le nom de Charles X, détrôné en 1830, mort en 1836.

ciété. Sur le sol ainsi nivelé le sang de Louis XVI avait coulé emportant la royauté des Bourbons. Ses frères attendirent plus de vingt années dans l'exil qu'une croisade européenne les ramenât dans cette France épuisée par les guerres de l'empire. A travers les tourmentes révolutionnaires, ou sous le sceptre glorieux de Napoléon, elle avait en vain cherché l'accord difficile du pouvoir et des libertés. Louis XVIII lui rapportait ce don précieux, avec la charte et la paix. Rejeté hors de France par le débarquement de Napoléon, mais revenu après les cent-jours, tant qu'il vécut il maintint avec adresse la balance entre les partis, luttant contre l'impopularité attachée à sa branche, qui, ramenée par les armées étrangères à la suite de longs revers et saisie d'une incurable défiance envers les générations nouvelles, grandies en son absence, cherchait à les contenir en prenant son point d'appui au dehors. Un élan de confiance saisit un instant Charles X à son avénement, mais bientôt il retomba dans la défiance qu'augmentait son défaut de lumières politiques; et, cédant à de funestes conseils, il crut pouvoir ravir à la classe moyenne les garanties politiques qu'il avait jurées. Le privilége de nommer les députés, de faire les lois, d'asseoir et de voler l'impôt, de recueillir enfin les principaux fruits Louis XVI, marié à Marie-Antoinette d'Au- du gouvernement représentatif, il songeait à les triche, morte sur l'échafaud en 1793, en eut : concentrer entre les mains d'une aristocratie 1o Louis, dauphin, mort en 1789 à 11 ans; sans influence, dont les intérêts, les souvenirs, 2o LOUIS XVII, son successeur, mort âgé de 10 les opinions étaient antipathiques avec cette ans, dans la captivité en 1795; 3° MARIE-THE- classe moyenne, qui, en France, possède le sol, RESE, dit Mme Royale, née en 1778, qui a épousé les richesses de l'industrie, les lumières, l'actison cousin le duc d'Angoulême, fils du comte vité. Enfié par la prise d'Alger et irrité par la d'Artois, né en 1775, mort en 1844 (voy. Louis | résistance des députés de 1830, il manifestait et ANGOULEME). Le comte d'Artois, outre Louis- sans détour toute la portée de ses intentions par ANTOINE, duc d'ANGOULEME et dauphin, a eu de ses ordonnances du mois de juillet, quand l'inMarie-Thérèse de Sardaigne, CHARLES, duc DE surrection des Parisiens brisa comme un verre BERRI (voy. BERRI), né en 1778. Ce prince, as- fragile son pouvoir et cette légitimité, talisman sassiné par Louvel en 1820, a laissé de son avec lequel il croyait braver la tempête. Reconépouse Caroline de Sicile, MARIE-LOUISE-THE-❘ duit avec égards à Cherbourg où il s'embarqua RESE, dite Mlle d'Artois, et le duc de Bordeaux pour l'Angleterre, il se retira depuis en Bohême (voy. ce mot), en faveur duquel Charles X et son avec le duc et la duchesse d'Angoulême et le fils, le duc d'Angoulême, ont abdiqué inutile- jeune duc de Bordeaux. Il mourut à Goritz le ment en 1830. 6 novembre 1836. Sa chute signale un écueil des restaurations; elle montre que la légitimité, élément précieux du pouvoir monarchique, ne porte ses fruits qu'en s'alliant aux affections et aux intérêts dominants. DERODE.

Quand, à la suite du mécontentement général et du désordre des finances, le vertueux Louis XVI appela à son aide les états de la nation, tombés depuis près de deux siècles en désuétude, l'opinion publique, qui avait pris en haine ou en mépris l'état social tout entier, enivrée à son tour par le pouvoir presque absolu qu'elle exerçait, renversa, avec la rapidité de l'ouragan, institutions, opinions, mœurs, so

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BOURBONS D'ESPAGNE, DES DEUX-SICILES ET DE PARME. La maison de Bourbon, issue de Robert le Fort d'une part, par les premiers seigneurs de ce nom, de l'autre par la branche fondée par Robert, comte de Clermont, fils de

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vinces basques où déjà une insurrection s'était
organisée, et prit le titre de roi ; mais, sur la pro-
position de la reine régente, les cortès réunies à
Madrid ont prononcé son exclusion du trône et
celle de sa postérité, pour fait de rébellion et de
lèse-majesté.

saint Louis, et encore, dit-on, par la maison d'Albret à laquelle elle s'allia, jouissait, sous les Valois, du rang des premiers princes du sang. Par la trahison du connétable de Bourbon elle était déchue de sa splendeur et de son ancienne puissance, lorsqu'elle se para d'une couronne royale, à la suite du mariage du duc Antoine avec Jeanne d'Albret, héritière de Navarre. Henri IV, d'abord éloigné du trône de France par le fanatisme religieux qui secondait les pré-tauration dans la personne d'un fils de Léopold Ier tentions des Guise, s'y assit à la fin et réunit à une couronne sans éclat celle des Capétiens, ses ancêtres, l'une des plus brillantes de la chrétienté.

Philippe V, tranquille possesseur du trône d'Espagne, ne put conserver celui des DeuxSiciles où la maison de Habsbourg opéra sa res

qui prit le titre de Charles III. Élisabeth de Farnèse, héritière de Parme et femme de Philippe V, opposa à ce prince son fils du même nom qui finit par se faire proclamer roi en 1735. Alors la maison de Bourbon resta en possession de ce nouveau trône, en même temps qu'elle fit l'ac

dévolus au second fils d'Élisabeth. Cette dernière souveraineté est dans ce moment en d'autres mains (voy. MARIE-LOUISE), mais elle doit être restituée aux Bourbons à la mort de la duchesse actuelle, et le duché de Lucques leur a été donné provisoirement en dépôt.

Mais là ne s'arrêta pas la fortune de la maison de Bourbon ou de celle de Vendôme qui en est une branche cadette. On a vu, dans l'article pré-quisition des duchés de Parme et de Plaisance, cédent, que Louis XIV plaça l'un de ses petitsfils sur le trône des Espagnes et des Indes auquel, à cette époque, étaient soumises les Deux-Siciles; et ainsi sa race semblait destinée à entrer à son tour en possession de cet empire presque universel longtemps exercé en Europe par la maison de Habsbourg. Les droits du roi étaient litigieux et d'ailleurs il y avait formellement renoncé; ceux de sa femme Marie-Thérèse, fille du roi Philippe IV et de leur descendance, les ducs de Bourgogne et d'Anjou, n'étaient pas moins contestables. Néanmoins le petit-fils de Louis XIV fut proclamé roi à Madrid, en 1700, sous le nom de PHILIPPE V. La dynastie nouvelle régna sur l'Espagne jusqu'à nos jours et sans autre interruption que celle de la guerre de la Péninsule, suscitée par Napoléon lorsqu'il imposa comme roi à l'Espagne son frère Joseph.

Les Bourbons ne donnèrent point à ce pays de ces rois puissants et dominateurs tels qu'il en avait vu dans Charles Ier et dans Philippe II; mais l'administration fut réglée sous Charles III et l'agriculture encouragée. Le pacte de famille entraîna souvent l'Espagne dans des guerres; cependant elle put s'occuper d'ellemême plus qu'elle n'avait fait jusque-là, et des ministres habiles la poussèrent dans la voie du progrès social. Après Philippe V (1700-1746), FERDINAND VI (1746-1759), CHARLES III (17591788), CHARLES IV (1788-1808), et FERDINAND VII (1814-1835), régnèrent successivement. Ferdinand VII qui n'avait pas de descendance mâle, mais à qui sa 3e femme avait donné deux filles, abolit dans ses États la loi salique, et à sa mort, en 1833, le trône passa à ISABELLE II, sa fille aînée, qui l'occupe aujourd'hui. Cependant, le chef actuel de la maison, don CARLOS, frère de Ferdinand VII, se jeta, en 1834, dans les pro

CHARLES III, fils de Philippe V et d'Élisabeth de Farnèse, succéda en 1759 à son frère Ferdinand VI sur le trône d'Espagne et céda celui de Naples à son 3e fils, FERDINAND, IVe du nom, et depuis appelé Ferdinand Ier (1759-1825); celui-ci eut pour successeurs son fils FRANÇOIS Ier (18251850) et son petit-fils FERDINAND II, le roi actuel. La reine des Français Marie-Amélie est une fille de Ferdinand Ier; madame la duchesse de Berri et Marie-Christine, reine régente d'Espagne, sont des filles de François Ier; les deux rois ont laissé plusieurs autres princes et princesses.

Le futur possesseur de Parme et de Plaisance est l'infant d'Espagne, duc de Lucques, CharlesLOUIS, fils de la reine d'Étrurie.

SCHNITZLER.

BOURCER UNE VOILE. (Marine.) C'est ne fixer cette voile que par les sommets de ses deux angles inférieurs, ou cargue-points, en laissant toutes les autres manœuvres sans être tendues, ou largues; la voile se bombe alors par le vent. On coure sous la misaine bourcée, quand on veut faire peu de chemin; au lieu qu'on la borde par les autres cargues et la bouline du vent, lorsqu'on veut bien marcher.

DUB...

BOURDALOUE (LOUIS), né à Bourges le 20 août 1632, entra dans la société de Jésus à l'âge de 16 ans. Les dix-huit premières années qu'il y passa furent employées à achever ses études et à remplir successivement les chaires de rhétorique, de philosophie et de théologie morale. Ses supérieurs, reconnaissant en lui un grand talent pour la prédication, l'envoyèrent prêcher en

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