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embellissements, sont cependant toutes fondées | le même nom, est situé sur une belle rade, à l'embouchure d'un fleuve navigable. Les Chinois y construisent de grandes jonques; la ville contient à peu près 15,000 habitants; ils commercent avec la Chine et avec la presqu'île de Malacca. Les autres États les plus considérables sont: Tirun ou Tedong, dans l'est de l'île; Banjer-Massing, arrosé par la rivière de ce nom, et dont le territoire donne de la poudre

quenté par les marchands chinois qui viennent échanger leurs marchandises contre de la cire, du bois noir, des nids d'oiseaux mangeables, du camphre et de l'étain. Il faut remarquer encore l'État de Cotti avec la ville de ce nom, et celui de Mattan. Les contrées les moins accessibles de l'île sont habitées par la race des Papous, qui ne font aucun commerce avec les autres habitants de Bornéo. En 1822 un commissaire hollandais,

fréquentée par les Européens, a trouvé généralement un excellent sol, des forêts de bois précieux et des rivières navigables venant de l'intérieur. L'expédition hollandaise remonta la rivière de Kapana jusqu'à Sintang, à 120 milles anglais de la côte.

DEPPING.

sur le même principe. Elles sont creusées à leur intérieur et traversées par un tuyau en fonte ou en plomb, dont la forme est celle d'un syphon. Ce tuyau, aboutissant d'un côté à un réservoir, de l'autre à la borne, apporte toujours de l'eau et est fondé sur un principe qui sera expliqué à l'article SYPHON. La grande quantité des bornesfontaines est de la plus haute importance pour l'assainissement des grandes villes, dans les-d'or; Pontiana, gouverné par un sultan et fréquelles il se trouve souvent des rues étroites et malsaines. CAYLUS. BORNÉO, grande île d'environ 40,000 lieues carrées de surface, dans le grand Océan, sous l'équateur, au sud de l'Asie. On n'en connaît pas toutes les parties. Les montagnes dont elle est hérissée tempèrent la chaleur du climat. Parmi ces montagnes plusieurs paraissent avoir été des volcans. Sur les côtes basses les marécages rendent l'air très-malsain, surtout pour les Euro-Tobias, ayant exploré la côte occidentale, peu péens. Les forêts de l'île produisent de l'ébène, du sandal et autres arbres précieux, ainsi que des bois de teinture. On cultive à Bornéo du riz, des patates, du sagou, du coton. Il y a des plantations de muscadiers, de poivriers, de girofliers et de camphriers. Les mines de l'île donnent de l'or, du fer, de l'étain, du cuivre, de l'antimoine. C'est surtout des fameuses montagnes de ce pays qu'on tire le cristal de roche. Bornéo nourrit des éléphants, diverses espèces de singes, entre autres l'orang-outang, des tigres, des panthères, beaucoup de buffles, etc. Sur les côtes les habitants vivent en partie de la pêche. L'île contient, à ce que l'on croit, 3 millions d'habitants, en partie sauvages et divisés dans une centaine d'États, dont plusieurs consistent seulement en quelques villages. Ces habitants appartiennent à diverses races. Les plus nombreux sont les Malais: ils habitent particulièrement les contrées maritimes et passent pour plus civilisés que les Dayaks qu'on trouve dans l'intérieur et qui ont des habitudes féroces, comme celle de couper des têtes d'esclaves ou d'ennemis pour célébrer des traités de paix, des funérailles, ou pour se préparer à une noce. La race des Dayaks est au reste bien faite et leurs femmes sont même jolies. Environ 200,000 Chinois sont répandus dans l'ile; ce sont eux surtout qui exploitent les mines. Enfin les Hollandais ont formé des établissements dans l'île, particulièrement sur les rivières de Banjer-Massing et de Pontiana; mais la possession en est quelquefois troublée par les incursions des tribus indigènes.

Le pays appelé proprement Bornéo est un royaume considérable dont le chef-lieu, portant

BORNHOLM, à 40 lieues de Copenhague et à 9 lieues des côtes de Suède, entre les 50° 1' et 50° 20′ de lat. N., et les 20° 21′ et 12° 48' de long.; île du Danemark située dans la Baltique et dépendante de l'évêché de Seelande; sa superficie est de 36 lieues carrées, et sa population de 20,000 habitants. Elle est très-montueuse et environnée de rochers qui avancent dans la mer et que signalent plusieurs fanaux. Elle renferme des mines de houille et des carrières de marbre, de chaux, de pierres meulières, de grès, etc.

BORNOU (ROYAUME DE), en Afrique, situé entre le 10o et le 15e degré de la latitude septentrionale, et entre le 1er et le 18° degré de longitude orientale. Il touche, du côté de l'est, au grand lac Tchad, et du côté du nord au désert de Sahara et au pays Kanem; la rivière de Chary ou Tchadda, qui se jette dans le lac Tchad, sépare au sud-est le Bornou du royaume de Begharmi; vers l'ouest le Bornou est contigu au Soudan et vers le sud il se prolonge jusqu'au Mandara, pays qui s'étend au bas d'une chaîne de montagnes. Le Bornou est sous un climat excessivement chaud, et les vents brûlants du sud et du sud-est augmentent encore la chaleur naturelle, qui s'élève quelquefois jusqu'à plus de 100° du thermomètre de Fahrenheit. S'il y a 12 ou 16 degrés de moins, on regarde cela comme une sorte de fraîcheur. C'est surtout la nuit que la

et rusé, qui élève beaucoup de bestiaux et fournit des soldats au cheik de Bornou.

chaleur devient étouffante. Au milieu de notre | Chaouas, d'origine arabe; peuple entreprenant printemps, des orages accompagnés de violents coups de tonnerre tempèrent instantanément l'ardeur du soleil, et, en amollissant la terre, qui ́ Ce royaume sans industrie, et presque sans le reste du temps est d'une sécheresse extrême, culture, est privé de commerce; on dit que ce la rendent susceptible de culture. Les averses sont les marchands mores qui y entretiennent continuent pendant quelques mois et font débor- la traite des esclaves. Les Bornouans traitent der les fleuves et les lacs dans les immenses avec douceur ceux qui sont dans leur servitude, plaines du pays, sans que le climat en devienne et les regardent comme faisant partie de leurs moins chaud. Les moissons mûrissent pendant familles. Les hostilités des peuples voisins ont ces mois de pluies. On fait la récolte à la fin de fait abandonner le vieux Birni, ancienne capitale la saison orageuse; en octobre l'air se rafraîchit, du pays, sur le Yeou, et les Fellatahs ont subjugrâce aux brises du nord et du nord-ouest, et gué une partie du royaume. Cependant le cheik l'hiver est même froid, du moins relativement El-Kameny, plus puissant que le sultan de Borà la température de l'été. Cet abaissement de nou, fait respecter actuellement, grâce à ses la température a l'avantage de faire cesser les troupes, le territoire sur lequel il règne. Les fièvres qui naissent à la suite des fortes évapo- voyageurs anglais Denham et Clapperton furent rations pendant la saison pluvieuse. On cultive surpris de trouver le cheik à la tête d'une armée mal le sol, et la plus grande partie de la surface de 30,000 hommes, et de voir sa cavalerie coudu royaume présente l'aspect d'un désert. Avec verte d'armes en fer, comme la chevalerie du une houe les femmes remuent un peu la terre et moyen âge. Les casques ressemblaient à ceux y sèment du millet, la nourriture ordinaire des des Parthes sur la colonne trajane; on présume habitants. Le coton et l'indigo croissent sponta- que ce sont les Arabes qui, depuis le temps des nément sur le sol mieux arrosé qui avoisine le Romains, ont conservé ce costume et l'ont porté lac Tchad et ses affluents. On teint avec l'indigo❘ dans l'intérieur de l'Afrique. Dans tous les cas le tissu de coton qui sert à faire la tobe ou le vê- cette cavalerie bornouane, bardée de fer, offre tement des Bornouans. On entretient beaucoup❘ un singulier spectacle. Une grande partie de cette de volaille dont la chair est excellente; on tue armée se compose de Chaouas. On tire le fer du aussi beaucoup de gibier, tels que lièvres, ga- Soudan et des mines de Mandara. Le cheik ou zelles, antilopes, buffles, perdrix, oies et canards sultan a un pouvoir arbitraire; les crimes sont sauvages, coqs de Guinée, qui abondent dans les punis avec rigueur; du reste il paraît que le goûbois, etc. Il y a des autruches, des pélicans et vernement de Bornou est assez doux. Ce sont les des grues. Les lions, les panthères, les léopards, Arabes qui dans ce pays ont répandu le maholes hyènes, les chacals, les chats-tigres infestent❘ métisme et quelques institutions judiciaires, enles déserts. Des troupes innombrables de singes tre autres celle des cadi. Leur langue se parle à habitent les forêts, et auprès du lac Tchad on côté de celle des Kanouris qui a une dizaine de rencontre des girafes et des troupeaux d'élé- dialectes. Depuis la décadence de Birni, la prinphants; des crocodiles et des hippopotames habi- cipale ville du royaume est Angornou, auprès du tent les fleuves, comme dans les autres parties lac Tchad, peuplée de plus de 30,000 âmes. Tande l'Afrique. Dans la saison pluvieuse ce sont dis que le sultan habite le nouveau Birni, auprès les serpents, les scorpions, de gros crapauds et du même lac, le cheik réside à Kouka, nouvelle autres reptiles qui pullulent. Des essaims nom- ville également voisine de ce lac; la première breux d'abeilles déposent leur miel sur les arbres a 10,000 habitants. Katagum, chef-lieu d'une des forêts. La race indigène des Bornouans est province située sous 12° 17' de latitude, a 7,000 à d'un caractère paisible et timide; c'est celle des 8,000 âmes, mais elle obéit maintenant aux FelKanouris, que l'on reconnaît à leur large vi-latahs. On compte 10 à 12 autres villes dans le sage, à leur front élevé, à leur forte mâchoire inférieure, à leur large bouche et à leur nez épaté. Cette race si douce, quoique ayant aussi ses vices, surtout le penchant au vol, a eu beaucoup à souffrir des incursions des Fellatahs, des tribus du royaume de Begharmi, qui habitent l'est du lac de Tchad et des hordes de Bedoumas, espèce de brigands qui infestent les îles de ce lac. Une autre race du Bornou est celle des

royaume, qui du reste n'a que des villages misérables. On ne connaissait guère le Bornou et les royaumes adjacents avant le voyage de découvertes de Clapperton et Denham : c'est à eux que la géographie est redevable des renseignements que l'on possède actuellement sur ce pays. Voyez les Voyages et découvertes dans le nord et dans les parties centrales de l'Afrique au travers du grand désert, par le major Denham, le ca

pitaine Clapperton, et le docteur Oudney; traduit de l'anglais par MM. de Larenaudière et Eyriès, Paris, 1816, 3 vol. in-8°, avec un atlas grand in-4°. Depuis 1824, terme de leur voyage, le cheik de Bornou, aidé du roi de Haoussa, a repris sur les Fellatahs quelques districts, et a joint à son royaume ou empire le pays fertile, mais peu étendu, de Zaria, qui touche à l'état de Haoussa et a pour capitale la ville de Zegzeg; mais Kano, ville très-commerçante et le plus | grand marché de l'Afrique centrale, est restée tributaire des Fellatahs qui l'ont détachée du Bornou.

BORODINO. Voy. MOSKOWA.

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BORROMÉE (SAINT CHARLES), naquit sous le règne de Charles-Quint, au château d'Arone, sur les bords du lac Majeur, dans le Milanais, le 2 octobre 1536. Cet homme, célèbre par ses vertus, eut plus d'un genre d'illustration: fils de Gilbert Borromée, comte d'Arone, son oncle maternel fut le pape Pie IV. Arone, en 1697, lui éleva une statue gigantesque, toute de bronze et haute de 66 pieds, admirable colosse, dont jusque-là Rhodes antique et païenne avait seule donné l'exemple; enfin, son nom à jamais vénérable fut consacré dans la légende. Pourvu dès l'âge de 12 ans d'une abbaye considérable, puis ensuite d'une autre abbaye et d'un prieuré que lui résigna le souverain pontife son oncle, il fut élu cardinal à l'âge de 25 ans. Pie IV, vieux et infirme, en revêtant de la pourpre son neveu, jeune et plein de zèle, avait donné une colonne à l'Église et une âme au concile de Trente; car ce fut à la sollicitation de Charles que cette assemblée fut convoquée de nouveau. - Son étude favorite parmi les anciens était celle d'Épictète et de Cicéron. La nature lui avait refusé le talent de la parole; il en triompha par des exercices fréquents dans cet art, qu'il eut occasion de mettre en œuvre dans une académie d'ecclésiastiques et de laïques, fondée par ses soins au Vatican. L'Église dut à cette académie des car. dinaux, des évêques, une foule de savants, et par-dessus tout le pape Grégoire XIII. Arche

BORRAGINÉES. Borragineæ. Cette famille fait partie des plantes dicotylédones monopétales, dont la corolle est hypogyne; elle présente dans son ensemble les caractères suivants : fleurs formant ordinairement des épis simples ou rameux, roulés en crosses à leur partie supérieure; calice monosépale; corolle toujours monopétale, le plus souvent régulière; son tube est plus ou moins allongé, et donne attache aux étamines; son limbe offre cinq lobes; l'entrée du tube est tantôt nue, tantôt garnie de cinq appendices saillants; cinq étamines; ovaire quadriloculaire, appliqué sur un disque hypogyne, qui forme un bourrelet circulaire. Chaque loge contient constamment un seul ovule qui est attaché vers son angle rentrant. Le fruit paraît au premier abord présenter les différences les plus frappan-vêque de Milan, Borromée entra dans un diocèse tes. Mais si l'on remonte à l'organisation primitive de l'ovaire pour connaître l'organisation du fruit, ces différences tranchées disparaîtront, et la structure du fruit offrira une régularité et presque une parfaite conformité dans tous les genres de borraginées. Jussieu a, dans son Genera plantarum, partagé en cinq sections les genres de la famille des borraginées, et réuni, dans cha-gageaient par vœu à porter aide et secours à cune d'elles, les genres suivants: 1o fruit charnu : palagonula, cordia, ehretia, menais, varronia et tournefortia ; 2o fruit capsulaire simple: hydrophyllum, phacelia, ellisia, dichondra, qui doit être placé parmi les convolvulacées, messerchmidia et cerinthe; 50 fruit formé de quatre graines nues (gymnotetraspermus), tube de la corolle sans appendices : coldenia, heliotro-magnificence et son étendue, peut être mise au pium, echium, lithospermum, pulmonaria, onosma; 40 tube de la corrolle garni de cinq appendices symphytum, lycopsis, myosotis, anchusa, borrago, asperugo, cynoglossum; 5o enfin, dans la dernière section se trouvent les genres nolana, qui est une solanée, siphonan- | tus, qui appartient aux verveines, et falkia, qui | anarchie, malgré les efforts de l'ordre des huest un liseron.

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parvenu au comble du scandale. Pour réparer ces désordres, il convoqua six conciles provinciaux et onze synodes diocésains, où les règlements du concilé de Trente furent remis en vigueur et imposés au clergé et à l'Église. Il créa en outre la congrégation des oblats, mot qui signifie offerts, dévoués, parce qu'ils s'en

l'Église. Quant à son zèle, il n'y avait point dans les Alpes de précipices, de roches, d'avalanches, qu'il n'affrontât pour visiter son diocèse, qui s'étendait fort loin. Ce prélat fonda des écoles, des séminaires, des couvents, des hôpitaux, bâtit ou répara un grand nombre d'églises, parmi lesquelles celle de Saint-Fidèle à Milan, par sa

rang des plus grandes et des plus belles églises qui ornent l'Italie. Depuis plus d'un siècle les archevêques de Milan ne résidaient point dans leur diocèse: aussi cette église était-elle dans un état absolu de dégradation, et en proie aux caprices du clergé. Saint Charles la tira de cette

miliés et du chapitre de la Scala. Un jour, et au

moment où le pieux archevêque était à genoux
au pied de l'autel, lorsque s'élevait le doux chant
de cette antienne : Non turbetur cor vestrum
neque formidet (Que votre cœur soit sans trou-
ble et sans crainte)! un frère Farina, que les
forcenés avait aposté, tira sur lui, à six pas, un
coup d'arquebuse le coup mal assuré ne fit
qu'endommager la soutane et le rechet de ce
sage de l'Église, qui, sans détourner les regards,
continua sa prière. Malgré l'intercession de l'ex-
cellent archevêque, Farina et ses complices fu-
rent mis à mort. Si l'on veut avoir une idée
de la naïveté du cœur et de la simplicité des
mœurs de ce bon prélat, on saura que dans une
maladie grave qu'il fit, il se guérit par le moyen
de la musique, qu'il aimait beaucoup, mais qu'il
n'usa qu'avec modération de ce spécifique, dont
la mollesse et l'attrait lui eussent semblé dan-
gereux ; qu'il abandonna ses biens à sa famille,
et fit trois parts des revenus de son archevêché,
une pour les pauvres, une pour l'église et une
pour lui; qu'il rejeta la soie de ses vêtements,
bannit du palais épiscopal tous les objets d'art
mondains ou profanes, et qu'enfin il soumit son
corps à des jeûnes et son esprit à des médita-
tions. Jusque-là son zèle religieux ne passait pas
les bornes; mais coucher sur des planches, mais
organiser des processions, qu'il suivait les pieds
nus et la corde au cou, dans les rues de Milan,
que ravageait la peste, et cela pour apaiser la
colère de Dieu, c'était être saintement homicide
de soi-même! Sa présence pendant six mois au
milieu des pestiférés, ses consolations, ses dons
sans mesure, son lit qu'il vendit pour les pau-
vres, lui, élevé dans le faste et la pompe, voilà
ce qui éternisera son nom, voilà ce qui en fait à
jamais la vénération de l'Italie et de toute la
chrétienté. Ce fut à 46 ans, le 3 novembre 1584,
qu'usé de jeûnes, de veilles et de fatigues, il ter-
mina sa carrière. En 1610, Paul V canonisa ce
modèle des archevêques. Nous laissons aux bio-
graphes l'énumération détaillée de ses ouvrages,
parmi lesquels on remarque 31 volumes de let-
tres, des homélies, les Nuits du Vatican, la
collection de ses Conciles, et les Actes de l'É-
glise de Milan. Son style n'a rien de la su-|
blimité ni de la force de celui des Pères de l'É- |
glise, mais il a de l'onction et de la douceur. La
châsse de ce saint passe pour une merveille d'or-
févrerie.
DENNE-BARON.

BORROMÉES (ILES). Situées dans une baie du lac Majeur, où débouche la Tocia, et dépendant de la province de Novare, dans le Piémont, ces îles, qui offrent aujourd'hui toutes les beautés de l'art et de la nature réunies, n'étaient encore

au XVIIe siècle que des rochers arides, lorsque le comte Vitaliano Borromée, de Milan, auquel elles doivent leur nom, entreprit de les embellir. Elles sont au nombre de trois, et ont chacune leur nom particulier.-Isola-Bella, qui est la plus méridionale, n'offrait autrefois qu'un rocher schisteux et quartzeux, d'environ cent toises de tour. En 1670, le comte Borromée commença à la métamorphoser en bosquets et en jardins; il y fit bâtir un palais vaste et magnifique, que ses successeurs ont achevé de décorer avec tout le luxe des arts, et qui renferme une superbe galerie de tableaux. On y admire aussi les jardins élevés en amphithéâtre, ornés de belles statues de marbre et plantés d'orangers, de citronniers, de lauriers et de plantes odoriférantes. La terrasse lá plus élevée, qui a 120 pieds au-dessus de la surface du lac, est surmontée d'un Pégase; on y jouit de la plus belle perspective. On récolte annuellement dans cette île de 30,000 à 36,000 oranges et citrons.-L'Isola-Superiore, qui est au nord de la précédente, n'offre qu'un petit village, habité par des familles de pêcheurs et contenant une église paroissiale. — L'Isola-Madre, située au nord des deux autres, a une lieue de tour. Composée de sept terrasses, au haut desquelles s'élève un palais, peuplée de faisans et de pintades, elle est couverte d'épais bocages de lauriers, d'orangers et de citronniers. Ses beautés naturelles l'emportent encore sur toutes celles que l'art s'est plu à y prodiguer. On y recueille en abondance des oranges, des cédrats et une espèce de citron d'une grosseur extraordinaire et d'une odeur exquise. On trouve aussi dans cette île une jolie maison de plaisance et un petit théâtre d'une construction agréable. DICT. DE LA CONV. BORSTELL (LOUIS-GEORGE-LEOPOLD DE), général de cavalerie et commandant du 8me corps d'armée prussien, naquit en 1773 et commença sa carrière militaire en 1788, en qualité d'adjudant de son père, alors lieutenant général. La faveur que ses premiers faits d'armes dans la campagne de 1793 lui firent obtenir auprès du duc de Brunswick le fit avancer rapidement dans sa carrière. En 1806 il se trouva à la bataille de Iéna, en qualité de major d'un régiment des gardes. Lorsqu'en 1807 Kœnigsberg, résidence momentanée de la famille royale, se trouva sans défense à l'approche de deux corps ennemis, M. de Borstell fut envoyé au-devant de ces corps avec 800 hommes. Avec ce petit nombre de soldats, il parvint à faire accroire au maréchal Ney que c'était l'avant-garde de l'armée prussienne et à négocier un armistice avec le général français. Après la paix de Tilsitt, Borstell devint

l'objet presque unique de ses pensées : il travaillait jour et nuit; et lorsque son père put le conduire à Paris, il suivit avec empressement les cours nombreux ouverts dans cette capitale à la jeunesse studieuse, notamment ceux du jardin du roi.

A. 18 ans Bosc entra dans les bureaux du contrôle général; il devint plus tard l'un des trois administrateurs des postes; mais quoique ces nouvelles fonctions prissent nécessairement une grande partie de ses instants, il trouvait encore des loisirs pour ses études favorites. Il publia divers mémoires dans les recueils des Sociétés philomatique et d'histoire naturelle et dans le Journal de physique.

membre de la commission chargée de la réorga- [ joie, la permission de suivre le cours de botaninisation de l'armée, fut nommé major général, que de Durande. Dès lors cette étude devint et quand la guerre éclata, en 1815, il commanda | le corps d'armée de la Poméranie où s'ouvrit une carrière brillante à son activité. Après avoir conduit une des brigades qui bloquèrent Magdebourg, il commanda, sous les ordres de Bulow, dans plusieurs batailles, et se trouva à tous les combats que livra l'armée du Nord. Il se distingua particulièrement à la bataille de Gross-Beeren et à celle de Dennewitz; à cette dernière, désobéissant aux ordres du prince royal et connaissant mieux que lui la tactique des Français, il s'empara de la principale position de leur armée. A Leipzig, le général Borstell commanda l'assaut sur l'un des faubourgs, et ses soldats furent les premiers qui pénétrèrent dans la ville. Chargé ensuite de diriger le blocus de Wesel, il se réunit, au commencement de 1814, au 3e corps d'armée, contribua au succès de la bataille de Hoogstraten, couvrit le blocus d'Anvers, resta à Tournai avec les autres troupes allemandes réunies en Belgique sous le commandement du duc de Weimar, et finit par se joindre au corps de Bulow qui bloqua Soissons. Il était alors lieutenant général. Chargé en 1815 du commandement du 2e corps d'armée, il fut chargé de sévir contre les bataillons saxons qui s'étaient révol- | tés dans le camp de Blücher. Il devait les désarmer, faire brûler leurs drapeaux et fusiller les plus mutins. Borstell, douloureusement affecté de la rigueur de cette mesure, sachant combien la perte des drapeaux est humiliante pour le soldat, et ne pouvant parvenir à faire révoquer | cet ordre catégorique, prit le parti d'en ajourner l'exécution. Révoqué de son commandement pour cet acte d'insubordination, il fut condamné à plusieurs années de séjour dans une forteresse. Ce fut à Magdebourg qu'il fut envoyé; mais dès la fin de 1815 il fut grâcié par le roi et ensuite successivement chargé de la brigade de Magdebourg et du commandement en chef de la province de Koenigsberg, jusqu'en 1825, où il obtint le commandement des provinces rhénanes. Il est mort à Berlin le 9 mai 1844. CONV. Lex. BORYSTHÈNE. Voy. DNIÉPER.

BOSC (LOUIS-AUGUSTIN-GUILLAUME), naquit en 1759 à Paris, où son père, Paul Bosc d'Autic, exerçait les fonctions de médecin du roi. Le jeune Bosc ne savait encore ni lire ni écrire que déjà il sentait se développer en lui ce goût ou plutôt cette passion de l'histoire naturelle qui devait avoir une si grande influence sur sa destinée.

Bosc fit ses classes au collège de Dijon. Il n'en était pas encore sorti lorsqu'il obtint, à sa grande |

Sous le ministère de Roland, avec qui il était intimement lié, il accepta les fonctions pénibles et gratuites d'administrateur des prisons. Dans ces temps de douloureuse mémoire, un pareil emploi convenait également à la rigidité des principes et à la générosité de cœur de Bosc. Il le remplissait encore lorsque les événements du 31 mai 1793 furent, pour lui comme pour la plupart de ses amis, le prélude des sanglantes proscriptions auxquelles il fut assez heureux pour échapper. Caché pendant plusieurs mois dans la forêt de Montmorency, ce n'était point assez pour lui d'avoir évité la mort; au risque de la rencontrer mille fois pour une, il osait, sous divers déguisements, braver la surveillance des gardes des barrières, pénétrer dans Paris, jusque dans les prisons, pour s'y entendre avec des proscrits comme lui, et plus d'une fois il eut la joie de faire évader et de cacher quelques-uns d'entre eux dans sa chétive masure de Sainte-Radegonde. Durant trois longues semaines d'anxiété, il y partagea avec la Réveillère-Lépaux, malade, le peu de pain, les pommes de terre, les limaçons, parfois les seuls lichens qui lui servaient de nourriture habituelle.

Après la mort de Robespierre, Bosc était rentré dans Paris. Tuteur de Mlle Roland, il avait pu la remettre en possession des biens de son père et publier les Mémoires de sa courageuse mère, documents précieux dont l'histoire lui doit la conservation. Quelque temps après il s'embarqua pour l'Amérique. Ce voyage, qui offrait alors tant d'attraits aux naturalistes européens, ne contribua pas peu aux progrès des sciences naturelles. Pendant deux ans Bosc rassembla d'immenses matériaux, et quoique à son retour il n'ait publié dans le Buffon de Déterville que les vers, les coquillages et les crusta

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