Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

BLANCHE, fille d'Alphonse IX, roi de Castille, | blanchiment bertholléen. En général les subnaquit l'an 1185, épousa en 1200 Louis, fils de stances employées au blanchiment sont les aciPhilippe-Auguste qui, en 1223, devint roi de des, tels que l'acide hydrochlorique, appelé France, et fut couronnée avec lui à Reims. Elle anciennement acide marin, acide muriatique ; devint mère de saint Louis. Après huit ans de l'acide oxalique, l'acide citrique, le sel d'oseille, règne, Louis VIII mourut, et, d'après sa volonté, l'acide sulfureux, la potasse, l'eau oxygénée de Blanche devint tutrice de ses enfants et régente M. Thénard, etc., etc. On se sert aussi de divers du royaume, qu'elle gouverna avec sagesse. Elle savons économiques, tels que le savon propre à mourut à Melun en 1252, Voy. Louis IX. Y. blanchir le fil de coton, le savon de ménage, le BLANCHE (LA MER), au nord de la Russie, savon liquide de Chaptal, le savon de laine, celui n'est qu'un golfe de la mer Glaciale. La Dvina, de suint. La lumière solaire, l'air, le calorique, l'Onéga, le Mézen, etc., ont leur embouchure l'eau, les acides, les substances alcalines, le chlore dans cette mer, et Arkhangel est le principal et les chlorures sont autant de corps dont on port que les bâtiments y fréquentent. La mer peut se servir dans les manufactures ou ateliers; Blanche est couverte de glace pendant six mois mais avec des procédés divers, car chaque subde l'année. Au nord-est la mer Blanche baigne stance exige un mode particulier : ainsi les toiles les côtes de la Laponie, et à l'ouest celles de la exigent des manipulations autres que celles qu'on Finlande. Parmi les golfes de cette mer on dis- fait pour le fil en écheveaux, pour le fil à coudre, tingue celui que forme l'embouchure de la Dvina, les linons; les toiles de coton destinées à l'imet à l'extrémité duquel est situé Arkhangel, le pression ne se blanchissent pas comme celles desgolfe de l'Onéga et enfin celui de Kondalok, qui | tinées à être livrées au commerce en blanc, etc. se prolonge dans la Laponie. Le commerce qui se fait dans cette mer appartient principalement à Arkhangel, et ce sont surtout les bâtiments anglais qui le font. Ils viennent chercher les grains, le chanvre, le lin, le bois, le goudron, etc., des provinces qui avoisinent la Dvina, Il se fait sur la mer Blanche un mouvement commercial considérable; mais, en général, il y a de grandes variations dans les affaires, suivant les événements qui affectent le commerce ou la politique de l'Angleterre.

Les harengs qu'on sale dans les ports de la mer Blanche sont moins estimés en Russie que ceux qui viennent d'autres mers; on avait espéré relever celte branche d'industrie en fondant, en 1805, la compagnie pour le commerce de la mer Blanche; mais jusqu'à présent les pêcheries de cette mer y ont peu gagné, comme on le voit par le montant des importations de poissons en Russie. DEPPING. MOD.

BLANCHIMENT, opération au moyen de laquelle on blanchit divers corps ou divers produits manufacturiers, en les dépouillant du principe qui les colore. Le flambeau de la chimie a porté depuis quelques années un grand jour sur cet art important et qui intéresse à un haut degré la salubrité et l'économie domestique, C'est à Berthollet qu'on doit la première application du chlore, connu alors sous le nom d'acide muriatique, à la destruction du principe colorant de la laine, du coton, du chanvre, du lin, etc.; le chimiste suédois Scheele avait seulement entrevu cette propriété du chlore. Le temps a apporté de grandes améliorations au

Quoiqu'il y ait une grande analogie entre la matière colorante du coton et celle du chanvre et du lin, néanmoins l'expérience a démontré qu'il était beaucoup plus facile d'enlever la matière colorante du coton que celle des deux autres, et qu'il suffisait d'employer la vapeur de l'eau bouillante. Pour blanchir ces trois sortes de matières on grille d'abord les toiles, ce qui leur enlève le duvet, sans attaquer la fibre végétale ou le tissu; ensuite on les macère, pour leur ôter une espèce de colle ou parement, et puis on les lave en les soumettant à diverses lessives. Dans plusieurs blanchisseries on ajoute à ces trois opérations l'exposition des toiles sur le pré. Là finit le blanchiment proprement dit, Pour blanchir les laines on leur enlève d'abord leur suint en employant un savon à base de potasse, ou, ce qui est préférable, l'urine ammoniacale; on les lave dans une eau courante et on les soumet ensuite à l'action de l'acide sulfureux, gazeux ou liquide. S'il s'agit de la soie, on commence par la décreuser; on lui enlève son vernis en la plongeant dans un bain de savon blanc de Marseille, et on la lave ensuite dans le courant d'une rivière. On blanchit aussi les plumes et les marabous, avec une eau de savon légère; les éponges, avec de l'acide sulfurique étendu d'eau; la cire, en la réduisant en rubans très-minces et en l'exposant alternativement au contact de l'air humide et de la lumière; le papier, en le trempant dans une dissolution de chlore. On voit, en résumé, que le blanchiment est une opération que la chimie a mise à la portée de tous les fabricants et qu'elle n'exige que des

suivant.

précautions faciles à prendre. Voy. l'article coup de succès à l'Académie royale de musique. V. DE MOLÉON. – Blangini s'est signalé par ses pièces fugitives: BLANCHISSAGE, opération d'économie do- ses romances, ses nocturnes à deux voix, ont eu mestique au moyen de laquelle on enlève les longtemps un succès de vogue. Appelé en 1805 corps qui salissent accidentellement les fibres à Munich, il y fit exécuter Trajano in Dacia; végétales des tissus, tandis que dans le blanchi- | le roi de Bavière lui confia la direction de sa chament on a pour but de dépouiller ces mêmes pelle. La princesse Pauline Borghèse le nomma fibres de leur principe colorant. Ces corps salis- directeur de sa musique et de ses concerts l'ansants étant en général de nature grasse, on em- née suivante. En 1809, il passa au service du ploie pour les détruire les alcalis, qui, agissant sur roi de Westphalie en qualité de maître de musieux, les saponifient; tel est le principe des lessives que de la chapelle, du théâtre et de la chambre. qu'on fait dans les ménages ou chez les blanchis- La révolution de 1850 a enlevé à Blangini les seuses. Ces opérations sont trop connues pour places qu'il avait à la cour de France; il était que nous ne puissions pas nous dispenser de les compositeur et accompagnateur de la chambre décrire. Nous nous contenterons d'ajouter qu'on du roi et de la duchesse de Berri. Blangini a les a perfectionnées et que, sous ce rapport, la composé dix-huit opéras. Les Gondoliers, tel salubrité a fait beaucoup de progrès. Elle est ici est le titre de l'ouvrage qu'il a fait représenter une cause influente sur la santé, car le blanchis- en 1833 sur le théâtre de l'Opéra Comique. Il a sage, outre qu'il ôte au linge de table et de cui- publié plus de deux cents romances ou noctursine les matières grasses et qu'il donne au lingenes, dont un grand nombre ont été adoptés par

en général une partie de l'éclat et de la blancheur qu'il avait étant neuf, il enlève encore à nos vêtements les miasmes souvent putrides que les émanations de nos corps leur communiquent.

Un des principaux perfectionnements consiste à blanchir à la vapeur. On économise les cinq sixièmes du combustible et beaucoup de temps, car on peut faire la lessive en 8 heures au lieu d'y en employer 24; on réduit au tiers la consommation du savon et d'un tiers les frais de main-d'œuvre; enfin on a la certitude de pouvoir porter la chaleur à la température de l'eau bouillante, chaleur bien nécessaire pour enlever des taches qui, sans elle, ne disparaîtraient pas. On est parvenu à blanchir avec d'autres matières que le savon c'est ainsi qu'on blanchit avec plusieurs substances végétales, telles que le mar- | ron d'Inde, la pomme de terre, la saponaire, le riz (ce procédé est employé dans l'Inde), le savon végétal de la Jamaïque qui est tiré du grand aloès d'Amérique, etc.

les auteurs de vaudevilles.

CASTIL-BLAZE. BLASON. On appelle ainsi l'art qui s'occupe spécialement de l'étude et de la composition des armoiries; quelquefois ce mot se prend aussi pour les armoiries elles-mêmes. La plupart des auteurs l'ont fait dériver de l'allemand blasen (sonner du cor), parce que, dit le P. Ménestrier, c'était la coutume de ceux qui se présentaient pour combattre dans les tournois de notifier ainsi leur arrivée. Les hérauts les annonçaient ensuite de la même manière, décrivant à haute voix, ou blasonnant à mesure les armes de chacun des concurrents. Par le même motif le blason a reçu encore le nom d'art héraldique. C'est en France qu'il a été le plus cultivé; et, ce qui le prouve, c'est que les étrangers, et surtout les Anglais, lui en ont emprunté tous les termes. Cet art, auquel on avait accordé jadis une haute importance, quand il semblait n'avoir pour but que de constater l'ancienneté et les diverses illustrations de quelques familles privilégiées, était tombé, depuis les premiers temps de la révolution de 1789, dans un oubli presque complet. Il reprit quelque faveur sous l'empire, à l'époque où la création d'une noblesse nouvelle reporta l'attention vers l'étude des signes et des emblèmes ans, il accompagnait sur l'orgue le chœur de par lesquels on avait distingué l'ancienne. Mais, cette église ; à quatorze ans, il y fit exécuter une de nos jours, une utilité plus réelle recommande messe à grand orchestre. Chanteur et composi- l'art du blason. On a compris que cette étude, teur, il réussit dans cette double carrière. Il vint trop vantée du temps de nos pères, mais beauà Paris en 1799, et fut chargé de terminer la coup trop dépréciée depuis, peut rendre les plus Fausse Duègne, opéra en trois actes, que Della-grands services à l'archéologie et à la numismaMaria avait laissé inachevé. Il écrivit ensuite tique nationales. Ainsi, quand nous apercevons plusieurs opéras parmi lesquels on distingue dans quelques-unes des salles abandonnées du Nephtali, en trois actes, représenté avec beau- ] château de Saint-Germain, ou sur un écu d'or

V. DE MOLEON. BLANGINI (JOSEPH-MARC-MARIE-FÉLIX), né à Turin le 8 novembre 1781, a fait ses études sous la direction de l'abbé Ottani, maître de chapelle de la cathédrale de cette ville. Dès l'âge de douze

|

:

offrent alternativement, dans le premier et le troisième, le deuxième et le quatrième quartier, les armes de deux familles ou de deux nations, réunies par suite d'une alliance, ou par tout autre motif. Tel était l'écusson d'Angleterre, sous Édouard III, qui l'avait écartelé de France, en y faisant alterner les fleurs de lis et les léopards. Le champ bien reconnu, il faut maintenant en distinguer les partitions au moyen des émaux. On en emploie neuf, savoir: deux métaux, or et argent; cinq couleurs, qui sont : azur, gueules (rouge), pourpre (violet), sinople (vert), et sable (noir). Enfin il y a encore deux fourrures: hermine et vair ou petit-gris. Chacun de ces émaux est distingué dans la gravure par des points, des hachures, etc., disposés d'une manière particulière. Ainsi, l'argent est représenté par un fond tout blanc; l'or par un fond sablé à petits points; le gueules par des hachures verticales; l'azur par des hachures horizontales; le sable par un fond noir, etc. Une des lois les plus sévères du blason est de ne pas mettre couleur sur couleur, ni métal sur métal. Cela se présente pourtant dans quelques cas : ainsi, Jérusalem porte d'argent à la croix d'or, etc.

du xvre siècle, ou sur une des pièces de canon ré- | la première donnera le parti; la seconde, le cemment apportées d'Alger, l'emblème si connu coupé. Le tranché et le taillé s'obtiennent par de la salamandre, nous nous reportons aussitôt des diagonales menées de droite à gauche, et de au règne de François Ier. De même, au château gauche à droite. La division ou partition en d'Écouen, la devise AПAANOΣ (sans reproche) quatre carrés donne ce qu'on appelle les quaret l'écusson d'or chargé d'une croix de gueules tiers, qui peuvent être subdivisés à leur tour. De et de seize alérions d'azur, rappellent le nom des là l'expression si connue de quartiers de noMontmorency et l'un des beaux faits d'armes qui blesse, dont les preuves étaient exigées dans ceront illustré cette famille. On a vu, à l'article AR-tains cas. On a appelé écartelés les écussons qui MOIRIES, que le système le plus probable reportait seulement au temps des croisades l'origine des distinctions héraldiques. (Nous ne parlons pas ici des auteurs qui ont donné sérieusement les armoiries des enfants de Noé et celles des enfants d'Israel). L'assertion que nous venons de rappeler a bien été contredite par des personnes éclairées cependant nous ne voyons citer nulle part de monuments antérieurs à l'époque de ces guerres lointaines, qui soient décorés d'armoiries. Ainsi, l'on n'en voit pas même l'apparence dans la célèbre tapisserie de Bayeux, exécutée (d'après la date la plus ancienne qu'on puisse lui donner), vers l'an 1070, c'est-à-dire moins de 30 ans avant la première croisade. Il y a ici, au surplus, une distinction importante à faire. Sans doute, à toutes les époques, les peuples guerriers et leurs chefs eux-mêmes ont pu porter, au milieu de leurs boucliers et sur leurs étendards, | des emblèmes propres à les rallier sur le champ de bataille; mais il y a une grande différence entre ces signes isolés, variables suivant le caprice de la nation ou de ses maîtres (on sait, par exemple, que l'aigle n'a été définitivement adoptée par les Romains qu'au temps de Marius), et des signes convenus et invariables, disposés suivant un ordre régulier, et surtout héréditaires. Or, ce sont ces derniers traits qui caractérisent l'art du blason. Les signes nombreux qu'il emploie, représentation plus ou moins exacte d'objets naturels ou fictifs, ne sont pas les seuls éléments dont il fasse usage. On y joint encore les devises, qu'il faut distinguer du cri de guerre | ou d'armes et dont plusieurs, devenus célèbres, rappellent, d'une manière souvent ingénieuse, des faits qui ont obtenu une juste illustration. C'est ainsi que l'histoire du moyen âge et la science des armoiries peuvent encore se prêter un mutuel appui et s'éclairer l'une par l'autre. Il faut s'occuper d'abord du champ de l'écu. Ce dernier, variable de forme suivant les pays, est en France rectangulaire, posé droit, et terminé par une pointe peu saillante. On y distingue le haut ou le chef, le milieu ou centre, et le bas ou la pointe. Si on le partage également par deux lignes, l'une horizontale, l'autre verticale,

[ocr errors]

|

Avec les éléments qui viennent d'être indiqués, on peut déjà décrire ou blasonner un assez grand nombre d'armoiries; celles qui ne contiennent aucune figure. Ainsi on se représente très-bien les armes de la ville de Bordeaux (d'or plein); de Narbonne (de gueules plein); celles de Bretagne (d'hermine), de la maison de Biron (écartelées d'or et de gueules), etc.

Mais sur la plupart des écus d'armoiries on trouve encore, outre les émaux, des figures dont les formes et le nombre varient à l'infini. Il faut distinguer ici les figures héraldiques et celles que l'on nomme naturelles et artificielles. Les premières portent encore le nom de pièces honorables, et ont été, pour la plupart, empruntées aux tournois. Ce sont, en ne citant que les principales : la fasce (ou bande horizontale); le pal (bande verticale); la bande et la barre (bande proprement dite, inclinant à droite ou à gauche); le chevron, l'écu en abîme (ou isolé); la croix, le sautoir, le canton, etc. Ces pièces se

modifient de mille manières et reçoivent des noms différents, suivant leur nombre et leurs dimensions. On peut consulter à cet égard les divers traités de blason.

:

Les figures naturelles sont prises des animaux, des plantes, des astres, du corps humain, etc. Les artificielles sont des meubles ou instruments de métiers, de guerre, de cérémonies, etc. Tous ces objets peuvent être peints avec les émaux que nous avons indiqués. Ainsi, il y aura des croix d'or, de gueules, des lions d'a- | zur, des ours de sable, des tours d'argent. Ici | sont encore employées des dénominations nouvelles un bras droit étendu s'appelle dextrochère; deux mains unies, une foi, etc. Les figures d'animaux ont aussi des désignations qui leur sont propres. Ainsi, il y a des lions passants (qui marchent), léopardės (vus de face), rampants (quand ils semblent grimper), etc.; ils sont d'ailleurs armés, lampassés, mornés, etc. Plusieurs de ces emblèmes constituent | des armes parlantes : la maison de Créqui porte des criquets (arbustes épineux des haies); celle de Mailly des maillets; celle de Colbert une couleuvre (coluber); les dauphins de France et d'Auvergne avaient un dauphin, etc.

Nous n'avons pas encore parlé des brisures. On appelle ainsi tout accessoire et même toute modification introduite dans des armoiries, et qui ont pour objet de distinguer les branches d'une même famille. On emploie surtout pour cet usage: le lambel, la bordure, le bâton péri (raccourci et isolé); l'étoile, la coquille, la croizette, et autres accessoires qui n'altèrent pas sensiblement le blason principal. Ainsi, l'écu de la branche aînée de Bourbon, brisé d'un lambel d'argent à trois pendants, forme les armes de la branche d'Orléans. Le dernier duc de Bourbon portait un bâton péri en bande de gueules, pour brisure; Montmorency-Laval charge la croix de gueules de cinq coquilles d'argent, etc. | On peut regarder encore comme une brisure, la ligne de bâtardise qui, tracée en diagonale sur tout le champ de l'écu, annonçait que le titulaire n'appartenait que d'une manière illégitime à la noble famille dont il portait les armes.

Maintenant que nous avons étudié l'écu et les divers emblèmes dont il peut être orné (et nous observons en passant que les armes les plus simples sont regardées, en général, comme étant les plus anciennes), il nous reste à parler des ornements extérieurs, tels que les casques et couronnes, les lambrequins, les supports et tenants, les insignes et les ordres de chevalerie.

On a appelé timbres les ornements tels que les

|

|

casques, couronnes, etc., qui reposent immédiatement sur l'écu des armoiries. Les couronnes s'emploient, non-seulement pour les souverains, mais même pour la noblesse titrée, jusqu'au rang de vicomte inclusivement. Elles sont distingués par le nombre des perles et des fleurons qui les surmontent. Ainsi, la couronne de duc porte alternativement une perle et un fleuron; celle de comte n'a que des perles, et celle de vicomte quatre perles seulement. Sous le régime impérial, on avait employé, pour les personnes attachées à la magistrature et à l'ordre civil, une toque ornée de plumes, dont le nombre variait selon le rang du titulaire. Cette innovation paraît n'avoir pas été maintenue, Les casques ou heaumes sont réservés à la noblesse militaire; ils diffèrent de même de forme et de richesse. Les rois et empereurs ont le casque d'or, bordé et damasquiné du même, tout à fait ouvert et sans grilles; le métal change et les ornements diminuent à mesure qu'on descend, et le nombre des grilles augmente dans la même proportion.

Les lambrequins sont des bandes d'étoffe, de rubans découpés qui descendent en forme de festons très-enroulés autour du timbre, pour lui servir d'ornements. C'était, dit-on, l'ancienne enveloppe des casques, destinée à les préserver de la chaleur et de la poussière comme le faisait la cotte d'armes pour le reste de l'armure. Le fond des lambrequins est ordinairement de la couleur du champ de l'écu, et les bords sont de celle des autres émaux. Au-dessus des casques et des couronnes se place encore quelquefois un ornement particulier qui a reçu, par suite de sa position, le nom de cimier. C'est tantôt une touffe ou masse de plumes, tantôt une figure d'animal ou de tout autre objet réel ou imaginaire, tels que les chevaliers en portaient jadis sur leur casque, à l'imitation des héros grecs ou romains.

On a donné le nom de tenants à des figures humaines, telles que des guerriers, des sauvages, et même des anges, qu'on place des deux côtés de l'écusson. Quand ce sont des animaux qui sont ainsi placés, ils reçoivent le nom de supports. Ainsi, les armes de France avaient pour tenants deux anges; celles d'Angleterre ont pour supports une licorne d'un côté et un léopard de l'autre, etc.

Quant aux marques de dignités, ce sont les chapeaux de cardinaux, les mortiers pour la haute magistrature, la croix patriarcale pour les archevêques, etc., placés comme timbres sur l'écu. Les bâtons de maréchaux, les masses des

chanceliers, se mettent en sautoir, derrière le champ. Les cordons des ordres nationaux et étrangers sont disposés autour de l'écu; la croix, derrière celui-ci, ou pendante au bas du collier, suivant le rang du dignitaire. Enfin, derrière les armoiries des souverains on ajoute un manteau ou pavillon, plus ou moins riche, aux couleurs du blason; c'est sur ce pavillon et au-dessous de la pointe de l'écu que se voit ordinairement la devise, tandis que le cri d'armes se place plus volontiers autour du timbre, comme dans l'écusson d'Angleterre.

Pour de plus amples détails, on peut consulter les traités spéciaux, et particulièrement celui du P. Ménestrier, revu et augmenté par M. L. Lyon, | 1770; et les ouvrages de Favyn, de la Colombière et du P. de Varennes.

Ce mot blason a été encore employé par les vieux poëtes français, surtout au XVIe siècle, pour désigner de petits poemes, le plus souvent satiriques. Marot en offre beaucoup d'exemples.

C. N. ALLOU.

BLASPHÈME. La véritable définition du blasphème se trouve dans ces paroles de Moïse : Quiconque aura maudit son Dieu portera la peine de son péché (Lév. XXIV, 15). Le blasphème consiste donc à proférer contre Dieu des outrages, des imprécations ou des menaces; à braver sa puissance; à méconnaître, dans une folle impiété, sa grandeur et ses droits; à blâmer ouvertement les directions de sa sagesse et les dispensations de sa providence, On le confond à tort avec la profanation, le sacrilége, le parjure; avec l'athéisme et le panthéisme. On a même quelquefois qualifié du nom de blasphème des injures proférées contre la Vierge et les saints. Réprouvé par la loi de Moïse qui pronon- | çait contre lui la peine de mort, le blasphème | fut aussi, même chez les nations idolâtres, l'objet de l'horreur universelle. Cependant les condamnations pour cause de blasphème, prononcées par les Athéniens contre Socrate et par les prêtres juifs contre Jésus-Christ, montrent assez l'abus qu'il est trop facile de faire des lois pénales en pareilles matières. Les anciennes législations avaient généralement proscrit le blasphème sous les peines les plus sévères. Justinien, saint Louis, Pie V, etc., l'avaient puni de l'amende, du fouet, de la mutilation de la langue, des galères et même de mort. La dernière exécution à mort pour fait de blasphème eut lieu en 1748, à Orléans, sur sentence du parlement de Paris. Ces anciennes lois sont généralement tombées en désuétude : la diversité des opinions religieuses et l'inconvénient qu'il y aurait à prononcer

|

exclusivement dans le sens de telle ou telle d'entre elles en est peut-être la cause. Les lois actuelles gardent un profond silence sur le blasphème : serait-ce par la raison qui porta Solon à garder le silence au sujet du parricide? Le sage athénien ne voulut pas supposer la possibilité du parricide : il est aussi de la sagesse du législateur de ne pas supposer la possibilité du blasphème. BOISSARD,

BLATTE (blatta orientalis, L.), du grec, blaptô, je nuis. Les blattes sont des insectes orthoptères qui volent peu, mais qui marchent avec une grande agilité. La plupart sont nocturnes, et c'est à cause de cette habitude que les anciens les nommaient lucifugœ. Quelques espèces vivent dans les bois, d'autres habitent nos demeures et y font un très-grand dégât en mangeant nos comestibles et en se nourrissant de nos vêtements de laine, de soie, de fil, de cuir, etc. Leurs ravages sont principalement sensibles dans les pays chauds, en Amérique, par exemple, et dans nos colonies où elles ont reçu les noms de ravets, cancrelats, kakerlacs ou kakerlaques. Comme ces insectes évitent la clarté, et que, pendant le jour, ils se tiennent cachés sous les pierres, dans les fentes de murailles ou entre les planchers, on n'a pu les étudier avec assez de soin pour connaître les circonstances de leur accouplement; on sait seulement que la femelle pond successivement un ou deux œufs cylindriques, arrondis vers les bouts et relevés d'une sorte de côte en carène, de la grosseur de la moitié de l'abdomen environ.

BLAUDE, espèce de blouse (voy. ce mot), habillement de dessus, surtout de charretier, fait de grosse toile, que nos pères appelaient bliaud, et qui était chez eux un vêtement commun aux deux sexes. Ce mot vient de la basse latinité blialdus, d'où les Provençaux ont fait blisaud, les Languedociens brisaud, les Lyonnais blauda, les Comtois biauda, les Normands plaud et les Picards bleude, x.

BLÉ, espèce du genre froment dont la graine forme, en Europe, la base de la nourriture de l'homme. Ce nom a été étendu à d'autres végétaux que ceux du genre triticum; il désigne aussi, quand il est accompagné de quelque épithète, des variétés de ce végétal précieux; ainsi l'on appelle :

BLÉ D'ABONDANCE, un froment dont les épis gros, longs et composés, donnent plus de grain que les épis ordinaires.

BLÉ AVRILLÉ, le blé semé en avril.

BLÉ DE BARBARIE, le sarrasin, polygonum fagopyrum.

« VorigeDoorgaan »