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trois riches bénéfices, entre autres le prieuré de | Allemagne solliciter l'intercession de quelques Lonjumeau. Il pouvait prétendre aux premières princes auprès du roi de France, en faveur des dignités de l'Église catholique; mais dès son en protestants de ce royaume. Dans cette mission, fance il avait été imbu des principes de la ré- ses avantages extérieurs ne le servirent pas forme par Melchior Wolkmar de Rothweil, ju- moins bien que son éloquence, sa dextérité, son risconsulte et helléniste, qui professa pendant | zèle infatigable. L'année suivante, il quitta Lauplusieurs années à Orléans et à Bourges. L'indé- sanne pour aller s'établir à Genève. Était-il, dans pendance des nouvelles doctrines convenait mer- cette circonstance, guidé par le seul désir de se veilleusement à l'esprit fier, fougueux et emporté fixer dans la métropole de la réforme, ou l'avan du jeune Théodore, qui, malgré les écarts d'une ture scandaleuse d'un enfant qu'il eut de sa seradolescence très-dissipée, était parvenu presque vante lui rendait-elle impossible un plus long en se jouant à en savoir autant que son docte séjour à Lausanne? On cherchait alors à Genève maître. Mais, par une loi de la nature qui admet à perfectionner les études et à répandre le goût peu d'exceptions, elle n'avait pu départir tant de des lettres. Une Académie venait d'être formée dons à un mortel sans y mêler le germe des pas- | (1559): Calvin voulut que Bèze en fût nommé sions les plus orageuses. Homme complet s'il en recteur, et y occupât une chaire de théologie. fut jamais, Bèze les eut toutes. Il ne connaissait L'éclat de son cours, qu'il interrompit pour aldans sa vie privée que cette autre loi, appelée ler en France convertir le roi de Navarre, Anpar les épicuriens la bonne loi naturelle, et iltoine de Bourbon; le succès de sa mission cals'y livra sans frein et ouvertement. Toutefois, viniste dans le Béarn, avaient fixé sur lui les dans l'infâme diversité de ses goûts, une femme, yeux de l'Europe politique et lettrée, lorsque le Claudine Denosse, épouse d'un tailleur, et un colloque de Poissy vint ajouter à sa célébrité. jeune homme de famille, d'esprit et de talent, Bèze y fut envoyé avec onze docteurs de la réAudebert, depuis président à l'élection d'Orléans, forme. Le jour de la conférence arrivé, Bèze et inspirèrent à Bèze une double passion, qu'il s'est ses collègues, avant d'exposer leur doctrine, plu à immortaliser dans des vers latins, par lui tombèrent à genoux, et il récita à voix haute sans pudeur livrés à l'impression. Je veux par- une fervente oraison dans laquelle il implora ler de cette fameuse pièce qui a toujours été les lumières du ciel. Il expliqua ensuite avec mocontre lui un si grave sujet d'accusation, et qui dération, et d'une manière aussi peu polémique a donné lieu à une polémique qui remplirait des que possible, les points sur lesquels les calviin-folio. En vain Bayle, ordinairement plus im- nistes s'accordaient avec l'Église romaine, et partial, a voulu le défendre de ce méfait, il n'a ceux sur lesquels ils en différaient. Mais quand pu y parvenir. Après son changement de reli- il vint à combattre la présence réelle de Jésusgion, Bèze fut nommé professeur de grec à Lau- | Christ dans l'eucharistie, son langage parut si sane: c'est là qu'il publia sa tragédie française choquant aux évêques « qu'ils commençèrent à d'Abraham sacrifiant (1550), qui fut bientôt bruire et murmurer, dont les uns disoient : blastraduite en latin et partout répandue. Mais phemavit; entre autres le cardinal de Tournon, un ouvrage qui étendit bien davantage la renom- doyen des cardinaux, qui étoit assis au premier mée de Bèze, et qui prouve qu'il n'y avait alors | lieu, requist au roy et à la royne que l'on impoguère de philosophie et d'esprit de tolérance | sât silence à de Bèze, ou qu'il fust permis à sa chez les réformateurs, c'est son fameux traité compagnie de se retirer.» (BÈZE, Hist. eccléDe hæreticis a civili magistratu puniendis. | siastique.) Catherine ne céda point à ce conseil C'est l'apologie du jugement et du supplice de et Bèze fut écouté jusqu'au bout. Le cardinal de Servet, condamné au bûcher comme hérétique Lorraine, qui répondit à Bèze quelques jours par les magistrats de Genève, le 27 octobre 1555. après, montra plus de modération : « Plût à Les réformés de Genève venaient de se permet- Dieu, s'écria-t-il, que cet homme eût été muet, tre la plus révoltante anomalie. Cette religion à et que nous eussions été sourds!» Le colloque peine née de l'esprit de discussion voulait com- n'eut aucun résultat. Bèze ne retourna point primer par le fer et par le feu l'esprit de discus- alors à Genève : l'édit de janvier 1562 ayant persion contre tout ce que n'avait pas renversé, at- mis aux réformés l'exercice public de leur culte, taqué sa nouvelle Église. Ainsi, dès lors les chefs il prêcha à Paris et se distingua dans toutes les de la réforme refusaient aux autres une liberté occasions par la ferveur de son zèle. Ses adverqu'ils réclamaient pour eux-mêmes. Bèze devint saires disaient alors de lui qu'il était la tromdès lors un homme très-important parmi ses co-pette de discorde dans les guerres civiles. Il asreligionnaires. Il fut chargé en 1558 d'aller en sista à la bataille de Dreux, où les protestants

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furent défaits (1563). On l'accusa de s'être battu, | employer le poison ou le poignard pour se démais il se défend d'avoir jamais quitté la hou- | lette du pasteur pour le glaive de l'homme de guerre. Poltrot de Meré, assassin du duc de Guise, dans son premier interrogatoire, nomma Bèze avec l'amiral de Coligni comme lui ayant inspiré son exécrable projet. Il se rétracta ensuite devant le président de Thou. Bèze quitta la France lors de la pacification de 1563, et revint prendre sa place dans l'Académie de Genève. A la mort de Calvin, en 1564, il succéda à tous les emplois de son ami et de son maître, et fut dès lors regardé comme le chef des réformés en France et à Genève. Il ne revit désormais que rarement la France, et toujours pour l'intérêt des calvinistes. Au synode de la Rochelle, toutes les Églises réformées de France lui déférèrent l'honneur de présider l'assemblée. Il fut encore employé à une négociation importante en Allemagne, dans l'année 1574, et assista à différentes époques à des conférences tenues en Suisse et en Allemagne pour l'éclaircissement de quelques points de doctrine. En 1586, il eut à Montbelliard une conférence publique avec Jacques André, théologien de Tubingue. Dans la discussion orale Bèze conservait de la dignité, de la grâce, de la modération; il n'en est pas de même de ses écrits polémiques. Quel amas d'injures et de trivialités! avec quelle avidité il recueille et reproduit, en les envenimant, les bruits les plus hasardés qui couraient contre ses adversaires! Vilain, effronté, misérable pédant, puant, loup déguisé, serpent, singe, telles sont les épithètes qui reviennent fréquemment sous sa plume. Aucune philosophie dans ses écrits polémiques, rien qui décèle l'esprit de justice, de sagesse, de charité. La liberté ne s'y montre que sous les traits de la licence; l'obéissance y est servilité. Bèze ne montre pas dans la discussion plus de philosophie et d'impartialité. Dans l'entraînement de son zèle, ses injures ne sont pas seulement pour les théologiens, les évêques et les pontifes; elles montent jusqu'aux souverains temporels. Antoine de Bourbon, roi de Navarre, est sous sa plume un Julien l'Apostat, Marie Stuart une Médée. Ses adulations furent pour la reine d'Angleterre Élisabeth et pour Jacques Ier son successeur. Il leur a dédié à l'un et à l'autre plusieurs de ses écrits; et l'on a reproché justement à Bèze, Français de naissance, d'avoir dans une de ces dédicaces, donné à Élisabeth le titre de reine de France. Si personne n'eut de plus ardents ennemis que Bèze, personne aussi n'a eu de partisans plus enthousiastes. Des calvi- | nistes ont écrit que la cour de Rome avait voulu

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faire de lui. Toutefois, il est prouvé que, soit de
bonne foi, soit pour faire croire à la méchanceté
de ses ennemis, Bèze prenait des précautions
pour sa sûreté il ne sortait jamais sans être
accompagné de quelques disciples. Son carac-
tère s'était fort adouci dans ses dernières années;
et lorsqu'il eut le bonheur de voir Henri IV dans
un village de la Savoie près de Genève, ce prince
lui ayant demandé ce qu'il pourrait faire pour
lui, Bèze, qui avait alors 81 ans, n'exprima qu'un
seul vœu, celui de voir la France entièrement
pacifiée. Il jouissait alors en France d'une con-
sidération universelle. Bèze, malgré son âge et
ses infirmités, conservait toute sa verdeur. Il
avait perdu en 1588 sa première femme, et à
l'âge de 70 ans, il se remaria avec une jeune per-
sonne, mieux apparentée que la défunte, Cathe-
rine de la Plane, qu'il appelait sa Sunamite. Bèze
ne discontinua qu'en 1600 ses leçons à l'Aca-
démie de Genève. Je ne m'arrêterai pas à pré-
senter la liste des écrits de Bèze : elle est im-
mense. J'ai déjà parlé de quelques-uns. La
Comédie du pape malade, par Thrasybule-
Phénice (1561); l'Histoire de la Mappemonde
papistique, par Frangidelphe Escorche-Mes-
ses, sont des pamphlets mordants, mais sans dé-
licatesse: il y avait là de quoi transporter d'aise
la plébécule calviniste. Dans ses Icones viro-
rum illustrium, ouvrage d'un genre plus sé-
rieux, et qui a été traduit en français, Bèze lance
des coups de foudre contre l'épiscopat : Dans
son Histoire ecclésiastique des Églises réfor-
mées au royaume de France, depuis l'an 1521
jusqu'en 1563, écrite en français et publiée en
1580, il se montre plus modéré, plus impartial
que dans ses écrits polémiques. Il avait fait im-
primer, en 1556, sa version du Nouveau Tes-
tament avec des notes. Marot avait traduit en
vers français les cinquante premiers psaumes de
David. Bèze, d'après le conseil de Calvin, entre-
prit de compléter cette version, et donna les
cent autres psaumes, traduits, dit un contem-
porain, non avec la même joliveté que Marot.
La traduction de Marot et de Théodore de Bèze
fut admise dans la liturgie protestante, et par
là devint plus odieuse aux catholiques : dans la
suite, elle fut rajeunie par Conrad et la Bastide.
Pendant que Bèze mettait la dernière main à la
publication des psaumes, il fut attaqué de la
peste qui régnait à Genève en (1605). A propos
de la peste de Genève, Bèze publia un écrit en
latin, fort rare, et qui prouve qu'alors comme
aujourd'hui il y avait, en fait d'épidémie, dés
contagionistes et des non-contagionistes. En

voici le titre en français: Solution de deux quelques ouvrages de géométrie lui révéla sa questions sur la peste: Est-elle ou non con- vocation. Obligé de se livrer à l'instruction, il tagieuse? Est-il permis aux chrétiens de s'y consacra ses loisirs à des recherches sur le calcul soustraire par l'éloignement? — En 1597, à intégral; deux mémoires sur ce sujet lui ouvri78 ans, il retrouva toute la verdeur de sa jeu- rent, en 1763, les portes de l'Académie des nesse, pour faire la petite guerre aux jésuites. sciences; il n'avait encore que 28 ans. Les goûts Clément Dupuy, l'un d'eux, avait écrit que Bèze de Bezout l'auraient porté à embrasser les généétait mort après avoir fait profession de la foi ralités du calcul; mais, père de famille sans forromaine. Sous le titre de Beza redivivus, le tune, il sut renoncer à ce genre d'études qui prétendu mort publia une satire en vers latins conduit plus à la gloire qu'à la richesse, et il contre les jésuites. Il est assez remarquable qu'un | accepta, en 1763, la place d'examinateur des des derniers écrits de Bèze rappelle, par le feu gardes de la marine. M. de Choiseul le chargea de la composition, toute la verve qui avait pré- en même temps de la composition d'un ouvrage sidé à la composition de ses Juvenilia. Cet éton- pour l'instruction de ces élèves, et il publia, en nant vieillard, beau encore à 86 ans, n'eut pas, 1764, son Cours de mathématiques à l'usage comme tant d'autres, le malheur de se survivre des gardes de la marine. Dans ce cours il traite à lui-même. Le testament de Bèze, qui est im- d'une manière simple des questions élevées dont primé, respire partout l'amour de la France la solution indispensable pour la construction et de la paix, mêlé au souvenir et au regret des vaisseaux, était jusqu'alors ignorée par les de ses fautes. Les chefs de secte auraient-ils élèves de la marine. Bientôt après, en 1768, donc, avec maint souverain, ce trait de ressem- nommé examinateur pour l'artillerie, il donna blance, que leurs dernières paroles fussent une nouvelle édition de son ouvrage, en y inla condamnation du mauvais usage qu'ils ont troduisant les applications nécessaires aux offipu faire de leur pouvoir sur leurs contempo- ciers de cette arme. On peut reprocher à Bezout rains? d'avoir trop souvent négligé des démonstrations indispensables dans l'enseignement des sciences rigoureuses; son traité, le seul complet qui ait existé pendant longtemps, n'en a pas moins servi de base à l'instruction durant de longues années, et acquis à son auteur une immense popularité.

CH. DU ROZOIR.

BÉZOARD. On donne ce nom aux pierres ou calculs qui se forment dans différents viscères des animaux. La crédulité attribuait autrefois des vertus extraordinaires à ces concrétions, et le haut prix auquel les portait leur rareté, les exposait à de nombreuses sophistications. De là sont venues les épithètes de bézoards vrais et de bézoards faux ou factices. On distinguait encore les bézoards orientaux des bézoards occidentaux qui étaient produits par des animaux d'Europe ou d'Amérique, et dont on prétendait que les propriétés étaient beaucoup inférieures à celles des autres. C'est de l'antilope oryx ou plutôt du paseng (chèvre sauvage de Kaempfer), que proviennent les bézoards orientaux. Ce nom de bézoard a été étendu à d'autres corps dont la forme était plus ou moins voisine. Ainsi l'on a appelé :

BEZOARD FOSSILE, des concrétions calcaires formées de couches superposées, que l'on soupçonnait avoir été produites dans le corps des animaux et rejetées par eux. On ne lui accordait que peu de propriétés. On sait maintenant à quoi s'en tenir sur ces concrétions sphéroïdales formées comme les stalactites, et que l'on trouve dans tous les terrains calcaires. On a encore appelé bézoard fossile des alcyonites de forme arrondie. DR..Z.

BEZOUT (ÉTIENNE), naquit à Nemours, en 1730, d'une famille fort pauvre. La lecture de

En 1779 parut la Théorie générale des équations déterminées, à laquelle Bezout travaillait depuis 1762; cette théorie n'a certes pas tranché toutes les difficultés que présente cette partie du calcul, mais elle a du moins fait pressentir la marche à suivre pour arriver à une solution complète.

Bezout, adonné à la géométrie, cultivait cependant avec succès les sciences physiques; il a le premier fait connaître les grès cristallisés de Fontainebleau, qui, depuis, ont été l'objet de recherches savantes.

Ce savant modeste était d'un caractère fort doux; cependant son abord froid prévenait mal en sa faveur ceux qui le connaissaient peu : ce qui a fait dire à Condorcet qu'il y avait deux hommes en lui: l'homme des amis, et l'homme des étrangers. Des fatigues occasionnées par ses voyages, et quelques chagrins personnels, abrégèrent ses jours: il mourut en 1783. CAYLUS.

BIAIS, obliquus, mot formé du gaulois bihay, et qui se dit de tout ce qui a une direction ou une section oblique aux directions ou aux faces adjacentes; ainsi en terme d'arpentage, de jar

X.

dinage et d'architecture, le biais (obliquitas) | moins de succès et avec plus d'honneur encore s'entend d'un alignement oblique aux aligne- en politique et en morale que dans les applicaments adjacents d'un terrain; il se présente sitions physiques et matérielles. fréquemment dans la pratique que celui qui ne saurait opérer que sur des terrains réguliers éprouverait à tout moment des obstacles aux développements de ses talents. Le grand art c'est de savoir tirer parti des biais qui se présentent forcément, mais on ne doit jamais les faire naltre sans nécessité dans la disposition des jardins ou des édifices. En construction, on distingue le biais gras du biais maigre; le premier a lieu lorsque l'angle est obtus, le second lorsqu'il est aigu. En coupe des pierres, on a la porte biaise ou biais par tête et le biais passé ou corne de vache. La porte biaise est celle qui a son ouverture droite dans un mur dont la paroi extérieure n'est point parallèle à celle intérieure. Le biais passé est une porte qui a son ouverture oblique dans un mur dont les deux parois sont parallèles. Enfin biais est aussi em- | ployé en charpente et dans d'autres travaux, pour désigner, en général dans les corps, des sections obliques aux faces adjacentes, les sections perpendiculaires à ces faces étant dites sections droites.

DUB...

En termes de manége, on dit aller en biais, faire aller un cheval en biais, c'est-à-dire les épaules avant la croupe, ou les parties de devant toujours avant celles de derrière. Pour cela, il faut aider à toutes mains le cheval de la rène de dehors, et soutenir, c'est-à-dire le tenir ferme, sans lui donner aucun temps, en l'aidant aussi de la jambe de dehors de façon que la rêne et la jambe soient du même côté, et toujours en dehors.

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BIALOVIETZ, grande forêt de la Lithuanie, gouvernement de Grodno, entre 52° 29′ et 52° 51′ de lat. N., à l'E. de la province de Bialystok, renferme un très-grand nombre de bêtes fauves. BIANCHINI. Plusieurs savants italiens ont porté ce nom; le plus remarquable est FRANÇOIS Bianchini, célèbre astronome et antiquaire, qui naquit à Vérone en 1662 et passa la plus grande partie de sa vie à Rome où il fut comblé de distinctions et de grâces par les papes Alexandre VIII, Clément XI et Innocent XIII. Chargé de tirer une ligne méridienne et de dresser un gnomon dans l'église de Sainte-Marie des Anges, il accomplit avec succès cette difficile opération; il perfectionna beaucoup la machine qui sert à corriger, dans les lunettes du plus grand foyer, les imperfections des tubes. La liste des ouvrages qu'il a laissés sur les sciences exactes et sur les antiquités serait fort longue et il faudrait encore y joindre ses poésies; car ses graves études ne l'empêchaient pas de se livrer à la littérature. X.

BIARMIE, nom d'un royaume finnois au nord ou nord-est de la Russie dont il est souvent question dans les annales des pays scandinaves, mais dont aujourd'hui il est impossible de déterminer les limites. C'est sans doute à ce nom que celui de Permie (grande Permie, Permeki, etc.) doit son origine; mais on s'est trompé en faisant coïncider les bornes de l'ancienne Biarmie avec celles du gouvernement russe actuel de Perm, car elle paraît s'être étendue le long de la Dvina sur une grande partie des gouvernements d'Arkhangel et de Vologda et avoir été baignée par la mer Blanche: Kholmogory est regardé comme en ayant été la capitale. Le nom qui correspond plus exactement à celui de Biarmie est le nom de Zavolotchie, ancienne province de Novogorod. Le royaume, traversé par la route commerciale qui servait de communication entre les ports de la mer Baltique et l'Asie, cessa d'exister longtemps avant la fin du moyen âge et à son nom souvent répété par les traditions du Nord, on peut à peine rattacher le petit nombre de faits que nous avons rappelés dans l'ouvrage publié sous ce titre La Russie, la Pologne et la Finlande, tableau statistique, hist,, géogr,

BIAIS se dit par extension en morale, ou dans le sens figuré, avec la même acception que dans le sens propre et direct, et s'entend alors des diverses faces sous lesquelles on peut envisager | une chose, des divers moyens, des divers expédients dont on peut se servir pour y réussir, des diverses manières enfin de tourner, de regarder une affaire, une entreprise. Mais c'est surtout en politique que ce mot reçoit son acception la plus fréquente et la plus étendue. L'adresse et la ruse font plus en politique, en effet, que la force et la violence; l'habileté consiste souvent à savoir y tourner les difficultés, à les aborder de biais et non en face: il n'est pas donné à tout le monde de trancher le nœud gor-et topogr. de toutes les parties de la monarchie dien comme Alexandre ou comme voulait le faire russe prises isolément, par M. J. H. Schnitzler, Napoléon, à qui ce moyen n'a pas réussi jusqu'au un gros vol. in-8°. S. bout; et le grand art de savoir mettre les obsta- BIAS, l'un des sept sages de la Grèce, naquit cles à profit s'exerce certainement avec non | à Priène, dans l'Ionie, vers l'an 570 avant J. C.

Il se consacra à l'étude de la philosophie et mit surtout en pratique la haute sagesse qu'il y puisa. Quoique un peu misanthrope, il prit une part❘ active aux affaires publiques, et il employa les connaissances qu'il avait acquises dans les lois au profit de ses amis, pour lesquels il plaidait devant les tribunaux ou dont il conciliait les différends. Il fit toujours le plus noble emploi des biens qu'il tenait de la fortune. Après la défaite de Crésus, Bias conseilla aux loniens d'aller s'établir dans la Sardaigne; mais ils ne voulurent point se rendre à son avis, et après une vaine résistance ils furent subjugués par les généraux de Cyrus. Les seuls habitants de Priène résolurent de quitter leur ville avec ce qu'ils avaient de plus précieux. Bias, ne faisant aucuns préparatifs de départ, répondit à un de ses concitoyens qui lui en témoignait son étonnement : « Je porte tout avec moi. » C'est cet Omnia mecum porto devenu fameux. Bias mourut dans sa patrie à un âge très-avancé. Plutarque, dans son Banquet, Diogène Laërce, Stobée et d'autres nous ont conservé des fragments de Bias qui font foi de sa sagesse.

CONV. LEX.

lui laissa que le soin de faire la prière. Après avoir donné une forme stable à l'empire des Mameluks, repoussé les Tâtars, rétabli la puissance des musulmans et combattu les Francs avec succès, excepté devant Saint-Jean-d'Acre, où il échoua, Bibars, superstitieux comme tous les Orientaux, s'appliqua un horoscope que les astronomes avaient tiré d'une éclipse de lune qui eut lieu alors, en la regardant comme le présage de la mort d'un grand personnage. Voulant détourner la prophétie de sa tête en la faisant tomber sur un autre, il fit prendre à un prince de la maison de Saladin un breuvage empoisonné; mais s'étant servi lui-même ensuite par erreur du vase qui le contenait, les restes du poison eurent encore assez de force pour lui donner aussi la mort à lui-même, et il périt ainsi de ses propres mains, le 27 de mohharem 676 (30 juin 1277), après 19 ans de règne. Ses expéditions militaires lui avaient encore fait donner le surnom d'Aboul-Foutoùh (père des victoires); sa sollicitude pour les intérêts de ses sujets lui fit 'donner celui de Melik-el-Ohaher (prince illustre), et sa sollicitude pour la religion celui de BIBARS, connu dans les anciennes chroniques Rokn-Eddyn (soutien de la religion). Il donnait des croisades sous le nom d'Al-Bondoucdary, tous les ans, ajoute le biographe que nous avons Al-Salehy, 4e sultan de la dynastie des Mame- déjà cité, 100 mille mesures de blé pour les pauluks-Baharytes, était un esclave du Captchac, vres, entretenait les enfants des soldats tués à amené en Syrie et vendu à Ikdyn, bondoucdâr | l'armée, et prenait soin des veuves. Il fit conou général des arbalétriers de Melik-el-Saleh, struire un magnifique collége au Caire, bâtir un qui l'affranchit bientôt pour le récompenser de caravanserai à Jérusalem, jeter un pont superbe son courage et de son habileté. Il vivait dans le sur un bras du Nil, réparer plusieurs mosquées, XIe siècle, et fut proclamé sultan par la mi- et élever plusieurs bâtiments dans toute l'étenlice, le 17 de djoul-caadah, 658 de l'hégire (24 oc- due de son empire. Béréké-Kan, son fils, tobre 1260 de notre ère), après avoir assassiné qu'il avait fait reconnaître longtemps avant sa Kolhouz, contre lequel il s'était révolté. Il prit mort, lui succéda. BIBARS II, 12e sultan des alors le surnom d'Al-Melik-al-Dhaher (roi il- Mamluks - Baharyles, était d'origine circaslustre), fit rentrer sous sa domination Alep et sienne, avait été l'esclave de Kélaoun et de ses Damas, qui étaient tombés au pouvoir des Mon- fils Khalyl et Mohammed, qui l'affranchirent et gols, et se fit donner la consécration par un l'élevèrent aux premières dignités de l'empire. certain Ahmed, qui arriva en Égypte en 1264, se Ce dernier ayant été privé du trône pour la troidonnant pour un descendant de la maison des sième fois, les Mameluks - Bordgytes forcèrent abassides. Bibars, dit un biographe, alla au-de- Bibars à accepter la couronne, le 23 de chewâl vant de lui avec tous les cadis (juges), ses offi- 708 de l'hégire (26 mars 1309 de J. C.). Meilleur ciers, les juifs avec la Bible, et les chrétiens avec guerrier que politique, il ne sut pas contenir les l'Évangile, Ahmed fit son entrée au Caire, fut partis qui s'agitaient en faveur de leur ancien proclamé calife, sous le nom de Mostanser- maître, et ne garda la couronne que 10 mois et Billah, et rendit un décret solennel, par lequel 24 jours, après lesquels il fut forcé de la rendre il conférait à Bibars le titre de sultan, et l'in- à Mohammed, dont il implora vainement la clévestissait de l'empire des Mameluks. Ils entre- mence, et qui prit, avec son pouvoir, la vie de ceprirent ensuite de concert une expédition pour lui qui s'en était laissé investir. DICT, DE LA CONV. arracher Baghdad des mains des Mongols, expédition qui n'eut aucun succès, et qui coûta même la vie au calife. Bibars donna son titre à un autre abasside, mais il lui ôta toute autorité et ne

BIBLE (en grec và Biblia). C'est la collection des livres sacrés du judaïsme et du christianisme. Cette collection, qu'on a surnommée à juste titre le Livre des livres, se distingue en trois grandes

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