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nua pas moins de servir, par tous les moyens possibles, cette royauté à laquelle désormais il avait juré de consacrer ses jours. Il consacra l'hiver de l'année 1791 et le commencement de l'année suivante à essayer d'opérer un rappro

que l'on appelait alors le parti des Feuillants, en opposition avec le parti révolutionnaire des girondins. Mais à la cour on écoutait Barnave, on semblait convaincu, décidé, et quelques moments après l'influence funeste des anciens amis du roi détruisait son ouvrage, Barnave reconnut l'inutilité de ses tentatives; il vit qu'à mesure qu'il cherchait à élever son édifice de paix et de salut, le royalisme le renversait aussitôt

en même temps la plus insultante lui suggère, Barnave contemple et réfléchit. Mais laissons encore parler M. Thiers qui présente ainsi les résultats de ce voyage : « La reine fut surprise de la raison supérieure du jeune Barnave; Barnave fut touché de la bonté du roi et de la gra-chement entre la cour et le parti constitutionnel cieuse dignité de la cour. En arrivant, Barnave était dévoué à cette famille malheureuse, et la reine, charmée du mérite et du sens du jeune tribun, lui avait donné toute son estime. » A son retour, Barnave n'était plus le même; après avoir rendu compte de sa mission, il prend hardiment la défense de la Fayette que l'on accuse d'avoir favorisé le projet d'évasion de la famille royale: dès lors il est regardé comme déserteur de la cause populaire; et lorsque de sa voix puis-pierre à pierre et paralysait ainsi ses bonnes insante il proclame l'inviolabilité du roi et annonce, dans un discours prophétique, les excès et les malheurs de la France, les huées des tribunes accueillent ce généreux élan; il n'y répond que par un regard de mépris. Ce qu'il perd de crédit auprès du peuple, il le regagne auprès de la cour : « Car après avoir été si sévère (c'est | encore M. Thiers que nous citons), il subit maintenant la loi commune à tous les chefs populaires, qui est de s'allier successivement au pouvoir à mesure qu'ils arrivent à lui. »

On a cherché à rattacher ce retour subit sur

le passé à des causes non politiques et qui ont été reproduites dans un roman de notre époque (Barnave, de M. J. Janin). Ces bruits ne méritent aucune confiance: Barnave, effrayé pour sa patrie, plus encore que pour la cour, essaya de montrer à cette dernière l'abîme où l'entraînait le parti de l'émigration. Vers la fin de la session et pendant les premiers mois de la seconde législature, il hasarda par écrit une demande qui fut accueillie. Des rendez-vous secrets lui furent donnés ; le roi lui-même l'attendait et l'introduisait dans un cabinet de la reine, ainsi que l'atteste Mme Campan. A l'assemblée, Barnave combattit un projet de comité militaire qui faisait une loi de la délation dans l'armée et tendait à permettre aux soldats de dénoncer leurs chefs; il attaqua le décret dirigé contre les prêtres réfractaires, répondit aux libellistes, et s'opposa au droit de déclaration par lequel on voulait reconnaître que les ministres avaient perdu la confiance de la nation.

Ce furent là les derniers efforts publics de Barnave. Le 14 septembre 1791 venait de voir en même temps l'acceptation, par le roi, du nouveau pacte constitutionnel et la cessation des travaux de l'Assemblée constituante. Mais dans sa retraite l'ex-député de Grenoble n'en conti

tentions. Cette découverte le décida à s'éloigner. Il vint prendre congé de la reine, et lui dit, en versant des larmes d'émotion : « Bien sûr de payer de ma tête l'intérêt que vos malheurs m'ont inspiré, je ne vous demande d'autre récompense que l'honneur de baiser votre main.»> La reine pleura aussi, et ils se séparèrent pour ne plus se revoir. Retiré à Grenoble, Barnave redevint fils et frère, se déroba au monde, el, dans la même campagne où sa raison s'était formée dans le silence, reprit toutes ses anciennes habitudes. Le 10 août venait de faire passer la famille royale des Tuileries dans un cachot, et l'armoire de fer avait livré aux girondins des secrets dans lesquels Barnave et quelques autres chefs du parti constitutionnel se trouvaient compromis. Arrêté le 19 août, sur un décret de l'Assemblée législative, Barnave fut jeté dans une prison de Grenoble, d'où il ne sortit que pour être transféré dans une autre à Saint-Marcelin, où il resta près de quinze mois, essayant de tromper les ennuis et les inquiétudes de sa situation par des études et des travaux assidus. D'avance il avait fait abnégation de son existence, et il attendait avec résignation et dans un profond oubli de lui-même ce que le sort lui réservait. Une seule fois il fut tenté de rompre le silence de sa prison, pour écrire à Louis XVI et lui proposer de prendre sa défense dans le grand procès qui allait s'ouvrir; mais il fut retenu par cette considération que la défaveur désormais attachée à son nom serait plutôt nuisible au roi qu'elle ne pourrait le servir. Il resta donc témoin impassible des catastrophes successives par lesquelles cette auguste famille termina ses malheurs : plusieurs fois il aurait pu s'échapper,

1 L'une des habitudes de Barnave était de penser la plume à la main, même à la promenade où toujours il portait un porte feuille et un crayon.

vingt occasions lui furent offertès; mais il était [ d'Élisabeth. Barneveldt ne se fiait pas même à détaché de la vie et préparé à mourir par l'exem- Maurice; il devint bientôt le chef du parti répuple de ceux qu'il avait servis ou aimés. Il lui | blicain, qui voulait que le pouvoir exécutif du arriva un jour de réveiller un jeune réquisition- | stathouder fût amovible et moins étendu que naire qui s'était endormi à sa porte. « Tu dors, | le pouvoir législatif des états. La guerre et le lui dit-il, et si je m'échappais, que deviendrais-peuple soutenaient Maurice, et quand l'Espagne tu? » Enfin son tour arriva : il fut amené à Paris épuisée offrit sérieusement la paix, quand Baret traduit devant le tribunal révolutionnaire. neveldt, habile négociateur, déjà connu par le Renfermé d'abord à l'Abbaye, puis à la Concier- succès de son ambassade auprès de Henri IV, gerie, il parut enfin devant ce tribunal composé qu'il avait empêché en 1598 de faire la paix de bourreaux et non de juges. Il se défendit lui- avec les Espagnols, fut chargé de conduire cette même, non pour sauver ses jours, ils étaient nouvelle négociation, sa position devint singucondamnés à l'avance et Barnave le savait; mais | lièrement difficile. Il voulait la paix au profit il voulait encore une fois écraser ses adversaires de la liberté et refusait d'entrer en conférence du poids de sa vertu et de son éloquence. En avant que l'Espagne eût reconnu la souveraineté effet, ses accents imposèrent au tribunal; mais des états. Il était poursuivi par d'infâmes lià tout prix on voulait sa tête. Elle tomba sur la belles, menacé de mort par des lettres anonymes, place de la Révolution, le 18 novembre 1795. forcé de résigner un moment sa charge, et ce Conduit au supplice avec Duport-Dutertre, Bar- fut au milieu de cette lutte violente contre les prénave avait franchi avec assurance les degrés de tentions de l'Espagne, contre la faction militaire l'échafaud, et avant de se livrer au bourreau, de Maurice, qu'il eut enfin la gloire de conclure en son pied avait frappé la planche en s'écriant 1609 une trêve de douze ans avec l'Espagne, qui avec amertume : « Voilà donc le prix de ce que reconnut l'indépendance de la Hollande, La haine j'ai fait pour la liberté! » Ainsi périt, à l'âge de politique entre les deux partis, entre les deux 32 ans, un des plus beaux talents oratoires, une chefs, fut désormais d'autant plus vive que chades organisations les plus remarquables que la cun croyait avoir plus de droits que l'autre à la France ait produites en ces temps où tant de reconnaissance publique; puis ces querelles prigloires surgirent. rent une forme et des noms théologiques. Jacques Arminius, de l'université de Leyde, défendait le libre arbitre de l'homme contre son collègue François Gomar, qui soutenait la prédestination. C'était la vieille querelle de l'Église occidentale, de Pélage et de saint Augustin. On prêchait dans les églises, on disputait dans les cabarets sur la prédestination et le libre arbitre. Barneveldt, avec la plupart des savants et des magistrats, avec Grotius, Ledenberg, prit parti pour Arminius, Maurice pour Gomar; et les arminiens, comme les plus faibles, réclamèrent la tolérance universelle. Barneveldt proposa dans ce sens un règlement ecclésiastique, d'abord adopté, puis repoussé par les intrigues de la faction de Nassau, qui représentait les arminiens comme des amis secrets de l'Espagne. Encore attaqué par d'infâmes libelles, insulté par le peuple jusque dans l'assemblée des états, Barneveldt, qui voyait le privilége des villes violé par Maurice, les magistrats de son parti déposés, résigna sa charge une seconde fois, et ne la reprit que sur les instances de ses amis. Mais en vain il fit rejeter par les états la convocation d'un synode, en vain les villes troublées par les factions des gomaristes, levèrent des troupes à leurs frais, et sans le consentement de Maurice; en vain Barneveldt dévoila dans un mémoire

Son buste décore le musée de Grenoble. Le gouvernement consulaire avait fait placer la statue en marbre de Barnave dans le grand escalier du palais du sénat. Cette statue, et celle du général Joubert, avaient été enlevées en 1814 et conservées dans l'orangerie du Luxembourg; des Prussiens qui, en 1815, s'étaient fait de cette orangerie un corps de garde, ont brisé et mutilé l'une et l'autre à tel point qu'on les a jugées irréparables.

DÉADDÉ.

BARNEVELDT (JEAN VAN OLDEN), grand pensionnaire et avocat général de Hollande, né vers 1549, servit jusqu'à l'échafaud sa patrie, qui venait de secouer le joug de l'Espagne. Après la prise d'Anvers par les Espagnols (1585), les Provinces-Unies, alarmées des progrès du duc de Parme, d'autant plus dangereux qu'il mettait plus de modération dans sa victoire, s'étaient vainement offertes à Henri III, et retombaient sous la protection intéressée de l'Angleterre; Barneveldt entrevit les projets ambitieux d'Élisabeth, qui semblait n'avoir refusé les ProvincesUnies que pour les prendre ensuite à de meilleures conditions, lorsqu'elle les aurait délivrées des Espagnols. Il fit nommer Maurice de Nassau stathouder de la nouvelle république avec assez de pouvoir pour lutter contre Leicester, favori

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de l'échelle au niveau de la surface du mercure de la cuvette et vous verrez alors que, malgré la communication établie entre le liquide de la cuvette et celui du tube, ce dernier s'élève à en| viron 0m76 (28 pouces) au-dessus de l'autre.

célèbre les intrigues et l'ambition de Nassau; | pleine de ce métal. Fixez ensuite tout l'appareil celui-ci, toujours populaire, fit condamner les sur une planchette graduée de bas en haut en arminiens dans un synode calviniste, à Dor-centimètres; ayez soin de faire répondre le zéro drecht, 1618, et ne s'en tint pas là. Barneveldt arrêté, malgré les représentations des états, avec les autres chefs du parti arminien, fut jugé par 24 commissaires vendus à Maurice, condamné comme traître à la patrie, et périt sur l'échafaud à l'âge de 72 ans (1619) avec une fermeté antique. Guillaume, l'aîné de ses fils, voulut plus tard venger sa mort sur Maurice; mais, trahi par ses fils, qui étaient ses complices, il eut le temps de se sauver à Anvers. René, le plus jeune, eut la tête tranchée en 1625 pour n'avoir par dénoncé son frère. La veuve de Barneveldt avait pourtant dit à Maurice : « Je n'ai pas demandé grâce pour mon mari, parce qu'il était innocent, mais je la demande pour mon fils parce qu'il est coupable. >>

T. TOUSSENEL.

L'inégalité du niveau vient de ce que la surface du mercure de la cuvette, exposée à l'air libre, supporte la pression de l'atmosphère, tandis que celui qui est dans le tube en est à l'abri. Il faut donc que la colonne enfermée ait une longueur telle, que son poids contre-balance cette pression; de là vient le nom de baromètre ou mesure de la pesanteur. Si l'on donnait une issue à l'air, en pratiquant une ouverture au sommet du tube, le mercure descendrait à l'instant et se mettrait au niveau de celui de la cuBAROCCIO, BARoche ou Barozzi (FRÉDÉRIC), | vette; et si, à la place du mercure, on employait peintre distingué de l'école romaine, natif d'Ur-tout autre liquide, la colonne aurait une lonbino, et qui vivait de 1528 à 1612. Il avait étudié gueur relative à son poids; ainsi l'eau, qui est à Venise, et imité la manière de Titien. Lors- 13'/, fois moins pesante que le mercure, dequ'il revintà Rome, il imita Raphaël. Il chercha vrait s'élever à 32 pieds: c'est justement la hauaussi à imiter la manière de Corrége, mais avec teur où elle parvient dans les tuyaux de pompes, beaucoup moins de succès. On lui reproche l'uni- lorsque son élévation n'est due qu'à la pression formité du coloris. On le blâme également de atmosphérique. représenter les objets presque toujours comme à travers un nuage transparent, et de lier les couleurs opposées par le moyen des clairs. On met au nombre de ses ouvrages les plus remarquables une Fuite d'Enée ou Incendie de Troie, gravée par Agostino Caracci, et actuellement dans l'ancienne galerie Borghese; une Descente de croix et une Sépulture. Ces deux derniers tableaux sont gravés par Sideler. DICT. CONV.

BAROCCO. Voy. SYLLOGISME. BAROMÈTRE. (Physique.) Cet instrument sert à mesurer la pression de l'air et toutes les variations auxquelles elle est sujette.

Pour le construire, prenez un tube de verre scellé par un bout, qui ait de quatre-vingt-cinq à quatre-vingt-dix centimètres de long. Faitesle sécher en l'exposant par degrés à la chaleur de charbons ardents; emplissez '/10 ou '/, de ce tube de mercure bien pur; chauffez-le jusqu'à l'ébullition, pour en expulser l'air et l'humidité. Dès que vous pourrez manier le tube, introduisez une autre portion de mercure, faitesle bouillir, etc., et répétez le même procédé jusqu'à ce qu'il soit presque plein; alors achevez de remplir, mais cette fois ne le chauffez pas de crainte de chasser le mercure en dehors; bouchez l'orifice du tube avec le doigt sans laisser d'air entre deux, et plongez-le dans une cuvette

Le baromètre sert communément à prédire la pluie ou le beau temps, selon que la colonne s'abaisse ou s'élève. La vraie cause de cette concordance n'est pas encore connue; car il est certain que, par un temps pluvieux, l'atmosphère à égale température contient beaucoup plus de vapeurs aqueuses; à la vérité, la vapeur d'eau, toutes choses égales d'ailleurs, ne pèse guère que le tiers de l'air, et si, par sa présence, elle en déplaçait une partie, le poids de l'atmosphère diminuerait, et alors il serait aisé de tout expliquer. Mais il paraît que ce déplacement n'a pas lieu, puisque si on recouvre un bassin d'eau avec une cloche de verre, la quantité de vapeur qui se dégage est toujours la même à égale température, que la cloche soit vide d'air ou non; d'où il suit que les molécules de vapeur s'intercalent entre celles de l'air sans avoir besoin de les expulser; et ce qu'il y a de remarquable, c'est que le ressort de l'air s'accroît, dans ce cas, de celui de la vapeur. D'après cela, le baromètre devrait monter lorsque le temps est pluvieux, puisque la pression atmosphérique augmente de toute celle de la vapeur d'eau ; et néanmoins l'expérience prouve que le contraire a presque toujours lieu, notamment avant les grandes tempêtes.

Le principe sur lequel est fondé le baromètre

fait prévoir que la colonne doit se déprimer à | ment lorsqu'il s'en approche, ce qui ralentit sa mesure qu'on s'élève, puisque le poids de l'at- marche et l'empêche de briser par des chocs mosphère est diminué de celui des couches d'air brusques et inopinés le fond du tube. Enfin, inférieures à l'instrument : aussi transporté sur après y avoir enchâssé un petit thermomètre, le mont Saint-Bernard, il ne s'élève plus qu'à il enferme l'appareil dans un étui, laisse une 0,38, et dans certains voyages aériens, la dé-ouverture suffisante pour voir les variations de pression de la colonne est encore plus considérable.

On tire parti de cette propriété du baromètre pour l'employer à mesurer les hauteurs. Quand on le destine à cet usage, ou à tout autre qui exige, comme celui-là, des observations bien précises, il est indispensable d'y faire quelques améliorations et de tenir compte de diverses causes d'erreur inhérentes à la construction indiquée. 1o Le mercure ne peut s'élever dans la longue branche qu'aux dépens de celui qui est dans la cuvette, et dès lors la surface de ce dernier ne répond plus au zéro de l'échelle; pour l'y ramener, la cuvette doit avoir un fonds mobile qui s'élève ou s'abaisse à l'aide d'une vis.

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du volume qu'occupait sa

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la courte branche, y adapte un nonius, et à l'aide d'un curseur, il prend exactement la hauteur du mercure de cette branche qui lui sert à connaître celle de l'autre, puisqu'elles marchent en sens inverse.

Le baromètre à cadran est composé d'un baromètre à siphon fixé derrière un cadran. On place sur le mercure de la courte branche un petit flotteur, qui monte ou descend avec lui; ce flotteur est attaché à un fil de soie : ce fil, qui passe sur une poulie, est tendu par un contre-poids, et la poulie fait marcher l'aiguille du cadran.

Ce baromètre a l'avantage de rendre les moindres mouvements du mercure sensibles, à cause de la longueur de l'aiguille qui sert à les mettre en vue sur le cadran; mais il a aussi un grand désavantage, car l'inertie et les frottements retardent quelquefois sa marche, et le rendent impropre aux opérations délicates.

2o Les variations de la température influent sur la longueur de la colonne sans altérer son poids; il est donc nécessaire d'enchâsser un petit thermomètre dans la monture de l'instrument | qui indiquera ces variations, et il sera facile d'en tenir compte, sachant, d'ailleurs, que le mercure se dilate pour chaque degré du thermomètre centésimal de masse à zéro. 3o Lorsque les tubes barométriques ont un petit diamètre, l'action capillaire déprime le mercure, et cette dépression augmente à mesure que le tube est plus étroit. M. Laplace a donné des tables de dépressions qu'il faudra consulter; lorsqu'on n'aura qu'à prendre dans ces tables le nombre correspondant à cette mesure, et ajou-quels on distingue M. Ramond, que la loi suiter la longueur qu'il exprime à celle de la colonne barométrique.

Les baromètres à siphon, qui servent ordinairement à mesurer les hauteurs, sont à l'abri de ce dernier inconvénient. Dans ceux-ci, une petite partie du tube, coudée vers le bas de manière à se relever parallèlement à l'autre, remplace la cuvette, et l'action capillaire des deux branches se compense, puisqu'elles sont de même calibre.

Pour rendre cet instrument propre à être transporté sans s'altérer, M. Gay-Lussac y a fait quelques corrections. D'abord, il bouche presque totalement la courte branche, et n'y laisse qu'une ouverture imperceptible par où l'air peut pénétrer, mais qui ne permet pas au mercure de sortir. Il rétrécit le tube près des deux extrémi

Si l'atmosphère, dont nous connaissons la compressibilité, était partout disposée suivant les lois de la pesanteur, et qu'aucune cause étrangère ne pût en altérer l'ordre, le procédé pour mesurer les hauteurs serait très-simple; mais les couches d'air atmosphérique, même dans les temps calmes, sont rarement distribuées selon leur densité. Il a fallu recourir à l'expérience pour connaître les causes qui peuvent influer sur leur poids à diverses hauteurs, et ce n'a été qu'après un grand nombre d'observations directes, faites par d'habiles physiciens, parmi les

vant laquelle s'opère cette variation de pression a pu être établie.

M. Laplace, qui a soumis toutes ces influences au calcul, a introduit les termes qui les expriment, dans la formule suivante, que l'on pourra employer avec confiance toutes les fois que des accidents imprévus ne viendront pas porter le trouble dans l'atmosphère. Le tableau des données qu'elle suppose suffit pour indiquer le procédé; le voici :

Soit H la longueur de la colonne du baromètre placé dans la station inférieure ;

T, la température de l'air ambiant (thermomètre centésimal);

T', celle de l'instrument;

h, la longueur de la colonne à la station supé

tés, afin que le mercure éprouve plus de frotte-rieure, observée à la même heure que l'autre ;

, la température de l'air dans cette station; | d'aller en pèlerinage au baron Saint-Jacques t', la température de ce baromètre;

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Les bornes de cet article ne permettent pas de rapporter les calculs de M. Laplace, et de faire connaître les précautions utiles et délicates que M. Ramond a employées dans ses opérations, nous renvoyons aux ouvrages de ces deux savants, ceux qui désireront s'occuper de la mesure des hauteurs à l'aide du baromètre; on pourra aussi consulter l'astronomie de M. Biot. Galilée, à qui des fontainiers de Florence demandaient pourquoi l'eau ne s'élevait pas audessus de trente-deux pieds dans les corps de pompes aspirantes, attribua ce phénomène à la pesanteur de l'air; mais il ne confia son secret qu'à Torricelli, son disciple, qui, en 1643, un an après la mort de Galilée, mit au jour la découverte de son maître, en construisant le premier baromètre. Torricelli eut la gloire d'y attacher son nom, et de démontrer, par une expérience aussi ingénieuse que décisive, ce qu'avait prévu

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BARON, titre de noblesse dont l'origine est fort ancienne et l'étymologie assez douteuse. L'opinion la plus probable le fait venir d'un mot gaulois ber ou bar d'où les Romains avaient fait baro qui signifiait pour eux un homme vaillant, mais d'un caractère brutal et féroce'. Employé en très-mauvaise part dans la basse latinité, il fut emprunté à cet idiome, lors de l'établissement des nouveaux états, pour désigner la partie virile et distinguée de la nation. C'est effectivement en ce sens qu'on le voit employé dans nos plus anciennes annales; il y désigne tous les personnages laïques ou ecclésiastiques qui entouraient le prince, ses nobles ou ses hommes liges. Une preuve évidente de cette extension primitive du mot, c'est l'usage assez longtemps consacré de donner aux saints ce titre d'honneur; ainsi Froissart dit: or eurent-ils affection

'Ce mot se rencontre dans Cic, ad Att. V, 11. De finibus bon. et mal. L. II, Cornutus ad. Persii satyr. S. Isid. Orig. IX, 4. Il est pris dans un sens défavorable ou ironique. Hæc cum loqueris nos barones stupemus. On voit dans du Cange que, plus tard, ce mot signifie des domestiques de haute volée, ou des hommes à la

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(tome 3, chap. 30). Un peu plus tard le mot baron fut remplacé par celui de monsieur, qu'on trouve également accolé au nom des saints jusque dans le xve siècle. Les barons furent donc d'abord tous les seigneurs, quel que fût leur titre particulier, qui tenaient leurs fiefs immédiatement de la couronne. De là le haut degré d'illustration que conserva longtemps cette dignité; ce fut à tel point qu'aux x11o et XIIe siècles on vit des seigneurs quitter le titre de prince pour prendre simplement celui de baron; c'est ce que fit en France le sire de Bourbon, en 1200. Il fallait au reste anciennement, pour pouvoir être réputé baron, avoir sous soi un certain nombre de châtellenies et de maladreries; Henri III, par son ordonnance de 1579, veut que la baronnie soit composée de trois châtellenies pour le moins, qui seront unies et incorporées pour être tenues à un seul hommage du roi. On a appelé hauts barons ceux qui tenaient les principales baronnies du royaume, comme celles de Coucy, Beaujeu, etc.; on leur donnait le titre de sire.

Le mot de baron fut plus tard d'usage en Angleterre. Selon Cambden ce furent les Normands qui l'introduisirent dans la législation politique du pays. Il y reçut ensuite une plus grande extension. Ainsi on a dit les barons aumôniers (eleemosynarii), pour désigner les dignitaires de l'Église qui tenaient du roi des biens de l'Église à titre de baronnie; les barons des cinq ports, c'est-à-dire ceux qui présidaient aux cinq principaux ports regardant la côte de France (voy. plus bas), les barons ou juges de l'Échiquier, etc. Anciennement dans ce pays il fallait, pour avoir droit au titre de baron, être seigneur de treize fiefs, valant au moins chacun treize livres sterling (325 liv.) par an. Voy. BAROnnet.

On s'est également servi de ce même titre de baron en Espagne, et notamment dans la partie du royaume où la constitution féodale avait reçu une forme analogue à ce qu'elle était en Angleterre. Ainsi l'on disait : les barons d'Aragon, et sous cette dénomination se trouvaient compris ce qu'on a appelé aussi riccos hombres.

Dans ces derniers temps, le titre nobiliaire de baron qui avait anciennement le premier rang, s'est trouvé graduellement effacé par tous les autres, à l'exception de celui de chevalier ou

suite. Quelques personnes le dérivent de bar, mot teuton, qui signifie libre, dégagé, de là baarfuss, pied nu; aller Freuden baar, etc. Les Montmorency s'appelaient les premiers barons de la chrétienté.

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