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topographique, et étymologique du cholera, depuis la haute antiquité jusqu'à son invasion en France, en 1852.

Deux manuscrits en flamand de feu le docteur De Koninck, de Calcken, portant la date de 4827, sont offerts à l'Académie par la famille de ce praticien, pour être conservés dans ses archives. L'un est intitulé: Observations médicales et chirurgicales; l'autre Parallèle établi entre les observations de Stoll et d'autres auteurs et les doctrines de Broussais sur la fièvre en général et sur la fièvre nerveuse en particulier.

M. Gille présente à l'Académie, de la part de M. John Miasch, pharmacien, à Philadelphie, un ouvrage publié en anglais, intitulé Association pharmaceutique américaine; 17o réunion annuelle, tenue à Chicago, en 1869.

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Il est encore fait hommage à la Compagnie de quelques autres publications dont les titres seront insérés au Bulletin. Des remerciments sont votés aux personnes qui ont fait l'envoi de ces divers travaux.

IV. RAPPORT, LECTURE ET DISCUSSIONS.

1. RAPPORT de la Commission qui a examiné le travail de M. le docteur PUTEGNAT, intitulé : De l'usage du forceps. M. PIGEOLET, rapporteur (1).

Messieurs,

M. le docteur Putegnat, votre correspondant à Lunéville, vous a envoyé un travail manuscrit sur l'usage du forceps.

Comme l'auteur l'annonce, ce travail est extrait d'un ouvrage ayant pour titre : Quelques faits d'obstétricie, et se retrouve en grande partie dans le mémoire intitulé: De l'emploi et de l'application du forceps; des limites de traction sur cet instrument, sous les points de vue de la mère et de l'enfant, (1) La Commission état composée de MM. MARINUS et PIGEOLET.

publié dans le tome XLIV, page 489, du Journal de la Société des sciences médicales et naturelles de Bruxelles.

L'auteur avertit qu'il n'a d'autre intention que de donner quelques-uns des résultats de sa pratique, appuyée sur la connaissance des maitres.

Le premier point qu'il examine a trait à la fréquence de l'application de l'instrument; dans l'intérêt des mères et dans celui des enfants, dit-il, on devrait avoir recours au forceps plus souvent que, en général, on ne le fait; toutes les fois qu'en l'absence d'un obstacle mécanique, dépendant de la mère ou du fœtus, la tête, dégagée ou non de l'utérus, reste immobile ou à peu près deux heures durant, il applique ou conseille le forceps. C'était la doctrine de Jules Hatin.

Hopins et Merriman attendaient six heures; Bodart quatre à cinq heures; Cazeaux sept à huit heures.

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Il n'est pas étonnant que l'on ne soit pas tombé d'accord sur ce point en voulant établir une moyenne, tant de circonstances peuvent venir influencer l'homme de l'art les conditions du travail, l'état général et local de la mère, les dispositions des bruits du cœur fœtal mettront à l'épreuve la sagacité de l'accoucheur, qui se trouvera ainsi engagé à agir plus ou moins promptement, suivant les circonstances. Nous sommes portés à croire, et c'est la pratique que nous avons constamment suivie, qu'il y a toujours avantage à procéder à l'emploi de l'instrument avant qu'il ne soit impérieusement réclamé par un état de souffrance du fœtus, tout en reconnaissant néanmoins que la spontanéité de l'accouchement est toujours préférable; c'est pourquoi, si nous devions fixer un terme, en adoptant un chiffre, nous donnerions la préférence à celui indiqué par notre compatriote de Gand.

Le second point dont l'auteur s'occupe est le mode d'introduction de l'instrument : il doit être introduit lentement et avec

douceur, c est un sujet sur lequel tous les auteurs sont d'accord; mais quelquefois, dit M. Putegnat, on l'enfreint, comme dans le cas de viciation du bassin, d'existence d'une tumeur intra-pelvienne ou lorsque le fœtus est hydrocéphale; nous pensons qu'alors on ne doit pas se départir de la douceur et qu'on doit procéder même avec plus de lenteur qu'en l'absence d'obstacle, car alors une lésion des parties de la mère pourrait en résulter plus aisément, et toujours l'on doit faire tous ses efforts pour l'éviter.

Ceux qui proposent de tenir le forceps comme une plume à écrire, pensent pouvoir mieux, de cette manière, incliner le manche vers l'aine opposée et présenter l'extrémité de la cuiller dans la direction de l'axe de la vulve; du reste, dès qu'elle a subi un commencement d'introduction, la main placée près de l'entablement se porte vers l'extrémité du manche, qui est alors saisi à pleine main pour continuer l'introduction; il n'y a donc pas, selon nous, de différence marquée entre ce procédé et celui qui consiste à prendre primitivement à pleine main la branche par son milieu, et le premier mode ne nous parait pas moins élégant et permet de mettre mieux l'instrument en rapport avec les parties qui doivent le recevoir.

Un troisième point fixe alors l'attention de M. Putegnat : l'introduction entière de la main, qui sert de guide à l'instrument, précepte qui appartient, selon l'auteur, à Jules Hatin. Il attribue à ce procédé de nombreux avantages; il permet de s'assurer exactement du point sur lequel la cuiller doit être placée, de préserver le vagin, la matrice et le plexus brachial de l'enfant avec certitude.

Lorsque la tête est mobile, l'introduction de la main entière rend certainement la manœuvre plus sûre, plus régulière et plus facile.

La seconde partie du même précepte, qu'il faut diriger les

deux branches avec la même main, ne doit pas être suivi, d'après M. Putegnat, dans les présentations directes du sommet; il lui reconnaît comme avantages d'abréger le travail et les souffrances de la mère, de mieux la protéger, mais il convient que ce procédé n'est pas toujours aussi facile que quelques auteurs l'ont avancé.

Cette méthode nous parait présenter des avantages, surtout au détroit supérieur.

L'auteur dit ensuite quelques mots, pour ne point l'approuver, du procédé de M. Breyer, qui, au détroit supérieur, dirige les deux branches avec la même main, conservant la même position, l'une des branches devant alors subir un mouvement d'un demi-tour pour arriver au côté opposé.

M. Putegnat signale également la difficulté que l'on peut rencontrer dans l'introduction de la seconde branche, lorsque l'aide chargé de maintenir la première en place en rapproche le manche de la cuisse et fait appuyer ainsi la tête contre la moitié opposée du bassin.

Le forceps ne doit être appliqué que sur la tête, M. Putegnat est de cet avis; Stoltz et Dubois l'ont cependant appliqué sur le siége, mais généralement on ne considère point cette partie du fœtus comme offrant une résistance suffisante, et puis l'extrémité des cuillers pourrait blesser les organes abdominaux; les aines du fœtus offrent, d'ailleurs, pour les doigts ou les crochets mousses des moyens de traction qui permettent toujours une terminaison prompte et facile en cas de nécessité.

Autant que possible, la tête doit être saisie par son diamètre bi-parietal, dit l'auteur, ce qui n'est pas toujours possible au détroit supérieur; si la terminaison est alors un peu moins facile, elle n'en est pas moins possible.

L'auteur se déclare partisan du mouvement de rotation de la tête sans efforts violents, à l'aide du forceps; nous accepterons

avec lui l'affirmative, surtout dans le cas où tout le liquide amniotique n'est pas écoulé, lorsque le tronc du fœtus mobile peut suivre, pendant l'intervalle des douleurs, le mouvement de rotation imprimé à la tête, de telle sorte que celui-ci reste limité.

Les mouvements de latéralité, sagement pratiqués, ne peuvent nuire et aident à la sortie; l'auteur les admet, mais il lui répugne de recourir aux mouvements d'avant en arrière, à cause des risques de déchirure que court le périnée.

Il signale ensuite la propriété qu'a le forceps de réveiller les douleurs, qualité qu'il partage avec tout ce qui ajoute au volume du contenu de la matrice.

Cet instrument, comme l'a dit Baudelocque, est le plus utile de tous les instruments de chirurgie, il peut cependant échouer.

Après avoir rappelé la statistique comparative de Joulin, qui donne au forceps 4,90 % comme chiffre de la mortalité des mères, et 23 % de celle des enfants, à la version 6 % pour les mères et 25% pour les enfants, il donne la préférence au forceps quand l'opérateur a le choix.

M. Putegnat examine ensuite la valeur de quelques-unes des modifications qu'on a voulu imposer au forceps ordinaire. Le rétroceps, dont les partisans ont eu le tort, selon lui, de porter contre le forceps ordinaire des accusations ridicules, présente des dispositions qui limitent beaucoup les services qu'il serait appelé à rendre; il lui adresse les reproches suivants : l'instrument dérape facilement si l'on ne prend la précaution dangereuse pour le périnée de porter le manche fortement en arrière; l'extrémité libre interne de la cuiller de la branche basculante peut blesser la mère; le rétroceps dépense une force inutile en jetant la tête contre la partie interne du pubis et la paroi gauche du bassin, faisant subir une pression inutile à la

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