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ment journalier de nos ouvriers par les débitants de liqueurs spiritueuses.

« Personne n'oserait y trouver à redire, et cette mesure prise, il resterait peu à faire.

«En second lieu, on interdirait, sans aucun retard, le travail des femmes dans les travaux souterrains. Les exploitants ne perdraient, en réalité, rien à cette prohibition, et y perdraient-ils quelque chose, je n'en conseillerais pas moins vivement cette mesure DONT LES PERSONNES QUI CONNAISSENT LES HOUILLÈRES, NE CHERCHERAIENT PAS A NIER LA NÉCESSITÉ INDISPENSABLE ET L'INCONTESTABLE MORALITE. »

2e direction, 7e arrondissement, Liége. La question n'a pas été traitée par l'ingénieur principal, M. Deflandre. Vous le voyez donc, Messieurs, il y a unanimité parmi nos ingénieurs des mines, pour recommander la suppression du travail des femmes dans les travaux souterrains. Les uns veulent cette suppression pour tels motifs, les autres pour tels autres, mais tous, en définitive, pour l'ensemble des motifs qui vous ont été exposés.

Sans doute, il y a par-ci, par-là, dans les avis émis par ces honorables fonctionnaires, quelques traits décochés contre l'Académie. Il ne faut pas trop s'en émouvoir. On avait dit un peu partout, même à l'Académie, que vos commissaires avaient exagéré, notamment dans l'exposé des faits d'immoralité. Pourquoi donc vous étonneriez-vous que la même accusation se trouve reproduite dans les avis de quelques-uns de ces Messieurs? Et qu'importe après tout? Si c'est là le passeport à l'aide duquel on a pu d'autant mieux faire passer le conseil de la suppression, ne vous en plaignez pas trop. Le fond vous reste acquis. Cependant, parce que ce reproche continue à être formulé, bien qu'il ait été réfuté à satiété,

laissez-moi vous rappeler que c'est précisément le reproche contraire que vos commissaires se sont attiré de la part d'un de nos savants collègues, M. Gallez, cent fois plus compétent, pour juger sainement de cette question, que nos ingénieurs des mines. Voici ses paroles:

« LA DEMORALISATION DE NOTRE CLASSE OUVRIÈRE EST ÉPOUVANTABLE, je n'empresse de le déclarer et si le tableau désolant qu'en a fait l'honorable rapporteur, a été taxé d'exagération, ce n'est certes pas par des médecins habitués à observer de près les plaies morales, et spécialement par ceux dont la mission de dévouement doit s'exercer dans les classes inférieures de notre société. »

Puis, après un tableau tracé de main de maître, notre honorable collègue termine comme suit :

«Que l'Académie me pardonne d'avoir remué, un peu longuement peut-être, cette partie que j'appellerais volontiers la partie fangeuse de la question; si j'ai eu le courage de le faire, c'est que j'ai la conviction d'y être autorisé autant que tout autre, et qu'il m'a paru nécessaire de venir appuyer autant que je le pouvais, le côté du rapport de mon honorable collègue qui a été le plus injustement incriminé à mon avis.» (Séance de l'Académie de médecine du 26 juin 1869).

La discussion est close, mes chers collègues, et je n'ai pas l'envie de la rouvrir, mais j'ai pensé que les quelques lignes que je viens d'écrire, en étaient en quelque sorte le couronnement, et voilà pourquoi je vous les adresse. Vous en ferez l'usage que vous voudrez.

Un mot encore.

Le Gouvernement a voulu connaître les mesures qu'il conviendrait de prendre pour résoudre l'importante question de l'amélioration du sort de la classe ouvrière attachée aux mines et aux usines. On lui a répondu. Sans doute, il est

d'excellentes choses parmi celles qui lui sont recommandées, mais il en est unc, sur laquelle je m'étonne qu'on n'ait pas insisté plus vivement en faveur de l'ouvrier des fosses, et surtout en faveur de celui-là; la grande, l'indispensable mesure, la première de toutes, c'est d'aviser à lui donner une bonne femme et à créer par elle, comme il doit l'être, le foyer domestique.

Cela résulte pour moi plus clairement que tout le reste de l'enquête que j'ai sous les yeux.

« Vous exclurez surtout la fille de la fosse, disais-je dans la séance académique du 10 juillet dernier; car pour former l'épouse, pour former la mère, il faut commencer, vous le savez, par faire la fille et moralement et physiquement. Et ce n'est pas à coup sûr dans les travaux souterrains des mines, ou par ces travaux proscrits par le monde entier, la Belgique exceptée, que vous la préparerez aux devoirs qu'ont à accomplir l'une et l'autre. » Et ailleurs encore: » Allez donc moraliser l'ouvrier par le charme des vertus domestiques, à l'aide de la femme, aux oreilles de laquelle n'ont cessé de retentir, dès le plus tendre àge, les propos les plus malsains et les plus impudiques! Faites donc d'une pareille femme une bonne épouse, une bonne mère, capable d'élever convenablement ses enfants et de faire servir ces mêmes enfants au charme du foyer ! »

Il me reste à vous faire remarquer que tous les ingénieurs entendus dans l'enquête, partagent votre avis qu'il est indispensable de ne plus admettre dans les travaux des mines des enfants âgées de 10 ans, ainsi que le permet le décret de 1813.

Veuillez agréer, mes chers collègues, l'assurance de ma considération la plus distinguée.

Dr VLEMINCKX.

M. le docteur Hirsiger, de Worb (Suisse), soumet un travail manuscrit sur la fièvre typhoïde. Renvoi à une Com

mission qui sera nommée par le Bureau.

M. Fossion présente de la part de l'auteur, M. le docteur Raucq, à Ans et Glain, un travail manuscrit relatif à une opération de taille périnéale bilatérale. - Même décision.

MM. Degive et Van Hertsen annoncent que depuis qu'ils ont présenté à l'Académie leur mémoire relatif à la tuberculose, ils ont recueilli quelques nouvelles observations qui, avec les expériences qu'ils poursuivent, les mettront dans le cas de devoir modifier leur travail tout en le complétant, et demandent le renvoi de leur manuscrit. L'Académie

décide qu'il sera fait droit à la demande.

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M. Spring offre un exemplaire du premier fascicule du tome II de son ouvrage intitulé: Symptomatologie, qui vient de paraître.

M. le docteur Librecht, correspondant, fait hommage de la deuxième édition de son atlas d'ophthalmoscopie.

M. Hyernaux présente, de la part de l'auteur, M. le docteur Sante Sillani, de Milan, un ouvrage, publié en italien et intitulé Nouveau traité élémentaire complet sur l'art des

accouchements.

M. le docteur Borlée, correspondant, offre le premier fascicule d'une publication qu'il vient de faire paraître sous le titre de Précis clinique et pratique de pathologie chirurgicale spéciale, y compris les maladies des yeux.

Il est encore fait hommage à l'Académie de quelques brochures dont les titres seront insérés au Bulletin.

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1. RAPPORT sur une communication de M. EUG, HUBERT, professeur agrégé à l'Université de Louvain, intitulée : Deux observations d'accouchement terminé au moyen de l'aide-forceps du docteur Joulin. M. MARINUS, rappor

teur.

Messieurs,

M. le docteur Eug. Hubert, fils, vous a présenté deux observations d'accouchement terminé au moyen de l'aideforceps de M. Joulin, appareil à traction continue qui s'adapte au forceps ordinaire et dont il a donné la description dans le Cours d'accouchements de notre savant collègue M. le professeur Hubert, récemment publié (1).

L'application de cet appareil permet d'opérer une réduction lente et modérée du volume du crâne sous l'effort d'une traction continue et graduée. On sait que lorsque le bassin est rétréci au point de ne représenter que 75 à 80 millimètres de diamètre sacro-pubien, l'expulsion spontanée du fœtus à terme est considérée non-seulement comme extrêmement rare, mais presque impossible. L'extraction de l'enfant au moyen du forceps ou du levier flamand est toujours, dans ces conditions, une opération difficile et laborieuse, dangereuse pour l'enfant et qui expose la mère à des attritions plus ou moins graves. C'est en pareil cas que l'aideforceps de M. Joulin trouve son application. Cet appareil, encore peu connu, a été expérimenté par M. Hubert, fils, et les deux faits qu'il a communiqués à l'Académie offrent assez d'intérêt pour que nous en donnions ici une analyse sommaire.

(1) Cours d'accouchements, professé à l'Université catholique de Louvain, par le docteur L. J. Hubert, 1869, t. II, p. 351.

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