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plus en plus; la cornée reste transparente. L'enfant cherche à ouvrir les yeux. (Cautérisation.)

7. Les yeux sont ouverts à demi.

8. On aperçoit des aphthes dans la bouche. On prescrit un collutoire avec le borax.

40. Même état. Collyre astringent.

48. Plus aucun écoulement. La cornée droite s'éclaircit, la gauche est un peu ramollie.

10 novembre, guérison. Il ne reste qu'une petite tache à l'œil gauche, la cornée de l'œil droit est redevenue transpa

rente.

OBS. XVI.

Ophthalmie blennorrhagique aux deux yeux; guérison après un traitement énergique.

Gils, Martin, 39 ans, vidangeur, entre à l'hôpital le 29 septembre 1870 pour une ophthalmie aux deux yeux, qui s'est déclarée trois semaines après une gonorrhée.

Le malade, interrogé sur la cause à laquelle il attribue son ophthalmie, assure qu'il n'a pas porté les doigts aux yeux, que son mal a débuté alors que l'écoulement urethral était déjà diminué.

Du reste, nous n'avons pas besoin d'invoquer toujours l'inoculation de la matière blennorrhagique pour nous rendre compte du développement d'une ophthalmie purulente. Pour nous, sans accorder à la métastase la valeur que lui attribuaient Saint-Ives, Boyer, etc., nous l'admettons en nous basant sur ce que l'ophthalmie blennorrhagique coexiste souvent avec une arthrite également spéciale; or, si on admet la métastase pour l'arthrite, pourquoi la refuser pour l'ophthalmie, puisque ces deux affections sont liées à l'écoulement uréthral?

Cette ophthalmie surviendra plus facilement chez un individu atteint de gonorrhée, si l'œil a déjà été malade antérieurement, s'il présente encore quelque signe d'irritation, ou si le malade s'expose à des causes capables de déterminer une conjonctivite, comme un courant d'air, un refroidissement.

L'ophthalmie qui se déclare alors peut prendre le caractère purulent et présenter les mêmes symptômes que l'ophthalmie blennorrhagique, résultant de la contagion.

Revenons maintenant sur les symptômes présentés par notre malade au moment où il est admis à la clinique.

Gils a perdu les cils à la suite d'une blépharite chronique, dont il a souffert pendant plusieurs années. Depuis lors, le blanc de l'œil était habituellement injecté.

L'ophthalmie pour laquelle il vient se faire traiter, a commencé il y a trois jours à l'œil gauche, et deux jours à l'œil droit.

Les paupières sont gonflées, surtout les supérieures, et érysipélateuses; en les écartant avec ménagement, il sort de la fente palpébrale une énorme quantité de matière purulente; il existe un chémosis qui masque en grande partie les cornées; la conjonctive palpébrale est tuméfiée et présente de nombreuses papilles turgescentes rouges, semblables à des tubercules aplatis sur les côtés. Nous cherchons vainement les granulations vésiculaires, nous n'en constatons aucune. Du reste, jamais nous n'avons trouvé de granulations vésiculeuses dans l'ophthalmie blennorrhagique, ce qui prouve qu'elle n'est nullement identique, comme l'ont prétendu certains ophthalmologistes, avec l'ophthalmie granuleuse.

Voici en résumé le traitement que nous avons employé dans le cas grave qui se présentait à notre clinique ::

Des scarifications des conjonctives palpébrales tous les jours dans le commencement, puis deux fois par semaine, lat

cautérisation répétée de la muqueuse tarsienne et de celle du cul-de-sac, des irrigations continues d'eau froide et des instillations non interrompues d'atropine.

L'écoulement urethral fut combattu à l'aide du poivre

cubèbe.

Le malade, guéri de son ophthalmie dans la premiëre quinzaine d'octobre, resta à l'hôpital jusqu'au 20 novembre pour rétablir ses forces. Au moyen des attouchements deux à trois fois par semaine, avec le crayon de sulfate de cuivre, les conjonctives revinrent à l'état normal.

Le jour de la sortie du malade, les élèves qui suivent la clinique purent s'assurer que la cornée de l'œil droit était entièrement transparente, et qu'il n'existait qu'une petite taie à l'œil gauche.

3. UNE DÉSARTICULATION sans lambeau cutané, Observation communiquée par M. le docteur COUSOT, correspondant.

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S'il est un principe admis sans contestation dans la médecine opératoire des amputations et des désarticulations, c'est assurément celui qui nous prescrit de toujours ménager une couche de tissus et surtout de téguments suffisante pour recouvrir les surfaces osseuses, soit qu'elles résultent de la section d'un ou de plusieurs os, soit qu'elles consistent dans des surfaces articulaires.

Ce principe s'établit par de puissantes considérations faciles à déduire, soit de la vitalité des éléments organiques, appelés à concourir au travail de la cicatrisation, soit du rôle naturel des léguments, soit de la lenteur de cicatrisation que présentent les os, soit de la nécessité de les préserver contre les violences extérieures, soit entin des exigences de la prothèse.

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Aussi, tous les chirurgiens se sont-ils empressés d'enrichir la médecine opératoire des procédés les plus variés, dans le but de prévoir les exigences multipliées qui se présentent dans la pratique de la chirurgie; nous devons ici rappeler comme la plus parfaite, l'ingénieuse méthode ovalaire ou elliptique due à M. Soupart, de Gand.

Le fait que nous avons l'honneur de soumettre à l'Académie n'a pas la prétention de vouloir ébranler une loi que la science et l'art ont, par une pratique constante et parfaitement rationnelle, élevé à l'honneur d'une complète évidence; nous n'avons d'autre but que de faire connaitre un fait d'exception. assez rare et dont peut-être la chirurgie conservatrice pourrait, dans certaines circonstances, tirer parti.

Joséphine D..., domestique dans une ferme des environs. de Dinant, a le pied gauche pris dans un engrenage d'une machine à battre. Le médecin qui est appelé, en présence des désordres graves qu'il constate, et prévoyant la nécessité d'une opération, se contente d'appliquer un pansement simple; il prescrit des irrigations continues d'eau froide et conseille d'amener la blessée à l'hôpital de Dinant.

Ce n'est que trois jours après l'accident que son conseil est suivi, ce ne fut donc que le quatrième jour que je vis la blessée à l'hospice dont je dirige le service chirurgical.

Voici le résultat de l'examen que nous fimes avec mon excellent ami et confrère M. le docteur Regnard.

Joséphine X..., àgée de 24 ans, jouit d'une excellente santé, elle est d'une constitution très-forte et n'a jamais eu de maladie sérieuse. Le pied gauche, blessé, est encore recouvert du premier appareil de pansement; malgré les applications continuelles d'eau froide, la douleur est vive; une odeur caractéristique accuse la gangrène; le pansement enlevé, nous trouvons le pied totalement écorché, la peau est

enlevée sur tout le dessus du pied, jusqu'à 2 à 3 centimètres en avant de l'articulation tibio-tarsienne; sur toute la région. du, tarse, la peau est simplement enlevée, comme disséquée; on voit les aponévroses qui recouvrent les tendons des extenseurs et du jambier antérieur, sans trop de délabrement; sur la région métatarsienne et sur les orteils, il n'en est plus de même, là les tendons, les muscles profonds sont broyés, et on a de la peine à se guider dans ce magma recouvert de quelques lambeaux de peau sphacelés.

A la région plantaire, la peau est aussi enlevée à peu près au même niveau que sur la région du cou-de-pied; simplement disséquée vers la région tarsienne, elle a été déchiquetée et broyée sur toute la région métatarsienne et sur les orteils; on ne voit plus que des lambeaux de tendons, de muscles et d'aponévroses, recouverts çà et là de morceaux de peau gangrenés. Les côtés externes et internes du pied sont dans le même état l'externe est complètement découvert jusque 2 centimètres en avant de la malléole externe; l'interne conserve un lambeau de peau assez saine, large de 3 centimètres, et qui s'étend jusqu'au premier tiers du premier métatarsien.

Les orteils sont complètement broyés et sphacélés, les quatre derniers métatarsiens sont brisés en nombreuses esquilles, le premier métatarsien seul est entier, mais il est tout à fait dénudé, sauf les 2 centimètres de peau dont nous avons parlé; de plus, son articulation avec le premier cunéiforme est ouverte.

Les os du tarse sont intacts, aucune de leurs articulations n'est ouverte; ils sont recouverts de leurs ligaments, des tendons et même presque partout de l'aponévrose d'enveloppe, excepté à la plante du pied, où l'aponévrose plantaire a été déchiquetée. Du reste, tous les tissus de cette dernière région sont vivants, quoique rouges et tuméfiés; le sphacèle

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