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à sauver une foule de malades et il ne faut pas s'en laisser détourner par des difficultés qui, en réalité, n'existent pas. C'est comme si l'on disait que parce qu'à la suite de l'amputation de la cuisse on perd souvent des malades, il faut ne plus amputer du tout et les laisser mourir. Le chirurgien qui laisserait mourir une femme atteinte d'un kyste de l'ovaire, sans tenter l'opération, serait aussi coupable que celui qui laisserait mourir un blessé plutôt que de lui faire l'amputation de la cuisse.

C'est tout ce que je désirais dire.

M. Poelman : Je ne puis que confirmer ce que vient de vous dire M. Burggraeve; non-seulement l'opération dont il vous a parlé a parfaitement réussi, mais de plus elle a été faite sans douleur. Au bout de quelques jours la femme était complètement guérie.

(M. Crocq remplace M. Vleminckx au fauteuil).

3. RAPPORT de la Commission chargée de l'examen du travail de M. le docteur EUGÈNE HUBERT, relatif à un nouveau pelvimètre. M. PIGEOLET, rapporteur.

Messieurs,

M. le docteur Eugène Hubert, fils, professeur agrégé à l'Université de Louvain vous a adressé un mémoire intitulé : Nouveau pelvimètre.

Ce travail nous a été renvoyé, à M. Marinus et à moi, et j'ai l'honneur de vous présenter notre appréciation à son sujet.

L'auteur signale d'abord l'importance de la mensuration du bassin de la femme, au point de vue des difficultés qu'elle présente et de la précision qu'on doit y apporter, puisque le choix des opérations peut dépendre d'une légère différence dans l'étendue constatée.

Ces circonstances ont donné naissance à une foule d'instruments ayant pour objet l'appréciation des dimensions du bassin; cette richesse elle-même prouve la difficulté de l'opé– ration, explique et justifie la recherche à laquelle on se livre encore aujourd'hui d'un instrument capable de faire disparaître toutes les causes d'erreur.

Le pelvimètre de M. le docteur Van Huevel, que l'on peut considérer comme le plus avantageux, ne met pas à l'abri d'une mensuration erronée : M. Pajot obtint en 1863 sur un bassin mesuré par cet instrument 65 millimètres au sacro-pubien et à l'autopsie on ne lui en trouva que 50 (1). En la même année, M. Stoltz obtint par la mensuration externe 81,94 millimètres, et par la mensuration interne avec l'instrument de Van Huevel 74; le surlendemain 81 et à l'autopsie 50 millimètres (2).

M. Hubert rapporte aux imperfections de l'instrument des différences aussi marquées : la lame vaginale peut glisser par la forme lisse, arrondie qu'elle présente, surtout lorsque de la main droite on doit mouvoir le levier fixateur de la branche externe.

Sans sortir des principes sur lesquels reposent les pelvimètres de Wellenberg et de M. Van Huevel, M. le docteur Hubert propose des modifications qu'il considère comme très-avantageuses, rendant son pelvimètre moins compliqué, plus facile à manier, moins sujet à se détraquer et moins coûteux; il peut en outre se maintenir en place sans effort ni difficultés, ne peut glisser et par conséquent ne point donner de fausses mesures.

Il a la forme d'un V largement ouvert; sa branche externe, longue de 44 centimètres, se compose d'une forte pince à coulant montée sur une lame d'acier (longue de 5 centimètres et large de 2) qui se recourbe à son extrémité inférieure sous un angle d'environ 45 degrés, pour se continuer avec la branche

(1) De la céphalotripsie repétée, p. 45. Paris, 1835.
(2) LAUTH. De l'embryothlasie. Strasbou g, 1853, p. 184.

vaginale. Celle-ci est longue de 17 1/2 centimètres; à 6 centimètres de l'angle qu'elle forme sur la branche externe, elle se tord sur son axe, se place de champ et se dépolit pour offrir une prise solide à l'index et au médius entre lesquels elle doit être saisie. Elle se termine par une spatule (longue de 5 centimètres et large de 2 1/2) légèrement concave sur la face qui correspond à l'os.

Pour compléter l'instrument, on prend une demi-feuille de papier de poste, on la replie sept ou huit fois sur elle-même dans le sens de sa longueur et de deux coups de ciseaux on la taille en pointe. Une lame de carton, de plomb ou de baleine rendrait les mêmes services.

Le mode d'emploi est facile à comprendre sans rendre sa description nécessaire, le papier qui complète la branche externe permet une application facile de l'instrument et rend son retrait très-aisé en pliant le papier.

Tel est l'instrument proposé par M. Hubert; nous avons cru utile de vous en parler suffisamment en détail, vu l'importance du sujet.

Une cause de déplacement de l'instrument et de variation dans la mensuration que n'a point signalée l'auteur, c'est la direction de la partie la plus saillante de l'angle sacro-vertébral qui peut très-bien être éloignée du point médian de la base du sacrum et ne point se trouver sur la même ligne antéro-postérieure que la symphyse pubienne; cette circonstance exposerait le pelvimètre de M. Hubert, comme celui de M. Van Huevel, à donner des variations dans les résultats de la mensuration pratiquée à différentes époques, malgré l'habileté du praticien qui en ferait usage.

La forme de la branche interne nous paraît constituer une modification avantageuse; mieux fixée entre l'index et le médius, son extrémité en spatule se maintiendra plus exacte

ment en rapport avec le point de l'angle sacro-vertébral avec lequel elle sera mise en contact; mais la branche externe ne nous semble pas offrir les mêmes avantages et nous lui préférons celle du pelvimètre de M. Van Huevel, dont la tige métallique présente une résistance nécessaire à la dépression des chairs.

Un autre désavantage du nouvel instrument consiste dans la fixité des deux branches à leur point d'union, ce qui le rend moins portatif et ne permet point son application à la pelvimétrie externe.

Le travail de M. Hubert est une nouvelle preuve de son zèle pour la science et de son esprit d'invention; l'Académie fera chose utile, croyons-nous, en l'engageant à continuer ses recherches sur ce point intéressant; plusieurs travaux dus à sa plume jeune et élégante ayant été déjà bien accueillis par vous, nous vous proposons, Messieurs, d'adresser des remerciments à l'auteur, d'imprimer son travail dans le Bulletin de la Compagnie et de recommander son nom à l'attention de la Commission qui sera ultérieurement chargée de la présentation des candidats au titre de correspondant.

- Ces conclusions sont adoptées.

4. SUITE DE LA DISCUSSION des communications de M. VLEMINCKX, sur les revaccinations et de tous les autres travaux relatifs à la vaccine et à la vaccination animale, dont l'Académie, dans les séances précédentes, a décidé qu'elle s'occuperait ultérieurement (1).

-M. Vleminckx: Messieurs, après le discours si lucide et si pratique que M. Hubert a prononcé dans la dernière séance, je doute fort qu'il y ait encore quoi que ce soit à dire sur la question. Le vaccin animal et le vaccin jenné

(1) Voir Bulletin de 1858, p. 572, 628; de 1859, p. 9, 347,950 ; de 1862, p. 307, 442; de 1864, p. 757; de 1865, p. 482, 719; de 1866, p. 15, 75, 885; de 1867, p. 340; de 1868, p. 482. 904, 912; de 1870, p. 737, 823 et 950.

rien ont été appréciés par l'honorable membre à leur juste valeur. Il a, avec raison, attribué à l'un et à l'autre, du moins jusqu'à nouvel ordre, les mêmes vertus; il a déclaré que l'un et l'autre sont également préservatifs. J'ai soutenu exactement la même thèse.

Quant aux succès et aux insuccès, M. Hubert les a parfaitement expliqués, en engageant les praticiens à prendre en considération, dans l'opération de la vaccination, trois choses la semence elle-même, qui est le vaccin, la personne à laquelle on l'inocule et le modus operandi, c'est-à-dire la manière de l'inoculer.

Il reste vrai que le virus jennérien est toujours le bon virus. M. Hubert vous a dit que sur je ne sais combien de milliers de vaccinations et de revaccinations qu'il a faites depuis trentehuit ans, il a rarement échoué, lorsqu'il a pris le vaccin à temps et qu'il a pu opérer sur des sujets propres à être vaccinés. M. Hubert et la plupart d'entre vous ont également réussi à l'aide du vaccin animal. Seulement, je répète, contrairement à ce qu'a affirmé l'honorable M. Warlomont, qu'il y a, suivant lui-même, entre le vaccin jennérien et le vaccin animal une différence radicale.

-

M. Warlomont: Je n'ai pas dit cela.

M. Vleminckx: Permettez. Je viens de relire votre lettre à l'Académie de médecine de Paris. Je ne me serais pas permis d'affirmer une fois de plus ce fait à cette tribune, si je n'en étais pas parfaitement sûr. Vous avez dit dans cette lettre que le vaccin animal ne se conservait pas convenablement dans les tubes; eh bien, c'est ce que je ne puis admettre pour le vaccin jennérien.

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- M. Warlomont : C'est une grande erreur.

m. Vleminckx : J'en appelle à vous tous.

M. Warlomont: Il faut en appeler aux vaccinateurs.

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